LA WADHIFA :
La Wadhifa n’est obligatoire qu’une fois par jour et méritoire deux fois par jour.
S’il est accompli deux fois par jour, il a les mêmes temps d'accomplissements que le Lazim pour le matin et le soir.
S’il est accompli qu’une fois par jour alors son temps va du ‘Asr d’un jour jusqu’au ‘Asr de l’autre jour et son temps de nécessité s’étend jusqu’au Maghreb de cet autre jour, et le meilleur moment pour l’accomplir dans ce cas est de le faire après le Maghreb car c’est ainsi qu’agissait Seïdina Ahmed Tidjani (raa) à la fin de sa vie.
Les piliers de la Wadhifa :
-1- Les piliers :
-A- La formule de demande de pardon suivante :
« Astaghfiroullah El ‘Adhim aladhi lê ilêha ilê Houwa-l-Hayyou-l-Qayyoum. » 30 fois.
Elle fut allégée par Seïdina Ahmed Tidjani (raa) car autrefois elle se récitait 100 fois mais avec la formule :
« Astaghfiroullah » seulement.
Cette formule et sa prononciation est celle qui a été employée par Seïdina Ahmed Tidjani t mais il existe une variante employée dans laquelle la prononciation : « Hayyou-l-Qayyoum » est prononcée « Hayya-l-Qayyoum » ce qui est aussi valide en langue arabe (Cheikh Idriss El Iraqi).
Remarque :
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih(raa) a dit dans le Boughiya :
« La raison pour laquelle dans la demande de pardon du Wadhifa on récite la formule « Je demande pardon à Allah l’Immense en dehors de qui il n’y a pas d’autre divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par Lui-même » en s’arrêtant à « Celui qui subsiste par Lui-même (Qayyoum) » sans rajouter la formule connu indiquant le repentir « et je me repens auprès de Lui (wa atoubou ilaïhi) » c’est qu’en accomplissant seulement la demande de pardon (Istighfar), on ne peut être considérer comme menteur car cela n’implique aucune condition contrairement au repentir.
En effet si on dit :
« et je me repens auprès de lui » sans remplir les conditions du repentir, on peut alors être considérer comme menteur et les conditions du repentir sont au nombre de trois :
- l’interruption sur-le-champ du péché,
- le regret de l’avoir accompli,
- et la résolution de ne plus jamais y retourner.
C’est à tout cela que fait référence le repentir ainsi donc quelqu’un d’insouciant accomplissant selon la première manière n’est pas comme l’insouciant l’accomplissant selon la seconde manière (c’est à dire avec le repentir en plus) en raison de ce que cela comporte alors comme mensonge et dérision contrairement à la première manière qui n’est qu’une demande d’absolution, comme l’a stipulé l’imam Fakhr Razi (qu’Allah lui fasse miséricorde).
-B- La prière sur le Prophète (saw) avec la Salatou Fatihi (50 fois) :
En ce qui concerne la Wadhifa il est impossible de réciter une autre prière sur le Prophète r, comme cela est permis pour le Lazim, car sinon la Wadhifa est invalidée comme l’a stipulé Sidi ‘Arbi ibn sa-ih t. De plus il faut savoir que ce pilier a été lui aussi allégé car autrefois il se récitait 100 fois avec la Salatou Fatihi.
-C- La proclamation de l’Unicité par la parole : « Lê ilêha ila llah »
(100 fois) :
Il est un devoir de clôturer le 100ème grain par la formule « Mouhamadou rassoulou llah » ‘alaîhi sallamoullah. Ce pilier a été lui aussi allégé car autrefois il pouvait se réciter 200 fois.
Cheikh Omar Foutiyou t mentionne dans son Rimah qu’il est possible de l’effectuer selon ses nombres de base ou selon la version allégée, il cite entre autres de la part de Sidi Mohamed el Ghali t que certains compagnons avaient gardé la version de base pour l’accomplissement de la Wadhifa.
-D- La prière sur le Prophète r appelée Djaouharatou-l-Kamel : (12 fois).
Elle ne peut être récité que si toutes les conditions à sa lecture sont réunies (voir plus à la suite condition de validité…). Si ce n’est pas le cas alors on doit remplacer sa récitation par celle de 20 Salatou Fatihi.
Autrefois elle se récitait 11 fois (c’est encore ce chiffre qui est inscrit dans Djawahirou-l-Ma’ani car écrit avant son abrogation). Environ un an avant le décès de Seïdina t ce chiffre fut abrogé et remplacé par 12 fois.
(Il n’y a que les chaînes d’affiliations reliées à Cheikh Hamahoullah du Mali qui retiennent et l’accomplissent encore 11 fois.)
Conditions de validité de la lecture de Djaouharatou-l-Kamel :
Djaouharatou-l-Kamel (la perle de la perfection) est une prière particulière sur le Prophète(saw) qui nécessite pour pouvoir être réciter :
1 -La pureté :
2-Du corps
3-Des vêtements
4-De l'endroit
2 -L'ablution à l'eau :
3 -S'asseoir lors de la récitation de Djaouharatou-l-Kamel.
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih dit dans son livre:"Boughia" :
« Durant les voyages on peut réciter les oraisons sur une monture mais lorsqu’on arrive à la Djaouharatou-l-Kamel on doit descendre et la réciter en marchant avec la condition toutefois que l’endroit où on marche soit pur. Certains compagnons t disent que le voyageur peut la faire en marchant et que lorsqu’il arrive à la 7ème perle, il s’assoit jusqu’à la fin de la récitation, pour moi (Sidi ‘Arbi) c’est le plus préférable sauf dans les cas de nécessité tel la peur et Allah est le plus savant. »
Cheikh Nadhifi (raa)a dit qu’en cas de peur pour nous ou notre argent … « on fait le ouird sur la monture en remplaçant par 20 Salat Fatihi. »
Cette prière ne peut être lue sur une monture ou sur un bateau. »
4 -Le lieu doit être assez large pour contenir six personnes. (Cheikh Nadhifi)
Si toutes ces conditions ou seulement une seule ne sont pas réunies, on doit alors remplacer Djaouharatou-l-Kamel par la récitation de vingt Salât Fatihi.
Il est rapporté dans El Ifada Ahmediya que Seïdina Ahmed Tidjani (raa) a dit :
« Celui qui se purifie par le Tayyamoum il ne doit pas réciter Djaouharatou-l-Kamel , mais il la remplace par vingt Salat "Fatihi lima oughliqa", car elle ne peut se réciter que par la pureté à l’eau et sur un tapis pur qui peut contenir six personnes ; le Prophète (saw) et les quatres khalifes assistent dès le septième Djaouharatou-l-Kamel. »
Seïdina Ahmed Tidjani (raa) a dit aussi dans une lettre :
« Pour celui qui n’arrive pas à apprendre la prière appelée Djaouharatou-l-Kamel qu’il la remplace par vingt Salat Fatihi. »
Donc pour résumé, comme le dit Sidi Mohamed El Hafidh Misri Tidjaniaa) dans "Qasd Sabil" concernant les conditions liées à la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel il faut :
« La pureté de l’eau,
un lieu pur pouvant contenir six personnes et cela même pour la réciter une seule fois.
Elle ne se récite pas sur une monture ou sur un bateau.
Celui qui fait le Tayyamoum ou celui qui n’est pas lavé à l’eau pour ses besoins naturels (urine, selle) mais seulement essuyer à sec ou qui a une impureté sur son corps ou ses habits et dont il ne peut se débarrasser, il récite à la place vingt Salat Fatihi dans la Wadhifa et agit de même celui qui ne peut réunir ses conditions.
Celui qui enfreint une des conditions particulières à la Djaouharatou-l-Kamel dans sa Wadhifa, il doit la recommencer. »
-2- les formules méritoires : Voir le Lazim.
Voici l’exemple du Wadhifa tel qu’il est pratiqué à ‘Aïn Madhi :
• DOU’A D’OUVERTURE :
« Allahoumma inni nawaïtou tilawata hêdhal ouirdi ta’dhiman wa ijlalan laka wabtigha mardatika wa qasdan li wajhika-l-karim, moukhlisan laka min ajlika wa aqoulou bi imdadika wa ‘aounika wa houalika wa qouwwatika wa ma wahabtani min in‘amika wa taoufiqika mousta’inan bika. » (La dou’a est récitée à voix basse.)
• "A’oudhou billêhi mina chaïtani rajim"
• Sourate « El Fatiha » + Amine (1fois)
• Salat Fatihi (1 fois)
• « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifoun wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l- ‘alamin »
(Sourate Saffat 37, verset 180/181/182)
1. Astaghfiroullah El ‘Adhim alladhi lê ilêha ilê houwa-l-Hayyou-l Qayyoum (30 fois)
• « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifoun wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l- ‘alamin »
(Sourate Saffat 37, verset 180/181/182)
2. Salat El Fatihi (50 fois) (pose du drap blanc vers la fin)
« Allahoumma salli ‘ala seyïdina Mouhammadin El Fatihi lima oughliqa wal Khatimi lima sabaqa Nassiri-l-haqqi bi-l-haqqi wal hêdi ilê siratika-l-moustaqim wa ‘ala êlihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-‘adhim. »
• « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin »
3. Lê ilêha illa llah (100 foi(s puis après la 100ème dire :
« Seïdouna Mouhammadoun rassoulou-llah ‘alaïhi salamou-llah »
• « Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin »
4. Djaouharatou-l-Kamel (12 fois)
• Formule de clôture :
« Inna-llaha wa malaïkatahou yousallouna ‘ala nabiyi, ya ayyouha ladhina amanou sallou ‘alaïhi wa sallimou taslima » (Sourate 33,verset 56)
Salla-llah ‘alaïhi wa ‘ala êlihi wa sahbihi wa sallama taslima
« Soub-hana rabbika rabbil ‘izzati ‘amma yasifouna wa salamoun ‘ala-l-moursalina wa-l-hamdou lillêhi rabbi-l-‘alamin »
• Puis faire dou’a.
Quelques Questions/Réponses liées à la Djaouharatou-l-Kamel :
Q 26 : Celui qui fait la Wadhifa en groupe et remplace la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel par 20 Salat Fatihi parcequ’il ne la connaît pas, s’il finit la récitation de Salat Fatihi avant le groupe lui est-il permis alors de réciter de la Djaouharatou-l-Kamel avec eux dans le but de l’apprendre ?
R : Celui qui fait le remplacement de la Djaouharatou-l-Kamel par Salat Fatihi, lorsque le groupe récite les Djaouharatou-l-Kamel, lui, il doit réciter à voix basse ses Salat Fatihi, s’il termine avant eux il peut quitter l’assemblée par nécessité et son dhikr est valide, il peut aussi réciter Djaouharatou-l-Kamel dans le but de l’apprendre s’il réunit toutes les conditions nécessaires à sa récitation. De plus s’il est venu rejoindre le groupe après qu’ils ont commencé et que lors de son remplacement il a fini avant eux, alors il doit rattraper ce qui lui manque sans attendre la fin de la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel des autres. (Taïssir el Amani de Cheikh Hajjouji.)
Quant à l’imam Nadhifi il dit : « Il est préférable qu’il suive ses frères pendant la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel, peut être qu’Allah lui permettra ainsi de l’apprendre, puis lorsqu’ils finissent, il rattrape ce qui lui manquait, mais il n’y a pas de mal non plus à ce qu’il commence à rattraper au moment où les frères récitent la Djaouharatou-l-Kamel. »
Q 27 : Si quelqu’un doit remplacer la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel par Salat Fatihi et qu’il a oublié ou l’inverse, quelle est la règle ?
R : Celui pour qui il est obligatoire de faire le remplacement et qui a lu Djaouharatou-l-Kamel par oubli ainsi que pour celui que son obligation est la récitation de Djaouharatou-l-Kamel et qui la remplace et bien dans les deux cas il lui est demandé de retourner à l’obligation car la lecture de Djaouharatou-l-Kamel n’est accepté qu’avec ses conditions et la lecture de remplacement (c’est à dire 20 Salat Fatihi) ne suffit pas pour celui qui possède les conditions pour réciter la Djaouharatou-l-Kamel.
De plus s’il fait son Wadhifa seul il lui est ordonné dans les deux cas de faire 100 formules de demande de pardon (Astaghfiroullah) avec l’intention de réparation (Niya Jabr), mais s’il fait son Wadhifa en groupe il lui est ordonné de retourner à son obligation sans besoin de refaire les réparations à la fin. (Taïsir el Amani de Cheikh Hajjouji.)
Q 28 : Si le groupe du Wadhifa constate que l’endroit où il se trouve n’est pas pur, peuvent-ils se déplacer dans un endroit qui n’est pas assez large (conformément aux conditions réclamées pour la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel) et remplacer la Djaouharatou-l-Kamel ?
R : Si l’endroit n’est pas assez large pour le groupe mais qu’il est entièrement pur alors il récite la Djaouharatou-l-Kamel et même si l’endroit est étroit par contre le remplacement s’effectue si cet endroit est proche de l’impureté (au point d’en sentir l’odeur) ou impure lui-même. (Cheikh Nadhifi)
Q 29 : Comment doit faire, pour son Wadhifa, celui qui a une mauvaise odeur qui surgit de son corps, naturellement, ou bien en raison d’une maladie ou bien par le fait d’avoir mangé des oignons… ?
R : Celui qui a une telle odeur désagréable et qui ne trouve aucun moyen d’y mettre fin, il se doit alors de remplacer la récitation de Djaouharatou-l-Kamel par 20 Salat Fatihi et il doit s’asseoir au dernier rang afin de ne pas nuire par sa mauvaise odeur. (Cheikh Idriss el ‘Iraqi).
Q 30 : Si le disciple récite le verset : « Ina Allah wa malaïkatahou yousallouna… » (formule de clôture) après le troisième pilier du Wadhifa et avant Djaouharatou-l-Kamel ensuite il se rappelle qu’il lui reste Djaouharatou-l-Kamel à réciter, celui-là que doit-il faire ?
R : Celui qui récite seul la Wadhifa et qui a oublié de réciter Djaouharatou-l-Kamel et il a donc récité le verset : « Ina Allah wa … » jusqu’à la fin, ensuite il s’est rappelé son oubli, celui là doit retourner à la récitation de Djaouharatou-l-Kamel sans qu’il ne doive rien par la suite.
(Yawaqit wa Jawahir El Madiya)
Q 31 : Si le disciple commence la Wadhifa et qu’ensuite il constate une trace d’impureté sur son habit ou son corps, doit-il réciter Djaouharatou-l-Kamel ?
R : Celui qui constate cela après avoir commencé sa Wadhifa, celui-ci doit remplacer la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel par 20 Salat Fatihi mais cela seulement s’il craint qu’en allant se laver, il va sortir du temps d’accomplissement ou bien qu’il ne trouve pas d’eau, mais en dehors de ces cas il doit laver l’impureté et il récite alors Djaouharatou-l-
Kamel s’il ne prolonge pas trop son interruption, sinon s’il prolonge trop alors il devra reprendre sa Wadhifa du début.
(Yawaqit wa Jawahir El Madiya)
Q 32 : Celui qui est atteint par un état d’impureté à la dernière (12ème) Djaouharatou-l-Kamel est-ce que sa Wadhifa est valide puisque au début il n’a été ordonné de ne réciter que 11 Djaouharatou-l-Kamel ?
R : Il doit refaire sa Wadhifa en raison de la perte de ses ablutions or il n’y a pas de Wadhifa pour celui qui n’a pas d’ablution, et il n’y a aucune référence à faire par rapport à l’époque où il y avait 11 grains puisque cela a été abrogé. (Yawaqit wa Jawahir El Madiya)
Q 33 : Que doit-on faire dans le cas où quelques personnes, en voyage, se réveilleraient en état de grande impureté, ne pouvant effectuer le lavage ils font Tayyamum, comment font-ils pour la Wadhifa en groupe, puisqu’il leur est interdit de réciter la Djaouharatou-l-Kamel ?
R : Ils font la Wadhifa en groupe, lorsqu’ils arrivent au moment de la récitation de la Djaouharatou-l-Kamel chacun fait de son côté ses 20 salat Fatihi, une fois qu’ils ont fini, ils le signalent à celui qui dirige puis ils reprennent tous ensemble la suite jusqu’à la fin.
Q 34 : Si quelqu’un récite 6 Djaouharatou-l-Kamel et qu’au commencement de la 7ème il a une perte de mémoire (oubli) ?
R : Dans ce cas il remplace par 20 Salat Fatihi.
(Yawaqit wa Jawahir El Madiya)
Q 35 : Est-il permis à celui qui enseigne et celui qui apprend, de réciter la Djaouharatou-l-Kamel avec le Tayyamoum ou est-il nécessaire d’avoir les ablutions (pour l’apprendre) ?
R : Non il ne leur est permis de réciter la Djaouharatou-l-Kamel qu’avec les ablutions car la règle qui régit la totalité, régit aussi la partie, en effet la particularité qui concerne la Djaouharatou-l-Kamel et qui empêche de la réciter sans les ablutions est valable aussi bien pour celui qui la récite entière ou en partie. (Cheikh Nadhifi et Cheikh Abou Bakr Atiq)
Q 36 : Quelle est la règle pour celui qui arrive en retard, qui doit remplacer ses Djaouharatou-l-Kamel (par vingt Salat Fatihi) et qui trouve le groupe en train de les réciter, doit-il directement rattraper ce qui lui manque de sa Wadhifa ?
R : Celui qui doit remplacer ses Djaouharatou-l-Kamel, qui arrive en retard et qui trouve le groupe en train de réciter Djaouharatou-l-Kamel, même si c’est le dernier grain, il doit rentrer avec eux par son intention et il accomplit son remplacement (ses vingt Salat Fatihi) jusqu’à la fin puis il rattrape ce qui lui manquait de sa Wadhifa. (Hajj Hassan Ba’qili)
Q 37 : Quelle est la règle concernant celui qui est malade et qui ne peut assister à la Wadhifa ou le Heïlala, doit-il les accomplir chez lui et s’il n’y arrive pas au cours de sa maladie devra-t-il les rattraper ?
R : Cela fait parti des excuses permettant de ne pas rejoindre le groupe du Wadhifa ou du Heïlala, dans ce cas il les accomplit chez lui selon ses possibilités. S’il ne trouve pas la capacité de les accomplir tout deux ou un des deux ou complètement de faire le dhikr alors il les délaisse. Il est dit dans El Ira-at : « Si la maladie est légère c’est comme s’il n’avait rien, il se doit d’accomplir ses oraisons, si c’est mitigé de telle sorte qu’il peut les accomplir mais quand même avec des difficultés claires alors dans ce cas il a le choix et s’il sait ou pense qu’il va se nuire en les accomplissant alors il se doit de les délaisser et il n’aura aucun rattrapage à faire. » ensuite il ajouta à cela « ensuite si le malade guérit au cours du temps d’accomplissements même si c’est le temps de nécessité alors il les accomplit » c'est-à-dire le malade qui avait le choix s’il guérit au cours du temps du Lazim ou Wadhifa ou ‘Asrou il devra les rattraper mais dans l’autres cas non. (Sidi Mohamed ibn Hasan Jakani)
Q38 : Comment doit procéder une femme qui des pertes de sang vaginale mais qui n’est pas suite à ses règles, doit-elle remplacer ses Djaouharatou-l-Kamel par vingt Salat Fatihi ?
R : Concernant les pertes de sang n’étant pas les règles de la femme, cela est considéré comme une maladie, dans ce cas elle se lave à chaque fois les parties vaginales ensuite elle fait les ablutions et puis elle peut réciter Djaouharatou-l-Kamel. (Cheikh Idriss El Iraqi)
LES DEVOIRS :
Le non-accomplissement des points qui vont suivrent n’entraîne pas la nullité des oraisons appelées Wadhifa et Heïlala (ou ‘Asrou) mais il faut savoir que ce sont des devoirs exigés et que leur délaissement est une faute grave. C’est un signe qui montre que l’accomplissement des préceptes de la Tariqa est pris à la légère et il est à craindre pour telle personne qu’elle ne finisse mal. Il est à l’exemple de quelqu’un voguant en mer qui négligerait les fuites de la coque de son bateau, celui-là, s’il reste ainsi, son issue est forcément fatale.
Ces devoirs sont :
1) Les accomplir en groupe
Concernant la participation éventuelle des femmes à l’assemblée, il faut savoir que cela n'est permis que si deux conditions sont réunies :
a) La première c'est qu'elles doivent y participer à l'écart du groupe des hommes dans un endroit où elles ne peuvent voir ou être vu par eux.
b) La seconde est qu’il leur est interdit de réciter à voix haute et de se faire entendre (tous les dhikr des femmes se font à voix basse comme pour la récitation du Qoran dans les cinq prières obligatoires).
Si ces deux conditions sont réunies, elles peuvent participer en suivant la récitation du groupe des hommes. Bien sûr ces deux conditions deviennent caduques si tous les hommes sont des « Mouhram » avec qui le mariage leur est interdit tel que les frères, père, fils, neveu…ect. (Cheikh Idriss El Iraqi)
Selon Abou Darda(raa) il a rapporté que le Prophète(saw) a dit :
« ALLAH ressuscitera des gens le jour du jugement avec une lumière sur le visage, ils seront sur des chaires en perle et ils seront enviés par les gens, alors que ce ne sont pas des prophètes, ni des martyrs. »
Un bédouin se jeta à ses genoux puis dit :
« Ô! Messager d’ALLAH, décris-les-nous pour qu’on puisse les reconnaître. »
Il ditr :
« Ce sont des gens qui s’aiment et qui sont de tribus et de régions différentes qui se sont réunis pour l’évocation d’ALLAH et qui l’évoquent. »
Rapporté par Tabarani avec une chaîne bonne (Hassan).
Selon ‘Amrou Ibn ‘Abassa(raa) il a rapporté que le Prophèter a dit :
« A la droite du Tout-Miséricordieux -et ses mains sont droites- il y a des hommes qui ne sont ni des prophètes, ni des martyrs et qui troublent la vue de ceux qui les regardent à cause de l’éclat de leur visage ; ils seront enviés par les prophètes et les martyrs à cause de leur position et de leur proximité d’ALLAH .»
Il lui fut demandé :
« Ô ! Messager d’ALLAH qui sont-ils ? »
Il dit(saw) :
« Ce sont des groupes de tribus diverses qui se rassemblent pour l’évocation d’ALLAH et qui choisissent les meilleurs propos comme on choisit les meilleures dattes. » (Tabarani, Tirmidhi, Ahmed)
Il a rapporté dans le livre : ‘Awarif El Ma’arif "selon Abou Darda(raa) il a dit :
« S’il n’y avait pas trois choses je n’aurais pas aimé vivre un seul jour :
- Avoir soif pour ALLAH dans les pleines chaleurs (jeûner)
- Se prosterner pour ALLAH au milieu de la nuit
- Et s’asseoir auprès des gens qui choisissent les meilleurs propos comme on choisit les meilleures dattes. »
Il est rapporté dans le Madkhal que le Prophète(saw) a dit :
« Il n’y a pas un peuple qui s’assoit dans une assemblée où l’on évoque ALLAH sans qu’il ne soit couvert par les anges, que la miséricorde ne descende sur eux et qu’ALLAH les évoque auprès de Lui. » (Ibn Majah)
Le Prophète(saw) a dit :
« Il n’y a pas un peuple qui se réunit pour évoquer ALLAH, ne désirant que son Visage, sans que ne les interpelle un héraut du ciel leur disant : « levez-vous, vous avez été pardonné, vos péchés ont été changés en bonnes actions. »
(Ahmed)
Selon Abdallah ibn omar(raa) il a dit :
« J’ai demandé :
« Ô messager d’Allah ! Quel est le butin des assemblées de dhikr ? »
Il a ditr :
« Le butin des assemblées de dhikr est le Paradis. »
(Rapporté par Ahmed avec une chaîne bonne.)
Selon Jabert il a dit :
« Le Prophète(saw) est sorti vers nous et nous a dit :
« Ô vous les gens! Il y a des escadrons d’anges qui descendent et s’arrêtent aux assemblées de dhikr sur terre, empressez-vous vers les jardins du Paradis. »
Ils dirent :
« Et où sont les jardins du Paradis ? »
Il répondit (saw) :
« Ce sont les assemblées de dhikr, allez-y matin et soir et rappelez-vous à vous-même, celui qui veut savoir son degré auprès d’Allah, qu’il regarde quel est le degré d’Allah auprès de lui, le serviteur s’éloigne de Lui autant qu’il s’en éloigne en lui-même (en oubliant de le mentionner). »
(Rapporté par Ibn Abi Dounia, Abou Ya’la, Bazzar, Tabarani, El Hakem et Baïhaqi, El Hakem déclare que la chaîne est authentique.)
Il est rapporté dans le livre: "Rimah ":
« Il a été demandé à Seïdina Ahmed Tidjani(raa) à propos du dhikr accomplit en groupe quelles en sont les preuves car les écoles juridiques divergent à ce propos ? »
Il a répondu que le Prophète(saw) a dit :
« Si vous passez devant un jardin du Paradis profitez de son festin. »
Ils lui demandèrent :
« Mais que sont les jardins du Paradis ? »
Le Prophète(saw) répondit :
« Ce sont les cercles d’évocations. »
L’interrogateur précisa :
« Les savants affirment que cela désigne les assemblées de sciences de même pour les hadiths qui disent :
« Il n’y a pas un peuple qui se réunit pour évoquer ALLAH sans que les anges ne les couvrent et les enveloppent de leurs ailes. » (Mouslim, Abou Daoud, Tirmidhi, Ibn Majah, et Ahmed)
Seïdina Ahmed Tidjani(raa) répondit :
« C’est l’évocation (dhikr) qui est désigné ici et l’Imam Malikt l’a utilisé pour désigner les assemblées de sciences plutôt que les assemblées d’évocations car les habitants de Médine ne faisaient pas d’assemblées d’évocations. Or les œuvres des habitants de Médine font partie des références dans les fondements juridiques pour l’école de l’Imam Malik comme cela est connu, mais quant aux autres Imam cela est permis sans aucune réprobation dans les textes reconnus claire et authentique auprès d’eux.
Cela est la vérité en considération du fait que lorsque le Prophète(saw) me poussa au dhikr en groupe j’ai conclu alors que les gens de Médine ne prenait que ce qu’il y a de plus élevé et ainsi les Hadith sont resté interprété sur le côté apparent.
En effet du fait que le dhikr en groupe ne se fait qu’à voix haute et qu’en dehors il se fait à voix basse et étant donné que le dhikr à voix basse est plus élevé de 70 fois que le dhikr à voix haute, les habitants de Médine n’ont donc pris que ce qui était le plus élevé. »
Seïdina Ahmed Tidjani(raa) a dit :
« Si vous saviez ce que contient comme mérite le Wadhifa vous y viendrez même en rampant. »
La cause de ces propos est qu’un frère trouvait pesant son allée et venue pour le "Wadhifa" en raison de son âge avancé, de la lourdeur de son corps et de l’éloignement de sa maison, et de plus c’était l’hiver donc il présenta ses excuses en raison de sa situation et Seïdina Ahmed Tidjani(raa) lui dit les propos précédents.
Le dhikr en groupe est plus efficace et plus puissant pour enlever les voiles du cœur par rapport au dhikr fait seul, ainsi chacun d’entre les membres du groupe recevra non seulement la récompense de sa récitation mais aussi la récompense de l’écoute du dhikr d’autrui.
Celui qui délaisse le groupe en récoltera le regret en ce monde et en l’au-delà car la bénédiction est dans le groupe, et la main d’ALLAH est sur le groupe, et il peut y avoir dans ce groupe celui qui est accepté et pardonné et alors tout le reste du groupe sera pardonné à cause de lui car les œuvres sont élevées selon le cœur du plus pieux d’entre le groupe.
Il est rapporté dans El Ifada Ahmediya que Seïdina Ahmed Tidjani (raa) a dit :
« Celui qui assiste à l’assemblée de la "Wadhifa" tous les jours, il ne lui sera inscrit aucun péché. »
2) Réciter à voix haute (pour les femmes toutes les oraisons se font à voix basse, juste de quoi s'entendre elles-mêmes)
L'Imam Ahmed a rapporté dans son Mousnad ainsi que Tabarani et Nassa-i et autres, selon Ya'la Ibn Chaddad Ibn Aoust qui a dit :
« Il m'a été dit par Abi Chaddad Ibn Aoust et Oubada Ibn Samatt qu’ils dirent :
« Nous étions auprès du Prophète(saw) lorsqu'il nous dit :
« Y a-t-il des étrangers parmi vous ? » C 'est à dire des gens du livre.
Nous avons répondu :
« Non ! Ô Messager d'Allah ! » Et il ordonna de fermer la porte puis il dit :
« Levez vos mains et dîtes Lê ilêha ila llah. »
Nous levâmes nos mains un moment ensuite le Prophèter a baissé ses mains puis a dit :
« Louange à Allah ; Ô! Mon Seigneur tu m'as envoyé avec cette parole et tu me l'as ordonné et tu m'as promis par elle le paradis et certes Tu ne manques pas à Ta promesse. »
Puis il nous dit :
« Recevez la bonne nouvelle qu 'Allah vous a pardonné. »
Il est rapporté par Ibn Jarir dans son Tafsir selon Ibn ‘Abbast par rapport au verset qui dit : « Ni le ciel, ni la terre n’a pleuré sur eux. » il a dit :
« Si un croyant meurt, l’endroit sur terre sur lequel il a prié et évoqué Allah, pleure sur lui. »
Il est rapporté par Ibn Abi Dounia selon ‘Oubeïd(raa) il a dit :
« Lorsqu’un croyant meurt les endroits de la terre crie :
« Le serviteur d’Allah croyant est mort. »
La terre et le ciel pleurent alors pour lui et le Tout-Miséricordieux leur demande :
« Qu’est ce qui vous fait pleurer pour mon serviteur ? »
Ils disent :
« Ô notre Seigneur ! Il n’y a pas un endroit où il marchait sans qu’il ne T’évoque. »
Concernant ces hadith, qui sont des arguments en faveur du dhikr à voix haute, l’Imam Souyouti a dit :
« Si le ciel et la terre entendent le croyant faire le dhikr c’est qu’inéluctablement il évoque à voix haute. »
El Hafidh ibn Hajr El ‘Asqalani a dit :
« Quant à ceux qui affirment que l’évocation à voix haute est une innovation, ils se sont trompés car il est certifié dans le Sahih selon le hadith rapporté par Ibn ‘Abbas (raa) que levez la voix en faisant le dhikr existait à l’époque du Prophète (saw) lorsque les gens finissaient la prière prescrite au point qu’Ibn ‘Abbast disait :
« Je pouvais savoir qu’ils avaient terminé la prière en les entendant (faire dhikr à voix haute). »
3) Se mettre en rang en veillant à bien aligner les rangs et à les compléter comme pour la prière.
Seïdina Ahmad Tijânî(raa) a dit à une personne qui avait effectué le dhikr en groupe mais qui n’était pas rentrer dans les rangs :
« Et combien de bien t’a échappé ! »
On peut soit faire le dhikr en rang, soit en carré cela afin d’être positionné et de se faire face comme le dit le verset :
« …et ils se sentiront frères, faisant face les uns aux autres… »
(Sourate El Hijr 15 ; verset 47)
Etre face à son frère croyant est préférable à s’orienter vers la Qibla et il y a aussi la condition d’être serrer les uns aux autres et de ne pas laisser d’emplacement vide conformément à la parole du Prophèter qui dit :
« Serrer vos rangs car Chaïtane se met entre les intervalles. »
(Ahmed)
Le Prophète Muhammad(saw) a dit :
« Faîtes vos rangs et alignez-les comme les anges les alignent, rapprochez vos épaules, comblez les espaces vides et prenez les mains de vos frères avec gentillesse et ne laissez pas d’espace à Chaïtan. Celui qui lie un rang, Allah se tourne vers lui et celui qui coupe un rang Allah se détourne de lui. »
(Rapporté par Abou Daoud)
Et Allah dit en parlant des anges :
« Par ceux qui sont rangés en rangs.
Par ceux qui poussent les nuages avec force.
Par ceux qui récitent en rappel :
« Votre Dieu, en vérité ,est unique »
(Sourate Les rangées 37 ; versets 1à 4)
Les rangs dans l’assemblée de dhikr doivent être similaires au rang dans la prière concernant l’alignement, et le fait de s’y serrer et de compléter les emplacements vides.
Il est rapporté par Mouslim selon Jaber ibn Samarat :
« Le Prophète(saw) est venu à nous et il nous a trouvé en cercle il nous dit : « Comment se fait-il que je vous vois séparez de groupe en groupe ?
Pourquoi ne pas vous alignez comme s’alignent les anges auprès de leur Seigneur ? »
Nous demandâmes :
« Ô Messager d’Allah ! Et comment s’alignent les anges auprès de leur Seigneur ? »
Il ditr :
« Ils complètent les premiers rangs et ils forment des rangs serrés. »
Et le Prophète(saw) a dit au sujet de ceux qui s’éloignent des rangs :
« Les gens ne cessent de s’éloigner jusqu’à ce qu’Allah les mette en dernier (ou en fait les dernier) » (rapporté par Mouslim, Abou Daoud, Ibn Majah, Ahmed) et cela est une terrible menace et on demande à ALLAH d’en être protéger et préservé.
Cha’rani(raa) a dit :
« Nous avons fait le serment général avec le Prophèter d’aligner nos rangs et de s’y serrer, (en stationnant d’abord par le coté droit ou sinon le milieu ou la gauche et en cela il y a des secrets qui ne peuvent être évoqué que directement) et il ne doit y avoir aucune haine entre les personnes du rang, ni jalousie, ni rancune, ni ruse, ni duperie afin que l’intention soit en conformité avec l’image extérieure car la divergence des cœurs est pire que la divergence des membres.
Parmi les secrets apparents c’est qu’Allah nous a ordonné d’accomplir sa religion et elle ne peut être accomplie que si on a tous le même cœur et il est dit dans le noble Qoran :
« et ne vous disputez pas, sinon vous fléchirez et perdrez votre force. » (Sourate Le butin ; verset 46)
Seïdina(raa) a évoqué que le dhikr effectué dans le rang est préférable au dhikr effectué à l’écart du rang, isolément, en raison du verset qui dit :
« Allah aime ceux qui combattent dans son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé » (Sourate Le rang 61 ; verset 4)
La cause pour laquelle il récitait ce verset est que les gens ne voulaient pas entrer dans les rangs le jour du vendredi. Seïdinat les encourageait à cela et les incitait en raison de l’amour d’ALLAH réservé à celui qui le fait.
Parmi les secrets aussi c’est que Chaïtan ne peut pénétrer entre les rangs et insuffler que s’il trouve des intervalles.
4) faire concorder les voix et les sons avec celui du groupe de façon à ne pas les perturber ( si cela n'est pas possible alors il faut baisser sa voix en dessous des autres mais attention à ne pas se taire sinon on perd la récompense du dhikr)
Selon Taj Din ibn ‘Ata Allah, il a dit :
« Si c’est un groupe il est préférable pour eux d’éléver la voix harmonieusement de façon à n’entendre qu’une seule voix. »
5) Clôturer le dernier (centième) « Lê ilêha ila llah » par Seïdouna « Mouhamadou rassouloullah » 'alaïhi salamoullah.
Les actes méritoires (Mandoubet) :
Ils sont nombreux pour la Wadhifa parmi eux il y a :
• comprendre le sens du dhikr
• visualiser l'image du guide
• se mettre en position assise comme pour le tachahoud lorsqu'on arrive à la
7ème perle de la Djaouharatou-l-Kamel
• Lever les mains à la dernière perle de la Djaouharatou-l-Kamel
• Clôturer par le verset : « Inna Allah wa malaïkatahou ... »
• Faire dou'a
• Saluer les frères à droite et à gauche.. etc.
Les points mentionnant les devoirs et les actes préférables provient du fascicule du Dr Taleb Abdrahman, édité sous l’autorisation du Khalife général Sidi Chérif Abdeljabbar Tidjani (qu’Allah prolonge sa vie), et distribué à Aïn Madhi.
Deux conditions de perfection importante
Sidi ‘Arbi ibn Sa-ih(raa) a dit :
« Parmi les conditions de perfection des oraisons, il y a le fait d’être conscient de la présence du guide, qu’on est assis devant lui, tirant son irrigation. Cela doit se faire du début du dhikr à la fin. Celui qui n’y arrive pas doit vouloir faire la tentative dès le commencement, ensuite il l’accomplit de temps en temps selon sa capacité et sa possibilité. Cette présence doit se faire avec l’image de ses traits physique qu’il avait, pour celui qui l’a vu, sinon il se représente l’image de sa perfection drapée de crainte et de révérence mais il doit accompagner cette image-là de toute la bienséance possible.
Il est aussi une condition d’être présent le plus possible dans la signification de ce que l’on récite si on arrive à en cerner le sens, sinon il doit s’écouter attentivement en prononçant le dhikr , et la perfection de cette condition est de réciter distinctivement (tertil).
* Question : S’il est demandé : je n’arrive pas à faire le dhikr en faisant usage de ces deux présences, c’est à dire la présence de l’image du guide et la présence dans la signification, alors laquelle des deux dois-je privilégier ?
* Réponse : Dans ce cas là on doit au commencement du dhikr mettre la présence du guide, étant conscient d’être irriguer par lui, ensuite on se contente de pénétrer le sens de ce que l’on récite autant que cela nous est possible, si on n’arrive pas à comprendre alors on écoute attentivement ce que l’on récite. Si on peut, de temps en temps, on met la présence du guide sinon on se contente de le faire au commencement comme on a dit.
Par la constance en cela, on va récolter les lumières de la récitation et de la compréhension en nous, ce qui va nous renforcer et nous permettre d’avoir la présence du guide de temps en temps, ensuite on aura les deux présences ensembles.
Puis on augmentera et on passera de la présence du guide à la présence de l’image du Prophèter ensuite on passera à plus élevé, c’est à dire à la contemplation constante de sa noble image ? par son cœur, ensuite à plus fort que tout cela. »
Le rattrapage pour celui qui arrive en retard lors de l'assemblée du Wadhifa :
Il existe deux méthodes en ce sens :
La première, qui est pour nous la préférable, se base sur le fonctionnement de la prière et il s’accomplit comme suit :
- Une personne voulant rentrer dans une assemblée déjà en cours commence par mettre l’intention puis par réciter 1 fois Fatiha (ce qui équivaut au Takbir Al Ihram de la prière)
- ensuite il poursuit le dhikr avec le groupe là où il se trouve (par exemple au 40ème grain de « Lê ilêha ila Allah » ).
- Lorsqu'il arrive à la fin du dhikr il poursuit avec eux mais ne récite pas les derniers versets de Sourate Saffat « Soubhana rabbika... » (car cela équivaut à la salutation finale de la prière).
- Il reprend alors son dhikr du début (sans réciter la dou'a d'ouverture et la Fatiha ; conformément à l’exemple il récite les 30 Astaghfiroullah… puis les 50 Salat Fatihi )
- ensuite il complète ce qu'il lui manquait comme nombre et piliers
(Toujours selon l’exemple il lui manquait 60 grains de « Lê ilêha ila Allah » puisqu’il en a déjà fait 40 avec le groupe)
- une fois compléter ce qu'il lui manquait, il clôture par « Inna Allah wa malaïkatahou... » (qui correspond au Tahiyête) et jusqu'à « Soubhana rabbika... »
La seconde méthode, plus simple, considère que même si les oraisons fonctionnent telle la prière cela n’est pas valable dans la totalité, et il le rattrape comme suit :
- Il met juste l’intention puis il rentre directement à la partie où se trouvent les frères puis une fois arrivé à la partie où les frères récitent : « Inna Allahou wa malaïkatahou… » le retardataire commence tout de suite à rattraper ce qui lui manquait de ses oraisons et il terminera par les formules de clôture.
Remarques :
1) Pour le retardataire la récitation du grain rejoint est valide si tous les mots sont prononcés du début à la fin (et non si le grain rejoint est pris en cours) à part en ce qui concerne la Djaouharatou-l-Kamel, il suffit d’avoir reciter au moins un des trois « Allahoumma Salli wa Sallim » qui composent ses paragraphes.
2) La cause concernant la pose d’un tissu pendant la récitation de la Wadhifa en groupe, c’est le fait qu’avant que ne soit construite la Zaouiya bénie de Fès, la séance de dhikr était accomplie dans la maison de Seïdina Ahmed Tidjani (dans un couloir) or comme beaucoup de personne traversait ce couloir alors par souci de confirmer la pureté du lieu (qui était pourtant rituellement pur), on fit mettre un tissu pour réciter la Djaouharatou-l-Kamel (car elle a des conditions de pureté qui sont rigides) jusqu’à la fin de la récitation.
Par la suite cet agissement fut conservé par les compagnons même lorsqu’il y eût la Zaouiya bénie et c’est devenu une coutûme méritoire dans la récitation en groupe et ce n’est en aucun cas une condition de validité (c’est à dire qu’on mette un tissu ou non n’a aucune conséquence sur la validité de l’oraison). Certains par souci de conformité étendent le drap pour la Djaouharatou-l-Kamel (comme à Fès) au début de la Heïlala, d’autres en arrivant au 50ème grain du Heïlala, d’autres au milieu de Salat Fatihi (comme à ‘Aïn Madhi) et certains savants de la Tariqa ne l’étendaient pas du tout tel Cheikh Mohamed El Hafidh d’Egypte et en cela personne ne peut être blâmer.
Quelques Questions/Réponses liées à la Wadhifa en général :
Q 39 : Qelles sont les règles en ce qui concerne le Tayyamoum pour les oraisons, peut-on accomplir le Lazim avec le Tayyamoum de la Wadhifa ?
R : Il y a un point de divergence à ce sujet. Mais la règle principale est tout comme il faut un Tayyamoum pour chaque prière (dans le rite Malikite), il le faut aussi pour chaque oraison car ils ont le statut de vœux pieu et donc d’œuvre obligatoire. (Cheikh Idriss El Iraqi)
Le point de divergence concerne la récitation du Lazim avec le Tayyamoum du Wadhifa, et leur accomplissement à toutes deux avec le Tayyamoum de la prière obligatoire car certains l’interdisent et d’autres le permettent.
Parmi ceux qui l’interdisent, il y a :
1) Sidi Mohamed ibn Abdelwahid Nadhifi dans "Dourratou-l-kharida"
2) Cheikh Mohamed ibn Abdallah Tasfaoui dans "Fath Rabbani"
3) Cheikh Mohamed El Hafidh dans "Qasd Sabil"
1) Cheikh Nadhifi a interdit entièrement la récitation (de l’oraison) ou la prière avec le Tayyamoum d’un autre.
2) L’auteur de Fath Rabbani a interdit la récitation du Lazim avec le Tayyamoum de la prière obligatoire, mais aussi la récitation du Wadhifa, du Lazim et du Asrou avec un seul Tayyamoum, et il s’est tût sur la récitation du Wadhifa avec le Tayyamoum de la prière.
3) L’auteur de Qasd Sabil a permis cela (c’est à dire la récitation du Wadhifa avec le Tayyamoum de la prière) et interdit la récitation du Lazim avec le Tayyamoum de la prière obligatoire, et il a aussi interdit la récitation du Wadhifa avec le Tayyamoum du Lazim, se joint à lui Cheikh Nadhifi, quant à l’auteur de