Al Hajj Ibrahima Niass (radiallâhou ane-hou !)

Le savant, le pieux, guide spirituel dans le domaine de la chari'a et de la haqiqa, l'expert en hadith, tafsir, jurisprudence et soufisme, le prédicateur, le panégyriste du Prophète (sallallâhu 'alayhi wa sallâm), rénovateur de l'islam au Sénégal, porte étendard de la sunnah, shaykh al islâm al Hajj Ibrahima Niasse al Kaolacki al Maliki al Tijani ! (qu'Allâh le couvre de Sa Miséricorde).
Après une solide formation coranique et en sciences religieuses, Ibrahima Niasse(raa), enseigne dans les écoles de Kaolack, Kossi, Taïba Niassène , sous la direction de son frère aîné Muhammad Niasse(raa). Son érudition et sa piété lui valent l?admiration de nombreux disciples de son père. A l'âge de 20, soit en 1922, il écrit son premier ouvrage : Ruh-al-Adab (le sens des bonnes manières).
Le début des années 1930 correspond véritablement à celui de sa maturité intellectuelle dans la mesure où il produisit l'essentiel des ½uvres formulant son interprétation de la doctrine de la Tijaniyya, notamment "Kashif al-ilbas 'an faydat al-khatm Abi-l-'Abbas (1930),
"al Sirr al akbar wa nur al-abhar" (1932 : Le plus grand secret et la lumière la plus scintillante), "Tanbih al-adhkiya fi kawn al-Shaikh al Tijani khatim al-awliya" (1932 : "La levée du voile sur la grâce du sceau de la sainteté de Shaikh al Tijani").
Ibrahima recevra, dans cette tariqa, cinquantes silsilas parmi les plus dignes de foi. Elles lui ont été décernées par des guides tijanis du Maghreb et de Mauritanie.
En 1937 : Ibrahima Niasse entreprend son voyage pour son premier pèlerinage. Après une rencontre avec l'Emir de Kano, Abdullâh Bayero, ce dernier l'invite à lui rendre visite au Nord-Nigéria. Ce qu'il fit, non pas en 1937, mais en 1946. La guerre ayant eu lieu entre temps a dû l'empêcher d'effectuer le voyage.
Lors de sa première visite privée qui n'a duré que quelques jours, Ibrahima Niasse ne rencontra pas la plupart des ulama de Kano. Toutefois il avait laissé quelques exemplaires de son ouvrage" Kashf al-ilbas".
A la lecture de cet ouvrage qui est une immense fiche de lecture de la plupart des traités de tassawwuf, les "ulama" furent très impressionnés par l'érudition d'Ibrahima Niasse et sa connaissance des plus fines subtilités du tassawwuf au point de le reconnaître comme leur guide spirituel.
A la fin de la période coloniale, Ibrahima Niasse comptait plusieurs millions disciples dans tous les pays d'Afrique de l'Ouest, notamment en Mauritanie, au Niger, au Togo, en Guinée, au Ghana, au Burkina Faso, au Tchad, mais aussi au Nord du Cameroun. En Mauritanie, où son mouvement a commencé à se diffuser dans les années 30 et où de nombreux déscendants de Muhammad al Hafidh [ndT : un grand érudit mauritanien et déscendant du Prophète sallallâhu 'alayhi wa sallam] lui ont fait allégeance.
En 1960, il est reçu au Caire par par Abd al Gamal Nasser. Le président égyptien fut fortement impressionné par la grande érudition et l'arabophilie d'Ibrahim Niasse.
A partir de cette période commença entre les deux hommes une coopération à la faveur de laquelle le prestige d'Ibrahim Niasse ne cessera de se renforcer dans le monde arabe où il fut nommé Shaykh al Islam.
Il dirigea la prière du vendredi dans la mosquée d'al Ahzar en 1961, privilège qui auparavant n'avait été donné à aucun Africain de l'Ouest.
Au début des années 1960, il fut nommé membre de l'Académie de recherches de l'Université d'al Ahzar, ensuite Secrétaire Général adjoint de la Ligue Islamique Mondiale basée à la Mecque dont il a été membre fondateur, puis vice président du congrès Mondial islamique basé à Karachi.
Il est mort en 1975, qu'Allâh le couvre de rahma,de nour et de barakat et nous fasse bénéficier de sa science !
Source : Article d'Ousmane Kane dans l'ouvrage: « Le temps des marabouts : itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale française de 1880 à 1960. »
Signature :
Allahumma salli `ala Sayyidinâ Muhammadin-il fâtihi limâ ughliqa
wal khâtimi limâ sabaqa
nâsiril haqqi bil haqqi
wal hâdy ila siratikal mustaqîm
wa 'ala alihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-`adhîm.