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Qui est Mansur Hallaj ?
12/02/2008 18:19
oète et philosophe perse, Hallaj est sans doute l'un des plus célèbres mystiques de tous les temps pour le monde islamique, bien qu'il soit presque totalement inconnu en Occident. Né à Tur (Iran) en 857, il reçoit une éducation coranique en langue arabe, ses parents s'étant installés en Irak. Dès l'adolescence, il est extrêmement pieux et connaît des épisodes extatiques qui provoquent l'admiration et la crainte. À vingt ans, il entre dans une communauté soufie à Bassora et devient moine, consacrant - bien que cela ne l'empêche pas de se marier et d'avoir des enfants sa vie à Dieu(swt), à la méditation et à la prière.
Poèmes et oraisons ponctuent son itinéraire spirituel.
Toujours vêtu de noir, montrant l'exemple du dépouillement, de l'ascèse et de la rigueur morale, il entreprend son premier pèlerinage à La Mecque. Sa présence près de la Kaaba va exacerber encore son mysticisme et son intransigeance. Pendant une année entière, il restera, dit-on, assis sur le parvis du lieu saint, pratiquant le jeûne et la prière, sorte de reproche vivant - ou de modèle - pour les croyants dont il estime la dévotion superficielle ou insuffisante.
Il prêche, rassemble des fidèles au cours de périples qui vont le mener jusqu'au Khorasan, en Inde et au Turkestan.
Mais son exaltation, les sacrifices qu'il s'inflige, cette folie de Dieu qui l'habite le signalent à la vindicte des autorités religieuses. Dès son retour à Baghdad, les chiites l'accusent de sorcellerie, les soufis le rejettent, lui qui a osé quitter leur confrérie.
II est emprisonné et condamné à mort. Il réchappe une première fois à la sentence grâce à des adeptes influents, mais quelques mois plus tard, jugé fou et hérétique, mais sans doute trop populaire, il est exécuté par décapitation en 922, à Baghdad.
C'était un des fous d'Allâh(swt) !
Qu'Allâh azzawajal pardonne à ceux qui l'ont décapité ( par Haine et jalousie) et l'accueille dans son « Jannat al Firdaws» aux côtés de son amoureux ,le saint et béni prophète Sayyidina Muhammad(saw) !
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L’Imâm An-Nawawî :Généalogie et Biographie
11/02/2008 17:50
Son nom et sa généalogie
Il s’agit du noble savant, l’Imâm, le Sheikh de l’Islam, l’appeleur à Dieu, l’Argument, un des piliers de l’Ecole Juridique Shaféite, Sayyidî Muhyiddîn, Abû Zakariyyâ, Yahyâ Ibn Sharaf Ibn Marrî Ibn Hasan Ibn Husayn Ibn Hizâm Ibn Muhammad Ibn Jumu`ah An-Nawawî (que Dieu l’agrée !).
Son enfance
Il naquit en 631 A.H. dans le village de Nawâ ( un village affilié à Damas en Syrie). Il apprit le Coran durant son enfance et se forma dans diverses sciences islamiques comme le Hadîth, la Langue Arabe et le Fiqh. Doté d’une excellente mémoire, l’Imâm An-Nawawî se dépensait dans l’apprentissage des sciences religieuses et assistait quotidiennement à près de douze cours traitant de diverses branches des sciences islamiques. Les signes de l’excellence et la piété apparurent en lui dès son enfance. Son père raconte que la veille du 27e jour de Ramadan en l’an 638 A.H., le jeûne An-Nawawî, alors âgé de sept ans, dormait auprès de lui. Il se réveilla et s’exclama : « mon père ! quelle est cette lumière qui emplit la maison ? ». Son père dit : « Nous nous sommes réveillés et ne vîmes aucune lumière. Nous avons alors su qu’il s’agissait de Laylat Al-Qadr (La Nuit du Destin) ». Sheikh Yâsîn Ibn Yûsuf Al-Marrâkishî raconte : "J’ai vu le Sheikh [i.e. An-Nawawî] à Nawâ alors qu’il n’avait que dix ans. Les enfants essayaient de le forcer à jouer avec eux, mais il fuyait en récitant le Coran et pleurait de leur comportement. Son amour s’installa alors dans mon cœur. Son père le fit travailler dans une petite boutique, mais les ventes et les achats ne le distrayaient guère de la récitation du Coran. Je partis voir celui qui lui enseignait le Coran et lui recommandai de lui porter des soins particuliers. Je lui dis : « Il est à espérer que ce garçon devienne le plus savant des gens de son temps et le plus versé dans l’ascétisme parmi eux, et il est à espérer que les gens bénéficient de son savoir ». « Tu prédis l’avenir ? » m’a-t-il répondu. « Non, dis-je, mais Dieu m’a fait dire cela ».". L’enseignant de Sheikh An-Nawawî rapporta cela à son père qui lui accorda beaucoup de soins, si bien que l’Imâm An-Nawawî termina l’apprentissage du Coran vers sa puberté.
Ses Sheikhs
Nous ne dresserons pas ici une liste exhaustive des Sheikhs et professeurs de l’Imâm An-Nawawî, tant ils sont nombreux. Nous citerons pour les diverses disciplines islamiques les principaux enseignants qui formèrent l’Imâm An-Nawawî. 1- En Fiqh (jurisprudence islamique) : Son premier Sheikh en Fiqh fut l’ascète, le juriste shaféite, Abû Ibrâhîm Ishâq Ibn Ahmad Ibn Othmân Al-Maghribî Al-Maqdisî. Puis il s’initia auprès de son Sheikh, l’Imâm, le dévot, le Mufti de Damas à l’époque, Abû Muhammad Abd Ar-Rahmân Ibn Nûh Ibn Muhammad Ibn Ibrâhîm Ibn Mûsâ Al-Maqdisî Ad-Dimashqî. Ensuite, il eut comme professeur, l’Imâm, le Mufti, Abû Hafs `Omar Ibn As`ad Ibn Ghâlib Al-Irbîlî. Citons également parmi ses Sheikhs en Fiqh, l’Imâm Abû Al-Hasan Ibn Al-Hasan Al-Irbîlî Al-Halabî Ad-Dimashqî.
2- Dans la voie du Tasawwuf (At-Tarîq) :
L’Imâm As-Sakhâwî dit : "As-Subkî a dit dans «At-Tabaqât Al-Kubrâ »que son Sheikh dans la voie est Sheikh Yâsîn Al-Marrâkishî. En témoigne la parole d’Adh-Dhahabî que nous avons déjà mentionnée : Sheikh An-Nawawî partait le voir, s’éduqait en sa compagnie et lui rendait visite. Il espérait sa bénédiction et le consultait dans ses affaires."
3- Dans les lectionnaires coraniques (Al-Qirâ’ât) :
Al-Lakhmî affirma que l’Imâm An-Nawawî connaissait le Coran avec les sept lectionnaires. Toutefois, il n’a pas mentionné ses enseignants dans cette discipline. Il se peut qu’il les ait appris auprès de son Sheikh, l’Imâm Abû Shâmah (qui dirigea Dar Al-Hadîth Al-Ashrafiyyah à Damas avant l’Imâm An-Nawawî [1].
4- En Hadîth :
Il étudia «Sahîh Muslim» et la majeure partie de «Sahîh Al-Bukhârî» auprès de son Sheikh, Abû Ishâq Ibrâhîm Ibn `Îsâ Al-Murâdî Al-Andalusî Ash-Shâfi`î. Il étudia «Al-Kamâl fî Asmâ’ Ar-Rijâl »[2] auprès du mémorisateur du Hadîth, Sheikh Az-Zayn Abû Al-Baqâ’ Khâlid Ibn Yûsuf Ibn Sa`d An-Nâbulsî. Il accompagna également le savant du Hadîth, l’Imâm Ad-Diyâ’ Ibn Tammâm Al-Hanafî et profita de son savoir. Il écouta le Hadîth enseigné par un certain nombre de savants dont : Abû Ishâq Ibrâhîm Ibn `Alî Ibn Ahmad Ibn Fadl Al-Wâsitî. Abû Al-`Abbâs Ahmad Ibn `Abd Ad-Dâ’im Al-Maqdisî Abû Muhammad Ismâ’îl Ibn Ibrâhîm Ibn Âbî Al-Yusr At-Tanûkhî Abû Muhammad `Abd Ar-Rahmân Ibn Sâlim Ibn Yahyâ Al-Anbârî As-Shams Abû Al-Faraj `Abd Ar-Rahmân Ibn Abî `Omar Muhammad Ibn Ahmad Ibn Qudâmah Al-Maqdisî — l’un de ses plus grands Sheikhs. Le Sheikh des Sheikhs (Shaykh Ash-Shuyûkh) Ash-Sharaf Abû Muhammad `Abd Al-`Azîz Ibn Abî `Abd Allâh Muhammad Ibn `Abd Al-Muhsin Al-Ansârî Le juge `Imâd Ad-Dîn Abû Al-Fadâ’il `Abd Al-Karîm Ibn `Abd As-Samad Ibn Al-Horastânî.
5- En grammaire et langue arabe :
Parmi ses Sheikhs dans cette discipline citons : Al-Fakhr Al-Mâlikî, Sheikh Abû Al-`Abbâs Ahmad Ibn Sâlim Al-Misrî et Sheikh Al-Jamâl Abû Abd Allâh Muhammad Ibn Abd Allâh Ibn Mâlik Al-Jiyânî. 6- En «Usûl Al-Fiqh» (Fondements de la Jurisprudence Islamique) : Il étudia une partie d’«Al-Muntakhab» [3] et «Al-Mustasfâ» [4] auprès du juge, le juriste shaféite, Abû Al-Fath `Omar Ibn Bundâr Ibn `Omar Ibn `Alî At-Taflîsî. L’Imâm As-Sakhâwî dit : "Il étudia également la majeure partie de Mukhtasar Ibn Al-Hâjib auprès du Grand Juge de Damas, Al-`Izz Abû Al-Mafâkhir Muhammad Ibn Abd Al-Qâdir Ibn Abd Al-Khâliq Ibn As-Sâ’igh".
Ses ouvrages
Sayyidî l’Imâm An-Nawawî ne se maria pas et n’eut par conséquent aucune descendance. Mais ses meilleurs héritiers sont certainement ses remarquables ouvrages.
Il composa un précieux commentaire de «Sahîh Muslim». Il commenta également une partie de «Sahîh Al-Bukhârî »; il s’arrêta à «Kitâb Al-`Ilm» (Le Livre du Savoir, et intitula son commentaire «At-Talkhîs». Il commença aussi un commentaire de «Sunan Abî Dâwûd». L’Imâm As-Sakhâwî dit : "Il arriva à la partie traitant des ablutions et intitula son commentaire Al-Îjâz. J’ai entendu dire que l’ascète de son temps, Ash-Shihâb Ibn Raslân, a repris intégralement cet écrit de l’Imâm An-Nawawî au début de son propre commentaire de Sunan Abî Dâwûd, et ce en guise de tabarruk [5]".
Il écrivit également deux valeureux ouvrages répandus parmi les musulmans et les étudiants en sciences islamiques : «Al-Adhkâr et Riyâd As-Sâlihîn». On lui doit aussi «Al-Arba`în An-Nawawiyyah», qu’il acheva 668 A.H.
Il aborda l’éthique des mémorisateurs du Noble Coran dans son ouvrage «At-Tibyân fî Âdâb Hamalat Al-Qur’ân». L’Imâm As-Sakhâwî témoigna de l’importance de ce ouvrage en disant : "C’est un livre précieux dont on ne peut se passer, surtout les récitateurs et les enseignants de la récitation coranique". Il composa aussi «At-Tarkhîs fil-Ikrâm wal-Qiyâm». L’Imâm As-Sakhâwî dit : "C’est un ouvrage pour les gens de vertus et leurs semblables".
Il écrivit dans de domaine de l’ascétisme et du soufisme :« Bustân Al-`Ârifîn» (Le Jardin des Gnostiques). On lui doit aussi, entre autres : Rawdat At-Tâlibîn, Al-Minhâj, Al-Manâsik fil-Fiqh, Al-Fatâwâ An-Nawawiyyah, Tabaqât Al-Fuqahâ’, Tahdhîb Al-Asmâ’ wal-Lughât, Tashîh At-Tanbîh, At-Tahqîq, Ru’ûs Al-Masâ’il wa Tuhfat Ashâb Al-Fadâ’il.
Ses qualités et ses mérites
L’Imâm An-Nawawî chemina sur la voie de la piété et les sentiers du scrupule et de la dévotion qui caractérisaient l’époque des Compagnons du Messager de Dieu. Le gnostique Abû Abd Ar-Rahîm Al-Akhmîmî dit de lui : "Il cheminait sur la voie des Compagnons, que Dieu les agrée. Je ne connais nul autre de son époque qui cheminait sur leur voie". Sheikh Ibn Al-`Attâr et l’Imâm As-Sakhâwî citèrent les témoignages de divers savants et gnostiques affirmant que l’Imâm An-Nawawî atteignit le rang de Pôle (Qutb) ( sommité parmi les walîs (les alliés à Dieu) ) de son temps. At-Taqiyy Muhammad Ibn Al-Hasan dit : "De nombreux prodiges (karamât) furent rapportés de lui. Entre autres : [...] l’ouverture de portes fermées par un cadenas et la refermeture de la porte, la scission d’un mur et la sortie d’un homme d’une belle apparence — ils échangèrent tous deux des propos sur la vie de l’ici-bas et celle de l’Au-delà -, sa réunion avec des walîs occultés, et son dévoilement de pensées secrètes des autres [...]." Il fut connu pour son ascétisme, la simplicité de ses habits ( il s’habillait en coton et portait un turban ) et la modestie de son habitat. Il avait un seul repas par jour qu’il consommait le soir avant de s’adonner aux œuvres de dévotion et la composition d’ouvrages islamiques. Sheikh Abû Al-`Abbâs Ibn Farûkh dit de lui : "Il a réuni trois degrés, chacun d’eux aurait suffi pour que les gens viennent de loin pour le voir et apprendre de lui : le degré du savoir, le degré de l’ascétisme et le dégré de l’appel au bien et de l’interdiction du blâmable". Outre sa dévotion et son ascétisme, l’Imâm An-Nawawî était un homme patient, n’hésitant pas à appeler aux vertus et à réprimander les vices et le mal. Distingué par sa dignité et sa science, il agissait sans crainte aucune de la réaction des Sultans ou des hommes influents. L’Imâm Ibn As-Subkî dit de lui : "Il fut un maître et un chaste. Il fut aussi un ascète. Peu lui importait que sa vie ici-bas devienne une ruine, tant que sa religion était florissante. Il était distingué par son ascétisme et son contentement de ce que Dieu lui accorde. Il marchait sur les pas des pieux prédécesseurs de Ahl As-Sunnah wa Al-Jamâ`ah. Dévoué et patient dans les voies du bien, il ne perdait pas un instant dans des œuvres n’impliquant pas l’obéissance à Dieu". En 665 A.H., il commença à enseigner à Dâr Al-Hadîth Al-Ashrafiyyah, à Damas. Il refusa d’être rémunéré pour l’enseignement qu’il dispense et accomplit le pèlerinage deux fois dans sa vie. À la fin de sa vie, il séjourna dans son village, Nawâ. Certains pieux lui ordonnèrent de visiter Al-Quds (Jérusalem) et Al-Khalîl. Il le fit puis retourna à son village natal chez ses parents. Il fut atteint d’une maladie et son âme retourna à Dieu au cours du mois de Rajab, en l’an 676 A.H. Il fut enterré dans son village. Puisse Dieu l’agréer et puisse-t-Il déverser sur sa tombe les signes de Sa Miséricorde.
P.-S.
Cet article se base exclusivement sur Tuhfat At-Tâlibîn fî Tarjamat Al-Imâm An-Nawawî, par son élève dévoué, Sheikh Ibn Al-`Attâr et Al-Manhal Al-`Adhb Ar-Rawî fî Tarjamat Qutb Al-Awliyâ An-Nawawî (La Source d’Eau douce dans la biographie du Pôle de l’Islam An-Nawawî), par Sheikh Al-Islâm Shams Ad-Dîn As-Sakhâwî.
Notes :
[1] Il est à noter que l’Imâm An-Nawawî ne fut pas cité dans les livres biographiques traitant des mémorisateurs des lectionnaires coraniques : ni l’Imâm Adh-Dhahabî, ni Ibn Al-Jazrî, ni les savants qui ont vécu entre eux ne l’ont cité. [2] écrit par le Hâfidh, `Abd Al-Ghanî Al-Maqdisî. [3] écrit par l’Imâm, l’exégète, Fakhr Ad-Dîn Ar-Râzî. [4] écrit par l’Imâm, l’Argument de l’Islam, Abû Hâmid Muhammad Al-Ghazâlî. [5] Le tabarruk, c’est le fait de rechercher le bénédiction. Sheikh Ash-Shihâb Ibn Raslân portait une grande estime pour l’Imâm An-Nawawî et considérait que reprendre son écrit et le joindre à son propre ouvrage était une cause de bénédiction divine.
wa salam
Commentaire de Seyda Nafi (11/02/2008 19:35) :
"Sois attentif envers Allah, tu le trouveras devant toi! Rappelle- toi de
Dieu dans l'aisance, Il se rappellera de toi dans l'adversité.
Sache que ce qui tu as manqué ne t'était pas destiné, et que ce qui tu
as atteint ne pouvait t'échapper. Sache que la victoire accompagne
l'endurance, que le soulagement arrive après l'affliction, comme
la facilité après la difficulté"
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Commentaire de Seyda Oumy (11/02/2008 19:39) :
Barakallahou fik pour ce beau travail ! Ton Blog me donne l'envie de
découvrir et d'apprendre d'avantage ! qu'Allah fasse de nous
des musulmans dont les coeurs frémissent au rappel, qu'il nous
fortifie et nous réssuscite avec les saints et les aimés de Dieu(swt) !
Qu'Allah vous recompense pour votre effort fourni. Amine Yâ Rabbb!
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Commentaire de OULEYE (11/02/2008 19:42) :
"Par Toi-Même ! Comme Tu as fais revivre cette terre morte au moyen de
cette eau bénie descendue du ciel pour y faire pousser toute sorte de
végétation... revivifie nos cœurs morts et insouciants au moyen de la
Révélation que Tu as fait descendre en cette nuit bénie, sur ton
serviteur".
Guide-nous sur le droit chemin !
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Sortie en librairie du livre "PREMIER VOYAGE A LA MECQUE " de Cheikh al Islam
05/02/2008 17:50
Bonjour, amis visiteurs, avez vous lu le livre « PREMIER VOYAGE A LA MECQUE » de Cheikh al islam El Hadji Ibrahîma NIASS, avec en supplément :« L'ESPRIT DE LA BIENSEANCE ? »
Une référence pour bien connaître le Hajj. Sans controverse !
Vous pouvez réserver vote exemplaire à ce numéro du libraire Salane Ahmed à Dieppeul chez Baye, et faites vite car l'édition en fait est trés trés limitée.N'attendez plus appeler au: 00221 77 642 08 25
Dakar (Sénégal)
Merci
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L’âme et le visage du soufisme
04/02/2008 13:49
L’âme et le visage du soufisme : ( le sens profond du soufisme et son ancrage dans l’Islam des origines.)
LA MÉDITATION DU CORAN : Le terme soufisme dérive, selon l’étymologie généralement acceptée, de l’arabe «çuf» ( laine).
Les adeptes avaient en effet l’habitude de se vêtir d’un froc de laine, symbole d’austérité et de détachement du monde. Le surnom « al-sufi » apparaît dès le VIIIe siècle de l’ère chrétienne, un siècle après la mort de Mahomet, et s’applique bientôt à l’ensemble des musulmans s’adonnant aux pratiques ascétiques. Dans un traité ancien de soufisme, nous trouvons cette définition : « Le soufi porte de la laine sur sa pureté, il tyrannise ses désirs et, ayant rejeté le monde, il avance dans la voie du Prophète. »
Les orientalistes ont beaucoup discuté sur l’origine du soufisme. Ils se sont efforcés de déceler des influences étrangères. Tantôt on l’a rattaché au Védanta de l’Inde ; tantôt on a mis l’accent sur des ressemblances avec le zoroastrisme et le néoplatonisme. On l’a aussi considéré comme une réaction contre une religion qui laissait peu de part aux aspects émotionnels de l’expérience spirituelle. On a relevé aussi des affinités existant entre le soufisme et la mystique chrétienne. Quelles que soient les comparaisons qu’on puisse établir avec d’autres formes de pensée religieuse, l’origine islamique du soufisme ne semble cependant pas pouvoir être mise en doute. La lecture, la récitation, la méditation du Coran fournissent au pieux musulman une source constamment renouvelée de vie spirituelle. La beauté même du texte étaye le dogme du caractère miraculeux du livre saint, que nul art humain n’eût pu composer. « Ce qui donne au Coran sa puissance d’émouvoir le cœur des hommes et de modeler leur vie n’est pas son contenu de doctrines et d’exhortations dans sa nudité, mais sa vivante parure verbale. Comme les livres prophétiques de l’Ancien Testament, il parle la langue de la poésie, bien que délié du joug extérieur du mètre et de la rime. Si par poésie on entend la disposition presque magique des mots en sorte qu’ils se répercutent comme des échos dans l’âme, découvrant à l’œil intérieur de grands horizons et créant dans l’esprit une exaltation qui le soulève au-dessus du monde matériel et l’illumine d’un rayonnement soudain, c’est justement ce que signifie le Coran pour le musulman. Le musulman ne trouve dans aucun autre livre sacré cette qualité poétique, cette aptitude à soutenir et à renforcer la faculté de vision intuitive, ce bond par lequel l’âme et l’esprit saisissent, en une expérience concrète, la réalité derrière les phénomènes éphémères du monde matériel ». (A.R. Gibb).
À la magie incantatoire du texte saint, véhicule du message divin, viennent s’ajouter tous les prolongements et les résonances que permet l’arabe, langue liturgique, qui par sa nature même se prête à une herméneutique étagée sur plusieurs plans. C’est ainsi que les soufis parlent de sept ou même de soixante-dix-sept interprétations possibles, de plus en plus intériorisées. Une telle « lecture » sera en définitive fonction de la capacité spirituelle du récitant, comme si le texte lui était révélé à l’instant, en ce lieu, à lui-même.
L’un des plus grands maîtres du soufisme, Jalal-od-Din Rûmi, donne cet exemple de l’interprétation spirituelle des écritures. Après avoir conté que Yahya (Jean-Baptiste) se prosterna en adoration devant le Messie, alors que tous deux se trouvaient encore dans le sein de leurs mères, il note que les ignorants considèrent cette histoire comme fausse et invraisemblable. Mais, dit-il,
« Celui qui connaît le sens caché, et pour qui ce qui est caché dans le monde est présent, Sait que la mère de Jean-Baptiste peut apparaître à Marie bien qu’elle soit loin de ses yeux. Les yeux fermés voient l’ami, à condition que l’enveloppe charnelle soit rendue perméable à la lumière. Mais, alors même qu’elle ne l’aurait vue ni de l’extérieur, ni de l’intérieur, ô toi, esprit faible, Tâche de comprendre le sens profond de cette histoire, et non pas comme celui qui a entendu des fables et reste attaché à leur sens littéral. »
TOUT EST SIGNE DE DIEU (swt): Tout est signe pour celui qui sait voir : « Nous savons, dit Ibn’Arabi, maître soufi du xiiie siècle, que Dieu s’est décrit lui-même comme l’Extérieur (al-Zahir) et comme l’Intérieur (al-Batin) et qu’il a manifesté le monde à la fois comme intérieur et extérieur, afin que nous connaissions l’aspect intérieur (de Dieu) par notre propre intériorité et l’extérieur par notre extériorité. Nous leur montrons, dit le Coran, nos signes aux horizons et en eux-mêmes... »
Le livre saint fait constamment appel à cette prise de conscience :
« De quelque côté que tu te tournes, là est la Face de Dieu... En vérité, dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance de la nuit et du jour, dans les navires qui parcourent les mers avec ce qui est utile à l’homme, dans la pluie que Dieu fait descendre du ciel pour rendre vie à la terre qui était morte et répandre sur elle toutes sortes d’animaux, dans le changement des vents, dans les nuages qui sont astreints au service entre le ciel et la terre, dans toutes ces choses, il y a des signes pour ceux qui comprennent. » (Coran II/V. 109, 159).
AU CŒUR ÉPRIS D’AMOUR Mais cette immanence de Dieu(swt) au monde n’est perceptible qu’aux yeux purifiés. Ainsi que le dit Rûmi, le soufi persan : « Si tu bois, assoiffé, de l’eau dans une coupe, c’est Dieu que tu contemples au sein de l’eau. Celui qui n’est pas un amoureux (de Dieu) ne voit dans l’eau que sa propre image. » Seuls les yeux dessillés peuvent découvrir que « l’univers est le livre de la Vérité très haute ». Seul le cœur poli par l’ascèse est susceptible de devenir ce miroir sans tache où se reflétera le divin. Le soufisme a toujours fait une large place aux pratiques de mortification. Ce caractère ascétique est particulièrement marqué au début du mouvement, en réaction contre la décadence religieuse et la corruption des mœurs qu’avait entraînées, au Ie siècle de l’Islam, l’extraordinaire extension des conquêtes.
Une pieuse femme de Basra, Rabi’a (morte en 801) s’adressait ainsi à Dieu :
« Je t’aime de deux amours : amour visant mon propre bonheur et amour vraiment digne de Toi. Quant à cet amour de mon bonheur, c’est que je m’occupe à ne penser qu’à Toi et à nul autre. Et quant à cet amour digne de Toi, c’est que Tes voiles tombent et que je Te vois. Nulle gloire pour moi, ni en l’un ni en l’autre, mais gloire à Toi pour celui-ci et pour celui-là. »
En témoignant de l’unité divine par la profession de foi, le croyant atteste que la divinité seule est digne d’adoration.
Tel sainte Thérèse d’Avila, « mourant de ne pas mourir », le poète soufi du IXe siècle Dhu’l-Nûn (l’Égyptien )chante la nostalgie de l’union divine : « Je meurs, sans que pourtant meure en moi L’ardeur de mon amour pour Toi, Et Ton amour, mon unique but, N’a pas apaisé la fièvre de mon âme. Vers Toi seul mon esprit jette son cri ; En Toi repose toute mon ambition.»
VERS L’UNION MYSTIQUE : Dieu(swt) est la seule réalité, le seul but de la quête incessante de l’âme, peu importe la voie qui mène à lui. Les soufis se sont toujours faits les apôtres de la plus large tolérance : « Il y a, dit Jalal-od-Din Rûmi, bien des chemins de recherche, mais l’objet de la recherche est toujours le même. Ne vois-tu pas que les chemins qui conduisent à La Mecque sont divers, l’un venant de Byzance, l’autre de Syrie et d’autres encore passant par la terre ou la mer ? La distance de ces chemins à parcourir est chaque fois différente mais, lorsqu’ils aboutissent, les controverses, les discussions et les divergences de vues disparaissent, car les cœurs s’unissent... Cet élan du coeur n’est ni la foi, ni l’infidélité, mais l’amour. »
Pour le soufisme, l’amour est en vérité l’âme de l’univers. C’est grâce à lui que l’homme tend à retourner à la source de son être. La musique et la danse, la giration des étoiles et le mouvement des atomes, l’ascension de la vie sur l’échelle de l’être, de la pierre à la plante, de l’animal à l’homme, jusqu’à l’ange et au delà — tout est dû à l’amour qui est « l’astrolabe pat lequel se révèlent les mystères cachés ».
L’âme éloignée de son ultime réalité tend à la rencontre qui lui révélera que l’amant et l’aimé ne sont qu’un. Un jour, est-il raconté dans l’une des paraboles du Mathnavi’ ; un homme vint frapper a la porte de son ami. « Qui es-tu ? » lui demande celui-ci. Il répond : « C’est moi » — « Va-t’en, je ne te connais pas. » Après un an d’absence, brûlé d’amour et de chagrin, le pauvre homme s’en revient frapper à la porte. « Qui es-tu ? » lui redemande l’ami. Et cette fois, il répond : « Je suis toi ! »
— «Entre alors !», lui dit l’ami,« puisque tu es moi : il n’y a pas de place ici pour deux « moi ». »
Le but du soufi, comme de tout mystique, sera de mourir à lui-même pour vivre en Dieu(st), retrouvant ainsi la source de son être. « Toute chose est périssante, hormis la Face de Dieu », dit le Coran. Le maître de Balkh, Jalal-od-Din Rûmi attendait avec impatience la suprême rencontre avec le Bien-Aimé. Il déclarait : « En vérité, ma mort seule est ma vie. »
La mort, pour les mystiques, c’est la vue de la Vérité Suprême !
Comment fuiraient-ils devant cette vue ? Lors de sa dernière maladie, à un ami qui lui souhaitait de recouvrer la santé, Rûmi répondit : « Entre l’amant et l’amante, il ne reste plus qu’une chemise de crin. Ne voulez-vous pas qu’on la retire et que la lumière se joigne à la lumière ? »
Toutefois, si la mort terrestre déchire les derniers voiles, Jalal-od-Din Rûmi rappelle à chaque instant que le royaume de Dieu est au dedans de nous : « On peut voir le Créateur dans chaque objet créé, on peut contempler le soleil des vérités dans chaque atome. »
LES CONFRÉRIES : Tel est le climat de la spiritualité soufie : Dieu(swt) sensible au cœur — en entendant justement ce terme (qalb, en arabe, dil, en persan) au sens pascalien d’intuition, de « fine pointe » de l’âme. Dieu(swt) est recherché ardemment tout au long d’un pèlerinage mystique jalonné d’étapes, qui sont elles-mêmes « colorées » par une certaine tonalité, ou disposition intérieure. Dans la pratique, l’appartenance au soufisme, en dehors de cas isolés, se traduit par l’appartenance à différentes « voies » (tariqa) : « Chaque grand maître à partir duquel on distingue une chaîne initiatique particulière a autorité pour adapter la méthode aux aptitudes d’une certaine catégorie d’hommes doués pour la vie spirituelle. Les diverses voies correspondent donc aux diverses vocations et sont toutes orientées vers le même but. » (Titus Burckhardt)
Le terme arabe de tariqa, signitiant chemin, route, voie, a pris deux acceptions techniques successives en mystique musulmane. Dans la première, selon Louis Massignon, il désigne une méthode de psychologie morale pour guider chaque vocation individuelle, en traçant diverses étapes de la pratique littérale de la loi révélée jusqu’à la Réalité divine. Il en est ainsi aux IXe et Xe siècles de notre ère, et les noms des grands soufis Jonayd, Hallâj, Sarraj, Kushairi, Hudjwiri sont des maîtres en mystique. Dans sa seconde acception, le terme de tariqa désigne, à partir du XIe siècle, l’ensemble des rites d’entraînement spirituel préconisés dans les diverses congrégations musulmanes qui commencent dès lors à se fonder. Par extension, il est devenu synonyme de confrérie, il désigne une vie commune fondée sur des prescriptions spéciales, sous l’autorité d’un maître commun. L’appartenance à une de ces confréries peut entraîner la résidence dans un monastère, généralement pour des périodes plus ou moins longues, très rarement pour toute la vie, la plupart des adhérents étant mariés. Des centaines de confréries furent fondées ; plusieurs d’entre elles comptent encore aujourd’hui des adhérents par milliers. Chacun d’eux est en principe astreint à suivre certaines règles de méditation, de prières, etc., et assiste aux réunions périodiques de sa tariqa.
LE ROLE DU MAITRE : Les traités de soufisme décrivent minutieusement la règle à suivre dans chaque couvent. Le rôle du maître (pir, en persan ; murshid, en arabe) qui le dirige et à qui est due une obéissance absolue, consiste à adapter les exercices aux besoins spirituels et aux capacités des disciples ou murid. Mais les liens entre maître et disciple soufis sont bien plus étroits que ceux qui peuvent attacher à un « directeur de conscience » au sens ordinaire de ce terme. Il ne s’agit pas seulement de l’enseignement d’une méthode conformément aux aptitudes d’hommes aspirant à une vie spirituelle, mais d’une transmission initiatique, de la communication d’une influence spirituelle, d’un influx divin (baraka) que peut seul conférer un représentant d’une « chaîne » (silsila) remontant au Prophète(saw) lui-même. Pratiquement, cette initiation est symbolisée par l’investiture, la remise par le maître au disciple de la khirqa, le froc de bure. Pour qu’il puisse valablement le faire, il faut que le maître soit lui-même digne d’imitation, c’est-à-dire qu’il doit connaître parfaitement, tant au point de vue théorique que pratique, les trois phases de la vie mystique — La Loi, la Voie et la Vérité. Il lui faut être entièrement délivré de ses appétits charnels, de sorte que rien de son moi inférieur ne demeure en lui. Quand un tel shaikh est parfaitement au courant des actes et des pensées d’un disciple, et sait qu’il est digne de progresser dans la Voie, il pose la main sur sa tête et le revêt de la khirqa, témoignant ainsi qu’il mérite de s’associer aux soufis. Lorsqu’un derviche inconnu vient dans un monastère ou une association de soufis, on lui demande : « Quel est le maître qui t’a instruit ? » et « De quelles mains as-tu reçu la khirqa ? »
Le murid est ainsi dit fils du shaikh. Cette notion de maître et disciple répond à la structure même de l’Être, il y a dédoublement du Seigneur et du Vassal qui aspirent l’un vers l’autre. « Le shaikh est ton Créateur », dit Ibn’Arabi. Comme l’écrivait Barrès, une congrégation « enregistre et transmet à travers les siècles le fluide particulier de son fondateur ». En outre, comme le note le professeur Nicholson, chaque murid a ses amis, et toute la communauté soufie constitue une fraternité indivisible, de sorte que le moindre adepte se sent uni spirituellement au hiérophante le plus exalté. Les soufis se regardent comme le peuple choisi de Dieu ; ils se sentent aimés par Lui, et s’aiment les uns les autres en Lui. Le lien entre eux ne peut jamais être brisé, car c’est un mariage d’âmes qui a été conclu au ciel.
L’APOLOGUE DES TROIS PRINCES : L’enseignement des maîtres tend à faire accéder le disciple à une connaissance mystique ( marifat ) qui constituera la seconde naissance, la naissance spirituelle. Cette maïeutique a très souvent recours à des apologues, susceptibles d’interprétations de plus en plus profondes, qui ne s’excluent pas les unes les autres, mais se com¬plètent. Ici encore, il s’agit de déchiffrer des symboles valables sur plusieurs registres. Voici par exemple, une parabole due au maître des derviches tourneurs, Jalal-od-Din Rûmi, dont nous avons déjà parlé.
C’est l’histoire des trois princes et de la citadelle merveilleuse. Il y avait, est-il raconté dans le Mathnavi, trois frères. Le roi, leur père, possédait sur son territoire une forteresse dans laquelle il était absolument interdit de se rendre. Les trois princes, sachant que c’était interdit, avaient d’autant plus envie d’y aller. Lorsqu’ils y furent parvenus, ils virent que cette citadelle avait dix portes. Une fois celles-ci franchies, ils découvrirent de magnifiques peintures qui les remplirent d’émerveillement, et notamment le portrait d’une jeune fille dont la beauté les éblouit et les enflamma d’amour. S’étant informés, ils apprirent qu’il s’agissait de la princesse de Chine, gardée recluse dans une tour par son père l’empereur. Ils décidèrent aussitôt de partir pour la Chine. Après avoir attendu longtemps dans la capitale, l’un des princes, à bout de patience, vint se jeter aux pieds de l’empereur. Celui-ci le traita avec tendresse et le jeune homme devint de plus en plus enivré d’amour. Le jeune prince finit par en mourir. Le frère cadet étant malade, le second frère assista seul aux funérailles. L’empereur lui témoigna la même bienveillance, et le combla de dons. Peu à peu, ce prince en conçut de l’orgueil et donna des preuves d’ingratitude. L’empereur en fut indigné et, sans le vouloir, lui infligea une blessure mortelle. Le troisième frère était le plus paresseux de tous. Il ne fit rien, et pourtant ce fut lui seul qui réussit à atteindre le but ; l’histoire ne nous dit pas comment. Jalal-od-Din Rûmi a repris ici un thème folklorique très connu. Ce qui est important, c’est moins l’anecdote que le commentaire donné par le sage soufi. Il explique tout d’abord que c’est l’attrait des choses défendues qui incite à leur recherche ; l’itinéraire spirituel aussi est une aventure. Les princes se sont lancés sans guide dans leur quête ; c’est fort dangereux. Les dix portes de la citadelle représentent les cinq sens externes et les cinq sens spirituels. Les peintures sont les formes et les couleurs du monde par lesquelles l’âme risque d’être ensorcelée et détournée de sa véritable voie. Traditionnellement, la Chine désigne dans le soufisme le domaine spirituel, alors que l’Égypte est le domaine matériel. Quant aux trois princes, le premier est mort d’amour ; le second initié aux mystères par le roi, est perdu par sa présomption. La pointe de l’apologue est ici : pourquoi le troisième prince a-t-il remporté une victoire complète, alors qu’il était le plus paresseux ?
Ce que Rûmi appelle ici paresse, on pourrait à meilleur escient l’appeler passivité. Il y a quelque chose d’infiniment passif, d’absolument abandonné, dans l’âme du mystique qui appelle la grâce, ce don de Dieu, et c’est là une sorte de virginité, d’offrande de soi, comparable à l’atti¬tude de Marie devant l’ange de l’Annonciation.
Ainsi que le dit le commentaire d’Ismaël d’Ankara : « Lorsque la parole de Dieu pénètre dans le cœur de quelqu’un et que l’inspiration divine emplit son cœur et son âme, sa nature est telle qu’alors est produit en lui un enfant spirituel ayant le souffle de Jésus qui ressuscite les morts. » Si le petit prince paresseux parvient seul à remporter la victoire, c’est qu’il n’a pas compté sur ses propres efforts : il est resté « passif » et disponible à la grâce divine qui a pu le saisir.
L’APOLOGUE DES CHINOIS ET DES BYZANTINS : Dans une autre parabole Jalal-od-Din Rumi compare la démarche vers Dieu (swt)des étudiants en théologie avec celle des mystiques soufis. Un jour, raconte-t-il, un sultan appelle à son palais des peintres, venus les uns de la Chine, les autres de Byzance, et les charge de décorer de fresques deux murs qui se faisaient face. Un rideau fut tiré entre les deux groupes de concurrents qui travaillaient donc sans apercevoir ce que faisaient leurs rivaux. Or, tandis que les Chinois employaient toutes sortes de peintures et dessinaient de ravissantes figures, les Grecs se contentaient de polir le mur et de le lisser sans relâche. Le jour venu, le sultan vint juger des résultats de cette compétition. Il se dirigea tout d’abord du côté du rideau où se trouvaient les peintres de Chine, et tomba en extase devant la beauté de leur fresque. Il déclara que l’on ne pouvait, en vérité, rien concevoir de plus beau. Mais lorsque le rideau fut tiré, les peintures des Chinois se reflétèrent dans le mur qu’avaient poli les peintres de Byzance à la façon d’un miroir — et ce reflet était bien plus beau que l’œuvre d’art elle-même. On pourrait imaginer que le reflet fût aussi beau que l’image : mais pourquoi la surpasse-t-il ? Il y a là, tout d’abord, une raison d’esthétique. Rûmi parle ailleurs de l’amour du beau, plus beau que la beauté elle-même. Mais il s’agit ici d’une sorte de pressentiment. La vérité n’est pas quelque chose de tout fait, c’est quelque chose vers quoi on se dirige, guidé par l’intuition, de même qu’un parfum fait deviner une réalité cachée. Rien, sur le plan spirituel, n’est achevé. Selon une telle conception, les couleurs représentent ce que le monde phénoménal (les apparences) comporte d’impureté : le monde nouménal (les réalités) est « sans couleur », disent les soufis persans.
De même, Shelley parlait de la vie comme d’un verre bigarré « qui souille la pure blancheur de l’éternité ». Le monde phénoménal sert en quelque sorte de prisme au monde de l’intelligible. Les soufis « comparent l’univers à un ensemble de miroirs dans lesquels l’Essence infinie se contemple sous de multiples formes, ou qui reflètent à divers degrés l’irradiation de l’Être unique ; les miroirs symbolisent les possibilités qu’a l’Essence de se déterminer Elle-même, possibilités qu’Elle comporte souverainement en vertu de Son infinité » (Burckhardt).
Le cœur du mystique, poli par l’ascèse, débarrassé du péché et des imaginations vaines, devient cette paroi blanche comme la neige où se reflétera la beauté divine.
Le soufisme, d’une façon générale, met l’accent sur l’aspect « beauté » de la Réalité ultime. Selon Ibn’Arabi, Dieu(swt) aime la beauté des formes parce que la forme reflète la beauté de Dieu(swt), comme elle reflète l’Être. Une tradition prophétique dit : « Dieu est beau et Il aime ce qui est beauté ! » La beauté apparaît ici comme la raison suffisante de l’amour. À travers ces apologues, on aperçoit toute la subtilité de la doctrine des soufis.
Qu'Allâh(swt) nous accorde une agréable et longue ,vie enveloppée d'une bonne santé de fer, dans son obéissance et dans son adoration sincère ! Qu'il(swt) nous ouvre les portes de la connaissance spirituelle et matérielle pour l'Amour de Mawlana Muhammad(saw) !
Wa salam
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Chaykh Ibrahima Niass(raa)
02/02/2008 20:16
Assalam alaykoum wa rahmatoullah ta'ala wa barakatouh
«Allâhumma salli `ala Sayyidinâ Muhammadin-il fâtihi limâ ughliqa wal khâtimi limâ sabaqa nâsiril haqqi bil haqqi wal hâdy ila siratikal mustaqîm wa 'ala âlihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-`adhîm.»
Le plus grand savant du hadith d'al-azhar de son temps, le chaykh mohammad al-hafidh, a dit que le chaykh Ibrahima Niasse(raa) avait le rang de Houjja dans le hadith (Celui qui connait plus de 300 000 ahadith par coeur avec leur chaîne de transmission et la biographie des narrateurs). 
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Chaykh Ibrahima Niass(raa) avait le rang de Houjja dans le hadith (Celui qui connait plus de 300 000 ahadith par coeur avec leur chaîne de transmission et la biographie des narrateurs).
Qu'Allâh(swt) l'accueille dans son "Jannat Al-Firdaws" auprès de sa "léila",le prophète Muhammad(saw) !
Djeureudjeuffe Baye !
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