Salamu'alayk,voici quelques sylsilas de CHEIKH IBRAHIMA NIASS a quant à lui plusieurs chaînes spirituelles,50 dit-on, parmi lesquelles on peut énumérer les suivantes:
1-CHEIKH AHMAD TIDJANI (le maître suprême).
CHEIKH MOHAMAD EL HAFEZ
CHEIKH MOHAMED BEDDI
CHEIKH AHMED
CHEIKH ABDALLAHI EL ALLAWI
CHEIKH IBRAHIMA NIASS
2-CHEIKH AHMAD TIDJANI (le maître suprême).
CHEIKH MOHAMAD EL HAFEZ
CHEIKH MOHAMED
CHEIKH AHMED BEN BEDDI
CHEIKH MOHAMED EL KEBIR
CHEIKH IBRAHIMA NIASS
3-CHEIKH AHMAD TIDJANI (le maître suprême)
MA’ZUZ
GHALI IBN MOUSSA IBN MA’ZUZ
CHEIKH IBRAHIMA NIASS
4-CHEIKH AHMAD TIDJANI (le maître suprême)
CHEIKH MOHAMED EL HAFEZ
CHEIKH AHMED BEN MOHAMED EL HAFEZ
CHEIKH MOHAMED SAID BEN AHMED
CHEIKH IBRAHIMA NIASS
5-CHEIKH AHMAD TIDJANI(le maître suprême)
CHEIKH MOHAMED EL HAFEZ
CHEIKH MOHAMED BEDDI
CHEIKH IBRAHIMA NIASS
Ces différents rameaux rattachent CHEIKH IBRAHIMA au maître suprême de la confrérie qui, avons nous dit, a reçu le wird du Prophète MOHAMED( paix et salut sur lui.)
Cependant, CHEIKH IBRAHIMA NIASS(raa), soutient dans certaines de ses lettres qu’il a ,à plusieurs reprises, rencontré (face à face) son Maître AHMAD TIJANI(raa) dans ses recueillements spirituels.
Nous savons que dans la logique soufi cela est possible même si entre les deux hommes il y ‘a un écart de plus de cent ans. Le temps et l’espace n’existent pas chez les soufis .Les mystiques ont leur temps et leur espace en dehors de notre temps « spatial » et de notre espace temporel.
D’ailleurs, Cheikh IBRAHIMA(raa) ne disait il pas dans ses déclarations miraculeuses atemporelles:
« J’ai vu de mes yeux clairement en veille le Prophète MOHAMED à Paris, Ce lieu est-il sa place? »
Cheikh IBRAHIMA(raa) dit qu’il cache des réalités qui, si seulement il les dévoilait, les hommes de son temps le tueront. En tant que Talibés , nous ne devons et ne pouvons pas tout dire sinon ne parler que de certaines réalités mystiques du CHEIKH.
Ainsi donc, CHEIKH IBRAHIMA, évolua dans un milieu religieux mais qui n’arrivait pas à le comprendre. Les disciples de son père remarquèrent cependant très vite sa grande intelligence et sa grandeur intellectuelle devant son frère aîné chargé pourtant de les encadrer tous.
« Désormais , la plupart des disciples préféraient attendre la séance de tafsir(exégèse) que dirigeait IBRAHIMA pour se faire expliquer leurs leçons et on entendait couramment dire: « il explique mieux que le khalife» Ainsi son prestige commençait à s’agrandir au sein de la ZAWIYA au point d’éclipser celui de son frère.
Un disciple (OMAR FAYE), demanda un jour au Cheikh de lui renouveler son Wird.... »
Après cet événement le Khalife se sentit offenser et interdit à CHEIKH IBRAHIMA d’enseigner les disciples. C'est ainsi que la jalousie s’instaura entre les frères et les querelles commencèrent....
Mais le problème réel ne commença que lorsque le CHEIKH proclama en pleine nuit de cérémonie de commémoration de l’anniversaire de la naissance du Prophète(saw), qu’il était l’IMAM de la FAYDHA TIDJANIYYA tant attendu et que celui qui voulait avoir les secrets du Prophète(saw) doit obligatoirement le suivre et se soumettre à ses lois ...
Ces déclarations et les problèmes qui s’en suivront contraindront finalement le CHEIKH à quitter la Famille pour se retrouver à KOSSI (en campagne) où beaucoup de disciples l’y rejoignirent.
C’est dans cette localité que commença réellement le mouvement de la FAYDHA TIDJANIYYA proprement dite.
Les premiers disciples commencèrent à découvrir les secrets réels de la Tidjaniayya.
Certains parmi eux y trouvèrent la mort à cause de la « lourdeur » des flux divins de la première vague mystique Tijaniyya Niassienne. Le JAZB(extase ) causé par le ZIKR (invocation du nom de Dieu) entretenait les nouveaux disciples dans les réalités divines.
L’invocation incessante du nom de Dieu par le verset CORANIQUE « LAA ILAAHA ILLA ALLAH » (il n’ya de dieu que DIEU), était quotidienne et permanente à KOSSI et indiquait ainsi l’apparition de la FAYDHA TIDJANIYYA.
Déjà, en 1927, Cheikh IBRAHIMA(raa) avait annoncé dans un long poème l’apparition future de la FAYDHA et exhortait les gens à se préparer et à vider les impuretés de leurs cœurs afin que les flux divins trouvent leurs places:
« Viendra très prochainement la Faydha Tidjaniyya,
« Préparez vous et videz donc vos cœurs des souillures
« Je vois la Faydha versante et ruisselante comme une source
« Mais ne trouve devant elle que peu d’âmes larges et capables de contenir ses secrets....»1
Parmi les premiers disciples de CHEIKH IBRAHIMA, il convient de noter les plus remarquables et qui joueront par la suite un rôle important dans le mouvement de leur Maître.
On peut citer par exemple:
-SERIGNE MBAYE,
-MAME ABDOU NIANE ,
-OUSMANE N’DIAYE ,
-CHEIKH OMAR TOURE ,
-IBRA FALL ,
-EL HAJ ALIOUNE CISSE (qui sera le bras droit du Cheikh et son premier khalife à sa mort en 1975),
-BABACAR NIASS ,
-MOHAMED JEYNABA (frère cadet du Cheikh) ,
-ELIMANE NIASS ....et les mauritaniens suivants :
-CHEIKH MOUHAMEDDOU OULD NAHWI,
-CHEIKHANI OULD TOLBA ,
-MOHAMED EL MICHRI,
-TIERNO AL HASSAN DEM ,
-TIERNO ABDOULAYE SAKHO ,.....etc... Nous reviendrons sur les disciples mauritaniens .
Il existe aussi des disciples djinns (des êtres spirituels invisibles) certains témoignages attestent cette réalités et le Cheikh lui même en faisant l’éloge de la faydha Tijaniyaa disait:
« Par ta Faydha ont été sauvés des êtres humains et des djinns,
« Chez les djinns aussi la faydha court, admirez ! donc ce miracle phénoménale. »
Il faut savoir que dans le CORAN, ces êtres sont considérés comme des créatures de DIEU au même titre que les humains. Toute la sourate 55 (le très miséricordieux), et d’autres versets CORANIQUEs en témoignent. Parmi les premiers disciples djinns de CHEIKH IBRAHIMA, on peut citer: N’DIOUMA , NAFAAQA , NIIRA, etc.....
On raconte que lors d’une récolte d’arachide des gigantesques champs d’arachides du CHEIKH, tout le monde a entendu les voix des djinns qui répondaient à l’appel de leur Maître IBRAHIMA qui les remerciait au même titre que les disciples humains d’avoir terminé en si peu de temps de travaux aussi pénibles.
2: LA CREATION DE MEDINA BAYE NIASS (village de IBRAHIMA NIASS dit BAYE
Après plusieurs difficultés avec sa famille parentale qui, paraît-il était jalouse de sa renommé grandissante, Cheikh IBRAHIMA alla créer son village personnel à quelques kilomètres de KAWLAKH, village auquel il donnera le nom de MEDINA imitant ainsi Le Prophète MOHAMED(saw) qui lui aussi avait dans les mêmes circonstances quitté La MECQUE pour se réfugier à YATHRIB qui deviendra par la suite MEDINE.
Cheikh IBRAHIMA Niass dit BAYE NIASS(raa) fonda lui aussi sa propre MEDINA qui était pour tout le monde un lieu sacré dans lequel les disciples se sentaient plus libres dans leur devoir religieux de mystiques assoiffés de Dieu(swt). Ils y évoquaient très fort le nom de DIEU sans se gêner et sans gêner personne puisqu’ils leur étaient interdits de le faire à Kawlakh chez le Khalife et ses disciples.
Au début de la création de cette localité, tous les disciples étaient pris en charge par le CHEIKH lui même qui les nourrissait et les protégeait.
Aujourd’hui Médina Baye est une grande agglomération moderne équipée de toutes les infrastructures nécessaires et au centre duquel se dresse la grande mosquée et ses hauts minarets que le voyageur mystique aime contempler à l’approche de la ville.
Et chaque année, pour ne pas dire chaque semaine voire chaque jour ,des milliers de disciples s’y rendent à l’occasion de l’anniversaire de la Naissance du Prophète(Gammou), des prières de Vendredi ou pour le simple plaisir d’être près de l’IMAM de la FAYDHA TIDJANIYYA et bénéficier de sa baraka......
Il est également recommandé à tous les disciples vivants hors de la ville d’y aller après la TARBIYYA(Education initiatique de la confrérie) dans le but de mieux connaître la valeur spirituelle de la confrérie et prendre les comportements des saints comme référence.
A propos de Médina de BAYE son fondateur disait les vers suivants:
« ...Et s’y déversa le secret de la ville du Prophète(Médina)
« tout ce qui est impur sera écarté sans doute très loin.... »
SIDI BAR-HAMOU veut dire exactement que le secret de la ville du prophète(saw) s’est répandu dans sa médina et que les hypocrites, les sceptiques profanes et les gens de mauvaise foi en sont définitivement exclus et ne peuvent jamais y rester.
Cette ville sacrée au centre du SENEGAL est devenue la capitale de la Tijaniyya réelle et un lieu de rencontre des disciples de toutes les nationalités et de toutes les couleurs comme l’avait si bien prédit Cheikh TIJANI(raa) à propos de sa FAYDHA.
CHEIKH IBRAHIMA ou l’homme Engagé et international !
CHEIKH IBRAHIMA NIASS (raa)est le marabout qui marqua profondément son siècle, c’était un homme engagé sur tous les plans, il était très ouvert, correcte, intelligent, conscient des problèmes de son époque, sensible au sort du tiers monde et du continent africain en particulier .
C’était un homme traditionnel et moderne, mystique mais présent et capable de tout régler, aidait tous les pauvres et nécessiteux.
IL apporta une contribution non négligeable à l’émancipation des masses, à la décolonisation du tiers monde et à la propagation de bons comportements moraux, intellectuels et religieux,...etc...
Il convertit à l’islam des milliers d’individus non pas par le sabre, la violence ou le contrainte, mais par le biais de ses dons intellectuels et par l’esprit de dialogue qu’il a, mais aussi par ses miracles interminables.
Il est considéré comme un des rares marabouts qui acceptent d’enseigner leurs disciples, d’être dérangé à tout moment pour des questions de tout ordre : religieuses, économiques, politiques, psychologique, sociales, etc. ,....
En plus de ses attributs de soufi exemplaire, Cheikh IBRAHIMA soignait toute sorte de maladies et même les maux les plus dangereux et les plus compliqués. A cet effet, il avait le pouvoir de rendre la vue aux aveugles de naissance, le langage et l’ouïe aux sourds-muets, la fécondité aux femmes stériles , la puissance aux hommes atteints d’impuissance , il avait le pouvoir de faire pleuvoir , d’arrêter un violent vent , de voir de loin ,d’écouter de loin , de prédire l’avenir , etc....(1)
Cheikh IBRAHIMA était aussi un infatigable voyageur et avait finit par lier amitié avec un grand nombre de rois, de chef d’état et de gouvernement.
Il allait surtout rendre visite à ses disciples dans des pays éloignés du Sénégal, pour leur renouveler sa reconnaissance.
A chaque occasion de catastrophe, de problème de guerre ou de tension quelconque, il priait pour la paix et exhortait les disciples à la patience et à l’observation stricte des enseignements de la confrérie tidjanienne basée sur le CORAN et la SOUNNA.
Vincent MONTEIL écrit: « IBRAHIMA NIASS voyage beaucoup, tant au Nigeria, qu’en Afrique du Nord ou en Moyen orient, il joue un le rôle d’un ambassadeur itinérant. »(1)
A chaque fois qu’un problème se posait à l’islam, le CHEIKH prenait sa plume et apportait sa réponse valable; il était aussi en contact permanent avec les universitaires arabes particulièrement ceux de l’université Al azhar du Caire...
Il était tellement engagé dans les affaires politiques et diplomatiques du monde qu’il embarrassait finalement les autorités de son gouvernement qui l’accusait d’être excessif.
Il avait souvent des différents avec le Président SENGHOR, qui l’admirait et le craignait en même :« Je sais, disait Senghor, que vous êtes un océan mais vous ne pourrez pas me noyer.. »(2)
Contrairement à beaucoup de marabouts qui exploitent leurs disciples, en exigeant des sommes d’argent et d’autres sortes de biens matériels, Cheikh IBRAHIMA Niass ne demandait rien aux fidèles .Au contraire c’est lui qui réglait les problèmes des disciples, et ne leur demandait que de respecter les enseignements coraniques et la sounna(tradition du prophète Mohamed).
Il fut le premier marabout fondateur d’une coopérative: la C.O.M.A.S (coopérative mutuelle agricole Sénégalaise). Il aimait le travail honorable et interdisait la mendicité aux disciples.
Dans son livre: « JAWAAHIR ARRASSAIL »(Perles des messages)où beaucoup de ses lettres sont réunies sous forme d’encyclopédie, il conseille les disciples de travailler et y donne d’autres directives de bonnes conduites morales et physiques....
Il faut savoir aussi que malgré sa bonne réputation religieuse, Le CHEIKH avait aussi beaucoup d’adversaires et ses relations avec les chefs religieux de son pays n’ étaient pas toujours excellentes .
Ses disciples et lui même étaient couramment objet de critique de la part de leur adversaires qui les accusaient d’être excessifs en matière d’invocation du Nom de Dieu....
Dans certaines localités les disciples ont été agressés physiquement mais le Cheikh leur exhortait à la patience, car dit-il c’est toujours Dieu(swt) qui se manifeste pour mettre à l’épreuve la sincérité des amoureux d’ALLAH engagés sur la voie divine.
QUELQUES ASPECTS DE SA PENSEE
Evoquer la pensée de SIDI BARHAM se révèle particulièrement difficile, car le Cheikh est un labyrinthe, sa pensée est un océan sans rivage. En effet on ne peut savoir par où commencer et par où finir tellement l’homme est multiforme dans son itinéraire philosophique mystique.
Les 75 livres et les milliers de poèmes et de discours qu’il a produits n’ont pas montré toute sa pensée et ses idées mais constituent une allégorie symbolique de la réalité intérieure du Cheikh.
Nous savons quand même que chaque paroles du Marabout et chaque geste à une signification particulière pour l’ensemble des disciples voire l’ensemble de la communauté islamique.
Aujourd’hui, les disciples n’ont pas terminé les interprétations de certains passages des livres du Cheikh et certains prétendent mieux comprendre telle ou telle déclaration du Cheikh . C’est ce qui est aujourd’hui à l’origine de certaines divisions au sein des disciples....
Sur le plan de la connaissance exotérique de l’islam, Cheikh IBRAHIMA niass est un excellent savant ce qui lui a valut le titre de CHEIKH AL ISLAM(le cheikh de l’islam) ; Il était un membre actif des organisations islamiques mondiales ;il a d’ailleurs dirigé l’une d’elle et participait à toutes les conférence islamiques.
La gigantesque pensée de Cheikh IBRAHIMA NIASS est symboliquement exprimée à travers ses livres et ses poèmes .Nous essayerons de résumer à notre manière ce que nous avons compris de l’homme et de montrer brièvement l’essentiel de ce que nous avons lu dans ses livres, ses lettres, et ce que nous avons recueillit de nos informateurs.
Le Cheikh a produit beaucoup de poèmes sur l’amour du Prophète(saw) et de Cheikh Ahmad Tijani(raa) .Il a aussi écrit sur la vie des saints de l’islam et de la tradition des soufis. Mais c’est surtout la Faydha Tidjaniyaa qui revient dans ses œuvres. Et il se défend beaucoup contre ses adversaires à travers ses poèmes et souvent ironise et critique ses détracteurs. D’autres poèmes sont des prières et des bénédictions ....etc.
Cependant ses traductions du CORAN sont les meilleurs et ses interprétations des hadiths (paroles du prophète) constituent des références inégales..
(A suivre)
wa salam