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Taîba Niassène
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Taîba Niassène

VIP-Blog de momowally
bayy-99@hotmail.com

  • 143 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 25/06/2007 20:12
    Modifié : 18/01/2014 10:26

    Garçon (38 ans)
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    La Tariqatou Tijaniyya :THESE SUR LE MYSTIQUE

    19/11/2007 18:04

    La Tariqatou Tijaniyya :THESE SUR LE MYSTIQUE


    Assalamu'alaykum ,chers frères de la Tariqa ! Voici un article que j'ai lu qq part ,Qu'Allâh(swt) recompense celui qui

    l'a écrit !   

    THESE SUR LE MYSTIQUE (selon Mamadou Wade)
    Mohamed El Khaly, un éminent compagnon de Cheikh, avait dit au sujet du rôle et du degré de Sayydina Ahmadat' Tijânî Chérif(raa) : "C'est par son intermédiaire que tous les saints, sans en avoir conscience, reçoivent l'influx des Prophètes. "

    Cheikh Ahmadat Tijânî(raa) a dit :« celui qui m'aime pour l'amour d' Allah(swt) et son méssager (saw)est béni mais celui quin m'aime pour une autre raison, je ne suis q'un simple humain » .

    Les enseignements qu'il convient de tirer, depuis l'itinéraire du fondateur de la Tijaniyya, jusqu'à sa rencontre avec le Prophète (saw) sont essentiels pour qui emprunte la voie spirituelle.

    Le premier est que Cheikh Ahmadat'Tijânî(raa) n'a jamais cherché à se faire valoir ou à faire du prosélytisme autour de sa personne.

    Pareil enseignement a été mis en exergue pour les disciples, par la grande figure sénégalaise de la Tijaniyya, El Hadji Omar FoutiyouTall(raa) , dans son ouvrage spirituel :«AI Rimah» (Livres des lances).

    Le Cheikh AI-Murtada (raa) y dit en effet:

    «Le disciple qui cherche à se faire valoir avant d'avoir terminé son initiation, ne fera rien de bon».

    Il poursuit plus loin: «Ce qu'il faut( c'est être droit et sincère, rester humble malgré l'acquisition de certaines vertus, se considérer comme toujours imparfait et très loin d'égaler les saints, s'en remettre à Allah, demeurer attentif devant le but à atteindre...»

    Le deuxième enseignement réside dans la transmission à Cheikh Ahmed Tijânî(raa) des modalités de sa mission au service d' Allah(swt) .

    LaVision du Prophète Muhammad(saw)

    Un autre enseignement peut être relevé sur les modalités de la vision du Prophète(saw) par les saints, les gnostiques et les vertueux. Le Cheikh El Hadji Omar Tall(raa) s'y est étendu dans le livre précité. Il souligne :

    «On peut voir le Prophète (saw) sous deux formes : sous l'aspect qu'il avait en ce monde, tel que le virent ses compagnons, ou sous l'aspect de son «essence, la sainte, pour les gnostiques précisément.»

     C'est une lumière qui emplit entièrement le monde. Le gnostique voit cette lumière grâce à son intelligence. Cette «essence» peut aussi être «incarnée» par certains Cheikhs, auxquels le Prophète(saw) fait cet honneur et donne cette marque de distinction».

    Le Sceau suprême de la sainteté (raa)

    Il est difficile d'expliciter par des mots ce que recouvre la qualité de Sceau suprême de la sainteté que le Très Haut a réservé au fondateur de la Tijaniyya .

    Certains auteurs et orientalistes comme Michel Chodkiewicz ont cru pouvoir l' attribuer au grand maître arabo-andahlou Muhyil Dîne Ibn Arabî, alors que à ce dernier ne l'a pas revendiqué de façon claire et nette. D'autres auteurs confèrent ce statut à Jésus fils de Marie à son retour à la vie terrestre sous le nom AL MAHDI.
    En présentant la hiérarchie des saints selon les ordres mystiques . comme la Tijaniyya ou les Akbariens, on peut donner une idée de la station de Cheikh Ahmed Tijânî(raa).
    Le saint est d'abord un «signe» de Dieu(swt) sur terre. Ils occupent une position privilégiée aux yeux de Dieu (swt)qui a y effacé de leur vue les visages de la multiplicité.
    Les saints de Dieu(swt) portent en eux les secrets du Très-Haut et sont la source de sa lumière.
    Il y a la sainteté mineure acquise grâce à l' action pour Dieu(swt) et par l' observation du modèle prophétique, et au-dessus, la sainteté majeure directement liée à l'action de Dieu(swt) sur la créature privilégiée.

    On peut aussi parler de sainteté de la foi et de sainteté de la certitude ; cette certitude englobant la foi alors que l'inverse n'est pas vrai.

    Les élus de la deuxième catégorie relèvent de la sainteté majeure.

    En plus de la possession plénière de la foi, ils sont caractérisés par leur abandon confiant en Dieu.(swt) Leur sainteté est, en outre, fondée sur la contemplation et non sur l'argumentaire et le raisonnement.

    C'est à ce propos que le Cheikh Abûl Hassan Al-Shadhi(raa) disait: «Le fait de voir Dieu(swt) par l'oeil de la foi et de la certitude nous a libérés de tous recours à la pensée discursive».

    Qu'il s'agisse de la sainteté procédant de la foi ou de celle émanant de la certitude, l'être qui bénéficie de ces grâces divines est marqué par un ensemble de traits :

    - possession de la gnose (al-ma'rifa bi-llah), -

    -la crainte de Dieu, le souvenir permanent de la présence divine,

    -l'empressement à suivre les injonctions du Très-Haut,

    -l'enracinement de l' âme dans la certitude,

    -la perception claire de ce que Dieu veut de nous,

    -la confiance absolue en lui,

    -l'abandon sincère à lui,

    -la gestion de leurs affaires par Dieu (swt)

    -et la dotation d'autres dons dont des faveurs sont naturelles.

    Au Sénégal, malgré la ferveur musulmane plus ou moins sincère constatée, on est très loin de pouvoir percevoir la sainteté véritable. Cette situation est encore compliquée par le fait que les élus de Dieu(swt) cachent le plus souvent leur sainteté ou sont, eux-mêmes, voilés. On attribue généralement la sainteté aux marabouts appartenant aux grandes familles religieuses connus ou aux «Serignes» qui ont beaucoup de monde autour d'eux.On l'attribue aussi aux faiseurs de «miracles» et autres professionnels qui prient pour les gens ou leur font des retraites «spirituelles» des talismans ou des «safaras» en vue de l'atteinte de certains objectifs purement terrestres (pouvoir, richesses, nominations à des postes recherchés, ascension sociale, guérison, célébrité et prestige...) la sainteté véritable est loin de correspondre à toutes ses attributions. C'est un secret entre Dieu(swt) et l'élu qui fait du saint un voyageur en dehors de ce monde, un trésor caché que ne découvre pas n'importe qui ne le trouve que celui qui le cherche comme un assoiffé qui a besoin d'eau ou celui qui cherche Dieu(swt) «comme une mère peut chercher son enfant perdu ! ». Les amoureux de ce bas monde et de son clinquant ne pourront jamais reconnaître un saint, même si ce dernier les côtoie. Ils sont plutôt les persécuteurs des saints de Dieu(swt), qu'ils méprisent et sous-estiment dans l'ignorance totale que même ce qui leur arrive de faveurs dans ce monde procède de la sainteté des élus ignorés et persécutés.
    Un autre signe de la sainteté peut, enfin être trouvé à partir de ce constat du saint mystique Fuzeïl ben Ayôz (raa): «celui que le Seigneur (leTrès-Haut) affectionne, il lui fait subir toutes sortes de difficultés dans les affaires d'ici-bas. Quand à ceux qu'il traite en ennemis, il s'élargit pour eux toutes les voies et les éprouve par des félicités terrestres.» Tous les saints de Dieu(swt) ont convergé vers le même constat.

    La Hiérarchie des Saints de Dieu(swt)

    Pour revenir à la station élevée de Cheikh Ahmed Tijânî (raa), soulignons que la hiérarchie des saints est toujours pyramidale.

    Au sommet, selon les guides de la Tijaniyya il y a, à chaque époque, le pôle suprême des saints (ou pôle du Temps!;

    Ensuite, viennent les quatre piliers (Maftâtil Kounoudji) qui sont des singuliers (afrad!. )

    Si le pôle (Khoutbou) quitte corporellement ce monde, il est remplacé par l'un des quatre piliers.

    Celui-ci est à son tour  ,est remplacé par un saint provenant d'un troisième rang formé par les saints gnostiques parfaits (arifs kaamil).

    Nul, hormis le Pôle lui-même, ne peut savoir ou mesurer la station de la polarité (martthaba khoutbou).

    Le Pôle suprême n'a pas le droit de parler de lui. Il est soigneusement caché par Dieu(swt), et il ne se fait connaître qu'à de rares élus.

    Son degré spirituel (mahama) réside dans sa grande proximité avec le Prophète(saw) au niveau de l'âme, du coeur et de l' esprit.

    Le Pôle possède le savoir qui existait avant la création du monde et après cette création.

    Il possède les secrets des Noms de Dieu(swt) et le savoir de l'essence et de l'existence.

    Il regarde aussi l'essence de l'existence par l'intermédiaire du mahama (degré, position) du Prophète(saw).

    Le savoir du Pôle est détenu également par les grands singuliers (afrads) devenus piliers au nombre de quatre.

    Mais ils ne perçoivent pas pleinement leurs connaissances, ni leur station spirituelle.

    Ils travaillent sur le plan mystique sans cette perception de leur savoir ; car dans l'état où ils se trouvent ils ne savent pas ce qui est ou non autour d'eux, de même que les faveurs dont Dieu(swt) les a gratifiées.

     Cette méconnaissance trouve son explication dans l'humilité des saints concernés. Leur humilité est telle qu'ils ne savent pas ce qu'ils sont et ce qu'ils représentent.

    Ils sont ainsi voilés par leur humilité (tôrokh Lou).

    C'est seulement le pôle qui connaît l' état des piliers.

    Ces derniers ne peuvent cerner ce qu'ils étaient ou ce qu'ils faisaient, qu'une fois hissés à la station de pôle. Il peut arriver, qu'à une époque, existent plusieurs pôles de la sainteté.

    Dans ce cas ils sont coiffés par un pôle des pôles (khoutbou Lagertab) qui a la puissance de 1500 saints gnostiques. Il existe aussi un outre type d'élus de Dieu. I

    l s'agit des khalifes (lieutenants) de Dieu (swt)distincts des pôles. Les khalifes de Dieu(swt) détiennent le degré des pôles, mais sont plus puissants que ces derniers.

    En plus du savoir des pôles, ils ont la connaissance du message divin (Risâla).

    Ce sont des messagers. Ils possèdent la science des singuliers et celle des prophètes.

    Ils cernent le pouvoir et la nature des choses. Ils puisent leur savoir chez les anges et donc des mondes supérieurs différents du monde d'ici-bas, le Moulk ou planète des humains correspondant aux ténèbres de l'être, du corps et de l'âme.

    Ces mondes supérieurs sont le monde angélique (Malakout), le monde de la puissance (Djabarout) et celui de l'ordre (lamri).

    Chacun de ces mondes, y compris le nôtre, reçoivent des lumières divines à travers le Prophète. Ils sont situés entre 10 terres, le premier et septième ciel, Koursiyou, Arras et au-delà d'Arras.

    Les saints véritables sont, ou non, familiers de ces lumières divines.

    Leur niveau de conscience de cet état reste fonction du savoir et de l'ouverture acquis par la voie des degrés (mahama).

    Cette voie étant un processus d'ouverture provenant de l'illumination, des épiphanies et des miracles de la vérité et des secrets et du savoir que l'intelligence, à elle seule, ne peut atteindre.

    Il s'agit d'un savoir et des secrets qui ne se trouvent dans aucun livre.

    C'est fort de cette illumination et de ce savoir supérieur, que les saints ou gnostiques accomplis connaissent ce qui arrive de bon ou de mauvais à l' époque, ce qui a trait aux saisons, ce que Dieu décrète dans le monde et, à chaque moment, ce qui correspond à ce décret.
    Leur connaissance embrasse aussi le pourquoi des choses qui arrivent, ce qui précède et ce qui vient après, les positions des étoiles, le savoir conforme à la dévotion à Dieu(swt), l'état des esprits (rouhs) et leur progression, le secret des créatures, le monde du mystère, la connaissance des lettres célestes (Alif, Lam, Kâf...) commençant certaines sourates du Coran.
    Mais la possession de toutes ces connaissances n'est pas tout. Le saint absolument accompli doit également accéder aux lumières de ces connaissances.

    Pour cela, il doit abandonner tous les dons déjà acquis, faire comme s'il recommençait à zéro, comme s'il ne connaissait rien.

    Il ne demande, aussi, rien à Dieu(swt), à part de l'assister pour avoir la paix, être maintenu sur voie droite et arriver à lui.
    Beaucoup d'adeptes de la voie spirituelle ou de candidat à la sainteté flanchent et tombent dès la première étape du chemin, pour avoir associé à Dieu(swt) leurs intérêts, leur âme, ainsi que la recherche déguisée de la gloire et de la renommée.

    En réalité, par le biais de cette Association secrète, nombre de marabouts ont donné à Satan, le moyen de les induire en erreur en les corrompant par toutes sortes de vanités, comme l'a indiqué le Cheikh Omar Tall du Fouta. Ces marabouts, poursuit le grand cheikh de la Tijaniyya,Cheikh Ahmadat'Tijânî(raa), s'égarent alors et ils égarent les autres en les entraînant avec eux.

    Pour avoir les chances de réussir dans sa quête de Dieu, l'itinérant devrait par conséquent s'appliquer, avec l'aide d'Allah(swt), à vider son coeur du monde.

    Ce qui ne signifie pas renoncer au monde!

    Il s'agit plutôt d'un détachement du coeur qui peut aller de pair avec l'exercice d'un travail pour ne pas être à la charge de la communauté et pour aider les autres.

     Même les cheikhs ou plus prosaïquement les Serignes, a déclaré El Hadji Omar Tall(raa): «doivent exercer une activité pour subvenir à leurs besoins».

    «Préférer Allah à toute chose», a encore souligné le cheikh sénégalais de la voie Tijaniyya, «doit être, pour le disciple qui désire l'initiation, le principe et la fin de ses désirs. Pas un seul instant de sa vie ne doit être consacré à autre chose. Penser à autre chose, c'est retrouver l'intérêt et la disposition.
    Le disciple doit se réserver à Allah en toute action dans le seul but de le glorifier, de le louer et de le remercier».Si l'itinérant cherche autre chose, Dieu lui retourne sa dévotion.

    Cette punition peut se traduire par des succès et beaucoup de gloire dans ce bas monde. Ce qui n'a rien à voir avec le pouvoir initiatique et la sainteté.

    Mais le commun des croyants est loin de le savoir.

    Il s'empresse plutôt autour des «hommes de Dieu» ayant une autorité extérieure sur ce bas monde et les vénèrent alors que ces derniers ont, en fait raté le but suprême.

    Pendant ce temps, le saint parvenu à Dieu, ou le pieux serviteur qui a abandonné son libre arbitre au Tout Puissant, sont ignorés car ils sont généralement étrangers à ce monde.

    Mais ces derniers n' en sont pas offusqués et regardent le commun des croyants avec l' oeil de la miséricorde.

    Ils se disent aussi, comme le cheikh Al Akbar Ibn' Arabi(raa) : «Nous avons laissé derrière nous les mers agitées. Comment les hommes sauraient-ils vers quoi nous nous dirigeons ?.

    Ils savent enfin que peu de gens ont la notion de l'élection divine et sont en mesure de saisir la véritable personnalité de l'homme qui progresse dans les sciences divines et les connaissances seigneuriales.

    Comme on l'a dit, la hiérarchie des saints est pyramidale.

    Cela ouvre la question de savoir si les saints se connaissent entre eux ?

    La réponse est affirmative dans le monde des esprits mais ne l'est pas toujours dans notre vie quotidienne.

    Ici, celui qui se trouve dans un échelon inférieur peut ne pas se rendre compte de la station spirituelle du saint de l'échelon supé rieur.

     Il pourrait même arriver, si sa sainteté lui est dévoilée, qu'il se croit supérieur tant les perspectives et dons qui lui sont révélés sont fabuleux et source d'ivresse extatique.

    Le cheikh Ibn' Ata Allah(raa) répond un peu à la question ouverte en signalant que : «l'être qui est bas peut s'approcher de celui qui est élevé, mais il ne peut le cerner».

    Il ajoute aussi : «Les saints reçoivent les stations spirituelles des prophètes mais ils n'en ont pas une vision globale. A l'inverse, ceux-ci dominent parfaitement les stations des saints..»

    Caractéristiques du Pôle caché :

    A la lumière de ces dernières observations, il est possible de comprendre pourquoi des saints de son temps et après lui pouvaient ne pas connaître le rang spirituel du cheikh Ahmed Tijânî Hassani Chérif (raa).

    Les grands saints des époques précédentes connaissent cependant l'existence du pôle caché avant l'avènement de son futur détenteur.

     Seulement, selon les gnostiques de la Tijaniyya, hormis l'Imam Ali Ibn Abû Talib, les pôles Abd Al-Salâm Ibn Mashîsh ( l 3e siècle) et Abdoul Khâdr Dieylanî (12e siècle) et quelques autres saints supérieurs, aucun pieux serviteur ne savait la description physique avant ou après du pôle caché .

    Toutefois, à l'Assemblée secrète des saints (Dîwan awliya) qui se tient chaque nuit de vendredi, les participants ,qui se trouvaient dans le cercle proche du prophète(saw) voyaient au-dessus d'eux un siège réservé occupé par un personnage fait de lumière.

     C'était le cheikh Ahmed Tijânî (raa).

    A son avènement ce siège fut occulté.

    Il n'est plus visible et ne le sera plus.

    Les dons et les caractéristiques du Pôle caché et du Sceau des saints sont impossibles à décrire en usant de mots et vocables au langage familier.

    C'est comme l'évocation de la saveur d'une mangue à quelqu'un qui n'a jamais goûté à ce fruit.

    En se référant, toujours au cheikh Al-Murtada, El Hadji Omar Tall, on peut esquisser un descriptif.

    Le cheikh a souligné en parlant de Sayyidina Mohammed (saw) et de Cheikh Ahmadat'Tijânî(raa) : «J'étais déjà Prophète alors qu'Adam était entre l'eau et l'argile».

     De même, le Sceau des saints était un saint en acte informé de sa sainteté «alors qu'Adam était encore entre l'eau etargile» tandis que les autres saints ne le sont (en acte) qu'après avoir rempli toutes ses conditions de la sainteté. «c'est qu'en effet, Dieu a donné le privilège de la sainteté après avoir donné celui de la prophétie et de la mission : dès la pré -éternité l'a choisi (après le sceau des Prophètes) le Sceau des saints (et aussi les autres membres de sa confrérie') purement et simplement, et sans raison d'ordre temporel. ..» .

    Le cheikh Al-Murtada (raa) poursuit : «Le Sceau des saints reçoit un certain nombre de qualificatifs :

    -le seigneur des initiés,

    -l'imam des véridiques,

    -le fournisseur en influx des pôles et des recours suprêmes,

    -le pôle caché,

     -l'isthme scellé,

    - la substance des substances. ..Le sceau des saints occupe un grade qui est «le Sceau des grades».

    Il surpasse tous les grades de la sainteté, et n'a au-dessus de lui que les grades des Prophètes».

    La grande figure sénégalaise de la mystique musulmane ajoute: «... Le Sceau des saints reçoit non seulement l'influx mohammadienne par l'intermédiaire des Prophètes, mais il reçoit encore un influx particulier de l'essence de Mohammed (PsI), directement et sans qu'il passe par les autres Prophètes. Il s'ensuit que tous les influx prophétiques d'abord émanés de la lumière mohammadienne convergent donc vers lui et que c'est lui seul qui les dispensera aux saints».

    Le cheikh Ahmed Tijânî(raa) lui-même a parlé de sa station et de son grade spirituel en déclarant que le Sceau répand les influx évoqués, en priorité sur les membres de sa Tarikha, puis sur les cheikhs des autres voies.

    A une question d'un de ses proches disciples, le cheikh Mohammed Khâly(raa), maître d'El Hadji Omar(raa) aux lieux saints, Cheikh Ahmadat' Tijânî(raa) a aussi répondu: «Le pôle caché c'est celui que Dieu a caché à toutes ces créatures même aux anges et aux Prophètes, sauf au seigneur de l'Existence (Mohammed(saw)».

    En clair, le fondateur de la Tijaniyya faisait savoir à son grand disciple :

    «Qu'en effet, l'influx particulier du sceau, qu'il a reçu directement de la réalité mohammadienne, et qu'il répand ensuite sur les membres de sa confrérie, les Prophètes n'en ont pas conscience; et cela parce que le sceau a une source (mashrab} en commun avec eux (c'est-à-dire directement dans la réalité mohammadienne}.

    Je vous souhaite une bonne lecture et relecture ,et une meileure compréhension !

    wa salam 





     

     

    Où est la spiritualité?

    13/11/2007 17:28

    Où est la spiritualité?


    Bismillahi Rahmani Rahim

    On entend beaucoup parler de haram et halal, des conditions      d' adoration, du tawhid en des termes techniques, des oussouls etc...

    cependant,On semble oublier  que l'islam est une spiritualité. Certes, ce terme devient dangeureux à notre époque car beaucoup de groupes illuminés, de personnes "admirées" avec exagérations ou encore de simple serviteur sans aucune science, utilisent ce terme et l'exploitent sans avoir pour base "kitab wa sunna", bien qu'ils prétendent le contraire.

     la meilleure parole est celle de Notre Seigneur,Allâh(swt) :

    "Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d'aucune utilité,
    sauf pour ceux qui iront à Allah avec un coeur pur."
    (Sourate 26, versets 88/89)

    "A réussi, certes, celui qui la (l'âme) purifie.  Et est perdu, certes, celui qui la corrompt" (Sourate 91, versets 9/10)

    "[...] Et sachez qu'Allah s'interpose entre l'Homme et son coeur [... ]" (Sourate 8, verset 24)

    "Nous n'avons envoyé, avant toi, ni messager ni prophète qui n'ait récité (ce qui lui a été révélé) sans que le Diable n'ait essayé d'intervenir (pour semer le doute dans le coeur des gens au sujet) de Sa récitation.  Allah abroge ce que le Diable suggère et Allah renforce Ses versets.  Allah est Omniscient et Sage.  Afin de faire de ce qu'insuffle le Diable une tentation pour ceux qui ont une maladie au coeur et ceux qui ont le coeur dur.  Les injustes sont certes dans un schisme profond.  Et afin que ceux à qui le savoir a été donné sachent que (le Coran) est, en effet, la Vérité venant de ton Seigneur, qu'ils y croient alors, et que leurs coeurs s'y soumettent en toute humilité.  Allah guide, certes, vers le droit chemin ceux qui croient." (Sourate 22, versets 52 à 54)

    "Allah n'a pas placé deux coeurs dans la poitrine de l'Homme [... ]" (Sourate 33, verset 4)

    "Est-ce que celui qui était mort (de coeur) et que Nous avons ramené à la vie et à qui Nous avons assigné une lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens, est pareil à celui qui est dans les ténèbres sans pouvoir en sortir ? Ainsi, on a enjolivé aux mécréants ce qu'ils œuvrent."  (Sourate 6, verset 122)

    "Il y a bien là un rappel pour quiconque a un cœur, prête l'oreille tout en étant témoin." (Sourate 50, verset 37)

    Nous rappelerons également quelques paroles du Prophète( sallallahu alayhi wa salam) à méditer.

    Le prophète Muhammad(sallallahu alaihi wa salam), a dit à Abdallah ibn Omar: "Sois dans ce bas-monde comme un inconnu ou un passager (en voyage) et compte toi parmi les occupons des tombes" (rapporté par al boukhari).

    "Il est dans le corps un morceau de chair qui, s'il est sain, rend tout le corps sain, mais s'il est corrompu, corrompt tout le corps.  Il s'agit du coeur."

    "Les séductions assaillent les coeurs une tache noire s'inscrit sur chaque coeur qui se laisse tenter par ces tentations, et une tache blanche s'inscrit sur chaque coeur qui les rejette ; jusqu'à ce que le coeur continuellement séduit devienne noirci et enflé comme une cruche usée qui ne reconnaît aucun bien et ne rejette aucun mal, et que le coeur résistant à la tentation devienne si blanc qu'aucune séduction n'atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre perdurent." (rapporté par mouslim)





     

     

    La direction spirituelle en islam : statut et fonctions du maître soufi

    07/11/2007 17:22

    La direction spirituelle en islam : statut et fonctions du maître soufi


    »La direction spirituelle en islam : statut et fonctions du maître soufi

    Poser la question du statut et des fonctions du maître soufi revient en fait à s’interroger sur la place tenue par la spiritualité dans la culture islamique.

    Or, remarquons d’emblée que cette place n’est pas aussi délimitée qu’on le pense parfois. Il serait assurément réducteur de considérer le soufisme comme un phénomène marginal, ou «populaire», ou encore étant apparu en réaction contre l’islam exotérique, légaliste. L’expression «maître soufi » a donc été adoptée ici par souci de commodité, mais elle ne rend pas entièrement compte de tout ce qui relève de la direction spirituelle en islam.

     

    Un premier aperçu historique - parfois métahistorique :


    - Ce sera l’occasion de rappeler une évidence : le soufisme s’inscrit dans l’ambiance sunnite ; en effet, les spirituels de l’islam ne se contentent pas d’imiter extérieurement la Sunna, c’est-à-dire le modèle prophétique, mais de la vivre, de la réaliser intérieurement. Le prototype du maître spirituel en islam n’est-il autre que Muhammad(saw) ? La direction spirituelle (mashyakha) revient à tous ceux (ou celles) qui sont ’investis’ par le Prophète ou, selon une autre expression soufie, qui ’héritent’ de lui. Historiquement, ce fut d’abord le cas de certains Compagnons (Sahâba), ou encore de descendants charnels du Prophète. Ainsi, Ja’far al-Sâdiq (m. 765) et ’Alî Ridâ (m. 818), qui représentent pour les chiites les sixième et huitième Imams, ont eu en Irak des disciples qui sont par la suite devenus des maîtres soufis connus.

    La spiritualité islamique ne peut donc être définie comme une mystique ; elle correspond plutôt à une initiation, en vue de laquelle s’affirme la nécessité d’une relation étroite de maître à disciple. D’ailleurs, aux premiers siècles de l’islam et même ultérieurement, on ne parle pas de tasawwuf (soufisme), mais de ’ la Voie initiatique ’ (al-Tarîq, ou al-Tarîqa). Jusqu’au XIe ou XIIe siècle grosso modo, cette Voie revêt un caractère essentiellement individuel : les disciples s’attachent rarement à un seul maître, et cherchent « la source la plus fraîche »  , comme l’a dit un soufi.

    A partir du XIIe siècle, les aspirants sur la Voie sont de plus en plus nombreux, et prennent généralement pour référence un saint fondateur. Se constituent alors plusieurs familles spirituelles, dont la plupart existent encore de nos jours : ce sont les voies initiatiques particulières (tarîqa ; pl. turuq), qui sont communément appelées «confréries». Pour les soufis, celles-ci répondent au besoin de compenser la perte de spiritualité survenue avec l’éloignement de la période prophétique .

    le rôle du cheikh est donc de pallier les déficiences de la gouverne individuelle. Certains facteurs historiques expliquent sinon l’émergence de ces communautés, du moins l’accélération de leur processus de formation. Les invasions mongoles ont brisé le sentiment de sécurité que procurait au musulman un univers sunnite relativement homogène et puissant. La dislocation puis la chute de l’Empire abbasside ont entraîné l’effondrement des structures religieuses traditionnelles.

    L’autorité des cheikhs soufis en sort renforcée, face au pouvoir temporel et au milieu des ulémas. Dans ce contexte, la tarîqa fournit un espace de solidarité, ainsi qu’une vision du monde cohérente car elle transcende les aléas de l’histoire. L’apparition des ordres soufis ne peut pas davantage être dissociée de la reconquête sunnite opérée par les Seldjukides au Moyen-Orient, puis par les Ayyoubides et les Mamelouks dans le domaine syro-égyptien. Ces différents régimes sollicitent le charisme des cheikhs, plus rassembleurs désormais que la plupart des savants exotéristes.

    Les maîtres éponymes des ordres naissants imprègnent le paysage initiatique de leur forte personnalité, façonnant ainsi des écoles de spiritualité qui se réclament d’eux. Chacun propose à ses disciples un corpus de doctrines et de rites qui lui sont plus ou moins particuliers. Toutefois, ces maîtres se présentent avant tout comme les dépositaires d’un héritage initiatique, et tout ordre soufi met l’accent sur sa silsila . En effet, cette ’ chaîne ’ remontant au Prophète(saw), garantit l’authenticité de sa filiation initiatique.

    Dans ce cas, on peut réellement employer l’expression « maître soufi», qui désigne donc le cheikh d’un ordre (shaykh al-tarîqa) ou son représentant. Ce profil va se préciser au fur et à mesure que se structure et s’institutionnalise le soufisme. Mais il faut attirer l’attention sur le fait que, à aucune époque, celui-ci ne saurait être réduit au «confrérisme».

    Le terme confrérie est d’ailleurs impropre, car il ne rend compte que de la dimension horizontale de la tarîqa, alors que celle-ci est par essence une voie verticale. Le concept de «confrérisme», assez récent puisqu’il s’applique au soufisme tardif, ne rend pas suffisamment compte de la présence diffuse de la spiritualité dans la société musulmane, médiévale comme contemporaine. Ainsi, il y a toujours eu des maîtres spirituels en islam qui se situaient hors du contexte des tarîqa.

    De même est-il difficile de cerner le profil social de ces maîtres, car le soufisme a pour caractéristique de traverser, de «transcender» les classes sociales. Ainsi, à l’époque médiévale, on trouve auprès d’un même cheikh aussi bien le simple artisan que le sultan. Mutatis mutandis, ce phénomène se vérifie encore dans certains pays musulmans. Le milieu d’origine d’un cheikh et la formation qu’il a reçue ne sont pas entièrement déterminants, car sa vocation particulière l’amène souvent à trancher ses attaches premières. Si nous remontons à l’époque mamelouke, nous pouvons opposer des cas extrêmes, celui de Yâqût al-’Arshî (m. 1332), esclave abyssin qui devint un maître notoire à Alexandrie, et ceux de deux Andalous issus de familles princières, Abû l-Hasan al-Shushtarî (m. 1269) et Hasan Badr al-dîn Ibn Hûd (m. 1300), qui accomplirent également leur carrière spirituelle au Proche-Orient.

    A cet égard, le tempérament spirituel semble un critère beaucoup plus pertinent dans notre approche du maître soufi que son origine ou son statut social. Chacun de ces tempéraments a sa propre cohérence et témoigne d’une permanence relative dans le temps et l’espace. L’approche exclusivement sociologique peut à cet égard induire en erreur. Ainsi l’extatique, le «fou de Dieu» (majdhûb) peut-il être perçu comme une figure de la mystique populaire et déviante, alors que les ulémas eux-mêmes lui offrent généralement un statut privilégié dans l’économie islamique .

     Le fait que, sur le plan exotérique, il n’y ait pas de clergé en islam a évidemment une incidence dans le domaine ésotérique.

    Ainsi, on ne peut assigner au maître soufi de statut social spécifique. Il exerce généralement une profession, mais il arrive que son ministère spirituel l’accapare réellement à temps plein, c’est-à-dire de jour comme de nuit ! Dans ce cas, les disciples les plus aisés lui assurent la subsistance, à lui et à sa famille : l’ordre soufi est un lieu de partage et de redistribution des biens (nous excluons bien sûr de ce tableau les pseudo-gurus du soufisme qui profitent de la crédulité publique : le pouvoir spirituel lui aussi a ses déviations).

    Être maître soufi ne correspond pas à une charge officielle mais à une fonction spirituelle. L’investiture ne provient pas de quelque instance administrative, mais d’un autre maître et/ou du Prophète. La fama, la réputation de sainteté, joue également un grand rôle dans l’élection spirituelle dont une personne est l’objet : à l’instar de toute société traditionnelle, la société musulmane a une grande soif de sainteté.

    Le contraste entre charge officielle et fonction spirituelle apparaîtra mieux dans celui que l’on constate, au Proche-Orient ayyoubide et mamelouk, entre la zâwiya et la khânqâh.

    La première (zâwiyya)est le lieu de l’initiative privée, celle d’un maître et de ses disciples, et c’est dans ses murs que se concentre le travail spirituel effectif.

    La seconde(Khânqâh), par contre, est un établissement public pour soufis, «subventionné» et contrôlé par l’Etat. D’évidence, l’Esprit y souffle moins que dans la zâwiya, d’autant plus que celui qui la dirige, le shaykh al-khânqâh ou « supérieur de khânqâh », n’est souvent même pas un soufi. Dans bien des cas, il s’agit d’un notable religieux cumulant plusieurs charges (cadi, enseignant...), et ce poste n’est pour lui qu’un des éléments de sa carrière. Ainsi Ibn Khaldûn, par exemple, a-t-il été shaykh de khânqâh au Caire.

    Essayons toutefois de cerner un peu le profil social du maître soufi. Le plus souvent, il appartient au vaste milieu des ulémas. Son idéal est, dans ce cas, de réaliser l’osmose entre la Loi (Sharî’a) et la Réalité spirituelle (Haqîqa) en parcourant la Voie initiatique (Tarîqa). Depuis Ghazâlî (m. 1111), qui reste sur ce point une référence, maints savants ont épousé cet idéal ; celui-ci s’est incarné dans l’histoire de l’islam médiéval au fur et à mesure que le soufisme acquérait droit de cité dans la culture islamique soit, grosso modo, entre les XIIIe et XVIe siècles. Concrètement, le maître soufi peut alors occuper les charges évoquées plus haut (cadi, enseignant de madrasa, khatîb chargé du prône du vendredi...), bien qu’il s’y refuse parfois, par crainte des compromissions ou encore du «vedettariat». La charge de « grand cadi » (qâdî al-qudât), notamment, procurait à son titulaire un prestige dont il pouvait craindre d’abuser. Par contre, il est indéniable que certains grands ulémas, connus pour leur apport dans les sciences exotériques, ont été également des maîtres spirituels - ou ont du moins été perçus comme tels -. C’est par exemple le cas de l’impétueux Ibn Taymiyya (m. 1328), dont se réclament indûment les divers littéralistes de l’islam, ou encore celui du célèbre Suyûtî (m. 1505), qui a d’ailleurs utilisé sa notoriété scientifique pour défendre le soufisme face à ses détracteurs.

    Certains maîtres spirituels ont atteint un tel équilibre entre Sharî’a et Haqîqa qu’on ne saurait percevoir chez eux quel aspect l’emporte, celui du « savant en sciences religieuses » (’âlim), ou celui du soufi. Où situer, par exemple, le maître marocain Ahmad al-Zarrûq (m. 1493), qui fut à la fois un grand juriste (faqîh) malékite et le fondateur d’une branche importante de l’ordre shâdhilî ? L’empreinte de la discipline juridique se devine d’ailleurs dans son ouvrage le plus connu, intitulé « Règles du soufisme » (Qawâ’id al-tasawwuf). Il reçut d’ailleurs pour surnom « celui qui allie la Loi à la Réalité spirituelle » (al-jâmi’ bayna al-Sharî’a wa l-Haqîqa), et les ulémas disaient de lui qu’il avait la faculté de «jauger» les soufis (muhtasib al-sûfiyya) . On pourrait également évoquer le Syrien ’Alî Ibn Maymûn al-Fâsî (m. 1511), car la lecture de ses oeuvres donne à penser qu’il s’agit d’un salafî très strict plutôt que d’un maître soufi.

    Prenons encore l’exemple de Muhammad Abû l-Hasan al-Bakrî (m. 1545), fondateur de la Bakriyya qui sera à la tête des confréries égyptiennes pendant plusieurs siècles : il est célèbre dès son vivant, dans l’ensemble du Moyen-Orient, autant pour la science extérieure qu’il détient que pour son haut degré spirituel .

    Parfois, cette double dimension exotérique / ésotérique chez un personnage est avouée, voire affichée, afin d’édifier le commun des musulmans. Ainsi, Ibn ’Atâ’ Allâh al-Iskandarî (m. 1309), un des grands cheikhs de l’ordre shâdhilî, enseigna-t-il à al-Azhar à la fois le droit musulman (fiqh) et le soufisme (tasawwuf) ; son maître Abû l-’Abbâs al-Mursî lui avait d’ailleurs prédit sa vocation à enseigner les « deux sciences », exotérique et ésotérique . Ce type de «savant-maître soufi» se retrouve évidemment à l’époque contemporaine ; on se limitera à prendre l’exemple du cheikh Ahmad al-Kuftârû, qui est encore actuellement le grand mufti de la République syrienne, tout en dirigeant une importante branche damascène de l’ordre naqshbandî.

    Il se peut au contraire qu’un maître désire rester discret sur son rôle initiatique ; dans ce cas, il utilise parfois sa notoriété comme savant exotérique (juriste, traditionniste, sermonnaire...) pour mieux dissimuler sa sainteté. C’est ainsi que l’Egyptien Zakariyyâ al-Ansârî (m. 1520) refusa d’abord à maintes reprises la charge très en vue de grand cadi chafiite, puis il l’accepta ; il perçut en effet qu’il pourrait s’en servir comme paravent pour préserver son intimité avec Dieu et avec les initiés de la Voie. Cette quête de l’incognito sous le couvert d’une étiquette sociale ressort du type spirituel du malâmatî . De façon plus pragmatique, le savant syrien contemporain Muhammad Sa’îd al-Bûtî, connu dans une bonne partie du monde musulman, ne divulgue pas son affiliation à la tarîqa naqshbandiyya et ne fait pas davantage état de la direction spirituelle qu’il exerce sur un certain nombre de personnes.

    Le maître soufi peut également appartenir au monde des petits artisans ou commerçants. Il s’adonne à ce genre d’activité souvent par besoin, bien évidemment, mais aussi par ascèse, mû par la volonté de vivre le faqr, la ’pauvreté spirituelle’. Beaucoup de cheikhs de l’Ahmadiyya, confrérie égyptienne se réclamant du saint Ahmad al-Badawî (m. 1276), ont adopté cette attitude. L’un d’entre eux vend d’abord des pois chiches bouillis avant de cultiver un jardin ; un autre fait le commerce de l’huile puis fabrique des objets tressés à partir des spathes de palmier ; il s’agit pourtant de maîtres notoires, qui ont joué un grand rôle initiatique dans le Caire du XVIe siècle . Tel fut également le cas du saint le plus populaire de Damas au XXe siècle : Ahmad al-Hârûn, tailleur de pierres de son état, est mort en 1962, mais il a marqué la mémoire collective de la ville, et le récit de ses miracles court encore sur toutes les lèvres.

    Défions-nous, cependant, de l’expression ’soufisme populaire’, trop souvent employée par les chercheurs occidentaux. Le soufi ne saurait être dissocié du reste des musulmans ; or, en islam, l’homme de religion n’est pas coupé de la vie professionnelle. Le savant exotériste comme le cheikh soufi cumule souvent une charge religieuse officielle avec un métier manuel. Dans le Damas médiéval, les cours étaient interrompus pendant la période des récoltes de fruits - des abricots, notamment -, car nombre de ulémas possédaient des vergers dans l’oasis voisine : la fameuse Ghûta. Toujours à Damas, mais cette fois à l’époque contemporaine, tel cheikh soufi avait encore récemment une entreprise de peinture en bâtiment, ce qui ne l’empêchait pas d’être un des ulémas attitrés de la ville. Le mystique, souligne Ja’far al-Udfuwî (m. 1347) dans son Livre prodiguant une pleine connaissance du soufisme et du soufi, peut exercer indifféremment tous les métiers, de l’enseignement des sciences religieuses au travail de main d’oeuvre .

    Quelques autres exemples montreront à quel point la mystique se joue des catégories et des cloisonnements sociaux habituels. Da’ûd Ibn Bâkhilâ, personnage quasi illettré, gagnait sa vie comme policier (shurtî) auprès du gouverneur d’Alexandrie ; il fut pourtant un des grands maîtres de l’ordre shâdhilî. Les cadres de l’armée ne font pas exception à cette fluidité sociale. Ainsi, dans l’Egypte mamelouke, certains officiers ont demandé au sultan l’autorisation de quitter leur caste, très cloisonnée au demeurant, pour suivre les soufis ; l’un d’entre eux, Muhammad al-Dâmirdâsh (m. 1524) se distingua par l’audience qu’il eut au Caire en tant que maître khalwatî. Un cheikh implanté en milieu rural draînera dans son sillage des paysans bien évidemment, mais aussi des intellectuels issus de la ville, proche ou lointaine ; c’est le cas du cheikh Hamza Boushîsh dans le Maroc contemporain.

    Chez ce type de maîtres prédomine ce que le soufisme appelle la science inspirée (al-’ilm al-wahbî, al-ilhâm) ; ils sont ’illettrés’ (ummî) au sens spirituel du terme, c’est-à-dire qu’ils sont restés  «tels que leur mère (umm) les a enfantés » . La plupart des cheikhs ummî, il est vrai, proviennent d’un milieu humble et peu cultivé, et certains n’ont pas eu accès au cursus studiorum islamique.

    Quoi qu’il en soit, sur ce point, les soufis ont toujours affirmé que le maître spirituel n’a pas besoin de connaître tous les statuts de la Loi pour exercer son rôle initiatique. Que dire, encore, de l’extatique, du «ravi en Dieu» (majdhûb) déjà évoqué, à l’apparence extravagante puisqu’il est parfois nu ou ne revêt que des loques, et qui vit le plus souvent dans la rue ou dans un terrain vague ?

    Pourtant, les tranches les plus diverses de la population lui rendent visite pour entendre de sa bouche quelque parole de sagesse.

     

    Le maître soufi a bien évidemment pour fonction essentielle de faire parcourir à ses disciples la Voie initiatique (tarîqa) menant à Dieu. En effet, le parcours de cette Voie est semé d’embûches, et le novice n’a pas le discernement nécessaire pour dissiper les illusions qu’entretient son ego ni pour déjouer les pièges qui lui sont tendus. Il lui faut donc se placer sous la direction d’un guide, car « qui n’a pas de maître a Satan pour maître », dit l’adage soufi. Le disciple traverse donc les différentes « stations » initiatiques (maqâmât) sous l’égide de son cheikh, qui les a lui-même parcourues.

    Le maître est le «père spirituel» du novice, car il prend en charge son éducation (tarbiya). Ce mode de compagnonnage (suhba) se réalise dans les mondes physique comme subtil : même après sa mort, le cheikh est censé continuer à initier son disciple. L’affiliation devient filiation et parfois, par une sorte de mimétisme, ce dernier en arrive à ressembler physiquement à son maître.

    Abû l-Hasan al-Shâdhilî disait : « Nous sommes comme la tortue qui élève ses enfants par le regard » . Le maître soufi se doit d’avertir son disciple des conséquences de l’engagement pris avec lui, car il exige de lui une soumission absolue. Une parole, attribuée au maître irakien Sahl al-Tustarî (m. 896), revient fréquemment dans la bouche des soufis ; elle affirme que le disciple doit être « comme le cadavre entre les mains du laveur de morts ». Le lien privilégié unissant le maître au disciple dans le soufisme se distingue ici clairement de la relation lâche existant entre le professeur et l’étudiant dans les sciences islamiques exotériques.

    Le rattachement du disciple au maître se concrétise par des rites initiatiques plus ou moins développés selon les confréries.

    Le rite essentiel consiste de nos jours en la prise du pacte (’ahd, bay’a), mais bien d’autres ont coexisté par le passé, qui sont également fonction des aires du monde musulman . Dans le soufisme, la direction spirituelle est en principe personnalisée : le maître fournit au disciple une initiation qui lui est appropriée (par exemple, répéter telle formule plutôt que telle autre, s’adonner à un rite particulier...). Toutefois, dans les ordres soufis comptant beaucoup de disciples, le cheikh doit déléguer son autorité à des représentants ; il est clair qu’en cas de forte affluence les novices retirent une sorte de bénédiction (baraka) diffuse plutôt qu’un réel enseignement initiatique.

    Quand le maître soufi est également un savant reconnu, il profite de son statut et de sa renommée pour dresser l’apologie du soufisme et en expliquer la foncière orthodoxie aux littéralistes. Nous avons déjà cité le nom de Suyûtî, mais d’autres «savants-soufis» pourraient être mentionnés. Beaucoup de maîtres manient d’ailleurs l’art de la parole ; à l’instar de maints ulémas, ils pratiquent largement le sermon (al-wa’z). En effet, le public qui assiste aux séances d’un maître est souvent plus large que les disciples immédiats de ce dernier ; des oreilles mal intentionnées peuvent également être présentes. Conscients du péril, les cheikhs ont développé plusieurs stratégies qui relèvent de la «discipline de l’arcane».

    Celle-ci est bien sûr dictée par le souci d’empêcher le commun des croyants d’être troublé et peut-être égaré par des expériences spirituelles auxquelles il ne peut accéder, mais elle a également pour but d’esquiver la vindicte des «clercs».

    Les maîtres agissent en fait comme des filtres de la doctrine soufie : ils l’exposent et la voilent à la fois.

    A l’exemple du Prophète(saw), ils distillent un enseignement ésotérique pour les proches disciples, les ’initiés’, et livrent un discours de nature plus exotérique lorsque l’assistance se fait large. N’oublions pas que les maîtres soufis officient souvent dans les mosquées ou dans d’autres lieux publics de la vie islamique.

    La fonction spirituelle du maître soufi ne saurait être dissociée de sa fonction sociale. A cet égard, il est indéniable que celui-ci paie beaucoup de sa personne. Il a d’abord la charge de sa communauté, et il faut noter ici que les confréries jouent souvent un rôle d’intégration. Les cheikhs les plus prestigieux ont dans leur giron des marginaux, des exclus, voire des bandits. Nous nous limiterons à un seul exemple. Dans la Syrie du XVIe siècle ottoman, un gouverneur témoignait beaucoup de vénération à un cheikh soufi, mais il lui confia un jour qu’il s’étonnait de voir chez lui des disciples qui volaient et buvaient. Le cheikh lui expliqua que le rôle d’un maître n’est pas d’avoir des disciples déjà accomplis (kummal), des ulémas ou des saints, mais de prendre en main ceux qui n’en sont pas encore là : celui qui réalise à la perfection un ouvrage en bois, lui assura-t-il, n’entre pas comme apprenti chez un maître menuisier, car ce serait une perte de temps pour les deux .

    Le charisme du maître soufi s’étend généralement au-delà de sa propre communauté. La présence sociale de ce maître est bien sûr proportionnelle à son rayonnement spirituel : l’une et l’autre peuvent se limiter à un quartier ou à une ville, ou bien avoir des dimensions plus larges. Quoi qu’il en soit, le cheikh est sans cesse sollicité pour des questions qui ne sont pas toujours d’ordre spirituel : sa baraka est évidemment recherchée dans les circoncisions, mariages et autres événements de la vie quotidienne, mais il doit aussi lui-même y puiser pour aplanir des problèmes d’ordre politique, conjugal, matériel, etc.

    D’après ce qu’on rapporte du Prophète(saw), la tâche essentielle des saints est d’assister et de protéger les créatures, de prendre sur eux les calamités venant du ciel .

     Dans l’Egypte du XVIe siècle par exemple, tel cheikh ne mange ni ne dort lorsqu’un malheur arrive aux musulmans, tandis qu’un autre délivre un village des rats qui l’infestaient . On rapporte d’un autre soufi qu’il « porte les soucis des gens au point d’avoir le corps totalement décharné » , et d’un maître cairote notoire qu’il « prend sur lui les maladies des personnes utiles à la société » .

    Guérir de la folie ou de la possession est aussi une tâche que le cheikh soufi doit fréquemment assumer. Si l’on s’en tient aux sources, celui-ci met également son aptitude au miracle au service de la société musulmane. Parmi les exemples relevés dans l’Egypte mamelouke, citons la multiplication du pain et de la nourriture ; l’argent provenant du monde invisible, au moyen duquel le saint va délivrer autrui d’une situation financière désespérée (ce miracle est appelé al-nafaqa min al-ghayb) ; le haschisch miraculeux d’un cheikh, qui désintoxique ceux qui s’adonnent à cette plante, etc. .

    Nous touchons là au «miracle économique», qui apparaît plus particulièrement en période de crise ou de disette. En vertu du rôle d’accueil et de convivialité traditionnellement dévolu à la zâwiya, son cheikh doit pouvoir honorer tous ceux qui le visitent à l’improviste. Cette observation vaut également pour les cheikhs ne possédant pas de zâwiya, et qui reçoivent alors chez eux ou chez un disciple aisé. Les soufis considèrent en effet que c’est une obligation, pour celui qui a vocation d’appeler les gens à Dieu, de les nourrir et qu’il ne soit pas à leur charge.

     A l’heure actuelle, les cheikhs soufis ont souvent davantage un rôle de pasteur que de maître spirituel. Il s’agit en priorité pour eux de garder les musulmans un peu tièdes au sein de l’islam, et de préserver les valeurs islamiques dans la société.

    Bien souvent, l’initiation soufie réelle est réservée à quelques individus, qui constitue un «noyau dur» de disciples autour du cheikh.

    Par ailleurs, à observer certaines pratiques abusives de rattachement à grande échelle, on peut douter de leur efficacité. Le prosélytisme et la compétition sévissent aussi dans les milieux soufis, et les maîtres les plus apparents - voire médiatiques - ne sont certes pas les plus authentiques.

    Il faut toutefois se méfier des trompe-l’oeil, car depuis les débuts de l’islam les soufis affirment que la Voie initiatique a périclité ! Le thème de la dégénérescence du temps est, chez eux comme dans d’autres sphères de l’islam, un leit-motiv.

    Pour notre part, nous nous en tiendrons au constat que les ordres soufis se portent mieux que dans les décennies passées ; on observe en effet très nettement un regain de fréquentation de ces ordres et une réactivation des séances de dhikr qui leur sont familières.

    Il semble que, pour beaucoup, l’islam spirituel - et non le « dervichisme» de quartier, déviation du soufisme - représente désormais une alternative à ce que nos médias appellent l’islamisme.

    La Tariqâtou Tijaniyya demeure la mère des «tourouq» !

    Il s'agit pour le Talibé Tijânî de connaître Allâh(swt) avant de l'adorer ,de le rencontrer  et de voir le Prophète Muhammad(saw),de voir cheikh Ahmadat'Tijânî Chérif(raa) ,de voir Cheikh Al Islam El Hajj Ibrahima Niass(raa) de Kaolack !

    «Un aveugle a raison de dire qu'il ne voit pas le soleil,sinon les non aveugles le voient

    Rejoignez-nous, chers frères !

    Ne restez pas à la traîne pendant qu'il est encore temps

    car le maître du temps t'attend au tournant!

    Et souviens-toi que ces promesses sont des vérités !

    wa salam

     





     

     

    Le coeur ,miroir de la présence

    07/11/2007 15:45

    Le coeur ,miroir de la présence


     

    Le cheminement spirituel se réalise par le coeur.  Ce dernier est l'élément essentiel et central de l'homme.  Le Prophète ( que la Paix et le Salut soient sur lu -a dit:

    « Il est dans le corps un morceau de chair qui, s'il est sain, rend tout le corps sain, mais s'il est corrompu, corrompt tout le corps.  Il s'agit du coeur. »

    Allah (Exalté soit-Il )  dit dans un verset :

     

    { Allah n'a pas placé deux coeurs dans la poitrine de l'Homme [... ] }
    [ Sourate 33 - Verset 4 ]

     

    Un mystique commente ainsi ce verset: « La Majesté Incomparable qui t'a conféré le bienfait de l'existence n'a placé en toi qu'un seul coeur afin qu'avec lui tu n'aimes qu'Allah Seul, et que tu renonces à tout le reste et que tu ne le consacres qu'à Lui en t'abstenant de diviser ton coeur. »

    Pour cheminer vers son Seigneur , le coeur doit purifier son but par la sincérité et purifier sa recherche par la véracité de l'effort , car Allah , comme l'a dit Son Messager est pur et n'accepte que ce qui est pur.  

    D'où l'importance, au début du cheminement surtout, d'extirper du coeur tout amour d'autre que Lui .  La pureté de l'intention, à ce moment-là, est une condition sine qua non.

    L'âme, toute âme, est aspirante à la connaissance d'Allah .  Au plus secret d'elle-même, elle est consciente de cette recherche et de ce désir de retour :

     

    { Et quand ton Seigneur tira une descendance des reins des fils d'Adam et les fit témoigner sur eux mêmes : "Ne suis-je pas votre Seigneur" - Ils répondirent : "Mais si, nous en témoignons" ; afin que vous ne disiez point au Jour de la Résurrection : "Vraiment, nous n'y avons pas fais attention."} [ Sourate 7- Verset 172 ]

         

    L'homme dans sa nature première et originelle est profondément croyant de par ce pacte qu'il a noué avec son Créateur dans le monde invisible des âmes.  Le souvenir de cette rencontre est à jamais gravé dans chaque âme humaine.  C'est ce qu'explicite le Prophète dans le hadîth suivant:

    « Chaque nouveau-né vient au monde avec une nature pure, mais ce sont ses parents qui font de lui un juif, un chrétien ou un zoroastrien. »

    Cette « nature pure » (fitra) est une prédisposition innée, chez chaque être humain, à connaître et à attester l'Unicité d'Allah.  Mais, par l'influence néfaste, le coeur peut être dévié de son orientation originelle :

     

    { Malheur, ce jour-là, aux négateurs, qui démentent le Jour de la Rétribution.  Or, ne le dément que tout transgresseur, pécheur qui, lorsque Nos versets lui sont récités, dit : "(Ce sont) des contes d'anciens!" Pas du tout, mais ce qu'ils ont accompli (comme péchés) couvre leurs coeurs.  En vérité, ce jour-là, un voile les empêchera de voir leur Seigneur. }  [ Sourate 83 - Versets 10 à 15 ]

     Ainsi les péchés voilent le coeur dans son cheminement du retour. À l'origine, l'âme était encore dans sa nature première pure, elle pouvait recevoir la parole et « percevoir » le Majestueux .  La purification du coeur et donc la transparence de l'âme aura pour but ultime de permettre à l'homme de « revenir à cet état », et de retrouver en lui-même la trace de cette rencontre sublime.

     Le mystère de la vie humaine, comme l'a dit un mystique, consiste en cette tension entre le désir du « retour » et l'impossibilité de le faire sans connaissance véritable d'Allah .  Comme le dit El Ghazâlî    :

    « Chaque âme, malgré les différences individuelles, est prédisposée à connaitre la "Réalité" (al-haqq).  C'est pour cela que l'âme se distingue des autres substances du monde, car elle est le lieu de la science des choses divines. »

    La seule dimension de l'homme capable de connaitre et ressentir les réalités spirituelles est le coeur, miroir de l'âme. Cette âme fait partie intégrante du monde de l'au-delà et possède les moyens de l'explorer.  Ceci prend origine dans la raison, passe par l'adoration exotérique, par les sens et les membres, et finit par l'adoration ésotérique du coeur.

    Si l'âme a été envoyée dans ce bas-monde enveloppée dans sa condition corporelle, c'est pour lui permettre de remplir ce « mandat » (amâna) de retour qui est sa véritable destinée ; ce « mandat » que les cieux, la terre et les montagnes ont refusé de porter :

     { Nous avions proposé le mandat aux cieux, à la terre et aux montagnes.  Ils ont refusé de le porter et en ont eu peur, alors que l'Homme s'en est chargé ; il est très injuste envers lui-même et très ignorant. } [ Sourate 33 - Verset 72 ]

    « L'homme doit en effet acquérir en ce monde par l'usage de ses sens, et donc, sa raison, une certaine connaissance des oeuvres d'Allah et, par ce truchement, une connaissance d'Allah Lui-même. »

    Ainsi, l'itinéraire spirituel présuppose-t-il, tout d'abord, que le coeur soit en perpétuelle purification, car plus le coeur se vide des traces de ce bas-monde, plus son miroir devient transparent, au point qu'il renvoie du profond de l'âme le souvenir de la Présence d'Allah .  

    En effet, Allah a donné à Son livre le nom de dhikr, qui veut dire le rappel.  Cette dénomination n'a de sens que s'il y a eu déjà une rencontre après laquelle l'oubli s'est installé.

         

    Ainsi, la prière, le jeûne, la zakât, le pèlerinage et d'autres actes surérogatoires tels que l'évocation et le rappel du Nom d'Allah (dhikr), la demande (du'â), la méditation (tafakkur) etc., ainsi que tous les actes relevant des enseignements de l'islam sont des échelles vers la perfection recherchée et la transparence escomptée, et des confluants vers une purification qui mène à la vraie Vie :

    { Ô vous qui croyez!  Répondez à Allah et au Messager lorsqu'Il vous appelle à ce qui vous donne la (vraie) vie, et sachez qu'Allah s'interpose entre l'Homme et son coeur, et que c'est vers Lui que vous serez rassemblés. } [ Sourate 8 - verset 24 ]

     Ibn 'Atâllah Iskandarî disait dans ses Sagesses « Comment un coeur peut-il s'illuminer, alors que son miroir est imprégné par les formes illusoires de ce monde.  Ou comment peut-il partir vers Allah alors qu'il est enchainé par ses désirs ou comment peut-il espérer entrer dans la Proximité d'Allah sans se purifier de la souillure de l'oubli et comment espère-t-il comprendre la subtilité des secrets (spirituels) alors qu'il ne s'est pas repenti de ses fautes. »

     { Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d'aucune utilité,
    sauf pour ceux qui iront à Allah avec un coeur pur.
    }
     [ Sourate 26 - Versets 88 /89 ]

        Mais l'outil est rouillé par les péchés et par l'influence extérieure, et ne peut retourner à sa nature première pure pour percevoir la lumière que par une prise de conscience qui le remet sur le chemin du retour.  La noblesse de l'homme, comme le dit Ghazâlî    , par rapport aux autres créatures, est qu'il est prédisposé à connaitre son Créateur , et ceci non pas par un de ses sens ou par sa raison, mais par son coeur.  C'est lui qui oeuvre pour Lui, c'est lui qui chemine vers Lui et c'est lui qui reçoit ce qui advient de Lui .  Les sens et les membres ne sont que ses serviteurs :

    « Il est dans le corps un morceau de chair qui, s'il est sain, rend tout le corps sain mais s'il est corrompu, tout le corps est corrompu - certes, il s'agit du coeur. »

     { A réussi, certes, celui qui la (l'âme) purifie.  Et est perdu, certes, celui qui la corrompt. }
    [ Sourate 91 - Versets 9 - 10 ]

     C'est pour cela qu'il faut bien connaître son coeur, car celui qui le connaît, se connaît bien lui-même et celui qui se connaît lui-même connaîtra son Seigneur.  Sinon, Allah s'interpose entre l'homme et son coeur, c'est la perdition:

    { [...] Et sachez qu'Allah s'interpose entre l'Homme et son coeur [... ] }
    [ Sourate 8 - Verset  24 ]

    Quand un coeur se détourne continuellement de son Créateur , c'est la mort véritable dont les symptômes consistent à ce que l'on ne réagisse plus aux blessures de la désobéissance et que l'on ne ressente plus l'effet dévastateur de l'ignorance de la vérité et de l'adhésion aux vaines croyances.  Les causes de cette mort sont les séductions (fitna) de ce bas-monde qui assaillent les coeurs et constituent les causes de leurs maladies.  Elles peuvent être résumées dans les désirs de concupiscence (shahawât) et dans le doute (shakk).  Les premiers impliquent la corruption du dessein (al-'azm) et de la volonté (irâda) à cheminer, les seconds impliquent la corruption de la connaissance et de la croyance.

    En effet, le Prophète a dit :

    « Les séductions assaillent les coeurs une tache noire s'inscrit sur chaque coeur qui se laisse tenter par ces tentations, et une tache blanche s'inscrit sur chaque coeur qui les rejette ; jusqu'à ce que le coeur continuellement séduit devienne noirci et enflé comme une cruche usée qui ne reconnaît aucun bien et ne rejette aucun mal, et que le coeur résistant à la tentation devienne si blanc qu'aucune séduction n'atteindra préjudiciablement tant que les cieux et la terre perdurent. » [ Rapporté par Muslim.]

    Ainsi, faut-il purifier le coeur de tout péché intérieur comme la jalousie (al-hasad), la haine (al-hiqd), l'orgueil (al-kibr), l'ostentation (riyâ) et, surtout, l'amour de ce bas-monde (hubbu-d-dunyâ) éphémère et illusoire.  Et pour faciliter cette tâche, il faut d'abord, purifier les membres et les sens des péchés extérieurs qui laissent un impact néfaste sur le coeur.

    Selon Ibn al-Mubârak : « Les péchés tuent les coeurs, les mauvaises accoutumances n'engendrent qu'humiliation (le Jour de Jugement), l'abandon des péchés est la vie des coeurs et le bien pour toi est de désobéir à ton ego (nafs). »

    Ka'b al-Ahbâr a dit: «

    Je suis entré chez  Aisha  - Qu'Allah soit satisfait d'elle - et j'ai dit :

    "les yeux de l'homme sont son guide; ses oreilles, des indicateurs ; sa langue est un interprète ; ses mains sont des ailes ; ses jambes sont un facteur (qui le transporte) et son coeur est le roi.  Si le roi est juste, ses soldats le sont aussi"

    Aïsha a reprit : "C'est exactement comme cela que j'ai entendu parler le Prophète  »

         Si le coeur se soumet à l'ego, le Diable (shaytân) lui embellit les désirs et les plaisirs et lui présente les séductions de ce bas-monde jusqu'à ce que l'ego ordonne aux soldats d'assouvir ses penchants.  Mais si le coeur a la crainte d'Allah , il se rappelle que son but sur terre est ce mandat de retour, il commence à rechercher la connaissance en se débarrassant de tout ce qui peut perturber la transparence de l'âme.

     C'est le sens du hadîth qui dit:

    « Si les Diables ne voilaient pas (par les tentations égarantes) les coeurs des enfants d'Adam, ces derniers auraient vu le Royaume des cieux.» [ Rapporté par Ahmad.]

    Dans ce combat, rien ne vaut l'aide et la grâce d'Allah .  C'est Lui Seul qui a créé les coeurs et Lui Seul sait comment les préserver de leurs ennemis.  Donc, attache-toi à Lui et implore Son aide et Sa Miséricorde, et ne sois pas tel que celui qui cherche à ce que le Roi lui fasse grâce et le rapproche alors qu'il fait tout pour qu'il le refuse et l'éloigne :

     

    { Nous n'avons envoyé, avant toi, ni messager ni prophète qui n'ait récité (ce qui lui a été révélé) sans que le Diable n'ait essayé d'intervenir (pour semer le doute dans le coeur des gens au sujet) de Sa récitation.  Allah abroge ce que le Diable suggère et Allah renforce Ses versets.  Allah est Omniscient et Sage.  Afin de faire de ce qu'insuffle le Diable une tentation pour ceux qui ont une maladie au coeur et ceux qui ont le coeur dur.  Les injustes sont certes dans un schisme profond.  Et afin que ceux à qui le savoir a été donné sachent que (le Coran) est, en effet, la Vérité venant de ton Seigneur, qu'ils y croient alors, et que leurs coeurs s'y soumettent en toute humilité.  Allah guide, certes, vers le droit chemin ceux qui croient. } [ Sourate 22 - Versets 52 à 54 ]

     

    Dans ce verset, Allah - Exalté soit-Il -  décrit 3 sortes de coeurs :

    Un coeur malade (qalb marîdh) : c'est un coeur alimenté tantôt par la foi et tantôt par la concupiscence.

     Un coeur dur (qalb qâsî) : c'est un coeur mort spirituellement.  Dans cette catégorie, on peut discerner: le coeur de l'hypocrite (munâfiq).  C'est un coeur qui sait mais refuse la vérité.  Dans le Coran, Allah nous dit:

     

    { Qu'avez-vous à vous diviser en deux factions au sujet des hypocrites, alors qu'Allah les a refoulés (dans leur infidélité) pour ce qu'ils ont acquis (en actes) ? Voulez-vous guider ceux qu'Allah a égarés ?  Et quiconqu'Allah égare, tu ne lui trouveras pas de chemin (pour le ramener). }
     
    [ Sourate 4 - Verset 88 ]

     

    Dans cette catégorie, il y a aussi le coeur du mécréant qui ne croit pas ; c'est un coeur voilé et couvert qu'Allah détourne de Sa parole:

    { Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons entre toi et ceux qui ne croient pas en l'au-delà, un voile invisible.  Nous avons mis des voiles sur leurs coeurs, de sorte qu'ils ne le comprennent pas, et dans leurs oreilles une lourdeur.  Et quand, dans le Coran, tu évoques ton Seigneur l'Unique, ils tournent le dos par répulsion. } [Sourate 17 - Versets 45 /46 ]

     

    Et enfin,

    Un coeur soumis à la parole d'Allah en toute humilité (qalb mukhbit) - c'est un coeur vivant.  Il est le seul à avoir la garantie d'être guidé vers le droit chemin.

    Qu'Allâh(swt) nous pardonne, ainsi qu'à nos parents et à tous les croyants,le jour oû nous rendrons les comptes !

    Allâhoumma amîne yâ rabb !





     

     

    Sujet de méditation

    15/10/2007 15:35



    Baye 

     

    Salamu’alaykum, chers visiteurs de mon blog !

    Que la paix et la tranquillité règnent dans vos murs

    Et la richesse et  le bonheur dans vos maisons !

    Chers compagnons Tijânî, voici une phrase de Cheikh Al Islam El Hajj Ibrahima Niass (raa) :

    « Tout égarement en Dieu (swt) est l’essence de la guidée »

    A mon avis, nous sommes tous en Allâh(swt) ! Alors, question : « Alors comment peut-on être en Allâh (swt) et s’égarer ? »

    Donc, être en Allâh (swt) ne suffit-il pas ?

    Faut-il forcément avoir un maître spirituel pour se guider en Allâh (swt)  et éviter de s’égarer?

    Que vous inspire donc, cette expérience vécue par le détenteur de la Faydha  ?

    Vos analyses et vos réflexions (selon le Qur’ane, la sunna, les exegeses, les hadiths) m’intéressent !

    Alors, j’invite tout le monde à participer à ce débat.

    Vous êtes  les bienvenus !

    Wa Salam





     

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