Salamu'alaykum,chers frères et soeurs en Islam et dans la Tariqatou Tijaniyya
«Tout commence par Allâh(swt) et tout finit par Allâh(swt) ! »
Nous ne cesserons de penser à Sayyidina Mawlana Muhammad(saw),à tous ses compagnons bénis,à sa noble famille,à ses épouses purifiées, à à Mawlana Cheikh Ahmadat'Tijâni Hassani Chérif(raa) et à Mawlana Chehu Ibrahim Niass(raa) et tous ses nobles Muqqadem qui sont partis et chaque jour la liste s'allonge.....
Aujourd'hui, nos pensées convergent vers Mawlana Cheikh Hassane Aliyou Cissé(raa).Qu'Allâh Azzawajal les accueille dans son « Jannat Al-Firdaws »,aux côtés du Saint Prophète(saw) et de ses braves et bénis compagnons !
Allâhumma amine !
« Le souvenir est l'âme de la vie,lui seul est suivi de la mort après les longs et tristes jours de mélancolie .» disait le soufi .Et les survivants se souviennent de ces jours passés en compagnies de ceux qui ont rejoint le monde du Barzagh. Chacun raconte à son aise ...
Et Cette fois-ci,Médina-Baye se souvient et dit: « oui ! c’est possible, Cheikh Assane Cissé peut mourir ! ».
Il y a quarante ans, elle avait catégoriquement rejeté cette possibilité pour augurer une vie remplie pour sa progéniture. Etait-elle dans le secret de Dieu pour entrer dans les mystères de la providence quand elle refusait obstinément l’annonce du décès de son futur Imam ? En tout cas, la suite des événements lui a donné raison. Cheikh Hassane Cissé vivra 63 ans, après avoir conquis le monde à la cause de l’Islam,après avoir couvert l’obscure Amérique de la lumière de la Tariqa touTijaniyya. Oui,il fallait qu’il vive !
En effet, nous sommes en 1967 et Cheikh Hassane Cissé a 23 ans (il est né en 1945), étudiant au Caire (Egypte) où son grand-père Cheikh al Islam Ibrahima Niass(raa) l’a envoyé pour certifier sa science par un diplôme académique, comme l'exige le monde moderne. En fait, Cheikh Hassane Cissé est le petit-fils de Baye Niass de par sa mère, Fatoumata Zahra Niass, qui est la fille du fondateur de la cité religieuse de Médina.
PREDICTIONS DE BAYE NIASS(raa)
Un beau jour, Médina Baye se réveilla avec l’annonce de la mort de son enfant(Cheikh Hassane Aliyou Cissé) qui aurait succombé au Caire des suites d’un accident de voiture. Son père (raa)est paralysé par la nouvelle, mais son grand-père, Baye Niass(raa) reste zen. On pleure par-ci, on se lamente par-là et on s’interroge sur l’attitude du grand-père. C’est pendant cet épisode qu’intervint la première prophétie. Au fait, Baye Niass (raa) appela, Sérigne Aliou Cissé(raa), le père de Hassane et le rassura : « Ton fils ne peut mourir maintenant. Il vivra après ma mort et la tienne et dirigera la mosquée après nous. » Et c’est ce qui fut. Les nuage se dissipèrent peu après qu’un autre message provenant de l’Egypte informa que c’était une erreur. En réalité, c’était une autre personne du même nom qui avait disparu dans l’accident. Mais, le jeune Hassane Cissé ne restera pas longtemps dans le Maghreb. Sur recommandation de son grand-père, son père le conseilla de quitter Le Caire pour étudier l’anglais en Angleterre. A l’époque, se souvient un proche, Hassane Cissé n’était pas séduit par cette proposition. Une importante entreprise de la place lui avait proposé un boulot avec un salaire intéressant. Après avoir longtemps hésité, il finit de s’en ouvrir à Baye Niass(raa) par l’intermédiaire d’un de ses oncles. Baye lui rétorqua : « Si tu veux réaliser ce que je veux pour toi, va étudier l’anglais. Mais, si tu veux faire ce que tu veux, reste pour travailler en Egypte. » D’autres témoignages rapportent que le fondateur de Médina a une fois évoqué la destinée de son petit-fils, un jour, quand une tierce personne lui demandait pourquoi, lui, qui voyage beaucoup dans le monde, n’a jamais foulé le sol des Etats-Unis d’Amérique. « Ne vous inquiétez pas pour cela, l’Amérique est confiée à mon petit-fils, Assane. » C'est la Deuxième prophétie.
LETTRE-TESTAMENT
Il poursuit alors ses études dans la capitale anglaise dans les années 60 et décroche un doctorat. Mais, l’Angleterre est aussi le pays où son illustre grand-père y a rendu l’âme. En cette malheureuse occasion, HAssane Cissé fut un des rares privilégiés à assister le saint homme dans ses dernières heures. Après le décès de ce dernier en 1975, la vie de hAssane Cissé va prendre une autre tournure. L’étudiant en Occident est informé de la lourde responsabilité qui l’attend. En effet, une lettre-testament du Cheikh l’annonce comme le deuxième imam de la grande mosquée de Médina après Serigne Aliou Cissé, son père. Il prend l’information avec philosophie, sachant pour l’instant que son père va s’acquitter convenablement de la tâche. Il rejoint l’Angleterre, en étudiant modèle, conscient de la lourde tâche qui l’attend. Mais, les mondanités et les jouissances de la grande ville ne l’ont jamais conquis. Au contraire, il vit à Londres comme s’il était à Médina Baye, en respectant les cinq prières et faisant de la récitation du Coran son passe-temps favori.
L’anecdote : un jour, durant sa vie estudiantine, il est alité et empêché de se lever pour la prière de l’aurore. Sa voisine, une dame anglaise d’un âge avancé, vient frapper à la porte desa chambre, pour la première fois, pour s’enquérir de ses nouvelles. Elle lui dit : « Je vous entends chaque jour réciter des versets du Coran. Vous m’avez finalement habitué à ces belles paroles et je ne vous ai pas entendu ce matin ; c’est pourquoi je viens aux nouvelles. » L’Imam raconte souvent cette historiette lors de ses conférences. En tout cas, il affine son anglais et passe ses vacances en dehors de l’Europe. Une fois qu’il n’est pas venu à Kaolack, il décide d’aller se reposer en Amérique. Mais, son destin le poursuit. En effet, ce qui était supposé être des vacances de repos s’avère comme un voyage de prêche. En effet, rapporte-t-on, c’est un de ses amis Africains résidant aux Etats-Unis qui l’a persuadé de participer à un débat sur l’Islam dans un quartier de New York. Après beaucoup de réticences, il se décide. Mais, le résultat surprendra tout le monde. Sa prestation est tellement pertinente et son propos tellement clair que des Américains, sans religion jusqu’ici, ont décidé sur le champ de se convertir à l’Islam. La porte était ouverte sans qu’il s’en rende compte et ils seront des milliers, plus tard, à le suivre dans la voie tracée par son illustre grand-père.
DEBUT EPROUVANT DE L’IMAMAT
Il revient au pays, définitivement, en 1981 à la mort de son père. Il a à peine 36 ans et a la responsabilité de porter le fardeau de son père(raa) et de celui de son grand-père : Baye Niass(raa). On rapporte qu’il lui a fallu du temps pour s’en accommoder. Il n’est pas simple de remplacer dans le cœur et l’esprit des fidèles quelqu’un comme Sérigne Aliou(raa), qui a su diriger d’une main de maître la Mosquée depuis la disparition de Baye(raa). Quand le jeune imam se met sur le minbar, les gens pleurent… lui aussi. Mais vite, il se surpassa pour entamer l’œuvre de sa vie. Ses voyages se multiplièrent. D’abord, en Afrique, où il va consolider l’œuvre de son grand-père dans la vulgarisation de la « Faydhatou Tijaniyya ». Ensuite, dans le monde et particulièrement aux Etats-Unis où le nombre de ses disciples est inestimable. D’ailleurs, c’est dans le cadre de la formation islamique de ses disciples occidentaux que l’imam mit sur pied « l’Institut africain américain » à Médina Baye. Une école de l’intégration des cultures où on ne reconnaît pas qui est Américain, Européen, Africain ou Asiatique. En effet, toutes les nationalités s’y retrouvent et se dissolvent dans l’amour, la connaissance de l’Islam, l’amour de Dieu(swt) et de son Prophète(saw). Quand l’Imam franchit le portail de la grande mosquée comme partout ailleurs où on le voit, on est toujours frappé par la présence, à ses côtés, de personnes de nationalités différentes. Mais, il sait que le monde compte sur lui et il essaya, toute sa vie durant, d’honorer ces attentes. Il s’engagea pour la cause de l’enfant et s’attaqua à l’exploitation et au travail des enfants. Milita résolument pour la scolarisation des filles. S’impliqua activement dans les programmes de santé publique. Et tout cela, il le fit en joignant l’acte à la parole. En plus de son institut, il créa un centre de santé et initia une radio communautaire, « Al Fayda Fm » et s’engagea dans la sensibilisation. La prouesse dans tout cela, c’est de pouvoir gérer toutes ces contraintes et honorer magnifiquement ses charges d’imam. Jusqu’à son dernier jour, il ne s’est jamais soustrait à cette obligation. C’est pourquoi d’ailleurs, ce sont les habitués de la mosquée qui sont les derniers à le voir. Il est décédé vers 02 h du matin, pourtant il a dirigé la prière de « wazifa », auparavant et la dernière prière vers 21 h. Sur son minbar, sa voie grave et un peu nasale tonnait tous les jours et les fidèles venaient de tous les recoins de la ville pour raffoler de ses serments. Il était agréable à regarder : De beaux yeux avec un regard doux et ferme, un front éclatant comme son teint, des lèvres épaisses. Le tout supporté par un corps moyen souvent sanglé dans un grand boubou blanc auréolé par un turban.
« IL FAUT NOUS REMBOURSER ! »
Aujourd’hui, Médina Baye a accepté sa disparition,la cité ne désemplit pas,les gens arrivent de partout depuis l'annonce de son décès. Mais, tout le monde est calme et serein, malgré la brutalité de son départ. Parce qu'à l'unanimité,on a le sentiment que l’homme a bien joué sa partition. Sa mission est accomplie ! Seulement, il était encore utile pour la communauté, se lamente-t-on. En effet, quand il est revenu de la Côte d'Ivoire oû il avait été invité,pendant dix jours, par les Talibé Baye de la Zawiyya Nasrul-Ilm,dirigée par Cheikh Chérif Oumar Abdel Aziz, des personnes handicapés, à qui il assurait tous les jours la dépense quotidienne et les frais médicaux, l’ont hélé devant la mosquée : « Vous êtes partis en voyage sans nous laisser l’argent pour nos besoins, comme à votre habitude. Maintenant, il faut nous rembourser. » Devant l’humour et la détermination des personnes handicapées, l’Imam répond par une générosité insoupçonnée. Il sourit et les entraîne chez lui. Ensuite, il fait parvenir une enveloppe de 750 mille francs Cfa à ses hôtes pour « rattraper le temps perdu ». Mais, le temps s’est suspendu à jamais pour emporter, à 63 ans, le premier petit-fils de Baye Niass(raa) et le dernier des imams désignés par le fondateur de Médina Baye.
O fiers Talibés de Shehu Ahmadat'Tijâni, ne pleurez pas ! Shehu Ahmadat'Tijâni n'est pas mort ! Cheikh Ibrahima Niass(raa), n'est pas mort! Cheikh Hassane Aliyou Cissé n'est pas mort ! Sa lumière nous guidera à tout jamais,ici à Douniya,dans le Barzagh et yawmal Qiyyamah !
Et devant la beauté et l'immensité de l'oeuvre accomplie par ces dignes défenseurs de l'islam et de la Tariqatou Tijaniyya,dans le monde entier,nous remercions le Cheikh Al Islam El Hajj Ibrahima Niass en ces termes :
« Djeureudjeuffe Baye ! Jazakalahou khayrane ! »
Bi Hurmati Astaghfiroullah
Bi Hurmati çaltoul Fatihi
Bi Hurmati la ilaha illa lah
Wa ‘âhiru da’wâhum’anil’hamdul’lilâh rabbil’alamine !
‘(Louange à Dieu, Seigneur des mondes !)
wa salamu'alaykum wa rahmatullâhi ta'ala wa baraketuhu