Les dimensions de la religion sont :
- l'Islam ( Soumission),
-l'Iman ( Foi )
-et l’Ihsân ( Vertu). LES DIMENSIONS DE L'ISLAM
LES DIMENSIONS DE L'ISLAM
Les dimensions de la religion sont :
Chacune de ces dimensions est régie et résumée par la formule :
« Il n'y a de dieu que Dieu, Muhammad est Son Messager ! », qui est la parole noble et pure, la meilleure qu'à jamais prononcée un Prophète p.b.s.e. et le Prophète (S.A.W)
• Pour la dimension (Soumission )Islam :
il s'agit de dire la formule précitée. C'est la proclamation verbale qui doit être suivie d'effets. Il s'agit de mettre en pratique les décrets de cette Parole dans le monde de nos sens terrestres, nâsût.
• Pour la dimension Foi( Imâne) :
il s'agit de savoir qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Muhammad est Son Messager.
Ainsi, donc, il s'agit de vivre cette Parole et en avoir une connaissance sensible.
• En dimension Vertu (Ihsâne) :
il ne s'agit plus que d' Allah(swt). On n'a plus à nier «Il n'y a de dieu, .. », ni à affirmer : « ••• que Dieu ». On contemple la pure et nue transcendance divine.
Ainsi donc ces trois dimension sont des stations du point de vue de la religion. Elles s’expliquent et s’éclairent mutuellement d'une part, et d'autre part s'occulte les unes les autres dans leurs rotations continuelles.
1- LA DIMENSION SOUMISSION( al-Islam)
La Soumission a pour composantes:
-le Repentir,
-la Droiture
-et la Crainte Pieuse.
1. La Repentance :
Les indicateurs de la repentance sont au nombre de trois. Il s'agit de :
a)- La prise de conscience :
Le serviteur se rend compte du péché d'ingratitude dont il est coupable vis-à-vis des bienfaits de son Seigneur, dont le plus grand est sa création en être humain et non en pierre, par exemple , hissé au sommet de l'échelle des créatures et anobli par le Divin et Bienfaiteur Créateur.
b) Le Regret :
Le serviteur décide alors d'abandonner résolument cette attitude et d'être désormais reconnaissant par la louange du seigneur. Cette reconnaissance "louangeant" se traduit par la transformation de ces bienfaits en œuvres Agréées par Le Bienfaiteur.
Le contraire est la négation de ces bienfaits.
c)- La Résolution Ferme:
Il s'agit enfin de prendre la résolution ferme de ne plus jamais revenir sur cette négation des bienfaits du Bienfaiteur Créateur.
Aux yeux des soufis, notamment, la repentance est apparue longtemps comme le credo fondamental, le point focal à partir duquel les hautes attitudes de noblesse sont acquises puisqu'il s'agit d'abandonner tout mauvais caractère pour tous les bons caractères.
Il est cependant plus exact de considérer les attitudes possibles selon les trois catégories de personnes précitées. Une définition négative rend plus fidèlement compte de ce qu'est le repentir par rapport aux hommes car tous n'en ont pas conscience.
Ø LES STATIONS ET LE REPENTIR:
Au niveau de la masse, du commun des mortels, celui qui ne s'est pas repenti, c'est celui-là qui abandonne les prescriptions sacrées et s'attache aux choses proscrites et illicites.
Pour l'élite, le non-repentir consiste en l'abandon des œuvres surérogatoires et en l'attachement aux choses peu aimées.
Pour l'élite de l’élite, c'est tout ce qui éloigne de la Présence Divine qui est source de non-repentance.
Les causes en sont généralement la négligence et l'insouciance !
C'est cette dernière repentance qui est la repentance essentielle, véritable. Il s'agit de faire en sorte de ne voir que Dieu(swt). La communion suprême avec Lui, c'est le meurtre du moi, qui engendre l'absence.
Dieu (Glorieux et Exalté), dit: «Repentez-vous devant Votre Seigneur, tuez-vous vous-mêmes, cela est meilleur pour vous auprès de Votre Seigneur » [1]
Il s'agit d'arriver à l'état où l'individu ne se sent point et par conséquent ne se croit nullement auteur à une action, d'un état ou d'une station. Cette attitude sublime est appelée la repentance du repentir. En clair, arriver à s'ignorer, à s'insensibiliser au point de ne sentir qu'on est là à se repentir .
2. La Droiture (al-Istiqâmatu)
C'est la station, l'engagement sur le chemin droit tant sollicité dans les prières7 Il y’ a dix points précis pour spécifier la droiture. Dieu, le Très-Haut, les a dénombrés dans le Coran(8) :
« Venez que je vous récite ce que 'votre seigneur vous a interdit:
1-)Ne Lui associez rien,
2)-Soyez bienfaisants envers vos père et mère,
3)-ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté;
4)-nous vous nourrissons tout comme eux,
5)-N'approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette,
6)-Ne tuez qu'en toute justice la vie qu'Allah a faite sacrée. Voilà ce qu'Allah vous a recommandé de faire, peut être comprendrez-vous. »
7)-Et n'approchez des biens de l'orphelin que de la plus belle manière ...
8)-Et donnez la juste mesure et le poids en toute justice ... Et quand vous parlez, soyez équitables même s'il s'agit d'un proche parent
9)-Et remplissez votre engagement envers Allah.
10)-Voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa Voie ... »
Ainsi se mettre sur le chemin droit revient à mettre en pratique les dix caractéristiques citées. C'est cela la droiture du commun des mortels.
Pour les élus, la droiture consiste à s'engager dans la Voie droite. Les soufis l’identifient au prophète Muhammad (S.A.W )lui-même. Pour eux, il s'agira ainsi d'être totalement dissous en lui, de l'aimer mieux que soi-même(9), s'imprégner de ses qualités, prier sur lui à chaque respiration.
Pour l'élite de l'élite, la droiture est effective lorsqu'il ne subsiste en l'intéressé aucun caractère qu'il dissimule, ni aucune tradition amorale.
Le Très-Haut dit: « Ceux qui disent notre seigneur est Alla1l, puis se mettent sur la. Voie droite, les anges descendent sur eux: ne soyez pas affligés, mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis. »[2]
3. La Crainte Pieuse, at-Taqwâ
La crainte pieuse se définit comme la mise en pratique des commandements divins et l'abstention de tous les interdits, intérieurement comme extérieurement, secrètement ou publiquement.
La crainte pieuse est plus complète, plus élevée que la droiture car tous les ordres sont nécessaires de même que les interdits.
· Pour le commun des mortels elle consiste à suivre tous les commandements sans distinction et à s'abstenir de tous les interdits.
Le Très-Haut a dit: « Craignez Dieu autant que vous pouvez. »,( Cor., 5.64, V.16).
· Pour les élus, la crainte pieuse consiste en la mention perpétuelle de Dieu, mention non accompagnée d'oubli, mais ponctuée de' louange reconnaissance pour Ses bienfaits. Elle consiste également à ne jamais Le désapprouver ni se montrer ingrat. Lui obéir sans jamais Lui désobéir.
Le Très-Haut dit: « Ô vous qui croyez, craignez Dieu comme il se doit. ", (Cor., 5.3, V.102).
· Pour l'élite de l'élite, la crainte pieuse consiste à ne jamais penser à autre chose que Dieu dans ses réflexions intérieures, ses pensées intimes, ne serait-ce qu'un laps de temps. Rien, hormis Dieu, ne doit occuper le cœur de celui qui est à cette station.
Un connaissant de Dieu a déclaré: "S'il s'était égoutté pour moi un désir autre que Toi dans mes pensées, par mégarde, je me serais alors jugé comme un apostat, « murtad ».
Cette parole, dit le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS (raa) , reflète un état stationnaire pour le connaissant en question, mais une station continue; permanente pour l'Axe Unitif et solitaire, le Représentant de Dieu sur Terre; celui à qui Il a tout confié. Le verset qui le corrobore est celui-là qui spécifie que «Dieu aime les craignants craintifs ».
2 - LES DIMENSION DE LA FOI ( Al-ÎMÂNE)
C'est la deuxième dimension de la religion musulmane.
Sa première composante en est la « véridicité " as-sidq
1. La "Véridicité" as-Sidq :
C'est la bonne œuvre accomplie dans le seul but de plaire à Dieu, en nie de Sa face.
Le Très-Haut a dit: « ... mais la bonté pieuse est pour celui qui croit en Dieu et au jugement dernier "[3] C'est là la" véridicité" du commun des mortels.
Pour les élus, c'est la «véridicité» dans l'amour de l'Essence divine qui la constitue. Cette attitude constituera sa liaison 'wusûl à l'Essence très élevée et cela est mieux ainsi auprès de lui que toute autre chose Il s'agit donc pour l'élu de cette station d'aimer parvenir à l'Essence mieux et plus que toute autre chose existante; que Son Nom lui soit préférable à tout autre nom et que Sa Parole à toute autre parole, ainsi que la satisfaction de l'Essence. Il faut également que les aimés de Dieu lui soient préférables à ses propres aimés. Le Très Haut a dit': « Soyez avec les véridiques. "[4]
Ainsi l'élu de cette station ne peut aimer que ce que Dieu aime ou veut faire exister. Le véridique ne va jamais à l'encontre de ce que Dieu aime car dès qu'il désire quelque chose, Dieu le fait exister. «Telle est la grâce d'Allah, qu'Il donne à qui Il veut. Et Allâh(swt) est Détenteur de l'énorme grâce, »[5]
Pour l'élite de l'élite, la "véridicité" consiste à aimer, affirmer et appuyer tout ce qui a trait à la Présence prophétique de par la Divinité, la connaissance, l'état, la bonne conduite, le droit Haq et tout ce qui est lié à cette Présence. Ceux qui aiment cette station, ce sont les "véridiques".
2. La Purification al-Ikhlâs
« La purification est un des secrets parmi Mes secrets. Je la mets dans le cœur du serviteur que j'aime Moi-même. L'ange ne peut y parvenir pour dénombrer les bonnes actions; le Satan est également impuissant à y avoir accès pour causer un quelconque dégât. ", hadith qudsi.
C'est ainsi que Dieu, Glorieux et Exalté, définit Lui Même la purification, qui est de même racine que pureté.
Et, en réalité, le secret de l'Existence de Dieu, c'est la pureté. C'est pourquoi une Sourate nommée Sa carte d'Identité, la sourate 112, porte ce même nom Ikhlâs . Sa place, son lieu de matérialisation est le cœur.
La purification consiste à mettre en pratique tous les commandements pour Dieu Seul et laisser tous les interdits. Toutes les fois qu'une âme manifeste de l'associationnisme par le désir de paraître, par exemple, de se faire entendre ou de s'émerveiller d'une de ses œuvres elle n'est pas encore purifiée. Et c'est cela la purification de la masse, du commun des mortels.
Quant aux élus, leur purification consiste à œuvrer sans rechercher un profit pour cette œuvre ni craindre une punition ni chercher à s'élever à une station donnée.
Toute œuvre doit être faite en tant qu'acte d'adoration du Divin, sans autre cause, sinon que Dieu est Le Roi Digne d'être adoré et que le serviteur n'a autre chose à faire sinon servir son Roi sur ce qu'Il agrée.
Le serviteur œuvre pour son Seigneur Seul et ne se voit point redevable de Lui en quoi que se soit, tout en contemplant et en portant témoignage de la grande bonté qu'Il a eue en sa faveur. Cette contemplation amène à voir Ses œuvres, de Lui vers le serviteur qui comprend ainsi que c'est Dieu qui lui assigne le rôle d'acteur positif œuvrant pour le bien. Ce don pur l'amène ainsi à retourner rendre à son Véritable Propriétaire la Bonté.
Pour l'élite de l'élite, la purification consiste :
à extirper tout ce qui n'est pas Dieu dans la relation de service travail qui le lie à l'Être Vrai. Dans cette optique, même le moi du serviteur, son âme, est régi par la relation d'altérité par rapport à Dieu et est par conséquent écartée de ce rapport. C'est ainsi qu'il verra et comprendra que l'œuvre vient de Dieu et retourne à Lui, qu'il n'y est nullement actant ni acteur; ni initiateur ni terme. « Dieu aime ceux qui purifient leurs actes. »[6]
3. La Quiétude( at-Tumâ' ninatu ):
Cela est lorsque le cœur a la tranquillité suprême par rapport à Dieu, en Dieu, se suffisant de Lui et ayant une foi ferme en Lui. Cette station est d'ailleurs vérifiée réellement lorsque le cœur l'intellect transcendant est exempt, lavé de tout souci ou intérêt pour l'âme ou pour ce qui lui nuit. Bien plus, le serviteur arrivé à cette station occulte son âme et se repent devant Dieu, s'en remettant entièrement à Lui, disant par la langue de l'état qu'il vit: «Ô Allah, c'est à Toi que je m'en remets entièrement. »
La quiétude n'est que pour les élites, elle ne concerne pas le commun des mortels qui ne peut en bénéficier au niveau de sa station. C'est là un fait caractéristique qui montre, appliqué à une société ou à une civilisation, par exemple, pourquoi il y a « crise». La quiétude engendre le développement véritable, celui des qualités intrinsèques enfouies dans tout être humain. Or ces qualités ne peuvent émerger que dans le cadre d'une relation avec le Divin. Si le cœur de la majorité des membres d'une communauté donnée a cette quiétude, la conséquence en sera un bien-être autrement supérieur à la quête purement matérielle qui a cours dans ce qui est appelé mondialisation, par exemple, pour toucher quelque chose de directement vérifiable. On raconte, à ce titre, l'histoire de l'occidental qui s'était rendu à Médine du temps de la Khilâfa la lieutenance de ‘Umar Ibn Al Khattab, qu'il dépassa dormant sous un arbre, à l'entrée de la ville. Après information, il retrouva le Calife lieutenant du Prophète saw - qui s'était transformé en pâtre de troupeaux en divagation dont il se sentait plus responsable que le propriétaire- et s'étonna de cette quiétude qui faisait tant défaut chez lui.
En ce qui concerne l'élite de l'élite, les intellects éclairés la quiétude consiste en leur connaissance bien établie que rien n'existe en dehors de Dieu, il est Le Seul Existant. Ainsi ils savent que nul n'est là à donner ou empêcher, faire et défaire, etc., sinon Lui. Toute manifestation émane de Lui, et retourne à Lui. Cet intellect éclairé, plein de cette certitude, est détenteur de la quiétude vraie. C'est à lui qu'il est dit: «Ô âme quiète apaisée , retourne vers ton seigneur, agréante et agréée ».[7]
3 - LA DIMENSION VERTU (al-Ihsân)
C'est la station de l'embellissement, de la magnification des œuvres. Ses composantes sont:
-la contemplation (almurâqabatu) ,
- le témoignage (al-muchâhadatu)
-et la connaissance( al-ma'rifatu ).
1. LA CONTEMPLATION (al-Murâqabatu )
La contemplation consiste en l'actualisation permanente de la Présence et de la Compagnie de Dieu. Dans le même temps, le serviteur a la certitude de l'effectivité de la contemplation par le Divin de tout ce qui le concerne sans aucune exception. Lorsque cette certitude du contrôle permanent du Divin de tous ses faits et gestes, états et pensées, s'institue et s'enracine en lui pour de bon, le serviteur arrive à tout contempler avec l'œil sensible', ésotérique qui, lui, met un mince voile entre l'objet qu'il observe et son essence interne. Il en arrive à une compréhension liée au goût interne de ce qu'il saisit ainsi. C'est cela qui donne la connaissance substantielle, purifiée de toute incompréhension. Parvenir à Dieu, puis à son Prophète (saw ), implique, dans le vécu quotidien de cette expérience, l'auto établissement d'un mince voile entre le sujet et tout ce qu'il contemple. La cause de cette nécessité est que la sensation de cette première composante fait penser à l'existence de la multiplicité. Or Seul l'Unique se profile derrière toutes les diversités contemplées.
Le discours de celui qui est à celui station fait penser à ceux qui n'ont pas la haute science de la distinction: Du discernement entre plusieurs états et stations qu'il est parvenu à Dieu; qu'il est relié, or il n'en est encore rien. Du fait de l'expérience concrète ql1'il a maintenant, contemplant la Vérité derrière un, voile, ses connaissances ne sont plus théoriques mais sensibles, bien que cela ne soit pas encore la contemplation témoignant.
C'est là la contemplation des élus avant la contemplation réelle qui conduit au témoignage.
La contemplation qui a lieu après témoignage est celle de l'élite de l'élite. Cette station est la plus élevée parmi les stations des aspirants car il s'agit de voir, d'appréhender Dieu en toute chose: par tous les sens, et c'est cela le fruit t de la connaissance de Dieu.
2. LE TÉMOIGNAGE( al-Muchâhadatu)
Il s'agit, ici, de la vision contemplative de la Vérité par la vérité en face sans aucun doute: sans supposition ni aveuglement jusqu'à ce qu'il ne demeure que la Vérité dans en la Vérité. Si, d'aventure, il demeure en le serviteur un cheveu en pour lequel il ne contemple pas la Vérité, c'est qu'il n'a pas encore atteint cette station, car à ce niveau tout est vu dans sa réalité réelle, c'est-à-dire appartenant au Tout, à la Totalité Divine.
Ainsi donc, il lui est nécessaire de «s'éteindre », de s'infinitiser, ainsi que toute autre chose et tout couple d'alternants jusqu'à ce que rien ne subsiste sinon l'Un. C'est le moment où la langue de son état dit: «Rien ne subsiste, s'éternise sinon Dieu, il n'y a rien en dehors de Lui. Rien n'est relié ni séparé ni détaché, tout est Unité de l'Un ».
C'est ainsi, donc, que disparaissent le Nom, la forme, la créature rasm , le nombre délimité, l'espace, rien ne subsiste. C'est cela la vision globale substantielle sans les accidents, sans la dimension ou la subdivision en éléments dénombrables, sans contemplation, sans début ni fin, ni liaison, ni séparation, ni de remémorant, ni remémoré, ni remémoration. Il ne demeure que cela: « Est venue la Vérité Dieu , s'en est allé le vain car le vain est voué au dépérissement continuel, tandis que la Vérité s'instaure et de plus en plus, éternellement »[8]. Et cela depuis le commencement, lorsque le Prophète saw est venu. Et depuis, le vain ne fait que péricliter. C'est cela le plus bas niveau, la plus basse station qu'atteint celui qui a obtenu l'Ouverture à Dieu.
Avant cela, il y a non pas l'Ouverture mais la porte de la Connaissance.
Ainsi tout connaissant dispose nécessairement de l'Ouverture; Dieu lui a fait connaître. Car celui qui appréhende et cerne clairement l'existence indissociable, unitive de Dieu partout, est par-là ouvert à la connaissance de tout. Par conséquent, tout connaissant de par Dieu est détenteur de l'Ouverture mais non l'inverse. Certains ont en effet l'Ouverture sans pour autant être des connaissant.
3. LA CONNAISSANCE (al-ma'rifatu )
La connaissance consiste en l'enracinement, la persistance de l'esprit dans la Présence contemplative ainsi que l'extinction totale et la subsistance en Dieu.
Pour les gnostiques, le connaissant est celui qui voit Dieu en tous les êtres. Pour le Cheikh Al Islam, le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS (raa) , le connaissant est celui qui s'est éteint dans l'essence divine une fois, qui s'est éteint deux, voire trois fois, dans la Forme divine, et qui s'est encore éteint dans le Nom Divin, qui, enfin, «existence» ramène le Réel dans les trois Vérités essentielles et les noms dans le Nom.
Ceci est la station en dehors de laquelle il n'y a que des difficultés, dit-il, ou, selon sa propre expression, « éclatement des foies ».
Il ajoute que cette station ne s'obtient pas par dépense de biens, de dons ni d'enfants.
C'est, dit-il, la miséricorde divine seule qui fait accéder à ce salut suprême.
Le détenteur de cette station est un hypersensible qui est ouvert, par ses sens, à toutes les manifestations de Dieu dans sa Divinité. Il agrée, ainsi, l'ensemble de Ses décrets dans leurs déroulements sur les êtres. Or celui qui agrée l'ensemble des décrets divins se trouve par-là même dans le paradis, car Dieu n'a jamais cessé de faire ce qui Lui plaît. Et c'est d'ailleurs à ce moment - et à ce seulement - qu'il est, lui aussi, agréé et il est dit à son âme: «Ô toi, âme apaisée, retourne 'vers Ton seigneur, entre parmi Mes serviteurs, entre dans Mon paradis. »[9]
Pour chacune des trois dimensions de la religion, Islam, Imân et l’Ihsân, il y’a des maîtres initiateurs, capables de guider l'aspirant pour le mener à bon port. Il y a également des Maîtres Complets, c'est-à-dire qui sont à la fois spécialistes des trois dimensions. Ce sont les meilleurs car ils appréhendent seuls toutes les relations qui existent entre les différents niveaux.
En résumé :
La connaissance est ainsi donc la dernière composante de la religion. La première en était la repentance.
Il importe cependant de comprendre que la repentance est meilleure et supérieure à la connaissance, car elle en est le fruit.
La véritable répentance: c'est l'absence de répentance, qui n'est possible qu'avec la connaissance de Dieu. Seul le connaissant peut se repentir de sa repentance.
C'est à cause de cela, dit le Serviteur de la Présence
Divine le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS( raa) , que notre Maître et Sceau Ahmad at- Tijâni (raa) a dit:
«Par Dieu, dont il n'y a de dieu que Lui, je n'ai pas atteint la station de la Repentance. »
Ce qui revient à dire qu'il est un repentant de ce qu'il se voit il se sent alors qu'il devrait s'éteindre en se repentant. Le serviteur qui se voit en train de se repentir n'a pas encore atteint cette station.
Ainsi, en résumé, la vraie soumission, c'est de dire qu’ « il n’y a de dieu que Dieu, Muhammad est son Messager », sa mise en œuvre ouvre à la Foi où l’on sait alors qu’ « il n’y a de dieu que Dieu que Muhammad est son Messager»
Ce savoir ouvre sur la Vertu où l'on contemple la Beauté divine dans sa nue transcendance, ce qui fait dire: Allah! Appréhender cela est le lot des savants seuls. C'est à -dire ceux dont les intellects transcendant, les Cœur fonctionnent Comme il se doit. Les composantes sont au nombre de neuf et elles renvoient aux neuf présences qui, elles mêmes, ne sont, en réalité, qu'une Seule Présence parce qu'en entrant dans la Présence Primordiale, l'aspirant a obtenu le fruit de sa quête de Dieu, du Prophète PSL et du Saint ra .
De même, en se reliant à la Présence Mohammadienne ainsi qu'à celle Ahmadienne, l'aspirant a obtenu ce qu'il cherchait. Les Présences deviennent neuf, c'est-à-dire trois, trois fois, comme les stations les composantes .
La Présence du Sceau de la Sainteté, le Cheikh Ahmad at- Tijâni(raa) , est la composante de la station de l'Islam.
La Présence du Prophète Muhammad (saw) est la composante de la station de la Foi.
La Présence de Dieu (Glorieux et Exalté )est la composante de la station de la Vertu.
Le Coran nous dit: «Ton Seigneur est la limite Suprême ». [10]
La repentance vraie est celle qu'on effectue du fait de s'être senti se repentant car «Dieu est Le Repentant l'accueillant au repentir dont la miséricorde s'étend à ceux qu'Il choisit. »
La vraie droiture est celle qu'on effectue après son extinction tutelle et où il ne subsiste que le Seul Étant.
" Dieu juge ce qu’il désire comme IL le désire. "[11]
La crainte vraie consiste en l'élimination de son cœur, l'intellect éclairé de toute pensée, pour toujours, parce que «Dieu est la Vérité. »[12]La « Véridicité., Vraie consiste à singulariser sa quête en direction de Dieu Seul car « Toute chose est vouée à la disparition sinon sa face ; son existence. » ", [13]
La purification vraie consiste à voir que la véritable origine de l’œuvre. Son point de départ et d'arrivée sont en Dieu car « A Lui, ce qui est dans les cieux et sur terre, venant dans sa totalité de Lui [14]- car en vérité c'est à Dieu que retournent les choses [15]A. Lui la Royauté et la Louange. »
La quiétude vraie consiste à ne point vouloir l'effacement de ce qui existe déjà ou l'arrivée à l'existence de ce qui ne l'est pas encore car " Dieu sait et vous ne savez pas"[16]-, il ne Lui sera pas demandé de compte sur ce qu'Il fait.
La contemplation vraie consiste à avoir Dieu. Dans son cœur continuellement car « Ton Seigneur est Le Contemplé Qui détient tout et veille il ce que toute chose corresponde à sa statio1l véritable. »
« Tu ne te trouveras dans aucune situation, tu ne réciteras aucun passage du Coran, vous n'accomplirez aucun acte sans que Nous ne soyons Témoin au moment où vous l'entreprendrez. » [17]
«Nous savons ce qui le mal conseille en soufflant dans sa poitrine . Nous sommes plus Proche de lui que sa veine jugulaire... et il n'y aura de conversation en aparté entre trois sans qu'Il ne soit leur quatrième, Dieu connaît le contenu des poitrines »[18]
Le Témoignant vrai est la vision de la Vérité par contemplation. « Où que vous vous tourniez, là a l'Être de Dieu. » [19]
La connaissance vraie est le témoignage de la complétude de l'essence divine car «Rien n’est à Lui ressembler. »[20]
C’est ainsi que le Serviteur de la Présence Divine conclut l'examen du concept religion qui est ainsi clairement défini en vue d'une pratique consciente et efficiente.
Ce point de vue doctrinal montre clairement qui sont les patrons de cette Voie qui est charnière en ce qu'elle restitue à la religion sa pureté originelle. Elle fait « mourir avant de mourir », appliquant ainsi la directive clef du Prophète Muhammad saw qui, par ailleurs, était et est préoccupé par sa Communauté plus que toute autre chose. Lors, il manifestait tellement son souci que Dieu, Qui est prompt à le satisfaire, lui dit: « Ton Seigneur te pourvoira en dons jusqu'à ce que tu sois satisfait. »,[21] et « La fin graduelle est meilleure que le début. »[22]
Par conséquent, les manifestations positives, après lui, ne sont que ses propres manifestations.
Notes:
[1] - Cor., S.2, V.54. 7 Cf cor., S.VI , v.151, 152, 153 8 Cf.Cor., S.VI , V.151 ? 152? 153 9 Principe énoncé par le prophète psl lui-même et dont l’utilité d’ordre pratique.
[2] Cor., S.41, V.30. [3] Cor., S.2, V.177. [4] Cor, S 9, V.119 [5] Cor., S.62, V4 [6] Cor., S.9, V.108. [7] Cor 89 V.27,28
[8] Cor., S.17, V.51 [9] Cor., 5.89, \1.27,28,29,30. [10] Cor, S.53, V.42. [11] Cor., S.5, V. 1. [12] Cor, S.22, V.62.
[13] Cor., S.28, \1.88. [14] Cor, S.45, V.13 [15] Cor S.42, V.53 [16] Cor S.16, V.74 [17] Cor 5.10, V.61 [18] Cor, 5.50, V.16; 5.57, V.7.
[19] Cor, S.2, V.148. [20] Cor., S.42, V. II [21] Cor., S.95, V.5 [22] Cor., S.93, V.4.
il faut passer par cesdimensions pour être un musulman au vrai sens du terme