Assalamu'alaykum,chers(es)frères et soeurs !
Voici la suite du récit de Sayyidah Nafîsah
Elle était une épouse très attentionnée et fidèle.Elle accordait ses soins à sa famille, si bien que son époux répétait qu’elle est une grâce d'Allâh(swt) pour lui et que jamais elle n’a négligé le moindre de ses
devoirs envers lui,son mari.
En 193 A.H., notre bien-aimée arriva en Egypte. Sa bénédiction et
quelques-uns de ses prodiges (karâmah) furent à peine divulgués, que les
habitants d’Egypte se précipitèrent vers la petite fille du Messager(saw),
cherchant auprès d’elle ses pieuses invocations et sa lumière puisée dans
celle de son grand-père(saw). Sa maison ne se vidait que rarement d’une foule qui lui vouait un profond amour. Elle pensa à quitter les lieux pour
trouver un endroit calme où elle pourrait se consacrer entièrement à
l’adoration d’Allâh(swt). Voyant son envie de partir, les Egyptiens se
ruèrent chez le gouverneur d’Egypte, As-Sirrî Ibn Al-Hakam Ibn Yûsuf. Ce dernier alla vers elle et la supplia de faire preuve de générosité en restant parmi eux. Elle dit : « J’avais l’intention de rester parmi
vous, sauf que je suis une femme faible, et la foule s’est rassemblée
autour de moi et les gens me rendent visite très fréquemment si bien
qu’ils m’empêchent de réciter mes awrâds (dhikr composé de vers et d’in
vocations) et de préparer la Rencontre de l’au-delà. Et ma demeure est
si petite pour accueillir cette grande foule et la cour de mon
grand-père, l’Elu( paix et bénédiction d’Allâh sur lui), me manque énormément ».
Il répondit : « ô fille du Messager d’Allâh, je me charge de mettre fin à ce dont tu te plains. Je m’emploierai à ton confort et à ta
satisfaction. Et pour ce qui est de ta petite maison, j’ai une grande demeure à Darb As-Sibâ`, et je prends Dieu pour Témoin en te l’offrant, et en te demandant de bien vouloir l’accepter et ne point me décevoir ».
Après un long silence, elle répondit: « je l’accepte de toi ». Puis elle dit
: « ô Sirrî, que faire de ces grandes foules et assemblées ? ». Il dit :
« Tu leur consacres deux jours par semaine pour leurs visites et tu
consacres le reste à tes œuvres d’adoration et au service de ton mari.
Accorde aux gens le samedi et le mercredi ».
L’Imâm Ash-Shâfi`i( qu’Allâh lui fasse miséricorde), vint en Egypte. Il
fit connaissance d’As-Sayyidah Nafîsah(raa) et entretint de relations
solides avec elle. Ils avaient en commun leurs efforts pour diffuser la
lumière de la religion, chacun à sa manière. L’Imâm Ash-Shâfi`î (raa) avait coutume de lui rendre visite sur son chemin à la mosquée d’Al-Fustât où il enseignait le savoir et sur son chemin de retour. Pendant le mois du
Ramadan, il accomplissait les prières du Tarawîh avec elle, dans sa mosquée (la mosquée d’As-Sayyidah Nafîsah). L’Imâm lui rendait visite en la compagnie de certains de ses amis et disciples, et il insistait, lui qui
est un soleil de piété, à ce qu’elle invoque Dieu(swt) pour lui en espérant
bénéficier de sa bénédiction. Lorsque la maladie l’empêchait d’aller la
voir, il lui envoyait un disciple comme ArRabî` al-Jîzî- en le
chargeant de lui dire : « Ton cousin Ash-Shâfi`î est malade et te demande d’invoquer Dieu pour lui ». Elle levait alors les yeux vers le ciel et invoquait Allâh(swt), la guérison atteignait l’imâm avant même le retour
de son disciple. Lorsqu’il fut atteint de la maladie de sa mort, fidèle
à son habitude, il lui envoya un messager pour qu’elle prie pour lui.
Elle dit au messager : « qu’Allâh lui accorde la douceur de regarder Sa
Face Honorée ! ». Au retour du messager, l’imâm lui demanda ce qu’elle
lui avait répondu. Il comprit alors qu’il allait quitter la vie ici-bas
et qu’il allait bientôt retourner à Dieu Azzawajal. Il demanda qu’elle fasse la prière du défunt sur lui. Il mourrut en 204 après l'hégire et au passage de son cercueil porté par la foule devant chez elle, elle pria sur lui et les pieux qui assistèrent à cela pensèrent que la prière d’As-Sayyidah Nafîsah(raa) sera une miséricorde pour l’imâm.
Le grand savant Al-Ajahwarî (raa)dit :« As-ayyidah Nafisah creusa sa noble tombe elle-même. Elle ordonna sa construction tellement elle languissait pour la rencontre avec Son Créateur.Témoignant ainsi de son désintérêt pour les vains ornements d’ici-bas. [Sa tombe] fut couverte de nuages de miséricorde.Elle y descendait pour faire ses œuvres d’adoration, pour évoquer l’au-delà et elle y multipliait les prières surerogatoires. On dit qu’elle y récita le Coran six mille fois et qu’elle a offert la rétribution de cela aux défunts des musulmans.» Qu'Allâh(swt) nous en donne !
Zaynab(raa), sa nièce, dit : « Ma tante ressentit une douleur le premier jour du mois de Rajab, et elle écrivit donc une lettre à son mari
Al-Mu’taman, qui était absent, où elle lui demanda de venir car elle ressentait qu’elle allait bientôt quitter la vie ici-bas au profit de l’au-delà. Elle restait dans sa maladie jusqu’au premier vendredi du mois de
Ramadan, où sa douleur fut croissante alors qu’elle jeûnait. Les médecins
vinrent et lui conseillèrent alors de rompre son jeûne afin de reprendre
des forces et mieux combattre la maladie ».
Elle dit : « Grand est mon
étonnement ! cela fait trente ans que je demande à Dieu de retirer mon âme pendant que je serais à jeûn. Quelle idée de rompre mon jeûne maintenant, que Dieu m’en préserve ! ».
Et elle dit : « Eloignez de moi mon médecin et laissez-moi avec mon Aimé !
Ma langueur pour lui s’est accrue et mon coeur s’est embrasé. »
Les médecins s’étonnèrent de la force de sa foi, ils lui demandèrent
d’invoquer Dieu(swt) pour eux, chose qu’elle fit, et ils s’en allèrent. Puis
Zaynab( rajouta : « elle resta dans cet état jusqu’à la 2e décade du mois de Ramadan, usée par la maladie jusqu’à son agonie. Elle commença par
la récitation de sourate «Al-An`âm », elle récita jusqu’au verset : « Dis
à Dieu, Il inscrivit sur Lui-même la Miséricorde » et son âme noble
retourna à Dieu(swt). On dit qu’elle avait perdit connaissance en récitant « Ils ont auprès de leur Seigneur la Demeure de la Paix et Il est leur
Allié pour ce qu’ils œuvraient ». Zaynab dit : « je l’ai alors serrée contre
ma poitrine, et elle attesta la parole de la Vérité, et son âme
retourna à Dieu(swt) ! Dieu(swt) la choisit pour Sa Proximité, et l’a transférée à la Demeure de l’honneur. C'était en l'an 208, après la mort de l’Imâm Ash-Shâfi`î (raa)de 4 ans », qu’Allâh leur fasse tous miséricorde !
As-Sayyidah Nafîsah(raa) avait demandé que ce soit son mari qui se chargea de son enterrement après sa mort. Lorsque ce dernier arriva de son voyage ce jour-là, il prépara le cercueil et décida de l’enterrer près de son grand-père, Al-Habib,Al-Mustafa Sayyidina wa Mawlana Muhammad,
(paix et bénédiction de Dieu sur lui). Les habitants d’Egypte le
supplièrent de l’enterrer en Egypte et lui ont demandé par Dieu de ne pas
l’enterrer ailleurs. Mais il refusa. Ils rassemblèrent une grande fortune et le supplièrent de la laisser parmi eux, mais il refusa. Ils laissèrent
l’argent chez lui, et passèrent la nuit un profond chagrin. Lorsqu’ils
vinrent à lui le matin, ils furent surpris de son comportement : il
accepta volontiers de la laisser en Egypte et il leur rendit l’argent. Ils
l’interrogèrent sur cela. Il dit :« Je vis le Messager d’Allâh( paix et
bénédiction d’Allâh sur lui), en songe et il me dit : « ô Ishâq
retourne aux gens leur argent, et enterre la chez eux ! ». Le cœur des égyptiens s’emplit de joie et leurs voix s’élevèrent avec « Allâhou Akbar ! ».
A sa mort, les gens se sont rassemblés dans tous les coins, ils
allumèrent les bougies et l’on entendit les pleurs dans toutes les maisons. Un voile de deuil et de tristesse s’abattit sur l’Egypte et une grande
foule accomplit la prière sur elle et on l’enterra dans la tombe qu’elle
avait creusée.
Qu’Allâh l’englobe dans sa Miséricorde,l'accueille dans son « jannat Al-Firdaws »,auprès de son grand-père,l'ami des Amoureux !
Qu’Allâh(swt) nous agrée !
Wa ‘âhiru da’wâhum’anil’hamdul’lilâh rabbil’alamine ! »
‘(Louange à Dieu, Seigneur des mondes !)