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Taîba Niassène
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Taîba Niassène

VIP-Blog de momowally
bayy-99@hotmail.com

  • 1463 articles publiés
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  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 25/06/2007 20:12
    Modifié : 18/01/2014 10:26

    Garçon (38 ans)
    Origine : Abidjan
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    LA TIJANIYYA: QU'EST-CE QUE C'EST ?

    05/07/2007 20:07



    LA TIDIANYYA :QU'EST-CE QUE C'EST ?

    LA TIDIANYA
    généralité
    La Tidianyya est une voie d'origine maghrébine, qui a pour fondateur Seydina Cheikh Ahmed Tidiani (raa), né en Algérie en 1737 et décédé à Fès en 1815.
    La Tidianyya est l'une des dernières voies soufies à faire leur apparition. Pour mieux comprendre cette confrérie, il faudra toujours prendre en compte un fait :
    les tidianes croient au caractère spécifique de leur voie. Ils fondent cette croyance
    sur une similitude et une comparaison. Les musulmans voient en l'Islam la dernière
    religion révélée et la récapitulation des messages divins précédents. De même, les
    tidianes considèrent leur confrérie comme l'aboutissement de toutes les voies
    antérieures . De plus, pour eux, Seydina Cheikh Ahmed Tidiani(raa) est le sceau des Saints,
    Khâtim al-awliyâ, comme Mohamed(saw) celui des Prophètes Khâtim al-anbiyâ. En fait, cette confrérie essaie d'opérer une « révolution » du soufisme dans les pratiques et les conceptions.
    Elle veut marquer une rupture dans la pratique du mysticisme. Il ne s'agira plus du soufi enfermé ou retiré dans le désert loin des préoccupations « temporelles », mais du mystique essayant de traduire la force du zikr et de la prière en moyen d'affronter le quotidien. Comme en témoigne Cheikh Al Khalifa dans un célèbre vers, en parlant de Cheikh Ahmed Tidiani(raa) : « Il a éduqué, ses disciples, sans khalwat (retraite spirituelle), jusqu'à ce qu'ils empruntent le droit chemin, Dieu l'a vraiment comblé de ses dons ». Dans l'enseignement de la Tidianyya, il y a un grand souci de conformité aux préceptes de l'islam. Le Cheikh avait largement insisté sur ce point, comme en atteste les ouvrages des Mukhaddams.
    Selon le célèbre Amadou Hampâthé Bâ(raa), membre de la confrérie, Tidianya « correspond aux conditions de notre époque » et qu'elle « présente une analogie parfaite avec les trois piliers de l'enseignement des Oulémas à savoir Imân, Islâm et Ihsân (la Foi, la Soumission et la Bienfaisance). Au regard de l'importance des invocations (zikr), dans la pensée soufie, les tidianes en ont fait le fondement même de leur confrérie.

    THESE SUR LE MYSTIQUE :
    Mohamed El Khaly(raa), un éminent compagnon de Cheikh(raa), avait dit au sujet du rôle et du degré de Seydina Ahmed Tidiani (raa) : "C'est par son intermédiaire que tous les saints, sans en avoir conscience, reçoivent l'influx des Prophètes. " Cheikh a dit « celui qui m'aime pour l'amour d' Allah et son méssager est béni mais celui quin m'aime pour une autre raison, je ne suis q'un simple humain » Les enseignements qu'il convient de tirer de l'itinéraire du fondateur de la Tidianyya jusqu'à sa rencontre avec le Prophète (psl) sont essentiels pour qui emprunte la voie spirituelle.
    Le premier est que Cheikh Tidiane n'a jamais cherché à se faire valoir ou à faire du prosélytisme autour de sa personne. Pareil enseignement a été mis en exergue pour les disciples, par la grande figure sénégalaise de la Tidianya, El Hadji Omar Tall(raa) , dans son ouvrage spirituel «AI Rimah» (Livres des lances). Le Cheikh AI-Murtada(raa) y dit en effet: «Le disciple qui cherche à se faire valoir avant d'avoir terminé son initiation, ne fera rien de bon». Il poursuit plus loin: «Ce qu'il faut( c'est être droit et sincère, rester humble malgré l'acquisition de certaines vertus, se considérer comme toujours imparfait et très loin d'égaler les saints, s'en remettre à Allah, demeurer attentif devant le but à atteindre...» Le deuxième enseignement réside dans la transmission à Cheikh Ahmed Tidiani(raa) des modalités de sa mission au service d' Allah .Vision du Prophète Un autre enseignement peut être relevé sur les modalités de la vision du Prophète par les saints, les gnostiques et les vertueux. Le Cheikh El Hadji Omar Tall (raa)s'y est étendu dans le livre précité. Il souligne : «On peut voir le Prophète (Psl) sous deux formes : sous l'aspect qu'il avait en ce monde, tel que le virent ses compagnons, ou sous l'aspect de son «essence» la sainte, pour les gnostiques précisément. C'est une lumière qui emplit entièrement le monde. Le gnostiques, lui, voit cette lumière grâce à son intelligence. Cette «essence» peut aussi être «incarnée» par certains Cheikhs, auxquels le Prophète fait cet honneur et donne cette marque de distinction».

    Sceau suprême de la sainteté :
    Il est difficile d'expliciter par des mots ce que recouvre la qualité de Sceau suprême de la sainteté que le Très Haut a réservé au fondateur de la Tidianya Certains auteurs et orientalistes comme Michel Chodkiewicz ont cru pouvoir l' attribuer au grand maître arabo-andahlou Muhyil Dîne Ibn Arabî(raa), alors que à ce dernier ne l'a pas revendiqué de façon claire et nette. D'autres auteurs confèrent ce statut à Jésus fils de Marie à son retour à la vie terrestre sous le nom AL MAHDI.
    En présentant la hiérarchie des saints selon les ordres mystiques . comme la Tidianya ou les Akbariens, on peut donner une idée de la station de Cheikh Ahmed Tidiani.
    Le saint est d'abord un «signe» de Dieu sur terre. Ils occupent une position privilégiée aux yeux de Dieu qui a y effacé de leur vue les visages de la multiplicité.
    Les saints de Dieu portent en eux les secrets du Très-Haut et sont la source de sa lumière.
    Il y a la sainteté mineure acquise grâce à l' action pour Dieu et par l' observation du modèle prophétique, et au-dessus la sainteté majeure directement liée à l'action de Dieu sur la créature privilégiée. On peut aussi parler de sainteté de la foi et de sainteté de la certitude ; cette certitude englobant la foi alors que l'inverse n'est pas vrai. Les élus de la deuxième catégorie relèvent de la sainteté majeure. En plus de la possession plénière de la foi, ils sont caractérisés par leur abandon confiant en Dieu. Leur sainteté est, en outre, fondée sur la contemplation et non sur l'argumentaire et le raisonnement. C'est à ce propos que le Cheikh Abûl Hassan Al-Shadhi(raa) disait: «Le fait de voir Dieu par l'oeil de la foi et de la certitude nous a libérés de tous recours à la pensée discursive».Qu'il s'agisse de la sainteté procédant de la foi ou de celle émanant de la certitude, l'être qui bénéficie de ces grâces divines est marqué par un ensemble de traits: possession de la gnose (al-ma'rifa bi-llah), la crainte de Dieu, le souvenir permanent de la présence divine, l'empressement à suivre les injonctions du Très-Haut, l'enracinement de l' âme dans la certitude, la perception claire de ce que Dieu veut de nous, la confiance absolue en lui, l'abandon sincère à lui, la gestion de leurs affaires par Dieu et la dotation d'autres dons dont des faveurs sur naturelles.
    Au Sénégal, malgré la ferveur musulmane plus ou moins sincère constatée, on est très loin de pouvoir percevoir la sainteté véritable. Cette situation est encore compliquée par le fait que les élus de Dieu cachent le plus souvent leur sainteté ou sont, eux-mêmes, voilés. On attribue généralement la sainteté aux marabouts appartenant aux grandes familles religieuses connus ou aux «Serignes» qui ont beaucoup de monde autour d'eux.On l'attribue aussi aux faiseurs de «miracles» et autres professionnels qui prient pour les gens ou leur font des retraites «spirituelles» des talismans ou des «safaras» en vue de l'atteinte de certains objectifs purement terrestres (pouvoir, richesses, nominations à des postes recherchés, ascension sociale, guérison, célébrité et prestige...) la sainteté véritable est loin de correspondre à toutes ses attributions. C'est un secret entre Dieu et l'élu qui fait du saint un voyageur en dehors de ce monde, un trésor caché que ne découvre pas n'importe qui ne le trouve que celui qui le cherche comme un assoiffé qui a besoin d'eau ou celui qui cherche Dieu «comme une mère peut chercher son enfant perdu». Les amoureux de ce bas monde et de son clinquant ne pourront jamais reconnaître un saint, même si ce dernier les côtoie. Ils sont plutôt les persécuteurs des saints de Dieu, qu'ils méprisent et sous-estiment dans l'ignorance totale que même ce qui leur arrive de faveurs dans ce monde procède de la sainteté des élus ignorés et persécutés.
    Un autre signe de la sainteté peut, enfin être trouvé à partir de ce constat du saint mystique Fuzeïl ben Ayôz : «celui que le Seigneur Très-Haut affectionne, il fuit suscite toutes sortes de difficultés dans les affaires d'ici-bas. Quand à ceux qu'il traite en ennemis, il s'élargit pour eux toutes les voies et les éprouve par des félicités terrestres.» Tous les saints de Dieu ont convergé vers le même constat.

    Hiérarchie des Saints de Dieu
    Pour revenir à la station élevée de Cheikh Ahmed Tidiani (r), soulignons que la hiérarchie des saints est toujours pyramidale.Au sommet, selon les guides de la Tidianya il y a, à chaque époque, le pôle suprême des saints (ou pôle du Temps!; Ensuite viennent les quatre piliers (Maftâtil Kounoudji) qui sont des singuliers (afrad!. Si le pôle (Khoutbou) quitte corporellement ce monde, il est remplacé par un des quatre piliers. Celui-ci est à son tour remplacé par un saint provenant d'un troisième rang formé par les saints gnostiques parfaits (arifs kaamil).
    Nul, hormis le Pôle lui-même, ne peut savoir ou mesurer la station de la polarité (martthaba khoutbou). Le Pôle suprême n'a pas le droit de parler de lui. Il est soigneusement caché par Dieu, et il ne se fait connaître qu'a de rares élus. Son degré spirituel (mahama) réside dans sa grande proximité avec le Prophète au niveau de l'âme, du coeur et de l' esprit. Le Pôle possède le savoir qui existait avant la création du monde et après cette création. Il possède les secrets des Noms de Dieu et le savoir de l'essence et de l'existence. Il regarde aussi l'essence de l'existence par l'intermédiaire du mahama (degré, position) du Prophète.
    Le savoir du Pôle est détenu également par les grands singuliers (afrads) devenus piliers au nombre de quatre. Mais ils ne perçoivent pas pleinement leurs connaissances, ni leur station spirituelle. Ils travaillent sur le plan mystique sans cette perception de leur savoir ; car dans l'état où ils se trouvent ils ne savent pas ce qui est ou non autour d'eux, de même que les faveurs dont Dieu les a gratifiées. Cette méconnaissance trouve son explication dans l'humilité des saints concernés. Leur humilité est telle qu'ils ne savent pas ce qu'ils sont et ce qu'ils représentent. Ils sont ainsi voilés par leur humilité (tôrokh Lou). C'est seulement le pôle qui connaît l' état des piliers.
    Ces derniers ne peuvent cerner ce qu'ils étaient ou ce qu'ils faisaient, qu'une fois hissés à la station de pôle. Il peut arriver, qu'à une époque, existent plusieurs pôles de la sainteté. Dans ce cas ils sont coiffés par un pôle des pôles (khoutbou Lagertab) qui a la puissance de 1500 saints gnostiques. Il existe aussi un outre type d'élus de Dieu. Il s'agit des khalifes (lieutenants) de Dieu distincts des pôles. Les khalifes de Dieu détiennent le degré des pôles, mais sont plus puissants que ces derniers.
    En plus du savoir des pôles, ils ont la connaissance du message divin (Risâla). Ce sont des messagers. Ils possèdent la science des singuliers et celle des prophètes. Ils cernent le pouvoir et la nature des choses. Ils puisent leur savoir chez les anges et donc des mondes supérieurs différents du monde d'ici-bas, le Moulk ou planète des humains correspondant aux ténèbres de l'être, du corps et de l'âme.
    Ces mondes supérieurs sont le monde angélique (Malakout), le monde de la puissance (Djabarout) et celui de l'ordre (lamri). Chacun de ces mondes, y compris le nôtre, reçoivent des lumières divines à travers le Prophète. Ils sont situés entre 10 terres, le premier et septième ciel, Koursiyou, Arras et au-delà d'Arras. Les saints véritables sont, ou non, familiers de ces lumières divines.
    Leur niveau de conscience de cet état reste fonction du savoir et de l'ouverture acquis par la voie des degrés (mahama). Cette voie étant un processus d'ouverture provenant de l'illumination, des épiphanies et des miracles de la vérité et des secrets et du savoir que l'intelligence, à elle seule, ne peut atteindre. Il s'agit d'un savoir et des secrets qui ne se trouvent dans aucun livre. C'est fort de cette illumination et de ce savoir supérieur, que les saints ou gnostiques accomplis connaissent ce qui arrive de bon ou de mauvais à l' époque, ce qui a trait aux saisons, ce que Dieu décrète dans le monde et, à chaque moment, ce qui correspond à ce décret.
    Leur connaissance embrasse aussi le pourquoi des choses qui arrivent, ce qui précède et ce qui vient après, les positions des étoiles, le savoir conforme à la dévotion à Dieu, l'état des esprits (rouhs) et leur progression, le secret des créatures, le monde du mystère, la connaissance des lettres célestes (Alif, Lam, Kâf...) commençant certaines sourates du Coran.
    Mais la possession de toutes ces connaissances n'est pas tout. Le saint absolument accompli doit également accéder aux lumières de ces connaissances. Pour cela, il doit abandonner tous les dons déjà acquis, faire comme s'il recommençait à zéro, comme s'il ne connaissait rien. Il ne demande, aussi, rien à Dieu, à part de l'assister pour avoir la paix, être maintenu sur voie droite et arriver à lui.
    Beaucoup d'adeptes de la voie spirituelle ou de candidat à la sainteté flanchent et tombent dès la première étape du chemin, pour avoir associé à Dieu leurs intérêts, leur âme, ainsi que la recherche déguisée de la gloire et de la renommée. En réalité, par le biais de cette Association secrète, nombre de marabouts ont donné à Satan, le moyen de
    les induire en erreur en les corrompant par toutes sortes de vanités, comme l'a indiqué le Cheikh Omar Tall du Fouta. Ces marabouts, poursuit le grand cheikh de la Tidianya, s'égarent alors et ils égarent les autres en les entraînant avec eux. Pour avoir les chances de réussir dans sa quête de Dieu, l'itinérant devrait par conséquent s'appliquer, avec l'aide d'Allah, à vider son coeur du monde. Ce qui ne signifie pas renoncer au monde. Il s'agit plutôt d'un détachement du coeur qui peut aller de pair avec l'exercice d'un travail pour ne pas être à la charge de la communauté et pour aider les autres. Même les cheikhs ou plus prosaïquement les Serignes, a déclaré El Hadji Omar Tall, «doivent exercer une activité pour subvenir à leurs besoins». «Préférer Allah à toute chose», a encore souligné le cheikh sénégalais de la voie tidianya, «doit être, pour le disciple qui désire l'initiation, le, principe et la fin de ses désirs. Pas un seul instant de sa vie ne doit être consacré à autre chose. Penser à autre chose, c'est retrouver l'intérêt et la disposition.
    Le disciple doit se réserver à Allah en toute action dans le seul but de le glorifier, de le louer et de le remercier».Si l'itinérant cherche autre chose, Dieu lui retourne sa dévotion.
    Cette punition peut se traduire par des succès et beaucoup de gloire dans ce bas monde. Ce qui n'a rien à voir avec le pouvoir initiatique et la sainteté. Mais le commun des croyants est loin de le savoir. Il s'empresse plutôt autour des «hommes de Dieu» ayant une autorité extérieure sur ce bas monde cet les vénèrent alors que ces derniers ont, en fait raté le but suprême. Pendant ce temps, le saint parvenu à Dieu, ou le pieux serviteur qui a abandonné son libre arbitre au Tout Puissant, sont ignorés car ils sont généralement étrangers à ce monde. Mais ces derniers n' en sont pas offusqués et regardent le commun des croyants avec l' oeil de la miséricorde. Ils se disent aussi, comme le cheikh Al Akbar Ibn' Arabi : «Nous avons laissé derrière nous les mers agitées. Comment les hommes sauraient-ils vers quoi nous nous dirigeons ?.
    Ils savent enfin que peu de gens ont la notion de l'élection divine et sont en mesure de saisir la véritable personnalité de l'homme qui progresse dans les sciences divines et les connaissances seigneuriales.
    Comme on l'a dit, la hiérarchie des saints est pyramidale. Cela ouvre la question de savoir si les saints se connaissent entre eux. La réponse est affirmative dans le monde des esprits mais ne l'est pas toujours dans notre vie quotidienne. Ici, celui qui se trouve dans un échelon inférieur peut ne pas se rendre compte de la station spirituelle du saint de l'échelon supé rieur. Il pourrait même arriver, si sa sainteté lui est dévoilée, qu'il se croit supérieur tant les perspectives et dons qui lui sont révélés sont fabuleux et source d'ivresse extatique. Le cheikh Ibn' Ata Allah répond un peu à la question ouverte en signalant que : «l'être qui est bas peut s'approcher de celui qui est élevé, mais il ne peut le cerner». Il ajoute aussi : «Les saints reçoivent les stations spirituelles des prophètes mais ils n'en ont pas une vision globale. A l'inverse, ceux-ci dominent parfaitement les stations des saints..»

    Caractéristiques du Pôle caché
    A la lumière de ces dernières observations, il est possible de comprendre pourquoi des saints de son temps et après lui pouvaient ne pas connaître le rang spirituel du cheikh Ahmed Tidiani. Les grands saints des époques précédentes connaissent cependant l'existence du pôle caché avant l'avènement de son futur détenteur. Seulement, selon les gnostiques de la Tidianya, hormis l'Imam Ali Ibn Abû Talib, les pôles Abd Al-Salâm Ibn Mashîsh ( l 3e siècle) et Abdoul Khâdr Dieylanî (12e siècle) et quelques autres saints supérieurs, aucun pieux serviteur ne savait la description physique avant ou après du pôle caché, Toutefois, à l'Assemblée secrète des saints (Dîwan awliya) qui se tient chaque nuit de vendredi, les participants ,qui se trouvaient dans le cercle proche du prophète voyaient au-dessus d'eux un siège réservé occupé par un personnage fait de lumière. C'était le cheikh Ahmed Tidiani (r). A son avènement ce siège fut occulté. Il n'est plus visible et ne le sera plus. Les dons et les caractéristiques du Pôle caché et du Sceau des saints sont impossibles à décrire en usant de mots et vocables au langage familier. C'est comme l'évocation de la saveur d'une mangue à quelqu'un qui n'a jamais goûté à ce fruit. En se référant, toujours au cheikh Al-Murtada, El Hadji Omar Tall, on peut esquisser un descriptif. Le cheikh a souligné en parlant de Mohammed (psl) et de AT- Tidiani : «J'étais déjà Prophète alors qu'Adam était entre l'eau et l'argile». De même, le Sceau des saints était un saint en acte informé de sa sainteté «alors qu'Adam était encore entre l'eau et; argile» tandis que les autres saints ne le sont (en acte) qu'après avoir rempli toutes ses conditions de la sainteté. «c'est qu'en effet, Dieu a donné le privilège de la sainteté après avoir donné celui de la prophétie et de la mission : dès la pré éternité l'a choisi (après le sceau des Prophètes) le Sceau des saints (et aussi les autres membres de sa confrérie') purement et simplement, et sans raison d'ordre temporel. ..» .
    Le cheikh Al-Murtada poursuit : «Le Sceau des saints reçoit un certain nombre de qualificatifs : le seigneur des initiés, l'imam des véridiques, le fournisseur en influx des pôles et des recours suprêmes, le pôle caché, l'isthme scellé, la substance des substances. ..Le sceau des saints occupe un grade qui est «le Sceau des grades». Il surpasse tous les grades de la sainteté, et n'a au-dessus de lui que les grades des Prophètes».
    La grande figure sénégalaise de la mystique musulmane ajoute: «... Le Sceau des saints reçoit non seulement l'influx mohammadienne par l'intermédiaire des Prophètes, mais il reçoit encore un influx particulier de l'essence de Mohammed (PsI), directement et sans qu'il passe par les autres Prophètes. Il s'ensuit que tous les influx prophétiques d'abord émanés de la lumière mohammadienne convergent donc vers lui et que c'est lui seul qui les dispensera aux saints».
    Le cheikh Ahmed Tidiani(raa) lui-même a parlé de sa station et de son grade spirituels en déclarant que le Sceau répand les influx évoqués, en priorité sur les membres de sa Tarikha, puis sur les cheikhs des autres voies.
    A une question d'un de ses proches disciples, le cheikh Mohammed Khâly, maître d'El Hadji Omar(raa) aux lieux saints, AT Tidiani a aussi répondu: «Le pôle caché c'est celui que Dieu a caché à toutes ces créatures même aux anges et aux Prophètes, sauf au seigneur de l'Existence (Mohammed Psl)». En clair, le fondateur de la tidianya faisait savoir à son grand disciple : «Qu'en effet, l'influx particulier du sceau, qu'il a reçu directement de la réalité mohammadienne, et qu'il répand ensuite sur les membres de sa confrérie, les Prophètes n'en ont pas conscience; et cela parce que le sceau a une source (mashrab} en commun avec eux (c'est-à-dire directement dans la réalité mohammadienne




     

     

    MUHMMAD(SAW):LE MODELE DE LA PERFECTION §

    05/07/2007 19:54



    En vérité, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle, pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment." (Coran 33:V21)

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    QUESTIONS-REPONSES SUR LA TIJANIYYA

    05/07/2007 19:43



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  • QUESTION : Je suis une soeur de La Rochelle en France. J'aimerais savoir s'il existe un hadith qui stipulerait que la fatihi et la Jawhartu-Al-Kamal peuvent être récités. En effet, il est très difficile de prouver que ceci fait partie intégrante de nos pratiques musulmanes spirituelles. Car, suivre le Prophète n'est- il pas notre but pour aimer DIEU. J'ai pratiqué pendant 2 ans les dikrs de la tariqa Tijania, mais tout le monde m'a prévenu du danger que j'encourais.
    1- REPONSE: Un hadith authentique est rapporté par Abou Horeira qui dit avoir appris du Prophète deux séries de hadiths: une série qu'il est autorisé à divulguer et une autre dont la révélation lui coûterait la vie, car le commun des gens ne le comprendrait pas. Les commentateurs de ce hadith soulignent bien que l'exécution des normes communes et des concepts ordinaires de la Charia et de la Sounna suffira amplement au bon croyant, à l’exception des élus bien édifiés introspective ment et aptes à transcender vers l'optimal. D'autre part, Sidna Mohammed avait inculqué à son compagnon Hodeifa des enseignements secrets qu'il n'était guère autorisé à émettre. Le khalife Omar Ibn El Khattab venait, parfois, le consulter sur des états et situations que le compagnon Hodeifa aurait éventuellement acquis de la bouche du Prophète. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les "salâts" (bénédictions du Prophète), communément récitées par les croyants, et celle appelée "salat Ibrahimiya". Or, le gendre et khalife du Prophète, Ali Ibn Abi Talib récitait une autre "salât". Le Messager d'Allah le qualifia de gardien de la "cité de sapience mohammadienne", en disant : "Je suis le Forum de la science, Ali en est le moyen d'accès". Ali récitait une "salât" où figurent des termes de la Fatihi. (se référer aux écrits d'Ibn El Atir, Ibn Qoteïba (dans sa Mouchkil el hadith et Ibn el Fâris (épître sur les bienfaits de la "salât"). D'ailleurs, les compagnons du Prophète récitaient souvent des litanies qu'ils n'avaient pas apprises du Prophète, sans aucun dénigrement de la part du Messager d'Allah. Celui-ci avait entendu, un jour de la bouche d'un autre compagnon, une oraison spéciale. Il en reçut expressément l'agrément de l'Envoyé de Dieu- D'autres hadiths sont cités par Tabarâny et les commentateurs dignes de foi. On cite, entre autres, parmi les Tabiyines (successeurs des compagnons), Omar Ibn Abdel Aziz qui récitait des oraisons qui ne figurent guère dans la nomenclature mohammadienne. La liste est longue. D'après Ibn Mâjah, dans sa Sounua, le compagnon Abdallah Ibn Messaoud récitait une salât spéciale: "O mon Seigneur, réserve Tes bénédictions et Tes grâces au plus sublime de Tes Messagers, l'Imam des Pieux, Sidna Mohammed". L'Imam Chafiyi, promoteur du rite juridique qui porte son nom, avait sa propre salât ; cette salât est communément récitée aujourd'hui dans toutes les mosquées du Maroc : "O mon Dieu, bénis Sidna Mohammed, autant de fois que le nombre des membres de sa communauté qu'elle l'aurait récitée ou même omis de réciter."
     
     2- QUESTION : Je suis un musulman habitant le Sénégal, très attaché à la Tariqa Tijania , je ne pratique pas la Wadifa , mais connaîs bien toutes ses oraisons. On m’aurait dit que celui qui n’est pas initié au Tijanisme ne peut ou ne doit pas les réciter. Je prendrai le cas de HIZBOU AL BAHRI, dont on me dit que celui qui le récite et qui n’a pas reçu l’initiation est comme quelqu’un en pleine mer, se trouvant dans la position délicate de celui qui ne sait pas nager. J’aimerais que vous m’expliquiez toutes les arcanes du Tijanisme ?
  • 2- REPONSE : La Tariqa Tijania est une voie ouverte et accessible à tout croyant musulman des deux sexes à condition d’être pubère. Donc, l’accès est général, même pour ceux qui n’accomplissent pas certaines obligations religieuses. Mais, pour être un bon Tijani, il faut être un pratiquant assidu, déployant un effort continu pour demeurer dans les normes Mohammadiennes que comportent à la fois la Charia et la Sounna. Le cas de Hizb Al Bahri que vous avez cité, est un cas spécifique, hors classe, car il faut une initiation particulière et spéciale, confortée par une autorisation authentique, émanant d’un grand Cheikh. Or, il s’est avéré, pour ce cas, que les conditions sont très rigoureuses pour ce hizb, car le Cheikh Tijani, lui-même, ne l’avait accordé qu’à quelques-uns parmi les plus élus.
     
     
    4- QUESTION : J’aimerais savoir dans la Tariqa Tijania en quoi consiste Salat Al Fatihi qui est une partie intégrante du wird Tijani. Pouvez-vous m’expliquer et indiquer son contenu, en utilisant une translittération latine.
  • 4- REPONSE : ALLAHOUMMA SALLI ALA SAYDINA MOHAMMED AL FATIHI LIMA OUGHLIQ, OUA AL KHATIMI LIMA SABAQ, NASIRI AL HAKKI BIL HAK, OUA AL HADI ILA SIRATIK AL MOUSTAQIM, OUA ALA ALIHI HAQQA KADRIHI OUA MIQDARIHI AL ADIM. Dans la Fatihi, le Prophète, qui est l’objet de la salutation est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué et caché de tous les messagers antérieurs. IL est également qualifié de Réalisateur de droit par le Droit, c’est à dire par le pouvoir du droit attribut de DIEU et Orientateur du croyant vers le chemin de DIEU. Salutations aussi aux descendants du Prophète, salutations à la hauteur de leur ancêtre le Messager d’ALLAH. Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la première émergence de notre vénéré Sidna Mohammed considéré comme le premier être humain dégagé du grand néant avant même la genèse ou la création du monde.

     

    5- QUESTION : J’aimerais vous poser quelques questions :
  • 1.      Où est enterré exactement le Cheikh Sidi Ahmed Tijani ?
  • 2.      A t-il eu des enfants et petits enfants ? Où vivent-t-ils ?
  • 3.      Combien de Tijanis y a t-il dans le monde ?
  • 4.      Pouvez-vous m’indiquer un guide spirituel à Montréal ?
  • 5.      A quelle date, et de qui le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a-t-il reçu
    confirmation de sa mission ? Dans quelle ville ?
    5- REPONSE :
    1.      Cheikh Sidi Ahmed Tijani est enterré à Fès au quartier Blida, près de l’Université Al Qaraouine.
    2.      Il a eu deux fils : Mohammed Al Kabir et Mohammed Al Habib de deux mères différentes : Moubaraka et Mabrouka. Seul Mohammed Al Habib a eu des enfants dont le nombre au Maroc seul atteint aujourd’hui une centaine d’enfants. Les autres sont à Ain Madi en Algérie et au Sénégal.
    3.      Il est difficile de compter le nombre de Tijanis dans le monde. Selon une statistique française, remontant à l’année 1930 lors du protectorat, le nombre de Tijanis se serait élevé à 1 million au Maroc, 1 million et demi en Algérie et au Sahara Oriental, et 600 mille en Tunisie. Une récente interview avec un universitaire indonésien affirme que le nombre de Tijanis en Indonésie s’élève à 2 millions.
    4. Je ne connais pas de guide spirituel à Montréal, mais je demeure à votre disposition pour répondre à d’autres questions.
    5. La grande ouverture du Cheikh Sidi Ahmed Tijani octroyée par Allah, grâce à l'entremise du Messager Sidna MOHAMMED, que Dieu le salue et le bénisse, commença à Tlemcen et se couronna à Chellala et à Abi Samghoun au Sahara Oriental. C'est là, où le Prophète autorisa le Cheikh Tijani à inculquer son wird Mohammadien à ceux qui le demandaient sans autre condition que la soumission aux préceptes et concepts de l'Islam. La permission de réciter le wird et la wadhifa pouvait être accordée à n'importe quel croyant des deux sexes, à condition d'être pubère et d'accepter les conditions dont la plus importante est de n'avoir nul intermédiaire sublime avec le Prophète et Allah que le Cheikh seul. Ce fut à la date 1196 de l'hégire, et le wird ne comportait, alors que l'Istighfar et la Sallat Al Fatihi. Ces 2 éléments ont été couronnés par la récitation de la hilala au début du treizième siècle de l'hégire.
     
    14- QUESTION : Peut-on être Tijani et suivre le rite Malékite ?
  • 14- REPONSE : Le Cheikh Tijani lui-même était de rite Malékite. L'Imam Malik considérait que le hadith (la tradition prophétique) authentique est son véritable rite. C'est pourquoi tout rite canoniquement valable est fonction des hadiths auxquels il se réfère. L'imam Malik ajoute pour concrétiser son "Madhab" le consensus des Oulémas à défaut de hadith dans les cas éventuellement modernes se basant particulièrement sur le hadith de Médine où le Prophète avait passé ses derniers jours.
     
     
    17- QUESTION: Je suis intéressé par le livre de Cheikh Umar Futiyu Tall, "Rimah". Seriez-vous au courant d’une quelconque traduction ? Merci de votre patience et félicitations pour votre site.
  • 17- REPONSE: Pour l'ouvrage "RIMAH" il n'y a pas jusqu'à présent de traduction. Mais il me semble avoir entendu quelques sénégalais exprimer la volonté de certains parmi eux d'en traduire quelques extraits.
     
    18- QUESTION: Je voudrais savoir si une traduction en Français ou Anglais du livre majeur du Cheikh était disponible. Et comment pourrais-je me le procurer ?
  • 18- REPONSE: En réponse à votre email à propos de la traduction en anglais du livre du Cheikh, je tiens à vous signaler que certains tijanis se sont proposés la traduction des "JAWAHIR AL MAANI" (Perles des Idées), mais rien n'a été élaboré jusqu'ici. Il y a une seule traduction dont m’a parlée son auteur, un moqaddem tijani italien, m'affirmant qu'il est en train de traduire en italien les Jawahir. Ce que j'ai fait personnellement, c'est l'élaboration des éléments essentiels de la tariqa qui y ont été insérés dans les 7 quêtes de la tariqa, introduction à la « BOUGHIA » de Sidi Larbi Benssayah, que j'ai traduite personnellement, publiée sous le titre "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles", ainsi que dans mon autre ouvrage sur la tariqa intitulé " La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale". Les deux livres sont insérés intégralement dans mon site web.
     
    24- QUESTION : Un disciple Tijani qui est possédé a-t-il le droit d'aller chez une personne qui enlève les djinns en sachant qu'il n'est pas Tijani d'une part, et qu'il appelle d'autres saints non Tijanis pour se soigner d'autre part ?
  • 24- REPONSE : Un bon tijani doit se référer uniquement à son cheikh pour tout malaise quel qu'il soit. L'effet est sûr, mais dépend du degré d'attachement du Mouride à son cheikh étant sûr que le cheikh n'est qu'un guide et que ALLAH seul détient le pouvoir suprême. Il faut donc s'attacher à ALLAH par l'intermédiaire de son guide.
     
    25- QUESTION: Pouvez-vous m'indiquer une source où obtenir des informations sur Sidi Larbi Benssayah, sa vie, son parcours, sa place dans la cour du Cheikh Tijani, l'époque où il a vécu... J'ai, depuis très longtemps, une très forte relation spirituelle avec ce patron de la Zaouia de Rabat où je me rends régulièrement, en route pour Fès. Comme une sorte de force d'attraction... J'aimerai le connaître davantage. J'ai lu sur votre site ce que vous avez dit de lui.
  • 25- REPONSE: J'ai été enchanté par vos liens d'attraction envers ce grand khalife Sidi Larbi Benssayah, à propos duquel le Cheikh Tijani aurait dit: "avant de me rendre visite à Fès, faites-le d'abord à la zaouïa de Sidi Larbi Benssayah à Rabat". C'est là un grand "iden' (autorisation) du cheikh. Quant aux renseignements à propos de son C.V, ils sont malheureusement épars dans divers ouvrages de la Tariqa dont notamment "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skirej. Néanmoins, un manuscrit encore inédit du grand Moqaddem Lahjouji, comporte semble t-il, près de plus de 500 pages sur la vie spirituelle et culturelle de ce grand Khalife. En lisant sa "BOUGHIA" qui a été publiée du vivant même du Khalife, vous pouvez entrevoir entre les lignes les éléments intéressants sur son comportement idéal exemplaire qui doit refléter la vie spirituelle de chaque mouride Tijani. Je vous incite à lire notamment les 7 requêtes qui répercutent les signes forts d'un véritable mouride sûr d'atteindre dans l’au- delà, le Summum des approches vers "Hadrat Al Qods" (le Plénum des Présences). Je souligne ici que j'ai déjà traduit les 7 requêtes à travers une adaptation commentée, dans mon ouvrage "Le Soufisme Afro Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles"
     
    26- QUESTION: Que dit l’islam sur la musique et la danse (sans mixité) ?
  • 26- REPONSE: Dans mon ouvrage en arabe intitulé "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre l'Orient et l'Occident" publié en 3 volumes, j'ai réservé une étude substantielle sur la musique et la danse telles qu'elles sont conçues et souvent légitimées même par le cheikh Tijani quand elles sont dégagées de tous éléments excentriques dont j'ai cité quelques spécimens.
     
    31- QUESTION: J'ai besoin de votre éclairage, à propos de la Hadarat du vendredi, la plupart des Tijanis sénégalais semblent la négliger en se contentant, très souvent, de petits nombres de "Hilala", au lieu des 12OO, 16OO ou autres... Ils semblent soutenir que quand on est en groupe, n'importe quel nombre suffit (2OO, 3OO, 5OO). Même en groupe, ne doit-on pas atteindre au minimum les mille et quelques? Que disent les livres de la Tariqa et, principalement la Boughia ?
  • 31- REPONSE: Selon la BOUGHIA, le nombre minime de la hilala doit dépasser un millier (1000), et doit être accompli à la dernière heure du vendredi jusqu'au coucher du soleil. Certains khalifes comme Nadifi préconisaient la récitation de la hilala 300 fois en groupe à condition de continuer à la réciter jusqu'à mille. Nadifi recevait à l'époque des mourides de la banlieue de Marrakech, pour réciter la hilala avec lui, mais les 300 ne suffisaient pas. Un seul cas est plausible, celui ou un mouride rejoindrait le groupe qui avait déjà entamé la hilala, alors, pour lui le reste suffit, 200 ou 300 au lieu de 1000.
     
    34- QUESTION: Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'éclaircir les points suivants : J'ai lu que Sidi Ahmed tijani, qu’Allah l'agrée, a rapporté dans son livre « jawaahir al-maani » les deux hadiths suivants : a- «lorsqu'il (Prophète , paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille,) entra un jour chez Fatima, tandis qu’Ali dormait dans un coin de la pièce et qu'Al Hassan et Al Hussein jouaient près d'elle: "En vérité, toi, ces deux-là et ce dormeur, vous êtes avec moi à mon degré au Paradis, or cela n'est pas vrai pour autres qu'eux, même parmi les Prophètes et les Envoyés "» "Le Prophète, Dieu le bénisse et lui donne la paix, a dit dans un de ses hadiths: "Nous étions, moi et Ali, deux lumières par devant Dieu le Sublime, puis Il nous a déposé dans les lombes d'Adam et ne cessa de nous faire passer de lombes en lombes jusqu'à [notre grand-père] 'Abd al-Muttalib. Je passais alors dans les lombes d'Abd Allah et lui dans celles d'Abû Tâlib. Ensuite, notre lumière s'est réunie dans Al-Hassan et Al-Hosayn: ils sont donc deux lumières de la lumière du Seigneur des mondes "
    Est ce que ces deux hadiths sont bien rapportés dans « Jawaahir Al-Maani » ?
    Quels sont leur degré d'authenticité ? 3- Comment peut-on interpréter ces hadiths sachant qu'un Wali (saint) n'atteindra jamais le degré d'un prophète ?
  • 34- REPONSE: En général un hadith n'est authentifié que conformément à l'authenticité du Sanad (chaîne de transmission).Or, un million de hadiths d'après l'imam Ahmed Ben Hanbal était déjà en vogue à son époque c'est à dire au 2ème siècle de l'hégire. Seuls ont été authentifiés parmi ces hadith un maximum de 10.000 et c'est pourquoi les hadiths rapportés par Boukhari et Mouslim dans leurs "Récits des sahih" ne dépassent guère 5000. pour l'imam Malik dans son "mouatta", il n'a retenu parmi les 10.000 hadiths que 700 qui constituent la teneur actuelle du "Mouatta". D'où provient donc cette profusion apocryphe du hadith? L'origine de cette euphorie réside dans les israélismes extraits de la Bible et des propos soi-disant prophétiques fabriqués de toutes pièces par des organismes théologiques et leurs promoteurs. Les chiites sympathisants enthousiasmés de Ali n'ont pas manqué d'y participer, d'où des centaines de hadiths concernant Sidna Ali. Certains d’entre eux peuvent être authentifiés sans aucune référence à un Sanad quelconque. Car le manque de chaîne de transmission peut être motivé non par la non authenticité mais par d'autres mobiles plus ou moins plausibles. C'est pourquoi on peut rencontrer certains de ces hadiths dans des oeuvres soufies telles "Jawahir al maani" et la "Boghia" de Sidi Larbi Benssayah. Vue la crédibilité des auteurs de ces ouvrages, on ne saurait les rebuter. D'autant plus que la position sublime de Sidna Ali que lui réservait le Messager d'ALLAH lui- même n'est pas à démontrer. La teneur des hadiths cités en l'occurrence dans vos questions, sont sûrement parmi les hadiths non soutenus par le sanad, mais qui pourraient être authentifiés. Un grand hadith a été rapporté concernant Sidna Ali à propos duquel, le Prophète avait dit: "Je suis la Cité de la Science, et Ali en est le portier". Dans d'autres hadiths, le Prophète soulignait que Sidna Ali est considéré comme son frère, que Lalla Fatima est la dame la plus sublime, et que les 2 fils Hussein et Hassan sont les 2 seigneurs de la jeunesse paradisiaque. Pour le fait de les comparer au Prophète et Messager d'ALLAH, un principe essentiel en Islam affirme que le fait de qualifier une personne qui n'est pas Prophète d'attribut apparemment supérieur à ceux du Prophète n'implique pas la suprématie de cette personne. Il ne s’agirait là que d’une prérogative qui n’implique aucune proéminence. Les exemples abondent.
     
    36- QUESTION: Pourriez-vous me dire si les sectes déviées dont le Prophète avait parlé avant sa mort concernent t-elles la Tijania. Sinon, peut-on les citer de nos jours?
  • 36- REPONSE: La tijania est une voie spirituelle connue depuis le 19ème siècle. Ce genre de voie n'était pas connu du vivant du Prophète, les seules sectes déviées dont vous parlez ne commençaient à se faire connaître que plusieurs décennies ou siècles après la mort du Prophète. Elles sont bien connues comme les Shiites, les qadarites, les kharijites etc...
     
    37- QUESTION: Sommes-nous obligés d'être assis les jambes croisées ou en position de prière pour faire le wird, car j'ai souvent des problèmes avec une de mes jambes?
    37- REPONSE: Vous pouvez faire votre dhikr comme vous le pouvez sans être obligé de croiser les jambes, ni prendre la position de la prière. Cette éventualité est signalée dans le Coran qui légitime des positions plausibles, sur tous les plans.
     
    39- QUESTION : Je souhaiterais une bibliographie sur la Tijania en français.
    39- REPONSE : Mon livre « La Tijania : voie spirituelle et sociale » est inséré dans mon site, vous avez la possibilité de le consulter.
     
    40-QUESTION : Je suis un frère de l’Afrique, je voudrais savoir quelle est la signification de « hizb al sayfi » en français.
    40- REPONSE : Le hizb a deux sens : le parti (groupe partisan), ou oraison (dhikr). Sa signification en l’occurrence est « oraison de l’épée », c’est à dire « oraison tranchante » ou dhikr efficient ou fulgurant. Ce hizb a été élaboré par le grand soufi andalou Ibn Arabi. C’est une oraison comportant une dizaine de pages (format A4). Sa récitation peut être remplacée d’après le grand cheikh Sidi Ahmed Tijani, par la lecture quarante et une fois de la sourate coranique intitulée « sourate Al Qadr » (sourate du destin).
     
    49- QUESTION : Comment doit-on faire si au cours de la wadifa on somnole?
    49- REPONSE: Pour éviter de somnoler durant le dhikr, il faut selon la sounna authentique, prendre ses dispositions pour que l'esprit du mouride y demeure présent. Si dans un cas de force majeure le chapelet se détache de votre main en somnolant, il suffit de l'intercepter tel que vous le pouvez et continuer votre dhikr, abstraction faite du nombre exact des dhikrs que vous auriez fait. Mais si en somnolant vous laissez tomber votre chapelet sans vous en rendre compte, vous devrez refaire vos ablutions.
     
    50- QUESTION : Si au cours du dikr, au moment de la hilala ou du istighfàr on entend prononcer le nom du Prophète (sur lui Paix et Salut de DIEU), doit-on ou peut-on dire "salla allahou alayhi wa sallam"?
    50- REPONSE: Si au cours d'un dikr quelconque vous entendez prononcer le nom du Prophète, vous n'êtes pas tenu de prononcer l'expression de salut et de bénédiction. Ce qui se passe alors, est similaire à l'état du mouride en prière obligatoire dans laquelle il doit se concentrer sans faire attention à ce qui se dit autour de lui.
    51- QUESTION : Connaissez-vous des zawiyas, et/ou disciples ou cheikhs tijanis en France? Je serai très content d'aller à leur rencontre afin de me frotter aux gens avec qui je partage l'amour du saint Cheikh Ahmed Tijani (RAA).
    51- REPONSE: Quant aux zaouïas tijanies existant en France, j'en ai connu une quinzaine quand j'ai visité la France en 1944. La plus importante zaouïa est celle de Gennevilliers qui est toujours pleine de mourides tijanis. Aujourd’hui, il en existe des centaines, dans toutes les régions de France, notamment dans celles de Lyon.
     
    52- QUESTION : Comme tout tijani averti, je commence ma lecture de la fatiha, en priant, par la bassmala. Mais je voudrais avoir des arguments plus solides à brandir au cas où je serais interpellé sur la question.
    52- REPONSE: Pour la lecture de la fatiha, un hadith authentique parle de l'obligation de commencer par la basmallah, qui selon ce hadith rapporté par Aicha épouse du Prophète, fait partie intégrante de la fatiha. Son omission risque selon le rite shafeite d'abolir toute la lecture. Il semble que l'imam Malik en connectant son disciple shaféite aurait rejoint cette option. Un hadith authentique précise qu’on doit renforcer l’ouverture de tout acte important par la bassmallah, en tant qu’invocation du nom de DIEU.
     
    53- QUESTION: Comment priait le Cheikh Sidi Ahmed TIJANI, avec le qabd ou le sadl?
    53- REPONSE: En ce que concerne le qabd ou le sadl, le cheikh tijani a opté pour ce dernier quoique les 2 actes soient aussi bien authentiques l'un et l'autre.
     
    55- QUESTION : existe t-il un manuscrit écrit par le cheikh tijani ?
    55- REPONSE : Il n'existe pas de manuscrits à proprement parler, écrit de la main du cheikh, sauf à notre connaissance, des lettres dont je dispose d'une copie dans laquelle le cheikh autorise un de ses mourides à réciter le dhikr. Je possède, également un (manuscrit de Jawahir al Maani), dans lequel le khalif Sidi Larbi Benssayah, le présente comme un manuscrit originel contre-signé par le cheikh, mais qui n'est pas écrit de ses propres mains.
     
    57- QUESTION : Je suis presque nouveau venu en France. Je suis actuellement à Aix- en- Provence. Quelle est la zaouïa tijanie la plus proche de ma localité?
  • 57- REPONSE: Les zaouïas dont je vous ai parlé (celles que je connaissais) sont toutes à Paris. La plus ancienne est celle de Gennevilliers. Leur nombre a déjà atteint en 1945 une quinzaine. Il est difficile de faire un départ net entre une zaouïa et une mosquée où le nombre de ces oratoires tous confondus dépasse les 300. Quant aux adresses, il suffit, quand vous êtes dans un des quartiers habités par des musulmans, de vous informer sur les lieux de ces oratoires sans parler de leur nature, car la plupart des gens n’y voient qu'un simple lieu de prière.
     
    58- QUESTION : Pouvez-vous m’indiquer d'autres sources en français, ou en arabe à défaut, sur notre chère tariqa, pour que nous soyons davantage instruits en écrits tijanis.
  • 58- REPONSE: Des références en arabe sur la tariqa, celle que je recommande le plus est ce qu'on a toujours appelé "le code de la tariqa" soit "la Boughia" de Sidi Larbi Benssayah dont la première publication remonte à l'année hégirienne 1304 au Caire. D'autres éditions ont vu le jour tout le long du 14ème siècle. Tout récemment j'ai publié une petite encyclopédie en 3 volumes sur le soufisme entre le Machreq et le Maghreb, dans laquelle j'ai réservé plus d'une centaine de pages à la tariqa, à son Cheikh et à ses khalifes.
     
    59- QUESTION : nous sommes à la recherche de documents ou livres sur le Cheikh Hamallah, originaire du Nioro ( Sénégal ) déporté en France mort, et enterré à Montluçon en 1949.
  • 59- REPONSE : Prière de se référer à l'Institut IFAN à Dakar, pour vous donner la liste des articles et études sur la biographie de ce personnage.
     
    62- QUESTION : Après de nombreuses recherches, j'ai conclu que les savants sunnites ont interdit les instruments de musique (sauf le tambour en certaines occasions). J'aimerais savoir ce qu'en pensait le cheikh Ahmed Tijani (RA) ?
  • 62- REPONSE : Le tambour n'était pas conçu à mon sens comme instrument habituel de musique. On l'employait, parfois, avec d'autres instruments, en dehors de tout orchestre musical. Quant au Cheikh Sidi Ahmed Tijani, il a été rapporté (et j'en ai fais état dans mon ouvrage "La Tijania: Voie spirituelle et Sociale) qu'il avait assisté à des réceptions où certains musiciens faisaient usage de 3 instruments: la flûte, le rabab et le violon avec le « tarr » un autre genre de tambourin. Un musicien célèbre appelé Al Jabri présidait cet orchestre, en présence du Cheikh, et, plus tard, en compagnie de son khalife Sidi Larbi Benssayah. J'ai élaboré une étude substantielle sur la musique et le samaâ (Al madih ou chorale) dans mon ouvrage en arabe intitulé: "Encyclopédie de la pensée soufie en Orient et en Occident"
     
    68- QUESTION : Je suis sénégalais et fervent adepte de la confrérie du grand Cheikh Tijani. J'ai lu, avec intérêt, vos textes et contributions que vous avez insérés sur le web. Votre livre intitulé "La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale", m'a beaucoup instruit. Professeur, je suis à la recherche de deux livres, et je sollicite votre aide. Le premier s'appelle "Jawahir Al Maani" du cheikh Tijani, le second "Arrimah" (les lances) du Cheikh Omar El Fouti. Pourriez-vous m'aider à avoir ces livres, qui me sont d'un très grand intérêt. Auriez- vous la version (en français ou en anglais) des livres sur un support électronique. Cela m'aiderai beaucoup à poursuivre mon éducation spirituelle.
  • 68- REPONSE : Je vous informe que les deux textes "Jawahir Al Maani" et "Rimah" sont insérés dans une même publication disponible dans une librairie à Rabat, je serai disposé à vous envoyer un exemplaire si vous le désirez. Quant à la traduction française de ces deux livres, je n'en connais aucune, sauf une italienne en voie d'élaboration préparée par un moqaddem italien le cheikh Abdessamad. Mais, les premiers chapitres de la "Boughia" de Sidi Larbi BENSAYAH, qui elle non plus n'a pas été traduite, ont été l'objet d'une traduction adaptée et commentée en français que j'ai publiée dans un ouvrage intitulé "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles". Il s'agit de ce que j'ai intitulé "les Sept Requêtes" qui résument la pensée soufie telle qu'elle est conçue par la tariqa, et qui constituent le summum du comportement idéal de l'initié tijani.
     
    71- QUESTION : J'ai fais connaissance avec votre site par le biais de la recherche sur google des données sur le soufisme. Justement, je butte sur une définition très importante dans la voie de la tariqa tijania, à savoir : A Cheikh al Mourabbi. Je serais très heureux de vous lire sur ce thème.
  • 71-REPONSE : Le mot « cheikh », n’est employé que pour désigner le promoteur de la tariqa tijania : « Sidi Ahmad Tijani ». Certaines régions africaines ou autres l’emploient par habitude, pour désigner un moqaddem. Il y a donc un nombre de plus en plus croissant dans la tariqa de moqaddems qui par définition donnent à l’initié officiellement la permission de réciter le dhikr. C’est alors qu’il devient tijani autrement, il n’est que sympathisant. Les cheikhs morabbis sont les moqaddems hautement qualifiés pour éduquer les mourides dans le processus d’initiation. Leur nombre selon le cheikh ne dépasse guère 600 moqaddems, parmi les humains, et la moitié (300) parmi les génies. Le moqaddem peut atteindre le plus haut des grades dans la hiérarchie initiatique sans pouvoir s’arroger ce titre.
     
    72- QUESTION : Pourquoi le drap que l'on étale au milieu du cercle de la wadifa, et de la hadratat al Joumoua ? Et qui est le premier à l'instaurer ?
  • 72- REPONSE : Le drap qu’on étale comme vous dites au moment de la récitation de la hilala, aussi bien dans celle de la wadifa, a été déployé du temps du cheikh. Cela a été motivé par le fait que le promoteur de la tarîqa récitait la wadifa avec ses mourides dans le long couloir de sa demeure, la zaouïa n’ayant pas encore été construite. Cet « izar » ou drap n’était alors destiné qu’à couvrir le sol tel un tapis pour la prière. Il n’est donc pas obligatoire dans ces dikrs. Les zaouïas se sont habituées depuis, à en faire usage par  réminiscence.
     
    74- QUESTION : Je vous prie de bien vouloir m’informer sur la mystique de salat al fatihi, et de l’initiation de l’aspirant de la tariqa tijania sur le wird.
  • 74- REPONSE : La salat al Fatihi n'est pas le propre du Sheikh Sidi Ahmad Tijani. Elle a été inspirée à un cheikh antérieur: Al Bakri ESSADDIKI. Son grade dans la hiérarchie des oraisons affairant à la louange du Prophète est spécifique. Elle vaut selon son propre promoteur, 600 mille fois une récitation ordinaire. Le cheikh tijani a reçu une autorisation spéciale qui assure à ce dhikr un grade exclusif. Le cheikh tijani après avoir atteint le stade de pôle, a été inspiré pour la remplacer par Jawharat Al Kamal, élaborée par insufflation prophétique. Il a reçu alors l'incitation à reprendre Salat Al Fatihi. Quant à votre seconde question, concernant le grade auquel aspire le mouride tijani en récitant son wird, il ne doit guère dépasser la sublime intention de s'assurer l'agrément d'ALLAH et Sa grâce. Le vrai initié n'ose guère aspirer à s'arroger une quelconque ouverture par le biais de ce symbole spécifique de la tariqa. Le cheikh a tenu à avertir son mouride en lui enjoignant d'éviter toute velléité dans ce sens.
     
    75- QUESTION : Celui qui est né tijani et qui n'a pas encore pris le wird, mais assiste délibérément aux séances de Hadhratul jum'a, peut-il quitter les litanies avant même leur fin, s'il a un devoir indispensable à remplir.
  • 75- REPONSE : Naître tijani a pour sens le fait d'être inscrit par le Destin Divin comme membre de la tariqa tijania. Ce qui veut dire qu'on en n’a pas toujours le choix, car d'aucun peut être inscrit comme membre d'autres voies spirituelles. Celui qui se trouve donc dans ce cas et qui ne s'est pas encore engagé par autorisation spéciale peut se permettre même de ne pas assister à la wadifa et s'il y assiste, il aura toute l'attitude pour s'en dégager en quittant les litanies avant leur fin. Mais, il y a un devoir moral, qui consiste d'après la tradition prophétique, de ne pas défaire un devoir moral par une rupture au sein même du dhikr. Dans un tel cas, on est dans l'obligation morale de ne pas intégrer la wadifa si on est sûr de ne pas pouvoir en terminer l'oraison. Mais en ce qui concerne le wird, on est libre de le rompre dans certains cas de force majeure pour le reprendre plus tard.
     
    88- Question : Quels sont les miracles attribués au Cheikh Sidi Ahmed Tijani ? Y a t-il une oeuvre les évoquant ? Quel crédit faut-il y apporter ? Que pensait le cheikh des miracles (karama) ?
  • 88- Réponse : Le cheikh tijani a affirmé comme le rapportent maints ouvrages élaborés par de grands érudits de la tariqa, que la pieuse rectitude vaut mieux que mille miracles. Du vivant du cheikh, personne n'osait faire part des miracles éventuels et spontanés émanant du cheikh, et personne n'osait en enregistrer certains qui se manifestaient d'une façon inopinée. Mais après la mort du cheikh, maints personnages de la tariqa se sont permis d'en élaborer quelques uns. Néanmoins, certains comportements du cheikh comportaient involontairement d'amples miracles dont les initiés appréciaient la grande envergure sans oser en parler. En ce qui concerne la valeur canonique du miracle, toutes les autorités religieuses de l'islam n'en voient que les reflets des grands miracles du Promoteur de l'islam Sidna Mohammed.
     
    89- Question : Est ce que le moqaddem (dans la tariqa tijania) qui a donné les awrad a lazima au disciple, est considéré comme son cheikh, ou est ce que le disciple peut prendre les awrad d'un moqaddem, et faire d'un autre, son cheikh ?
  • 89- Réponse : Le mot "cheikh" n'est octroyé qu'à Sidi Ahmad Tijani seul, dans tous les ouvrages de la tariqa. Mais, dans certaines régions africaines, les mourides se permettent de qualifier les moqaddems de cheikh. C'est là, une simple convention à laquelle la tariqa ne s'oppose guère, car l'essentiel est d'avoir la conviction que le moqaddem n'est que le délégué agrée du cheikh, seule source du madad, et que le mourid tijani doit se contenter d'un seul cheikh qui est Sidi Ahmad Tijani, autrement une rupture immédiate s'en suivra. D'ailleurs le fait n'est pas propre à la tariqa tijania, comme l'ont signalé maints soufis. Cela n'empêche guère le mourid d'étayer sa chaîne de transmission en recourant à la permission d'un autre moqaddem de la même tariqa. Le cas du khalife Omar Ibn Khattab qui s'est référé à la Thora de Moise, a suscité la colère du Prophète Mohammed.
     
    95- Question : Faut-il la permission d'un moqaddem pour réciter la salat al fatihi ?
    95- Réponse : Le récit de salat al fatihi ne nécessite aucune permission de la part d'un moqaddem.
     
    98- Question : Y a-t-il des traductions prévues d'ouvrages écrits par Muhammad al Hafidh Tijani ?
    98- Réponse : Il n'existe pas à ma connaissance de traduction d'ouvrages écrits par le moqaddem du Caire Muhammad Al Hafidh Tijani.
     
    100- Question : le disciple du Cheikh qui a pris le wird peut-il prier derrière un imam qui ne récite pas la basmala à haute voix ? Est-ce que le Cheikh dans la Fatiha , récitait la basmala à haute voix ? En ce qui concerne les prières de sobh, Maghreb et al icha ?
  • 100- Réponse : Le récit de la basmala est obligatoire dans les 5 prières et non seulement dans certaines d'entre elles. Mais l'imam Malik a autorisé ce récit à voix basse, alors que dans la tariqa, il est obligatoire à haute voix. Ce que le cheikh faisait de son vivant.
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    CHEICKH SIKERIDJI(radiyalâhu ane-hou)

    05/07/2007 18:36



    Cheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCHEICKH SIKERIDJI  ( radiyalâhu ane-hou)

     GRAND MAITRE ET GRAND   SOUFI DE LA TARIQATOU TIJANIYYA
    Cheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjani

     
    Questions sur la Tariqa Tijania: 

     

    1- QUESTION : Je suis une soeur de La Rochelle en France. J'aimerais savoir s'il existe un hadith qui stipulerait que la fatihi et la Jawhartu-Al-Kamal peuvent être récités. En effet, il est très difficile de prouver que ceci fait partie intégrante de nos pratiques musulmanes spirituelles. Car, suivre le Prophète(saw) n'est- il pas notre but pour aimer DIEU(swt). J'ai pratiqué pendant 2 ans les dikrs de la tariqa Tijania, mais tout le monde m'a prévenu du danger que j'encourais.
    1- REPONSE: Un hadith authentique est rapporté par Abou Horeira qui dit avoir appris du Prophète(saw) deux séries de hadiths: une série qu'il est autorisé à divulguer et une autre dont la révélation lui coûterait la vie, car le commun des gens ne le comprendrait pas.
    Les commentateurs de ce hadith soulignent bien que l'exécution des normes communes et des concepts ordinaires de la Charia et de la Sounna suffira amplement au bon croyant, à l’exception des élus bien édifiés introspective ment et aptes à transcender vers l'optimal. D'autre part, Sayyidina Mohammed(saw) avait inculqué à son compagnon Hodeifa(raa) des enseignements secrets qu'il n'était guère autorisé à émettre. Le khalife Omar Ibn El Khattab(raa) venait, parfois, le consulter sur des états et situations que le compagnon Hodeifa(raa) aurait éventuellement acquis de la bouche du Prophète(saw). C’est dans ce contexte que s’inscrivent les "salâts" (bénédictions du Prophète), communément récitées par les croyants, et celle appelée "salat Ibrahimiya". Or, le gendre et khalife du Prophète(saw), Ali Ibn Abi Talib(raa) récitait une autre "salât". Le Messager d'Allâh(swt) le qualifia de gardien de la "cité de sapience mohammadienne", en disant : "Je suis le Forum de la science, Ali en est le moyen d'accès". Ali récitait une "salât" où figurent des termes de la Fatihi. (se référer aux écrits d'Ibn El Atir, Ibn Qoteïba (dans sa Mouchkil el hadith et Ibn el Fâris (épître sur les bienfaits de la "salât"). D'ailleurs, les compagnons du Prophète récitaient souvent des litanies qu'ils n'avaient pas apprises du Prophète, sans aucun dénigrement de la part du Messager d'Allâh(swt). Celui-ci avait entendu, un jour de la bouche d'un autre compagnon, une oraison spéciale. Il en reçut expressément l'agrément de l'Envoyé de Dieu(swt). D'autres hadiths sont cités par Tabarâny et les commentateurs dignes de foi. On cite, entre autres, parmi les Tabiyines (successeurs des compagnons), Omar Ibn Abdel Aziz qui récitait des oraisons qui ne figurent guère dans la nomenclature mohammadienne. La liste est longue. D'après Ibn Mâjah, dans sa Sounua, le compagnon Abdallah Ibn Messaoud récitait une salât spéciale: "O mon Seigneur, réserve Tes bénédictions et Tes grâces au plus sublime de Tes Messagers, l'Imam des Pieux, Sidna Mohammed(saw)". L'Imam Chafiyi, promoteur du rite juridique qui porte son nom, avait sa propre salât ; cette salât est communément récitée aujourd'hui dans toutes les mosquées du Maroc : "O mon Dieu, bénis Sidna Mohammed, autant de fois que le nombre des membres de sa communauté qu'elle l'aurait récitée ou même omis de réciter."
     
     2- QUESTION : Je suis un musulman habitant le Sénégal, très attaché à la Tariqa Tijania , je ne pratique pas la Wazifa , mais connaîs bien toutes ses oraisons. On m’aurait dit que celui qui n’est pas initié au Tijanisme ne peut ou ne doit pas les réciter. Je prendrai le cas de HIZBOU AL BAHRI, dont on me dit que celui qui le récite et qui n’a pas reçu l’initiation est comme quelqu’un en pleine mer, se trouvant dans la position délicate de celui qui ne sait pas nager. J’aimerais que vous m’expliquiez toutes les arcanes du Tijanisme ?
    2- REPONSE : La Tariqa Tijania est une voie ouverte et accessible à tout croyant musulman des deux sexes à condition d’être pubère. Donc, l’accès est général, même pour ceux qui n’accomplissent pas certaines obligations religieuses. Mais, pour être un bon Tijani, il faut être un pratiquant assidu, déployant un effort continu pour demeurer dans les normes Mohammadiennes que comportent à la fois la Charia et la Sounna. Le cas de Hizb Al Bahri que vous avez cité, est un cas spécifique, hors classe, car il faut une initiation particulière et spéciale, confortée par une autorisation authentique, émanant d’un grand Cheikh. Or, il s’est avéré, pour ce cas, que les conditions sont très rigoureuses pour ce hizb, car le Cheikh Tijani, lui-même, ne l’avait accordé qu’à quelques-uns parmi les plus élus.
     
     
    4- QUESTION : J’aimerais savoir dans la Tariqa Tijania en quoi consiste Salat Al Fatihi qui est une partie intégrante du wird Tijani. Pouvez-vous m’expliquer et indiquer son contenu, en utilisant une translittération latine.
    4- REPONSE :
    "ALLAHOUMMA SALLI ALA SAYDINA MOHAMMED AL FATIHI LIMA OUGHLIQ, OUA AL KHATIMI LIMA SABAQ, NASIRI AL HAKKI BIL HAK, OUA AL HADI ILA SIRATIK AL MOUSTAQIM, OUA ALA ALIHI HAQQA KADRIHI OUA MIQDARIHI AL ADIM".
    Dans la Fatihi, le Prophète, qui est l’objet de la salutation est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué et caché de tous les messagers antérieurs. IL est également qualifié de Réalisateur de droit par le Droit, c’est à dire par le pouvoir du droit attribut de DIEU et Orientateur du croyant vers le chemin de DIEU. Salutations aussi aux descendants du Prophète, salutations à la hauteur de leur ancêtre le Messager d’ALLAH. Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la première émergence de notre vénéré Sidna Mohammed considéré comme le premier être humain dégagé du grand néant avant même la genèse ou la création du monde.

     

    5- QUESTION : J’aimerais vous poser quelques questions :
    1.      Où est enterré exactement le Cheikh Sidi Ahmed Tijani ?
    2.      A t-il eu des enfants et petits enfants ? Où vivent-t-ils ?
    3.      Combien de Tijanis y a t-il dans le monde ?
    4.      Pouvez-vous m’indiquer un guide spirituel à Montréal ?
    5.      A quelle date, et de qui le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a-t-il reçu
    confirmation de sa mission ? Dans quelle ville ?
    5- REPONSE :
    1.      Cheikh Sidi Ahmed Tijani est enterré à Fès au quartier Blida, près de l’Université Al Qaraouine.
    2.      Il a eu deux fils : Mohammed Al Kabir et Mohammed Al Habib de deux mères différentes : Moubaraka et Mabrouka. Seul Mohammed Al Habib a eu des enfants dont le nombre au Maroc seul atteint aujourd’hui une centaine d’enfants. Les autres sont à Ain Madi en Algérie et au Sénégal.
    3.      Il est difficile de compter le nombre de Tijanis dans le monde. Selon une statistique française, remontant à l’année 1930 lors du protectorat, le nombre de Tijanis se serait élevé à 1 million au Maroc, 1 million et demi en Algérie et au Sahara Oriental, et 600 mille en Tunisie. Une récente interview avec un universitaire indonésien affirme que le nombre de Tijanis en Indonésie s’élève à 2 millions.
    4. Je ne connais pas de guide spirituel à Montréal, mais je demeure à votre disposition pour répondre à d’autres questions.
    5. La grande ouverture du Cheikh Sidi Ahmed Tijani(raa) octroyée par Allâh(swt), grâce à l'entremise du Messager Sayyidina MOHAMMED(, (que Dieu le salue et le bénisse), commença à Tlemcen et se couronna à Chellala et à Abi Samghoun au Sahara Oriental. C'est là, où le Prophète(saw) autorisa le Cheikh Tijani(raa) à inculquer son wird Mohammadien à ceux qui le demandaient sans autre condition que la soumission aux préceptes et concepts de l'Islam. La permission de réciter le wird et la wadhifa pouvait être accordée à n'importe quel croyant des deux sexes, à condition d'être pubère et d'accepter les conditions dont la plus importante est de n'avoir nul intermédiaire sublime avec le Prophète(saw) et Allâh(swt) que le Cheikh seul. Ce fut à la date 1196 de l'hégire, et le wird ne comportait, alors que l'Istighfar et la "Sallat Al Fatihi". Ces 2 éléments ont été couronnés par la récitation de la "haylala "au début du treizième siècle de l'hégire.
     
    14- QUESTION : Peut-on être Tijani et suivre le rite Malékite ?
    14- REPONSE : Le Cheikh Tijani lui-même était de rite Malékite. L'Imam Malik considérait que le hadith (la tradition prophétique) authentique est son véritable rite. C'est pourquoi tout rite canoniquement valable est fonction des hadiths auxquels il se réfère. L'imam Malik ajoute pour concrétiser son "Madhab" le consensus des Oulémas à défaut de hadith dans les cas éventuellement modernes se basant particulièrement sur le hadith de Médine où le Prophète avait passé ses derniers jours.
     
     
    17- QUESTION: Je suis intéressé par le livre de Cheikh Umar Futiyu Tall, "Rimah". Seriez-vous au courant d’une quelconque traduction ? Merci de votre patience et félicitations pour votre site.
    17- REPONSE: Pour l'ouvrage "RIMAH" il n'y a pas jusqu'à présent de traduction. Mais il me semble avoir entendu quelques sénégalais exprimer la volonté de certains parmi eux d'en traduire quelques extraits.
     
    18- QUESTION: Je voudrais savoir si une traduction en Français ou Anglais du livre majeur du Cheikh était disponible. Et comment pourrais-je me le procurer ?
    18- REPONSE: En réponse à votre email à propos de la traduction en anglais du livre du Cheikh, je tiens à vous signaler que certains tijanis se sont proposés la traduction des "JAWAHIR AL MAANI" (Perles des Idées), mais rien n'a été élaboré jusqu'ici. Il y a une seule traduction dont m’a parlée son auteur, un moqaddem tijani italien, m'affirmant qu'il est en train de traduire en italien les Jawahir. Ce que j'ai fait personnellement, c'est l'élaboration des éléments essentiels de la tariqa qui y ont été insérés dans les 7 quêtes de la tariqa, introduction à la « BOUGHIA » de Sidi Larbi Benssayah, que j'ai traduite personnellement, publiée sous le titre "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles", ainsi que dans mon autre ouvrage sur la tariqa intitulé " La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale". Les deux livres sont insérés intégralement dans mon site web.
     
    24- QUESTION : Un disciple Tijani qui est possédé a-t-il le droit d'aller chez une personne qui enlève les djinns en sachant qu'il n'est pas Tijani d'une part, et qu'il appelle d'autres saints non Tijanis pour se soigner d'autre part ?
    24- REPONSE : Un bon tijani doit se référer uniquement à son cheikh pour tout malaise quel qu'il soit. L'effet est sûr, mais dépend du degré d'attachement du Mouride à son cheikh étant sûr que le cheikh n'est qu'un guide et que ALLAH seul détient le pouvoir suprême. Il faut donc s'attacher à ALLAH par l'intermédiaire de son guide.
     
    25- QUESTION: Pouvez-vous m'indiquer une source où obtenir des informations sur Sidi Larbi Benssayah, sa vie, son parcours, sa place dans la cour du Cheikh Tijani(raa), l'époque où il a vécu... J'ai, depuis très longtemps, une très forte relation spirituelle avec ce patron de la Zaouia de Rabat où je me rends régulièrement, en route pour Fès. Comme une sorte de force d'attraction... J'aimerai le connaître davantage. J'ai lu  ce que vous avez dit de lui.
    25- REPONSE: J'ai été enchanté par vos liens d'attraction envers ce grand khalife Sidi Larbi Benssayah(raa), à propos duquel le Cheikh Tijani(raa) aurait dit: "avant de me rendre visite à Fès, faites-le d'abord à la zaouïa de Sidi Larbi Benssayah à Rabat". C'est là un grand "iden' (autorisation) du cheikh. Quant aux renseignements à propos de son C.V, ils sont malheureusement épars dans divers ouvrages de la Tariqa dont notamment "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skirej.(raa) Néanmoins, un manuscrit encore inédit du grand Moqaddem Lahjouji, comporte semble t-il, près de plus de 500 pages sur la vie spirituelle et culturelle de ce grand Khalife. En lisant sa "BOUGHIA" qui a été publiée du vivant même du Khalife, vous pouvez entrevoir entre les lignes les éléments intéressants sur son comportement idéal exemplaire qui doit refléter la vie spirituelle de chaque mouride Tijani. Je vous incite à lire notamment les 7 requêtes qui répercutent les signes forts d'un véritable mouride sûr d'atteindre dans l’au- delà, le Summum des approches vers "Hadrat Al Qods" (le Plénum des Présences). Je souligne ici que j'ai déjà traduit les 7 requêtes à travers une adaptation commentée, dans mon ouvrage "Le Soufisme Afro Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles"
     
    26- QUESTION: Que dit l’islam sur la musique et la danse (sans mixité) ?
    26- REPONSE: Dans mon ouvrage en arabe intitulé "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre l'Orient et l'Occident" publié en 3 volumes, j'ai réservé une étude substantielle sur la musique et la danse telles qu'elles sont conçues et souvent légitimées même par le cheikh Tijani(raa) quand elles sont dégagées de tous éléments excentriques dont j'ai cité quelques spécimens.
     
    31- QUESTION: J'ai besoin de votre éclairage, à propos de la Hadarat du vendredi, la plupart des Tijanis sénégalais semblent la négliger en se contentant, très souvent, de petits nombres de "Haylala", au lieu des 12OO, 16OO ou autres... Ils semblent soutenir que quand on est en groupe, n'importe quel nombre suffit (2OO, 3OO, 5OO). Même en groupe, ne doit-on pas atteindre au minimum les mille et quelques? Que disent les livres de la Tariqa et, principalement la Boughia ?
    31- REPONSE: Selon la BOUGHIA, le nombre minime de la "haylala" doit dépasser un millier (1000), et doit être accompli à la dernière heure du vendredi jusqu'au coucher du soleil. Certains khalifes comme Nadifi préconisaient la récitation de la hilala 300 fois en groupe à condition de continuer à la réciter jusqu'à mille. Nadifi recevait à l'époque des mourides de la banlieue de Marrakech, pour réciter la hilala avec lui, mais les 300 ne suffisaient pas. Un seul cas est plausible, celui ou un mouride rejoindrait le groupe qui avait déjà entamé la hilala, alors, pour lui le reste suffit, 200 ou 300 au lieu de 1000.
     
    34- QUESTION: Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'éclaircir les points suivants : J'ai lu que Sidi Ahmed tijani, qu’Allah l'agrée, a rapporté dans son livre « jawaahir al-maani » les deux hadiths suivants : a- «lorsqu'il (Prophète , paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille,) entra un jour chez Fatima, tandis qu’Ali dormait dans un coin de la pièce et qu'Al Hassan et Al Hussein jouaient près d'elle: "En vérité, toi, ces deux-là et ce dormeur, vous êtes avec moi à mon degré au Paradis, or cela n'est pas vrai pour autres qu'eux, même parmi les Prophètes et les Envoyés "» "Le Prophète( Dieu le bénisse et lui donne la paix), a dit dans un de ses hadiths: "Nous étions, moi et Ali, deux lumières par devant Dieu le Sublime, puis Il nous a déposé dans les lombes d'Adam et ne cessa de nous faire passer de lombes en lombes jusqu'à [notre grand-père] 'Abd al-Muttalib. Je passais alors dans les lombes d'Abd Allah et lui dans celles d'Abû Tâlib. Ensuite, notre lumière s'est réunie dans Al-Hassan et Al-Hosayn: ils sont donc deux lumières de la lumière du Seigneur des mondes "
    Est ce que ces deux hadiths sont bien rapportés dans « Jawaahir Al-Maani » ?
    Quels sont leur degré d'authenticité ? 3- Comment peut-on interpréter ces hadiths sachant qu'un Wali (saint) n'atteindra jamais le degré d'un prophète ?
    34- REPONSE: En général un hadith n'est authentifié que conformément à l'authenticité du Sanad (chaîne de transmission).Or, un million de hadiths d'après l'imam Ahmed Ben Hanbal était déjà en vogue à son époque c'est à dire au 2ème siècle de l'hégire. Seuls ont été authentifiés parmi ces hadith un maximum de 10.000 et c'est pourquoi les hadiths rapportés par Boukhari et Mouslim dans leurs "Récits des sahih" ne dépassent guère 5000. pour l'imam Malik dans son "mouatta", il n'a retenu parmi les 10.000 hadiths que 700 qui constituent la teneur actuelle du "Mouatta". D'où provient donc cette profusion apocryphe du hadith? L'origine de cette euphorie réside dans les israélismes extraits de la Bible et des propos soi-disant prophétiques fabriqués de toutes pièces par des organismes théologiques et leurs promoteurs. Les chiites sympathisants enthousiasmés de Ali n'ont pas manqué d'y participer, d'où des centaines de hadiths concernant Sidna Ali. Certains d’entre eux peuvent être authentifiés sans aucune référence à un Sanad quelconque. Car le manque de chaîne de transmission peut être motivé non par la non authenticité mais par d'autres mobiles plus ou moins plausibles. C'est pourquoi on peut rencontrer certains de ces hadiths dans des oeuvres soufies telles "Jawahir al maani" et la "Boghia" de Sidi Larbi Benssayah. Vue la crédibilité des auteurs de ces ouvrages, on ne saurait les rebuter. D'autant plus que la position sublime de Sidna Ali que lui réservait le Messager d'ALLAH lui- même n'est pas à démontrer. La teneur des hadiths cités en l'occurrence dans vos questions, sont sûrement parmi les hadiths non soutenus par le sanad, mais qui pourraient être authentifiés. Un grand hadith a été rapporté concernant Sidna Ali à propos duquel, le Prophète avait dit: "Je suis la Cité de la Science, et Ali en est le portier". Dans d'autres hadiths, le Prophète soulignait que Sidna Ali est considéré comme son frère, que Lalla Fatima est la dame la plus sublime, et que les 2 fils Hussein et Hassan sont les 2 seigneurs de la jeunesse paradisiaque. Pour le fait de les comparer au Prophète(saw) et Messager d'ALLAH(swt), un principe essentiel en Islam affirme que le fait de qualifier une personne qui n'est pas Prophète d'attribut apparemment supérieur à ceux du Prophète n'implique pas la suprématie de cette personne. Il ne s’agirait là que d’une prérogative qui n’implique aucune proéminence. Les exemples abondent.
     
    36- QUESTION: Pourriez-vous me dire si les sectes déviées dont le Prophète(saw) avait parlé avant sa mort concernent t-elles la Tijaniyya. Sinon, peut-on les citer de nos jours?
    36- REPONSE: La tijaniyya est une voie spirituelle connue depuis le 19ème siècle. Ce genre de voie n'était pas connue du vivant du Prophète, les seules sectes déviées dont vous parlez ne commençaient à se faire connaître que plusieurs décennies ou siècles après la mort du Prophète. Elles sont bien connues comme les Shiites, les qadarites, les kharijites etc...
     
    37- QUESTION: Sommes-nous obligés d'être assis les jambes croisées ou en position de prière pour faire le wird, car j'ai souvent des problèmes avec une de mes jambes?
    37- REPONSE: Vous pouvez faire votre dhikr comme vous le pouvez sans être obligé de croiser les jambes, ni prendre la position de la prière. Cette éventualité est signalée dans le Coran qui légitime des positions plausibles, sur tous les plans.
     
    39- QUESTION : Je souhaiterais une bibliographie sur la Tijania en français.
    39- REPONSE : Mon livre « La Tijaniyya : voie spirituelle et sociale » est inséré dans mon site, vous avez la possibilité de le consulter.
     
    40-QUESTION : Je suis un frère de l’Afrique, je voudrais savoir quelle est la signification de: « hizb al sayfi » en français.
    40- REPONSE : Le hizb a deux sens : le parti (groupe partisan), ou oraison (dhikr). Sa signification en l’occurrence est « oraison de l’épée », c’est à dire « oraison tranchante » ou dhikr efficient ou fulgurant. Ce hizb a été élaboré par le grand soufi andalou Ibn Arabi. C’est une oraison comportant une dizaine de pages (format A4). Sa récitation peut être remplacée d’après le grand cheikh Sidi Ahmed Tijani(raa), par la lecture quarante et une fois de la sourate coranique intitulée « sourate Al Qadr » (sourate du destin).
     
    49- QUESTION : Comment doit-on faire si au cours de la wadifa on somnole?
    49- REPONSE: Pour éviter de somnoler durant le dhikr, il faut selon la sounna authentique, prendre ses dispositions pour que l'esprit du mouride y demeure présent. Si dans un cas de force majeure le chapelet se détache de votre main en somnolant, il suffit de l'intercepter tel que vous le pouvez et continuer votre dhikr, abstraction faite du nombre exact des dhikrs que vous auriez fait. Mais si en somnolant vous laissez tomber votre chapelet sans vous en rendre compte, vous devrez refaire vos ablutions.
     
    50- QUESTION : Si au cours du dikr, au moment de la "haylala" ou du istighfàr on entend prononcer le nom du Prophète (sur lui Paix et Salut de DIEU), doit-on ou peut-on dire "salla allahou alayhi wa sallam"?
    50- REPONSE: Si au cours d'un dikr quelconque vous entendez prononcer le nom du Prophète, vous n'êtes pas tenu de prononcer l'expression de salut et de bénédiction. Ce qui se passe alors, est similaire à l'état du mouride en prière obligatoire dans laquelle il doit se concentrer sans faire attention à ce qui se dit autour de lui.
    51- QUESTION : Connaissez-vous des zawiyas, et/ou disciples ou cheikhs tijanis en France? Je serai très content d'aller à leur rencontre afin de me frotter aux gens avec qui je partage l'amour du saint Cheikh Ahmed Tijani (RAA).
    51- REPONSE: Quant aux zaouïas tijanies existant en France, j'en ai connu une quinzaine quand j'ai visité la France en 1944. La plus importante zaouïa est celle de Gennevilliers qui est toujours pleine de mourides tijanis. Aujourd’hui, il en existe des centaines, dans toutes les régions de France, notamment dans celles de Lyon.
     
    52- QUESTION : Comme tout tijani averti, je commence ma lecture de la fatiha, en priant, par la bassmala. Mais je voudrais avoir des arguments plus solides à brandir au cas où je serais interpellé sur la question.
    52- REPONSE: Pour la lecture de la fatiha, un hadith authentique parle de l'obligation de commencer par la basmallah, qui selon ce hadith rapporté par Aicha épouse du Prophète, fait partie intégrante de la fatiha. Son omission risque selon le rite shafeite d'abolir toute la lecture. Il semble que l'imam Malik en connectant son disciple shaféite aurait rejoint cette option. Un hadith authentique précise qu’on doit renforcer l’ouverture de tout acte important par la bassmallah, en tant qu’invocation du nom de DIEU.
     
    53- QUESTION: Comment priait le Cheikh Sidi Ahmed TIJANI, avec le qabd ou le sadl?
    53- REPONSE: En ce que concerne le qabd ou le sadl, le cheikh tijani a opté pour ce dernier quoique les 2 actes soient aussi bien authentiques l'un et l'autre.
     
    55- QUESTION : existe t-il un manuscrit écrit par le cheikh tijani(raa) ?
    55- REPONSE : Il n'existe pas de manuscrits à proprement parler, écrit de la main du cheikh, sauf à notre connaissance, des lettres dont je dispose d'une copie dans laquelle le cheikh autorise un de ses mourides à réciter le dhikr. Je possède, également un (manuscrit de Jawahir al Maani), dans lequel le khalif Sidi Larbi Benssayah, le présente comme un manuscrit originel contre-signé par le cheikh, mais qui n'est pas écrit de ses propres mains.
     
    57- QUESTION : Je suis presque nouveau venu en France. Je suis actuellement à Aix- en- Provence. Quelle est la zaouïa tijanie la plus proche de ma localité?
    57- REPONSE: Les zaouïas dont je vous ai parlé (celles que je connaissais) sont toutes à Paris. La plus ancienne est celle de Gennevilliers. Leur nombre a déjà atteint en 1945 une quinzaine. Il est difficile de faire un départ net entre une zaouïa et une mosquée où le nombre de ces oratoires tous confondus dépasse les 300. Quant aux adresses, il suffit, quand vous êtes dans un des quartiers habités par des musulmans, de vous informer sur les lieux de ces oratoires sans parler de leur nature, car la plupart des gens n’y voient qu'un simple lieu de prière.
     
    58- QUESTION : Pouvez-vous m’indiquer d'autres sources en français, ou en arabe à défaut, sur notre chère tariqa, pour que nous soyons davantage instruits en écrits tijanis.
    58- REPONSE: Des références en arabe sur la tariqa, celle que je recommande le plus est ce qu'on a toujours appelé "le code de la tariqa" soit "la Boughia" de Sidi Larbi Benssayah dont la première publication remonte à l'année hégirienne 1304 au Caire. D'autres éditions ont vu le jour tout le long du 14ème siècle. Tout récemment j'ai publié une petite encyclopédie en 3 volumes sur le soufisme entre le Machreq et le Maghreb, dans laquelle j'ai réservé plus d'une centaine de pages à la tariqa, à son Cheikh et à ses khalifes.
     
    59- QUESTION : nous sommes à la recherche de documents ou livres sur le Cheikh Hamallah, originaire du Nioro ( Sénégal ) déporté en France mort, et enterré à Montluçon en 1949.
    59- REPONSE : Prière de se référer à l'Institut IFAN à Dakar, pour vous donner la liste des articles et études sur la biographie de ce personnage.
     
    62- QUESTION : Après de nombreuses recherches, j'ai conclu que les savants sunnites ont interdit les instruments de musique (sauf le tambour en certaines occasions). J'aimerais savoir ce qu'en pensait le cheikh Ahmed Tijani (RA) ?
    62- REPONSE : Le tambour n'était pas conçu à mon sens comme instrument habituel de musique. On l'employait, parfois, avec d'autres instruments, en dehors de tout orchestre musical. Quant au Cheikh Sidi Ahmed Tijani, il a été rapporté (et j'en ai fais état dans mon ouvrage "La Tijania: Voie spirituelle et Sociale) qu'il avait assisté à des réceptions où certains musiciens faisaient usage de 3 instruments: la flûte, le rabab et le violon avec le « tarr » un autre genre de tambourin. Un musicien célèbre appelé Al Jabri présidait cet orchestre, en présence du Cheikh, et, plus tard, en compagnie de son khalife Sidi Larbi Benssayah. J'ai élaboré une étude substantielle sur la musique et le samaâ (Al madih ou chorale) dans mon ouvrage en arabe intitulé: "Encyclopédie de la pensée soufie en Orient et en Occident"
     
    68- QUESTION : Je suis sénégalais et fervent adepte de la confrérie du grand Cheikh Tijani. J'ai lu, avec intérêt, vos textes et contributions que vous avez insérés sur le web. Votre livre intitulé "La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale", m'a beaucoup instruit. Professeur, je suis à la recherche de deux livres, et je sollicite votre aide. Le premier s'appelle "Jawahir Al Maani" du cheikh Tijani, le second "Arrimah" (les lances) du Cheikh Omar El Fouti. Pourriez-vous m'aider à avoir ces livres, qui me sont d'un très grand intérêt. Auriez- vous la version (en français ou en anglais) des livres sur un support électronique. Cela m'aiderai beaucoup à poursuivre mon éducation spirituelle.
    68- REPONSE : Je vous informe que les deux textes "Jawahir Al Maani" et "Rimah" sont insérés dans une même publication disponible dans une librairie à Rabat, je serai disposé à vous envoyer un exemplaire si vous le désirez. Quant à la traduction française de ces deux livres, je n'en connais aucune, sauf une italienne en voie d'élaboration préparée par un moqaddem italien le cheikh Abdessamad. Mais, les premiers chapitres de la "Boughia" de Sidi Larbi BENSAYAH, qui elle non plus n'a pas été traduite, ont été l'objet d'une traduction adaptée et commentée en français que j'ai publiée dans un ouvrage intitulé "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles". Il s'agit de ce que j'ai intitulé "les Sept Requêtes" qui résument la pensée soufie telle qu'elle est conçue par la tariqa, et qui constituent le summum du comportement idéal de l'initié tijani.
     
    71- QUESTION : J'ai fais connaissance avec votre site par le biais de la recherche sur google des données sur le soufisme. Justement, je butte sur une définition très importante dans la voie de la tariqa tijania, à savoir : A Cheikh al Mourabbi. Je serais très heureux de vous lire sur ce thème.
    71-REPONSE : Le mot « cheikh », n’est employé que pour désigner le promoteur de la tariqa tijania : « Sidi Ahmad Tijani ». Certaines régions africaines ou autres l’emploient par habitude, pour désigner un moqaddem. Il y a donc un nombre de plus en plus croissant dans la tariqa de moqaddems qui par définition donnent à l’initié officiellement la permission de réciter le dhikr. C’est alors qu’il devient tijani autrement, il n’est que sympathisant. Les cheikhs morabbis sont les moqaddems hautement qualifiés pour éduquer les mourides dans le processus d’initiation. Leur nombre selon le cheikh ne dépasse guère 600 moqaddems, parmi les humains, et la moitié (300) parmi les génies. Le moqaddem peut atteindre le plus haut des grades dans la hiérarchie initiatique sans pouvoir s’arroger ce titre.
     
    72- QUESTION : Pourquoi le drap que l'on étale au milieu du cercle de la wadifa, et de la hadratat al Joumoua ? Et qui est le premier à l'instaurer ?
    72- REPONSE : Le drap qu’on étale comme vous dites au moment de la récitation de la hilala, aussi bien dans celle de la wadifa, a été déployé du temps du cheikh. Cela a été motivé par le fait que le promoteur de la tarîqa récitait la wadifa avec ses mourides dans le long couloir de sa demeure, la zaouïa n’ayant pas encore été construite. Cet « izar » ou drap n’était alors destiné qu’à couvrir le sol tel un tapis pour la prière. Il n’est donc pas obligatoire dans ces dikrs. Les zaouïas se sont habituées depuis, à en faire usage par  réminiscence.
     
    74- QUESTION : Je vous prie de bien vouloir m’informer sur la mystique de salat al fatihi, et de l’initiation de l’aspirant de la tariqa tijania sur le wird.
    74- REPONSE : La salat al Fatihi n'est pas le propre du Sheikh Sidi
    Ahmad Tijani. Elle a été inspirée à un cheikh antérieur: Al Bakri ESSADDIKI. Son grade dans la hiérarchie des oraisons affairant à la louange du Prophète est spécifique. Elle vaut selon son propre promoteur, 600 mille fois une récitation ordinaire. Le cheikh tijani(raa) a reçu une autorisation spéciale qui assure à ce dhikr un grade exclusif. Le cheikh tijani(raa) après avoir atteint le stade de pôle, a été inspiré pour la remplacer par Jawharat Al Kamal, élaborée par insufflation prophétique. Il a reçu alors l'incitation à reprendre Salat Al Fatihi. Quant à votre seconde question, concernant le grade auquel aspire le mouride tijani(raa) en récitant son wird, il ne doit guère dépasser la sublime intention de s'assurer l'agrément d'ALLAH et Sa grâce. Le vrai initié n'ose guère aspirer à s'arroger une quelconque ouverture par le biais de ce symbole spécifique de la tariqa. Le cheikh a tenu à avertir son mouride en lui enjoignant d'éviter toute velléité dans ce sens.
     
    75- QUESTION : Celui qui est né tijani et qui n'a pas encore pris le wird, mais assiste délibérément aux séances de Hadhratul jum'a, peut-il quitter les litanies avant même leur fin, s'il a un devoir indispensable à remplir.
    75- REPONSE : Naître tijani a pour sens le fait d'être inscrit par le Destin Divin comme membre de la tariqa tijania. Ce qui veut dire qu'on en n’a pas toujours le choix, car d'aucun peut être inscrit comme membre d'autres voies spirituelles. Celui qui se trouve donc dans ce cas et qui ne s'est pas encore engagé par autorisation spéciale peut se permettre même de ne pas assister à la wadifa et s'il y assiste, il aura toute l'attitude pour s'en dégager en quittant les litanies avant leur fin. Mais, il y a un devoir moral, qui consiste d'après la tradition prophétique, de ne pas défaire un devoir moral par une rupture au sein même du dhikr. Dans un tel cas, on est dans l'obligation morale de ne pas intégrer la wadifa si on est sûr de ne pas pouvoir en terminer l'oraison. Mais en ce qui concerne le wird, on est libre de le rompre dans certains cas de force majeure pour le reprendre plus tard.
     
    88- Question : Quels sont les miracles attribués au Cheikh Sidi Ahmed Tijani ? Y a t-il une oeuvre les évoquant ? Quel crédit faut-il y apporter ? Que pensait le cheikh des miracles (karama) ?
    88- Réponse : Le cheikh tijani a affirmé comme le rapportent maints ouvrages élaborés par de grands érudits de la tariqa, que la pieuse rectitude vaut mieux que mille miracles. Du vivant du cheikh, personne n'osait faire part des miracles éventuels et spontanés émanant du cheikh, et personne n'osait en enregistrer certains qui se manifestaient d'une façon inopinée. Mais après la mort du cheikh, maints personnages de la tariqa se sont permis d'en élaborer quelques uns. Néanmoins, certains comportements du cheikh comportaient involontairement d'amples miracles dont les initiés appréciaient la grande envergure sans oser en parler. En ce qui concerne la valeur canonique du miracle, toutes les autorités religieuses de l'islam n'en voient que les reflets des grands miracles du Promoteur de l'islam Sidna Mohammed.
     
    89- Question : Est ce que le moqaddem (dans la tariqa tijania) qui a donné les awrad a lazima au disciple, est considéré comme son cheikh, ou est ce que le disciple peut prendre les awrad d'un moqaddem, et faire d'un autre, son cheikh ?
     

     

    L'Amour d'Allâh(swt) ou le Soufisme

    05/07/2007 18:03



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    Cheikh sidi ahmed ben ayachi skiredj le savant souffi tidjaniCHEICKH SIKERIDJI GRAND  SOUFI DE LA TARIQATOU TIJANIYYA
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    L'Amour d'Allâh(swt) ou le Soufisme  
     
    "Quand l’homme et la femme deviennent un, tu es ce un ! Quand les unités sont effacées, tu es cette unité. Tu as façonné ce “je” et ce “nous” afin de pouvoir jouer au jeu de l’adoration avec toi-même, afin que tous les “je”, les “tu” deviennent une seule âme, et soient à la fin submergés dans le Bien Aimé”.
    Jalla eddine er Rûmi, le saint de Konya
     
    Dans sa quête du « Bonheur » l’être humain n’épargnera aucun effort, il ira à la rencontre de ses semblables pour chercher l’autre dans le dessein de former un couple et de fonder une famille, il créera des cercles d’amitié pour échapper à sa solitude. Pour assouvir son intellect il ira à la conquête du savoir. Et pour son autosatisfaction il s’investira dans son travail ou il suivra ses instincts… La recherche du Bien Être est donc une ouverture. Cette expansion porte en elle-même le germe du divin qui signifie « ramener » l’être humain à sa source : « Dieu ».
    L’Islam comme religion universelle, s’inscrivant dans la révélation abrahamique et prêchant un humanisme d’équité et de justice sociale est d’un culte aisé et adaptable à tout temps et à tout lieu, n’en déplaise aux sclérosés. Il serait une voie de transcendance, la voie d’accès au « Bonheur » ou le chemin du spirituel comme le spécifie le Coran : « Celui qui espère Dieu, le délai de la rencontre avec Dieu est imminent ». (S. L’araignée, V. 5)
    Certes, pour un cartésien, ceci sous-entend la division de l’être humain entre ses désirs « réels » et son « imagination ». Mais le discursif n’a-t-il pas été remis en question par ses apôtres et dans son propre fief, les sciences dites exactes ? Ce qui renforce d’autant plus l’Islam, dans sa vision de complémentarité entre l’Objet et de l’Esprit ; une religion à dimension spirituelle dans le sens jungien du terme.
    Dans cette quête de soi et de « Dieu », le soufisme, dans ses différentes pratiques de l’Union et de l’Amour, est une des multiples voies qu’offre l’Islam pour quiconque. L’ascension vers le divin et l’élévation à des degrés différents de « Savoir » n’est pas l’apanage de quelques élus mais à la portée de tout être humain doué de patience car nous portons tous en nous cette union tant désirée.

    L’islam ou l’Universalité :

    Loin de se cantonner dans le cultuel pur, l’Islam se soucie de l’Intelligence du cœur et des élans de l’âme. Les pratiques religieuses de cette religion abrahamique sont une union du croyant avec lui-même et avec ses semblables pour se transcender vers Dieu. La prière est une médiation solitaire pour retrouver « Dieu » mais c’est aussi un acte social qui met l’être en relation avec « l’Inconscient social », comme le dit C.G. Jung, qui implique l’humanité entière. L’Islam ne s’apparente ni au capitalisme, ni au socialisme. Du premier, il condamne le gain et le profit au détriment du pauvre ; du second il surpasse la trilogie à savoir : l’assurance du minimum vital, le nivellement des classes et la sécurité du travail prolétaire.
    La religion mohammedienne fait primer le social sur l’acte religieux même ; car elle défend les droits du citoyen quels que soient sa race, sa religion ou son sexe comme le confirme la parole du Prophète : (pbsl) « Si vous êtes juge de vos semblables, rendez justice en toute équité » et « Il n’y a pas de différence entre arabe et persan sauf en droiture et dans la profondeur de sa foi », comme d’ailleurs le proclame Zacharia : « Rendez des jugement de vérité... N’opprimez pas la veuve et l’orphelin l’étranger et le pauvre ». (Lévitique. Chapitre XIX)
    L’Islam qui se proclame de l’universalisme abrahamique a toujours considéré comme frères les juifs et les chrétiens « Ahl Dhima » qu’il a protégés et s’il y a eu guerre contre les frères chrétiens au temps du Prophète(saw), l’Histoire mentionne bien comment les chrétiens de la Syrie l’avait eux-mêmes déclarée en tuant ceux qui avaient opté pour la nouvelle religion. Le Coran dit : « Combattez dans le chemin de ceux qui vous combattent et n’agressez point », car il n’y a « pas de contrainte dans la religion ». (S. 11, V. 19)
    L’Islam porte en lui-même son renouvellement grâce au large éventail de l’interprétation que lui confère le génie de la langue arabe et à ses optiques humanistes. Tous les apports des autres civilisations sont considérés comme un enrichissement car il n’y a pas de civilisation supérieure ni de civilisation inférieure d’où sa propagation spontanée que l’Histoire omet souvent de mentionner. De plus la majorité des peuples de confession musulmane n’est pas arabe mais plutôt asiatique, sans oublier que l’Islam est solidaire des autres religions du livre même s’il les contrecarre sur certains points comme la Trinité dans la religion chrétienne.
    Moïse, Jésus et Mohammed(saw), apôtres vénérés sont les promoteurs d’une pensée divine source du Bonheur humain. Mais les manipulations humaines ont faussé l’idéalisme suprême de ces religions révélées d’où sont découlées tant de périodes sombres.
    L’Islam, cependant, demeure une éthique humaniste où la prise en compte du subjectif prime sur l’objectivisme actif de l’Occident.

    L’Islam et la complémentarité:

    Le congrès tenu à Pékin sur les sciences avait déjà ébranlé l’antagonisme entre sujet et matière dans les sciences dites exactes. Dans le mode cartésien la réalité quotidienne est perçu en termes d’objets séparés, d’espace à trois dimensions et de temps linéaire contrairement à la vision islamique où le temps et l’espace sont transcendés dans une osmose de complémentarité de l’objet et de l’esprit.
    Dans les sciences physiques le principe de complémentarité qui a été emprunté à la psychologie vient d’être introduit par Niels Bohr et W. Heisenberg, lequel a déclaré : « La limitation cartésienne a profondément pénétré l’esprit humain durant les trois siècles qui suivirent Descartes, et il faudra longtemps avant qu’elle ne soit remplacée par une attitude vraiment différente à l’égard du problème de la réalité. »
    En effet, cette loi permet à l’être humain d’appréhender le paradoxal pour que l’imaginaire s’estompe afin de céder la place au réel : « Allâh » pour le soufi ou « Dieu » pour tout adepte de la philosophie qui s’oppose au positivisme comme celle de Bergson. Avicenne et Ibn Arabi précisent que quand l’être humain, dans son élan vers Dieu, fera appel au sensuel en s’éloignant du discursif exagérément virtuel alors le voile se lèvera pour céder la passage du « Malkout » ou le royaume divin.

    L’Amour et la Connaissance :

    Arrêtons nous un instant au mot Soufisme ou suffisme – qu’importe la transcription latine ou la prononciation de ce mot d’origine arabe – où la voyelle n’est pas discriminatoire.
    « Attasaouf » est un nom passif celui qui subit l’action de « souf » la laine rude par opposition à la soie et au coton symbole d’opulence et de douceur. Le nom vient aussi de la référence commune à tout pratiquant de la « Tariqua » – la conduite, dont le Prophète(saw) qui était un soufi et s’habillait de souf pour s’isoler et méditer avant la révélation et qui l’est resté jusqu’à sa mort. Il a mené une vie de d’abstinence, de prière, de pureté et d’Amour pour ses femmes, son voisinage, ses semblables et Dieu. Il est considéré comme le premier maître de « Attasaouf ».
    En effet le soufi se rend à Dieu dans un dépouillement total dégagé de toute velléité. Seuls, la Crainte de Dieu, le renoncement au monde, le jeûne, la prière et la veille nocturne caractérisent ces ascètes. C’est l’élan d’Amour vers le Créateur, cette soif absolue de l’amoureux transi pour l’objet de son amour – « Ach-chawq » le désir et le manque de « Huwa » « Lui » – qui est présent chez le soufi, et dont il désire « la Face de Dieu ». Tel est le premier pas sur le sentier sûfi.
    Alors commence le voyage de l’âme. Roûmi dit : « Dans le cœur passe une image : ‘Retourne vers ta source’. Le cœur s’enfuit de tous côtés, loin du monde des couleurs et des parfums, en criant : ‘ Où donc est la source ? ‘ et en déchirant ses vêtements par amour ».
    La Beauté divine est alors perçue comme l’essence du « Tout » beau et du « Tout » harmonieux. Dans les panégyriques soufis, celle-ci est souvent représentée par un personnage féminin, Leïla, Maya, Nafissa, etc. ; l’Amour spirituel, l’Elixir divin et l’Ivresse des amoureux sont des symboles que les soufis utilisent pour dépeindre leurs états âmes. Et ils sont rompus à décrire avec exactitude leurs sensations même dans la vie courante.
    Dans le cadre d’un raisonnement cartésien/newtonien, de tels états paraissent relever de la psychose or, il n’existe, pour l’instant, que cette référence pour décrire la santé mentale. Cédons la parole à S. Grof : « Une personne fonctionnant exclusivement sur le mode cartésien, peut être exempte de symptômes manifestes, mais ne peut pas être considéré comme mentalement saine. De tels individus mènent une vie centrée sur leur ego et la compétition, orientée vers un but. Ils ont tendance à être incapable de tirer satisfaction des activités ordinaires et ils sont éloignés de leur monde intérieur. Pour ces gens […] aucun degré de richesse, de pouvoir ou de célébrité n’apportera de satisfaction authentique. »
    En effet, les humains comme les plus infimes particules sont une complémentarité.

    Le soufisme ou le culte des sens:

    Dans le monde soufi, tous les sens sont honorés ; la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher comme le dit si bien Giordano Bruno : « Il y a des mondes infinis et les créatures sont vivantes ». C’est un monde fait de sensualité qu’est la confrérie ou la « Zaouia » lors d’une veillée mystique. C’est une occasion de plus de savourer un bain selon les rites marocains et de s’habiller en conséquence. C’est une purification du corps pour mieux recevoir l’épuration de l’âme.
    L’encens, le bois de santal, le musc, l’eau de rose et de la fleur d’oranger embaument tous les espaces du soufi. Ces senteurs procurent une détente physique et intellectuelle ainsi qu’un doux effet aphrodisiaque qui diffuse une énergie sacrée propice à recevoir le divin. Certes, le compagnon durant « ’Lilla » la veillée est complètement détourné des plaisirs terrestres « Alâam Achahawat Adounia » et il tend vers le monde de Dieu « Alâam Rabbâani ». Ceci ne veut nullement dire que le soufi se prive des plaisirs du corps ; l’Islam condamne la vie monacale et le bigoterie. Les compagnons de la confrérie, aussi bien hommes que femmes, sont des partenaires conjugaux extatiques dans le sens tantrique du terme. Mais à chaque temps son extase.
    Le dîner de la veillée ou l’Offrande « Sadaqua » est un don d’une des familles les plus nanties de la confrérie car la générosité est une des qualités de l’amoureux – « Al mohib ». Le repas est un raffinement visuel et gustatif, les épices les plus fins relèvent les mets ; la cannelle, le clou de girofle, la cardamome, le gingembre, le safran, etc. Le thé à la menthe arrose le festin. Et on mange en cercle autour de tables rondes, la forme géométrique chère au Soufi, symbole de complémentarité et d’union sans début ni fin. Certes l’ouïe est le sens le plus sollicité car l’oreille est la plus grande porte de l’âme.
    Et contrairement au positiviste, ce n'est pas l'oeil mais l'ouïe qui est le sens le plus sollicité car l'oreille, pour les soufis, est la plus grande porte de l'âme.

    La musique et le chant comme viatique

    Au Maroc, l’extase auditive ou le « Samâa » est une variante de la musique andalouse ou le mariage raffiné des répertoires hispano-arabes. Il englobe trois genres :
    « Al Madih », des poèmes panégyriques qui constituent le fond commun à toute veillée religieuse même en dehors de la « Zaouia ». Ce sont des chants de louanges de Dieu et du Prophète Muhammad(saw) ;
    « Al Bourda » et « La Hamzia » que toute personne élevée dans la tradition musulmane peut entonner dans le rythme musical propre à sa région.
    « Al Inchad » ou le chant individuel avec ou sans fond musical est donné par les plus belles voix de la confrérie, celles qui possèdent la plus large capacité vocale.
    Nous avons été témoin de l’émotion vive de certains de nos invités occidentaux qui, bien que ne comprenant pas un mot d’arabe, ont néanmoins pleuré voire sangloté à l’écoute des chants mystiques.
    « As Samâa » ou le raffinement d’un savant répertoire codifié. C’est une musique qu’on cultive avec élégance même chez les enfants au sein de certaines confréries comme Tijania, Boutchichia, Madkourya et j’en oublie. C’est une musique sacrée très raffinée qui allie les techniques du concert et du concerto. C’est suivant la région où se trouve la « Zaouia » qu’un ou l’autre des instruments est mis en exergue, cependant, les instruments à cordes ont une place de choix.
    Il serait superflu d‘évoquer le rôle thérapeutique de la musique. Cette musique mystique procure détente et relaxation du corps et de l’esprit qui permettront à l’ego de lâcher prise afin d’intégrer le spirituel. Jalal eddine ar Roûmi(raa), le créateur du « Samâa » – musique et danse cosmiques jouées jusqu’à nos jours par les confréries des derviches tourneurs –, l’avait qualifié de « prière ». À un des compagnons qui l’avait pressé d’interrompre « As Samâa » pour répondre à la prière d’« El Fajr » il avait répondu » : « C’est aussi une prière, toutes deux s’adressent à Dieu. Il veut l’une extérieure pour son service, et il veut l’autre intérieure pour son Amour et sa Connaissance ». Ibn Al Arabi(raa), le grand maître soufi la qualifiait de « Mounajat » – appel intime à Dieu. Beaucoup d’occidentaux et des plus illustres se sont convertis à l’Islam en découvrant le monde féerique du soufisme et ce fut le cas de Eva de Vitray-Meyerovitch. Cette catholique, issue de l’aristocratie française et mariée à un juif, avait découvert l’Islam par le biais du soufisme auquel elle avait donné plusieurs définitions et avait conclu avec celle-ci : « Peut-être, pouvons nous, simplement définir le soufisme comme l’intériorisation vécue de l’Islam ».

    L’Amour et la beauté :

    Il est dit dans « Sahih Al Boukhary » : « Dieu est beau et il aime la beauté ! » et « Il a créé le monde à son image ; tout est harmonie, beauté et perfection ; nulle trace de laideur. L’univers entier se prosterne devant lui et célèbre ses louanges, « la Ilah Illa ‘llah », « Dieu est l’Unique !». Ainsi le psalmodient les « Tijanis » et ce n’est nullement une vision idéaliste du monde mais juste un dévoilement spirituel ou, dans l’unité des paradoxes.
    La mort devient génératrice de vie, la laideur créatrice de beauté. C’est tout simplement le cercle de la plongée méditative subconsciente.
    En effet, tous les êtres humains sont beaux quand nous les voyons avec les yeux de l’Amour. Pour le soufi l’Amour Dieu ne se réalise qu’en aimant d’abord ses semblables ; il ne peut prétendre « Dieu », l’Esprit pur s’il n’aime pas ses créatures, une matière d’abord. Le guide Tijani dit : « Le devoir sans amour est poids, le devoir avec amour est joie, et l’Amour sans devoir est Divin ; c’est la voie d’Allah ». C’est seulement dans un cœur rempli d’Amour qu’on perçoit Dieu »
     
    Le soufi cultive l’Amour dans ses actes et son culte est en lui même ; il apprend à s’aimer d’abord, pour aimer les autres et Dieu(swt) car l’Amour est un Don de soi et qui ne l’a pas en lui ne peut l’offrir aux autres. On dirait de la psychiatrie spirituelle, non ? C’est la « Tariqa », une ascèse séculaire du soufisme. Le soufi débute avec l’observation de soi conformément à la parole du prophète (Pbsl) : « Celui qui se connaît lui même, celui-là connaît Son Seigneur ! ».
    Il faudrait une ouverture à soi et une certaine réceptivité pour régler les conflits à l’intérieur de soi et mettre à nu la vulnérabilité dans le sens de la sensibilité exempte de toute défenses créant la dualité pour accéder aux différents degrés du soufisme
    La séparation entre le Bien et le Mal subsiste chez le soufi à l’état conscient mais elle est nuancée par « Rahma » ce sentiment affectueux fait de bonté et d’indulgence vis à vis de nos semblables. Le devoir du soufi est de guider en « douceur » un frère ou une sœur égarée comme l’ordonne le Coran : « Pas de contrainte en religion, la voix de la raison est désormais différencié de l’errance ». (S. 2, V. 250) Le soufi doit participer à la vie et la gagner. Les soufis doivent vaquer à leur besogne comme de véritables modèles d’un humanisme actif. Les compagnons de la Zaouia Tijani, pour ne citer que cette Tariqâ,par exemple, considèrent le travail comme adoration divine : « Le travail bien fait est beauté et la besogne accomplie est culte » et c’est en écho au hadith du Prophète (pbsl) : « Dieu bénit tout humain qui fait son travail avec compétence ».
    Le CHEIKH AHAMADAT'TIJÂNÎ CHERIF (raa), le guide de cette confrérie,grand connaissant d'Allâh(swt), exhortait :
    « le compagnon doit être de son temps et participer à l’évolution des hommes et il ne doit jamais s’idéaliser outre mesure car il s’ankylosera dans l’isolement et le dénuement qui éloigne de l’Amour Divin ».

    Que la Prière ,  la Paix et la Miséricorde d'Allâh(swt) soient le Noble ,le Saint et le Béni prophète Sayyidina Muhammad Abdoullâhi(saw) Al-mustafa !  al- Habib ! Et que l'agrément d'Allâh(swt) soit sur Cheikh  Ahmadat'Tijânî chérif(radiyalâhu ane-hou) et la faydha Ibrahimiyya
    wa salam

    Bibliographie :

    – Ibn 'Arabi(raa) né à Murcia en Andalousie en 569 de l'hégire/1165 est sans conteste celui qui a donné tout son sens au soufisme tant par sa pratique que par les centaines d'ouvrages qu'il a rédigé et il fut nommé Khatem Al Awliya' ( Sceau des Saints). Il s'éteignit à Damas le 28 Rabi' 11  638  de l'hégire/ 16 Novembre 1240, peu avant la prise de Bagdad par les Monghols en 1258.
    Jalaluddin Rûmi naquit en 1207 dans la province de Balkh ( qui se trouve dans l’Afghanistan actuel), mais sa famille, fuyant l’avance mongole, émigra en Anatolie où régnaient les Seljoukides. Le père, Bahauddin Walad, un théologien mystique connu, fut appelé par le roi à Konya en 1228.
    Après la mort de son père, Rûmi lui succéda dans sa chaire d’enseignement. A Konya vivait aussi le grand commentateur d’Ibn Arabi (m. 1240), son beau-fils Badruddin Qonawi, un lien d’amitié et de connaissance va l’ unir à Rûmi. Puis la rencontre du derviche Shamsuddin Tabrizi éveille en Rûmi le feu de l’amour mystique. Dans l’expérience de cet amour qui consumait tout, Rûmi devint poète.
    Sa production est considérable, plus de 36.000 vers de poésie lyrique et plus de 26.000 distiques dans le Mathnawi ; à côté de « conversations de table », intitulées Fihi ma fihi, où l’imagination poétique l’emporte sur l’argumentation logique, il y a aussi des correspondances et des histoires allégoriques comme Fariduddin ‘Attar.
    – Le fiqh de la Tariqa – quatre épîtres, manuscrits de la zaouiya de Fès.
     Mohammed Larbi Ben Sayah, Boghiat el Moustafid fi charhi moniat el Mourid « But de celui qui cherche à tirer profit du Commentaire du Désir de l'initié », ed. Caire, 1304 h/1886 grégorien, 2ème éd. Dar el Jîl, Beirout, 1961.
    Burkhardt, Introduction aux doctrines ésotériques de l’Islam.
    –  Qushairî. Risâlah
     Jamil Abou Nasr, the Tijaniyya, 1965 (204 pp.).
    Anne-Marie Schimmel, Dimensions mystiques de l’Islam.
    –  Eva de Vitray-Meyerovitch, L’Islam, l’autre visage.
     Jallal Ed Dine er Rûmi, le Mathnaw.
    – Montet, E, The religions orders of Morocco , Asiatic quartly Review,1902.
     Ali Ben Mohammed ed-Dakhîl Allah, et-Tijania, Ryad, 1983.
    –  Needleman Jacob, The Sword of Gnosis (Seif el 'Irfân) , 1974 (464 p.p.).
    –  Zahan Dominique, Religion, Spiritualité et Pensée Africaine, 1980 (256 p.p.).
    –  Adolphe Faure, Le Tasawwof de l'école ascétique marocaine, in Mélanges, Louis Massignon, II.
    – Willis, Ralf, Reflection on the diffusion of Islam, West Africa in studies, vol I , London ,1979.
     Hamidullah, Le Coran, traduction, Club français du Livre, 1971.
    – Richard Bell, The introduction of the Qur'an, Edinburgh, 1970 Cragg, Kenneth.
    – The mind of the Qur'an, Cambridge scholar, 1973.
    – The Meaning of the Glorious Koran




     

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