Assalamu'alaykum wa rahmatulâhi ta'ala wa baraketuhu !
Voici un autre sujet très intéressant :« Djihad : ou combat contre l’âme » Qu'en pensez-vous ?
« Et combattez pour la cause de Dieu(swt) ceux qui vous combattent» (1).
J’eus une inspiration à propos de ce verset et je sus que l’ordre était donné de lutter contre son âme (nafs) et de la combattre d’une manière et selon des règles précises et à des moments déterminés.
Tout d’abord, ce combat spirituel ne saurait être que pour la cause de Dieu(swt), c’est-à-dire :
-pour Le connaître et
-amener son âme à se plier devant les injonctions divines,
-à s’apaiser et
-à se soumettre aux Décrets seigneuriaux et non pour toute autre chose.
Ainsi, celui qui exercerait son âme à des exercices pénibles pour rechercher la renommée auprès du roi, s’attirer les faveurs du public, obtenir des richesses ou toute autre faveur mondaine qui excite l’appétit de l’âme [n’obéirait pas à l’ordre édicté ici].
Le verset précise ensuite [qu’il faut combattre] ceux qui vous combattent, faisant ainsi allusion aux âmes qui ne sont pas encore apaisées ni dociles, celles qui n’ont pas connu la quiétude en se soumettant aux commandements de Dieu(swt). Combattez-les donc, aussi longtemps qu’elles demeureront dans cet état d’insoumission et de transgression. Mais aussitôt qu’elles auront renoncé à la transgression, jeté les armes, et qu’elles s’empresseront de se soumettre aux commandements divins, laissez-les tranquilles ! Car il ne vous sera plus permis à ce moment de les combattre, pas plus qu’il n’est permis de combattre le mécréant une fois qu’il est soumis et qu’il s’acquitte de la capitation (2). Il est même interdit de le tuer, selon ce que Dieu(swt) en a dit : « Combattez ceux des Gens du Livre qui ne professent pas la religion de la Vérité, à moins qu’ils ne s’acquittent de la capitation de la main à la main et en toute humilité »(3). Et également : « S’ils se repentent, accomplissent la prière et s’acquittent de la capitation, laissez-leur la voie libre »(4). C’est la raison pour laquelle tu verras les connaissants(que Dieu soit satisfait d’eux) se détourner de leur âme charnelle sans plus la combattre, après qu’elle ait connu la quiétude et l’apaisement face aux injonctions divines et qu’elle ait consenti à s’acquitter de ses dettes vis-à-vis de chaque ayant droit, Dieu(swt) et les hommes. Ils la délestent alors de son fardeau et lui ôtent les chaînes qu’ils lui avaient mises au début de leur quête, pour les lui faire porter tout au long de leur combat. C’est ce qui faisait dire à Junayd, le seigneur de cette Voie : « Qui me voyait à mes débuts disait de moi : [Il est] d’une sincérité absolue. Mais qui me voyait à la fin me traitait d’hérétique… » Et puisque [la tradition enseigne] : « Vos proches sont les plus à même de recevoir vos bienfaits », ils en arrivent même à prodiguer ces bienfaits à leur âme en premier lieu, et à se montrer bienveillants avec elle puisqu’elle leur est la plus proche. Ensuite, ils prodiguent leurs faveurs à leur parenté proche, puis à leur parenté éloignée, et ainsi de suite… « Commence par toi-même (ou plus littéralement : par ton âme) puis par ceux qui sont à ta charge ! » (5) nous enseigne la Tradition prophétique. Telle est l’attitude des parfaits d’entre les hommes, c’est-à-dire les prophètes et les envoyés.
Le verset ajoute enfin : « ne transgressez pas les limites permises (lâ ta`tadû)» ce qui interdit de mener le combat spirituel sans se conformer aux règles établies par la Loi en cette matière, c’est-à-dire de combattre son âme sans faire preuve de mesure et de s’exposer ce faisant à la mort. Tel est le cas de ceux qui la combattent en se vouant au célibat (6) ou à d’autres choses interdites par la Loi, alors que les hâdiths nous enseignent : « Il n’y a pas de vie monacale en Islam » et aussi : « Quiconque se détourne de ma Sunna (7), n’a rien à voir avec moi. »
Tel est aussi le cas de certains Maîtres qui, ignorant à la fois la Voie et la Loi, font entamer un jeûne au disciple et lui ordonnent de le rompre peu avant le coucher du soleil, avant qu’il n’ait ni la satisfaction de manger, ni celle d’obtenir une rétribution !
« Le plus grand combat contre l’âme réside dans la conformité à la Tradition, par les actes, les paroles et les dispositions intérieures ! »
Rien en effet n’est plus pénible à l’âme, rien ne la fatigue autant que de se conformer intérieurement et extérieurement à des ordres, et d’éviter la transgression des interdits. En revanche, la contrecarrer dans ses désirs [licites] n’est pas une impérieuse nécessité.
(Mawqif 71)
La capitation (jizya) est l’impôt que doivent verser les non-musulmans qui se trouvent sous la juridiction islamique. Ils ont droit en contrepartie à la protection de l’autorité et peuvent exercer leur religion sans contraintes.
(Coran (Sourate 9, verset 29) )
Coran (Sourate 9, verset 5)
(5) L’Emir amalgame ici deux hadîths différents : la première partie nous est rapportée par l’imâm Ahmad, al-Nassâ`î et Abû Dâwûd qui le font remonter à Jâbir, tandis que la seconde l’est également par l’imâm Ahmad, ainsi que par Dâr al-Qutnî. Cela dit, sous le rapport du sens, le premier des deux contient l’intégralité de ce hadîth « composite ».
à la vie monacale, «rahbâniyya». Mais c’est le célibat qui est essentiellement mis en cause dans cette condamnation.
La Sunna ou tradition prophétique est constituée de l’ensemble des faits, gestes et attitudes du Prophète (sur lui la grâce et la paix ) que le croyant se doit de prendre pour modèle puisqu’il incarne à la perfection l’ensemble des Attributs divins.
Ainsi, selon `Aïcha, les mœurs du Prophète étaient les mœurs mêmes qui sont évoqués dans le Coran.
wallâhu'Alam