RENCONTRE AVEC CHEIKH IBRAHIMA NIASSE

Aboubacar faisait ses études à Zaria au moment où chérif Ben Oumar fit une tournée dans ces contrèes, il le suivit à Kano. Là, il tomba sur ce qui va suivre.
Cheikh Ibrahim est venu rendre une visiste de courtoisie au roi de Kano, abdoulaye Ba Yoro.    Cette première visite est passée presque inapperçue.C'est la deuxième visite qui a fait l'objet de  nombreux mouvements de foules et qui a fait un boum extraordinaire.
Donc, pendant que Cheikh Ibrahim était chez le prince, le grand cheikh Mizignéma, maître des sommités telles que: Sâni Kafanga, Aboubacar Atîku, etc., fît un rêve où on lui  posa la question suivante dans ce le rêve : "Comment peux-tu dormir alors que le khalif de Cheikh Ahmed Tijâni Hassani Chérif est ici? ". Il fit le rêve deux fois. Au lendemain du deuxième rêve : il le raconta son à ses disciples et assistants et leur dit : « Pas de cours aujourd'hui, Allez chercher ce saint! »
Ils le cherchèrent partout,près des mosquées, des centres religieux, ne pensant pas le chercher chez le roi. Ils finirent par apprendre auprès du voisin du Roi, que ce dernier a reçu un grand hôte. Mais hélas, ils ne ne trouvèrent pas, il était déjà parti. Alors le cheikh Mizignéma pleura de tristesse sachant qu'il ne verra pas cet homme. Il dit aux disciples de tout faire pour le rejoindre à Kaolack. Cheikh Kafanga, Cheikh Ousmane et Cheikh Kalansuwa partirent pour et y passèrent un an à Koaloack ,chez Cheikh Ibrahim et finir par être initiés par le maître de l'époque.
Quand cheikh Aboubacar de kiota  eut cette information, il comprit  que la lumière de Dieu qu'il cherchait était auprès de Cheikh Ibrahima Niass.
Il revint à Kiota pour y déposer ses bagages et partit pour Kaolack,c'était en 1949.Arrivé là-bas, il trouva Mawlana Ibrahima Niass  dans sa chambre, presque assoupi. Dès qu'il vit Abubacar de Kiota, il lui se releva et lui dit : «Ahlan wa sahlan»!
Il séjourna à Kaolack avec plusieurs autres chouyoukh nigériens en particulier: Cheikh Chuaybu Ali.
Il fut initié à la «gnose» par Serigne Aliou Cissé
Il reçut toutes les autorisations.Au moment de les libérer, Baye leur dit :
"retournez à KIOTA, c'est la science qui viendra à vous désormais ! " .
Il dit aussi aux autres Chouyoukh nigériens : "Accompagnez-le jusque chez lui avant de regagner vos demeures respectives! " Ce qui est un signe de ce qui se passe aujourd'hui au Niger.
Plus tard, Cheikh Ibrahim lui donna sa fille Umul Khayri Niass en mariage. Cette  grande dame active a aussi participé au rayonnement du saint-homme, par ses activités d'éducation des enfants et des femmes adultes.
La rencontre de Cheikh Aboubacar et de Cheikh Ibrahim fut celle de deux destinées,dont les résultats sont à écrire.
L'amour entre Cheikh Aboubacar de KIOTA  pour Cheikh Ibrahim est tel que tout ce qu'il réalisait à KIOTA, jusqu'à dans sa chambre, ressemblait à ce que faisait Cheikh Ibrahim lui même.

SON PELERINAGE A LA MECQUE

Déja à l'âge de dix huit, vers 1930, il était riche. Il a vendu  ses sept greniers de mil et une partie de son cheptel. Avec les revenus ainsi engragés, il partit pour la Mecque avec un groupe de personnes toutes plus d'âgées que lui.
En fait, il avait vendu vendre son propre cheptel et celui de son père. Il remit l'argent de son père à un émissaire en lui disant :«Retourne auprès de mon père, pour lui remettre  le fruit de la vente de son bétail et informe-le que je pars étudier». Ainsi, il n'osa pas lui parler de pélerinage de peur qu'il ne l'empêcha d'effectuer ce voyage.
De toute façon, il est de coutume chez les «Germa» de passer par un intermédiaire pour demander à ses parents l'autorisation de se marier, de voyager, etc.
Il marcha jusqu'à «Sokoto». Il cacha son argent dans un trou en dehors de la ville avant d'y entrer. Il y trouva son oncle chez lequel il resta pendant quarante jours,en disant toujours qu'il voulait étudier.Après ce délai,il dut avouer à son oncle qu'il était en partance pour la Mecque. Celui-ci se mit à pleurer à des dangers qui jonchent le chemin du parcours Mais rien n'y fît. Il tenait à continuer sa route. Alors, son oncle le mit en compagnie de certaines personnes personnes des villages de «Gasao» en partance pour Kano. Il ne comprenait pas la langue «haoussa» et ne connaissait personne. Il savait qu'il avait un parent lointain nommé Yacoubi qu'il  chercha en vain. On le mit en contact avec une vielle femme esclave «germa». Par hasard, il trouva un germa au cours de  recherche et, par chance, celui-ci connaissait son père Alpha Hâchim. Il resta trois jours avec lui et décida de continuer toujours seul et suivit son objectif :aller àla voie qu'il voyait. Il trouva au sortir de la ville un groupe de trois personnes entrain de ramasser de l'arachide sur le sol pour assouvir leur faim. Il s'enquerrit de leur situation. Ils lui apprirent qu'il venaient du Burkina Faso en route pour la mecque. Il leur dit "Vous n'aurez plus faim". Il les prit en charge à condition qu'ils l'accompagent. Arrivés à Maydaguri, les burkinabé décidèrent de rester étudier le Coran. Il coninua sel jusqu'à Nguinjimi, village nigérien frontalier avec le Tchad. Il y fut hébergé par des commerçants parents.Une fois au Tchad, il trouva des compagnons vers la mecque.
Ils durent user de ruse dans cette zone très dangereusement à cause des coupures de route. Ils se munirent de flèches enduites, qu'ils exposaient dehors. Cela devait faire penser aux coupeurs de route que ces flèches étaient enduites de poison. Ils les laissèrent en paix. En résumé, il passa par par Zaria, Kano, Mayduguri (Nigéria), Njaména (qui s'appelait Fort Lamy à l'époque, Tchad), Umgazâz (umu durmân) (Soudan), Asmara (Erythrée), la Mère Rouge, le Yémen.
Ils trouvèrent du travail au Soudan aupèrs des colons. Ses compagnons ont accepté de travailler pour eux. Craignant qu'on le prît pour un paresseux, il dût prendre le travail. Mais il se vit en rêve en train de rentrer. Il se reprit le chemin le lendemain. Arrivé à Umugazâz, il y passa l'hivernage. Puis passa en Erythrée puis la mer rouge.
A Asmara (dans l'Ethiopie actuelle), ils furent requisitionné par l'Armé Italienne qui les a forcés à transporter des obus. Mais elle les paya tout de même après une fois le travail accompli, ce qui fut pour eux d'un secours considérable pour la poursuite de leur périple.
Mais la nuit même, les bombes ont explosé. Il leur a été expliqué qu'il y eut des miliers de morts. Eux mêmes seraient peut êtres touchés s'ils étaient pas loin de la ville en ce moment.
Cheikh Aboubacar KIOTA mit trente trois (33) mois, aller et retour, pour accomplir le pélerinage. Il passèrent presque un an aux lieux saints de la Mecque et de Médine, consacré aux prières.
Les compagnons sont restés en Arabie. C'est le seul qui est rentré. Au retour, il a acheté des ânes pour charger les bagages.
Ce Hâjj à pieds démontre le sens éminément religieux du Cheikh, attiré dès son jeune par la foi abrahimique en Dieu Unique et l'amour de son prophète.
C'était déjà là un signe de l'extraordinaire destin qui lui était réservé.
Ce destin ne pouvait que se réaliser avec la rencontre du maître de son temps, le pôle Cheikh Ibrahîma Niass, qui assurément, eut pour mission, entre autres, de parfaire les grands hommes tels que Cheikh Aboubacar KIOTA, en vue de les aider à revivifier la mission prophétique.
Cheikh Ibrahim n'a-t-il pas dit :

Jamais je ne suis assis avec des ignorants, Mais, plutôt avec les sommités parmi les savants!!!!!!!!!!!!!!

Cela ne veut pas dire que des savants ne s'asseyaient pas à ses côtés. Il faut comprendre dans une première interprétation, qu'il ne s'intéresse qu'aux grands savants qu'il formera et et à qui transmettra l'amour de Dieu et du prophète, afin qu'ils forment eux mêmes leurs disciples. Ce qui est le cas de Aboubacar Hâchim de kiota (Niger).
Dans une deuxième interprétation, on peut comprendre qu'un être humain si ignorant soit-il, qui s'asseoit à ses cotés avec amour, se verra transmettre par un effet de la miséricorde divine, des connaissances que même les érudits ne pourraient acquérir.                                              En effet, des millions de disciples analphabêtes en Arabe, ont reçu par son éducation spirituelle tarbiyya), une connaissance de Dieu, hors de portée des savants livresques. Le prophète (sas) n'a-t-il pas dit : "Les coeurs des pieux sont les tombeaux des secrets" (sudûrul ahrâri, qubûrul asrâr).

YALLA TASS GNOU THI BARKEEM