1. Supprimer ou changer son intention (an-Niya = ÇáäÜøöíóÉ ñ)
Si l'on change d'intention en cours de prière, la prière n'est plus valable. Je ne peux pas faire Salât al- 'Asr et décider au beau milieu de celle-ci que finalement j'accomplis la prière du Zhuhr.
Ce point représente une grande différence avec le jeûne. En effet, si l'on a décidé d'interrompre son jeûne, on a changé d'intention; puis si l'on décide de reprendre le jeûne, on change encore d'intention. Pour autant, le jeûne est encore valable, sauf si, entre temps, on l'a rompu en buvant ou en mangeant.
2. Manquer une des 16 obligations (al-Farâ'id = ÇáÝÜóÑÇÆöÖõ) de la Prière
Si on a oublié une ou plusieurs obligations, la prière est nulle. Il faut la refaire.
Cependant, si l'on s'en rend compte juste après la prière, dans un intervalle de temps ne dépassant pas le délai nécessaire pour faire le Tasbîh, on se lève et on ajoute une Rak'a entière; puis, après le salut, on fait 1 as-Sujûd al-Ba'dî (ÇáÓõÌæÏõ ÇáÈóÚúÏöí), soit 2 prosternations (Sajdatayn =ÓóÌúÏóÊÜóíúä ö) à titre de réparation, après quoi, on refait le Tachahhud (sans la Salât Ibrâhimiyya) puis le Salâm final.
Si l'on a ajouté quelque chose, la prière est valable. Mais si l'on s'en rend compte, on répare avec 1 Sujûd al-Ba'di.
3. Ajouter des actes volontairement
Des actes tels qu'un Rukû', un Sujûd…
Mais pas des paroles: réciter deux fois la Fâtiha, par exemple, c'est Makrûh mais ça n'annule pas la prière.
4. S'asseoir exprès alors que ce n'est pas le moment du Tachahhud
A propos de Jalsat al-Istirâha (ÌóáÜúÓóÉ õ ÇáÇÓúÊöÑÇÍóÉö), elle est pratiquée chez les Chaféites mais pas de la même façon que nos frères Salafites, car ces derniers s'assoient complètement et prennent tout leur temps de s'asseoir alors que nos frères chaféites, en se relevant du Sujûd, font comme s'ils allaient s'asseoir mais ils se relèvent rapidement sans s'asseoir complètement. Les Salafites pensent que c'est une sunna. Mais malheureusement ils ne l'ont pas comprise comme l'ont comprises les grands Savants de la Umma comme Ibn Hajar et an-Nawawî. Chez les Malikites, Jalsat al-Istirâha est très déconseillée (Makrûha).
5. Boire ou manger pendant la prière
Sauf une miette ou autre aliment coincé entre les dents.
Sauf un malade qui doit boire régulièrement, même pendant sa prière.
6. Parler pendant la prière
Sauf si c'est par inadvertance.
Sauf si c'est un Tasbîh pour prévenir l'imam qu'il s'est trompé. Si malgré le Tasbîh, l'imam n'a toujours pas compris, on peut lui dire son erreur en parlant de la manière la plus concise possible (en 2 ou 3 mots). S'il répond par une parole ou un signe, on le suit car il est possible qu'il ait oublié une Farîda sans qu'on puisse le savoir (exemple: il rajoute une 5ème Rak'a dans Salât al-'Asr car il a oublié la Fâtiha dans la première). S'il ne répond pas, on ne doit pas le suivre.
Pour prévenir un imam qu'il s'est trompé, les femmes doivent frapper dans leurs mains et ne pas parler.
7. Perdre les ablutions
Voir la section concernant les Nawâqid al-Wudu' (äÜóæÇÞöÖ ÇáæõÖæÁ)
8. Corriger un fidèle qui prie ou récite le Coran alors qu'on est en prière
Qu'on prie seul ou derrière un imam.
9. Siffler ou encore souffler avec exagération
Un seul sifflement, même faible, annule la prière. Donc il faut la refaire.
La voix basse = bouger les lèvres et la langue sans émettre le moindre son. On ne s'entend donc pas.Prière en chuchotant annule la prière si elle doit être accomplie à voix basse, (car le chuchotement est considéré comme une voix haute) sauf en cas d'oubli, auquel cas on doit une réparation en fin de prière.
Une voix est haute dès lors qu'on est audible par une personne qui prie à côté de nous.
Si on récite à voix haute plus de 3 versets, c'est considéré comme rajouté, il faut réparer.
10. Se racler la gorge inutilement
Un avis minoritaire dans l'école malikite affirme cependant que ça n'annule pas la prière.
11. Eclater de rire
En revanche, un petit sourire n'annule pas la prière.
12. Avoir une envie pressante au point d'empêcher le Rukû' ou le Sujûd
13. Ne pas respecter l'ordre des 5 prières canoniques si l'on a moins de 5 prières à faire
Si on a 4 prières à faire (ou moins) et qu'on prie la 5ème, alors celle-ci n'est pas valable, sauf si son temps va sortir. Il est donc obligatoire de respecter l'ordre des prières tant que le temps de la 5ème prière n'est pas révolu.
Si le temps de la 5ème prière va sortir, on la prie d'abord puis on prie les 4 précédentes dans l'ordre puis on refait la 5ème, juste après, car c'est une obligation de prier les 5 prières dans l'ordre.
De même, si on rejoint la prière en groupe à la mosquée alors qu'on a 4 prières à faire, on prie avec le groupe, puis on prie ses 5 prières (y compris celle qu'on vient de prier en groupe)
Si le nombre de prières est strictement supérieur à 5, cette règle ne s'applique plus. On rattrape ses prières dans l'ordre qu'on veut.
14. Faire le double de Rak'a d'une prière
Ex. : prier par oublie 6 Rak'a au Maghrib ( au lieu de 3) où 4 rak3at pour celle du soubh annule la prière.
15. Faire le double de Rak'a des prières suivantes aussi :
Les prières des 2 fêtes (Salât al-'Aydayn = ÕóáÇÉ õ ÇáÚóíúÏóíúä ö) qui comportent deux Rak'a chacune. La prière de l'Aïd est une Sunna Mu'akkada (ÓõäÜøóÉ ñ ãõÄóßÜøóÏóÉ ñ) et non une obligation. Passé le Zénith (az-Zawâl = ÇáÒøóæÇáõ), on ne la rattrape pas.
La prière de l'Aube (Salât al-Fajr = ÕóáÇÉ õ ÇáÝÜóÌúÑ ö) qui comporte 2 Rak'a.
La prière des Rogations (Salât al-Istisqâ' = ÕóáÇÉ õ ÇáÇÓúÊöÓúÞÇÁö) qui comporte deux Rak'a et qu'on accomplit en groupe pour demander la pluie.Al-Witr (ÇáæöÊÜúÑõ) qui compte 1 Rak'a (donc 1+1 Rak'a complète annule cette prière); mais si on a oublié la Fâtiha, par exemple, et qu'on s'en aperçoit avant le redressement du 2ème Sujûd, on se relève et on refait une Rak'a complète avec as-Sujûd al-Ba'dî à la fin, car la première n'est pas complète. Seules 2 Rak'a complètes annulent la prière Al-Witr.