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Taîba Niassène
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Taîba Niassène

VIP-Blog de momowally
bayy-99@hotmail.com

  • 343 articles publiés dans cette catégorie
  • 313 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 25/06/2007 20:12
    Modifié : 18/01/2014 10:26

    Garçon (38 ans)
    Origine : Abidjan
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    RAMADANE MOUBARAK !

    28/08/2007 16:41





    Le mois de Ramadhan :le mois béni !



    Dans sa sagesse infinie, ALLAH a prescrit à Ses créatures les règles inaltérables leur assurant une vie digne dans ce monde et la félicité dans l’Au-delà.

    Parmi ces règles, figure le jeûne qu’il a ordonné aux communautés successives de croyants. Loin de se réduire à l’abstinence alimentaire, le jeûne exige de l’homme la mobilisation de tout son être. L’observation extérieure des règles du jeûne doit s’accompagner d’une maîtrise des sens et plus particulièrement de la langue.
    L’exercice spirituel que représente le jeûne doit démontrer à l’homme sa capacité de se priver pour un temps de ce qui lui semblait indispensable. Il doit lui révéler que, dans ce domaine, comme dans bien d’autres, vouloir, c’est pouvoir, à condition que l’intention soit ferme et que le but recherché soit l’agrément d’ALLAH.
    Le but d’un tel acte d’adoration a été clairement défini comme la recherche de l’état de crainte révérentielle de Dieu (la piété) critère de supériorité d’un individu sur un autre. Cette qualité ne se mesure que par celle des oeuvres qui en sont les témoins.

    L’école du jeûne est sans équivalent et doit amener à faire taire en chacun la tendance à la domination des autres, l’ostentation, la crainte d’autre que Dieu et toutes les formes insidieuses de l’appel du diable, seul véritable ennemi du genre humain.
    Le diplôme sanctionnant le mois du jeûne est une somme de vertus nourrissant le croyant durant le court séjour terrestre qui, rappelons-le, est une somme d’épreuves à laquelle seul le retour à Dieu mettra fin.

    Dans un monde où la matière devient l’unité de mesure sacralisée, le jeûne du mois de Ramadan est là pour relativiser la conception dominante et pour fournir à ceux qui le désirent une arme à toute épreuve.


    L'instauration du jeûne de Ramadan :

    Le jeûne du mois de Ramadan constitue la quatrième des cinq bases fondamentales sur lesquelles l'Islam est édifié.

    L'obligation de jeûner a été instaurée pour les musulmans, dans la seconde année de l'Hégire, par la révélation de ce verset du Coran:

    «Ô les croyants! On vous a prescrit as-Siyam (le jeûne) comme on l'a prescrit à ceux d'avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété» (Sourate 2, verset 183).

    Les mérites de Ramadan  :


    Le prophète (SAW) a dit:
    «Le Ramadan est venu à vous! C'est un mois de bénédiction. Allah vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge des fautes et Il exauce les demandes. Allah vous regarde rivaliser d'ardeur dans ce but et il se vante de vous auprès de Ses anges. Montrez à Allah le meilleur de vous-mêmes, car est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde d'Allah, Puissant et Majestueux!». (Ibn Majah)
    «C'est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C'est le mois du don. C'est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon et la fin affranchissement du feu de l'Enfer». (Bayhaqi)
    «Lorsqu'arrive la première nuit du mois de Ramadan, Allah ordonne à son Paradis:
    «Prépare-toi et embellis-toi pour Mes serviteurs qui viendront bientôt dans Ma demeure et Ma générosité se reposer des peines du bas monde!» ». (Bayhaqi)
    «Celui qui jeûne le mois de Ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne, expie son passé». (Boukhari)
    «Si les serviteurs savaient quelle est la valeur du mois de Ramadan, ils souhaiteraient que l'année entière fût Ramadan ». (Bayhaqi)


    La nuit du Destin :

    Le prophète (SAW) dit:
     «Toutes les fautes passées sont pardonnées à celui qui passe la nuit du Destin en veillée pieuse avec foi et espoir de récompense» (Moslim).
    Le prophète (SAW) dit:
     «Cherchez la nuit du Destin parmi les nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan» (Boukhari). [c'est à dire la nuit dont le lendemain correspond au 21, 23, 25, 27 ou 29 de Ramadan]
    Le prophète (SAW) a recommandé de répéter cette invocation au cours de la nuit du Destin: «Ô mon Dieu! Tu est indulgent, Tu aimes le pardon: fais-moi grâce! [Allahoumma innaka

    Des bonnes oeuvres pendant Ramadan



     1)-La charité :

    Le prophète (SAW) dit:
    «La meilleure charité est celle accomplie pendant Ramadan» (Tirmidy)

    «Qui donne à manger ou à boire à quelqu'un qui jeûne, d'un bien licitement acquis, les anges ne cessent de prier pour lui durant Ramadan. L'archange Gabriel prie pour lui la nuit du Destin» (Boukhari)

    La prière des Tarawih :
    Le prophète (SAW) dit:

     «Qui se lève pour prier pendant les nuits de Ramadan, avec foi et en comptant sur la récompense divine, Dieu pardonne ses fautes passées». (Boukhari & Moslim)

    La lecture du Coran :

    Le prophète (SAW) redoublait la récitation du Coran, pendant le mois de Ramadan. Gabriel descendait réciter avec lui. (Boukhari).
    Le prophète (SAW) dit:

    «Le jeûne et la prière de Ramadan intercéderont pour l'homme le jour de la résurrection. Le jeûne dira: « Seigneur! Je l'ai empêché de boire et de manger pendant le jour». Le Coran dira:

    « Seigneur! Je l'ai empêché de dormir la nuit » « Accepte notre intersession pour lui!» ». (Ahmed & Nassai)

    La retraite spirituelle (I'tikaf) :

    Elle consiste à garder la mosquée dans un esprit de dévotion pour plaire à Dieu. Le prophète (SAW) a fait la retraite la dernière décade de Ramadan et ne cessa de la pratiquer, jusqu'à sa mort. Il dit:

    «La mosquée est le refuge de tout homme pieux. Dieu a promis à celui qui y fait sa retraite de lui accorder sérénité et miséricorde, de le faire traverser le Sirat (pont jeté sur l'Enfer) pour le faire parvenir à Sa grâce au Paradis» (Tirmidy).

    Des pratiques recommandées de Ramadan :

    Rompre le jeûne aussitôt que le soleil se couche
    Le prophète (SAW) dit:

     «On ne cesse d'être dans la bonne voie tant qu'on s'empresse de rompre le jeûne». (Boukhari & Moslim)

    Invoquer Dieu au moment même de la rupture du jeûne
    Le prophète (SAW) dit:

    «N'est pas repoussée la demande faite par le jeûneur au moment de la rupture de son jeûne» (Ibn Majah)
    Le prophète (SAW) faisait l'invocation suivante:

    « Au nom d'Allah! Ô mon Dieu! J'ai jeûné pour Toi et j'ai rompu avec ce que Tu m'as donné! [Bismillah! Allahoumma laka soumtou wa 'ala rizqika aftartou!]». (Abou Daoud)

    Prendre le Sahour et le retarder :

    Prendre un dernier repas « Sahour » en fin de nuit, à l'approche de l'aube sans toutefois s'alimenter au delà du Fajre.

    Le prophète (SAW) dit: «Le Sahour est tout une entière bénédiction; ne le délaissez pas. Prenez en ne serait-ce qu'une gorgée d'eau car Allah envoie Sa miséricorde et les anges demandent le pardon pour celui qui fait ce repas». (Ahmed)

    Qu'Allâh azzawajal nous donne la force ,la  bonne santé et la longevité pour accomplir beaucoup de mois

    de Ramadane !

    wa salam





     

     

    MAWLID DE CHEIKH IBRAHIMA NIASS(raa)

    25/08/2007 17:16

    MAWLID DE CHEIKH IBRAHIMA NIASS(raa)


    C'était le délire ,ce Dimanche 29 juillet 2007 !
    Toutes les sommités  du monde soufi ( Niassien  et Omarien) étaient sur place, rehaussées par la présence de Cheikh Ahmadat'Tijânî Ibrahima Niass (khalife adjoint de Médina Baye) et du cinquième petit-fils de CHEIKH Amad Tijânîa Chérif (raa) venu d'Aîn-Madhy (Algérie),du nom de Hussein Chérif ! 
    Cheikh Hassan Cissé (L'Imam de Médina Baye)  n'a pu faire le déplacement suite à un problème de calendrier !
    Par contre d' autres chouyouk sont venus : 
    du Sénégal (Dakar, kaolackh) ,du Nigéria (Kano -kassinat) ,du Niger (kiota),du Bénin (cotonou),du Togo,du Burkina, du Mali (ségou-kayes,Bamako), du Tchad ,du Caméroun ,etc.... pour honorer  ce Gamou 2007 .
    Il y avait 5000 invités ,6000 couverts . la fête était totale !
    Djeureudjeuffffffffffffffffffffffffffffeeeeeeeee  BAYYYYYYYYYYYYYYEEEEEE!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Diaramaaaaaaaaa  Baye !
    Pourrait-on dire à la vue de toute cette marée humaine venue, qui de la ville qui de la campagne !
    Cette marée humaine, ces Talibés baye se souviennent de Sidi Bar-Hamou de KAOLACK !
    Ce  grand connaissant d'Allâh(swt) et Amoureux fou du Saint prophète Muhammad(saw) !
    Ses nobles et bénis "Diwan"   étaient repris par tout le monde !
     les conférenciers prévus se sont succédés sur le podium pour expliquer à l'auditoire les thèmes qu'ils défendaient :
    1-les trois stations d'adoration de Baye Niass
    2-l'islam-l'imane- l'ihsan -la discipline
    3-Peut-on voir le prophète Muhammad(saw) ?
    4-la Tijaniyya :qu'est-ce que c'est ?
    5-les compagnons de cheikh Ahmad Tijânî (raa)
    Puis ,ce fut le tour de Cheikh Ahamad tijânî Ibrahima Niass de Médina Baye (kaolack) qui a retenu l'attention de tout le monde ,tellement sa ressemblance est brutale avec son père Baye Niass(raa) .
    A travers sa voix, nous (qui n'avons pas connu physiquement Cheikh Ibrahima Niass(raa)) ,imaginions celle de son père avec beaucoup d'émotion ,de pleurs,de regret , avec une certaine pointe de mélancolie ! Ndéissane !
    Cheikh Baye était présent !
    Oui ,Baye Niass(raa) est avec nous oû que nous soyons ! jazakallâhou Bar-hamou !
    Il a clos son intervention par une série de" Dou'a" à l'endroit de toute la communauté musulmane  de côte d'ivoire  et de tous les compagnons Tijânîs de par le monde !
    QU'Allâh(swt) nous facilite la "Fathoul akhbar" pour l'amour de Chekh Ibrahima Niass(raa) !
    Avant,la" wazifa ", avec beaucoup de difficulté ,il s'est retiré dans son luxueux Hôtel en compagnie de sa délégation !
    le "Gamou "a suivi son cours ,avec des chants liturgiques à la mémoire de Cheikh Ahmad Tijânî(raa) et de son khalife ,le Cheikh Al-islam ,le défenseur farouche de l'islam et de la Tariqâtou Tijâniyya !
    Vers les coups de 19heures,une pluie s'est abattue sur Abidjan et ses environs précipitant ainsi la fin de la cérémonie ,Ö combien riche en enseignements !
    Ainsi prit fin le Gamou qui nous tenait tant   en haleine ,depuis des mois!
    Mes amitiés à toutes les familles  Tijânes de par le monde !
    Que la Paix et la Quiétude reignent dans nos murs et le Bonheur et la Prospérité dans nos maisons  ,pour l'Amour du prophète Muhammad (saw) et par la Barakat de cheikh Ahmadat'Tijânî (raa) et de Cheikh Ibrahima Niass(raa) !
    Qu'Allâh azzawajal nous couvre de rahma, de nour de khayrat !
    A l'année prochaine pour un autre gamou !
    wa salam


    Commentaire de Yahahia Diakhaté (Kaolack) (21/07/2010 15:21) :

    Djeureudjeufe frère de la Faydha ! Que la lumière de Baye t'illumine ! Je conais bien Chérif Oumar Abdel Aziz,il a étudié ici à Médina Baye, chez Cheikh Hassane Cissé(raa),l'Imam ! Nous prions tous pour Chérif,c'est un homme de confiance! k'Allâh lui facilite sa tache ! jazakallâhu khayrane !


    Commentaire de Yahahia Diakhaté (Kaolack) (21/07/2010 15:24) :

    Djeureudjeufe frère de la Faydha ! Que la lumière de Baye t'illumine ! Je conais bien Chérif Oumar Abdel Aziz,il a étudié ici à Médina Baye, chez Cheikh Hassane Cissé(raa),l'Imam ! Nous prions tous pour Chérif,c'est un homme de confiance! k'Allâh lui facilite sa tache ! jazakallâhu khayrane !


    Commentaire de Yahahia Diakhaté (Kaolack) (21/07/2010 15:25) :

    Djeureudjeufe frère de la Faydha ! Que la lumière de Baye t'illumine ! Je conais bien Chérif Oumar Abdel Aziz,il a étudié ici à Médina Baye, chez Cheikh Hassane Cissé(raa),l'Imam ! Nous prions tous pour Chérif,c'est un homme de confiance! k'Allâh lui facilite sa tache ! jazakallâhu khayrane !


    Commentaire de Yahahia Diakhaté (Kaolack) (21/07/2010 15:26) :

    Djeureudjeufe frère de la Faydha ! Que la lumière de Baye t'illumine ! Je conais bien Chérif Oumar Abdel Aziz,il a étudié ici à Médina Baye, chez Cheikh Hassane Cissé(raa),l'Imam ! Nous prions tous pour Chérif,c'est un homme de confiance! k'Allâh lui facilite sa tache ! jazakallâhu khayrane !


    Commentaire de Yahahia Diakhaté (Kaolack) (21/07/2010 15:27) :

    Djeureudjeufe frère de la Faydha ! Que la lumière de Baye t'illumine ! Je conais bien Chérif Oumar Abdel Aziz,il a étudié ici à Médina Baye, chez Cheikh Hassane Cissé(raa),l'Imam ! Nous prions tous pour Chérif,c'est un homme de confiance! k'Allâh lui facilite sa tache ! jazakallâhu khayrane !




     

     

    Critique de la subdivision du tawhîd en ulûhiyyah et en rubûbiyyah

    24/08/2007 17:11



     
    Par défaut
    .

    Au nom d’Allâh, le Clément le Miséricordieux.

    L’érudit Abû Al-Mahâsin Jamâl Ad-Dîn Yûsuf Ibn Ahmad Ad-Dijwî, décédé en 1365 A.H., dit :

    Nous avons reçu de nombreuses questions au sujet de tawhîd ar-rubûbiyyah et de tawhîd al-ulûhiyyah [1] :
    Quelle est leur signification ?
    Quelles en sont les implications ?
    Qui les a distingués ?
    Quels arguments soutiennent ou infirment la justesse de ces notions ?

    Nous répondons (sachant que tout succès vient d’Allâh ):

    L’auteur de cette thèse, réputé pour l’avoir soutenue, est Ibn Taymiyah, qui dit :
    « Les Messagers n’ont été envoyés que pour promouvoir tawhîd al-ulûhiyyah, c’est-à-dire la vocation exclusive de l’adoration à Allâh. Quant à tawhîd ar-rubûbiyyah, qui consiste à croire qu’Allâh est le Seigneur et le Gérant des mondes, nul ne l’a contesté parmi les polythéistes et les musulmans, comme le prouve la Parole du Très-Haut :
    « Si tu leur demandes qui a créé les cieux et la terre, ils répondront : Allâh » [2]. »

    Puis les tenants de cette opinion ont ajouté :
    « Ceux qui usent du tawassul [3] par le biais des Prophètes et des saints, demandant leur intercession et les invoquant lors des épreuves, en sont des adorateurs. Ce sont des hérétiques, en vertu du fait qu’ils croient à la divinité (ulûhiyyah) de ces idoles, des Anges et du Christ. Ce n’est pas en croyant à la seigneurie (rubûbiyyah) de ces idoles qu’ils ont sombré dans l’hérésie mais en se détournant du tawhîd al-ulûhiyyah par le culte qu’ils vouent à ces choses. Ceci s’applique également aux visiteurs des tombes qui recherchent l’intercession des saints et leur demandent des choses que seul Allâh (Exalté soit)Il — peut accomplir. »
    Pis encore, Muhammad Ibn `Abd Al-Wahhâb dit :
    « Leur hérésie est pire que celle des idolâtres. »

    Si on le souhaite, je pourrais également citer sa malheureuse et audacieuse sentence à ce sujet. Quoiqu’il en soit, il s’agit là brièvement de leur ligne de pensée, qui comprend plusieurs points que nous allons passer en revue succinctement. Notre propos s’articulera en deux volets, et nos arbitres seront la raison et les textes de la révélation.

    Leur subdivision du monothéisme en tawhîd ar-rubûbiyyah et en tawhîd al-ulûhiyyah est une subdivision inédite et inconnue avant Ibn Taymiyah, allant par ailleurs à l’encontre de la raison comme on pourra le constater [4]. Lorsqu’une personne embrassait l’islam, le Messager d’Allâh (paix et bénédictions sur lui ) ne lui enseignait pas que le monothéisme comportait deux volets et que l’on ne devenait musulman qu’après avoir adhéré à tawhîd al-ulûhiyyah. Il ne fit aucune allusion à ce sujet, pas même par un mot, et nul, parmi le salaf [5], dont les tenants de la subdivision se réclament frauduleusement à tout bout de champ [6], n’a opéré cette distinction.

    Cette subdivision n’a aucun sens car une vraie divinité est un vrai seigneur, et une fausse divinité est un faux seigneur. Seul un seigneur est digne d’être adoré et divinisé. Réciproquement, cela n’a aucun sens d’adorer celui qu’on ne tient pas pour un seigneur capable d’octroyer le bien et d’infliger le mal. L’un est la conséquence de l’autre comme cela est stipulé dans la Parole du Très-Haut : « Il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tout ce qu’il y a entre eux. Adore-Le donc, et sois constant dans Son adoration. Lui connais-tu un égal ? » [7] Ainsi, l’adoration est-elle la conséquence du statut de Seigneur. Si l’on ne croit pas en effet que tel seigneur est capable d’octroyer le bien et d’infliger le mal, alors cela n’a pas de sens de l’adorer, comme nous venons de le dire. Le Très-Haut dit aussi : « Que ne se prosternent-ils devant Allâh Qui fait sortir ce qui est caché dans les cieux et la terre, et Qui sait ce que vous cachez et aussi ce que vous divulguez ? » [8] Ce verset indique qu’il ne faut se prosterner que devant Celui dont la Toute-Puissance [9] est avérée et qu’il est insensé de se prosterner devant autre que Lui. Voilà pour l’aspect rationnel de la chose. C’est également ce qu’établissent le Coran et la Sunnah.

    Le Coran dit pour sa part : « Il (Allâh) ne va pas vous commander de prendre pour seigneurs Anges et Prophètes » [10]. Il affirme ainsi la pluralité des seigneurs chez les idolâtres. Malgré cette affirmation explicite du Coran selon laquelle les polythéistes prenaient les anges pour des seigneurs, Ibn Taymiyah et Muhammad Ibn `Abd Al-Wahhâb disent d’eux qu’ils étaient des monothéistes dans le sens où ils adhéraient à tawhîd ar-rubûbiyyah et ne reconnaissaient qu’un seigneur unique ; leur polythéisme ne proviendrait ainsi que de leur refus de proclamer l’unicité de la divinité !!

    Joseph — paix sur lui — dit à ses deux compagnons de geôle, alors qu’il les invitait au monothéisme : « Lequel est meilleur : des seigneurs disparates ou Allâh, l’Unique, le Dominateur suprême ? » [11] Allâh — Exalté soit-Il — dit aussi : « Ils ne croient pas au Tout Miséricordieux. Dis : ’C’est Lui mon Seigneur’ » [12] ; les infidèles, quant à eux, ne le reconnaissent pas comme seigneur. La Parole du Très-Haut « Mais c’est Allâh, mon Seigneur » [13] vient également interpeler ceux qui nient Son statut de Seigneur. Considèrons également les propos tenus pas les polythéistes le Jour de la Résurrection : « Par Allâh ! Nous étions certes dans un égarement évident, alors que nous faisions de vous des égaux au Seigneur des mondes » [14]. Ainsi, ils élevaient leurs idoles au statut de seigneurs, comme le suggère la lettre du texte. Considèrons aussi la Parole du Très-Haut : « Et quand on leur dit : "Prosternez-vous devant le Tout Miséricordieux", ils disent : "Qu’est-ce donc que le Tout Miséricordieux ? Allons-nous nous prosterner devant ce que tu nous commandes ?" » [15] Peut-on seulement admettre que celui qui profère de tels propos puisse être considéré comme un monothéiste ou un croyant ? Ou encore : « Or ils disputent au sujet d’Allâh » [16] ; il existe de nombreux autres exemples que nous ne citerons pas, par souci de concision.

    Ainsi donc, ces infidèles n’adhéraient manifestement pas au tawhîd ar-rubûbiyyah — contrairement à ce que prétendait Ibn Taymiyah. Joseph — paix sur lui — n’invita ses compagnons de geôle à rien d’autre qu’au tawhîd ar-rubûbiyyah, car il n’y a pas chez lui cette distinction entre tawhîd ar-rubûbiyyah d’une part et tawhîd al-ulûhiyyah d’autre part. Ibn Taymiyah et ses partisans connaîtraient-ils le monothéisme mieux que Joseph — paix sur lui — et trouveraient-ils à redire dans son usage du vocable « seigneurs » au lieu de « divinités » ?!

    Allâh dit lors de l’établissement du pacte avec les hommes [17] : « Ne suis-je pas votre Seigneur ? » [18] Si la reconnaissance d’Allâh comme seigneur unique ne suffisait pas, et que ce critère se trouvait rempli par les polythéistes, sans qu’il leur soit de la moindre utilité — comme le prétendait Ibn Taymiyah —, alors il ne conviendrait pas d’établir le pacte de cette façon et les hommes ne diraient pas le Jour de la Résurrection : « Vraiment, nous n’y avons pas fait attention » [15]. Il aurait fallu qu’Allâh change la formulation du pacte de manière à ce qu’ils proclament Son unicité en tant que divinité, étant donné que tawhîd ar-rubûbiyyah ne suffirait pas — comme le prétendent Ibn Taymiyah et ses partisans. Nous pouvons bien entendu développer ce point davantage. Mais quoi qu’il en soit, Allâh S’est satisfait de la reconnaissance de Son statut de Seigneur. Si le tawhîd ar-rubûbiyyah et le tawhîd al-ulûhiyyah étaient dissociés, Il leur aurait demandé de reconnaître Son statut de Divinité également.

    À ce propos, on peut citer le verset suivant : « C’est Lui qui est dieu dans le ciel et dieu sur terre » [19]. Il est dieu sur terre quand bien même il ne resterait plus personne pour L’adorer comme cela sera le cas à la fin des temps. Si les tenants de la subdivision du monothéisme objectent que, ce que l’on entend par là, c’est qu’Il est digne d’être adoré, nous répondons alors qu’il n’y a donc aucune différence entre le dieu et le seigneur, puisque celui qui est digne d’être adoré n’est autre que le seigneur. D’ailleurs, le débat entre Pharaon et Moïse — paix et bénédictions sur lui — ne portait que sur la qualité de seigneur. Pharaon dit en effet : « Je suis votre Seigneur le Très-Haut » [20] ; il dit aussi : « Si tu adoptes une autre divinité que moi, je te ferai prisonnier » [21] ; il est inutile de s’étendre davantage sur ce point.

    Pour ce qui est des preuves tirées de la Sunnah prouvant l’inconsistance de cette thèse de la subdivision du monothéisme, on peut mentionner le fait que les Anges interrogent le défunt sur son seigneur et non pas sur son dieu ; les Anges ne sont, en effet, ni des taymiyens ni des demeurés. Si l’on s’en tenait à cette thèse de la subdivision, il aurait fallu que les Anges interrogent le défunt sur l’identité de son dieu, et non pas sur celle de son seigneur, ou qu’ils l’interrogent sur les deux à la fois !

    Quant à la Parole du Très-Haut : « Si tu leur demandes qui a créé les cieux et la terre, ils répondront Allâh » [2], elle signifie que les infidèles disent avec leurs langues ce en quoi ils ne croient pas dans leur cœur, se pliant — bien malgré eux — au besoin du moment, face aux arguments décisifs et aux signes manifestes. Ils disent cela alors qu’ils n’en sont pas convaincus au plus profond de leurs cœurs et de leurs consciences. La preuve en est qu’ils associent à cette parole des actes démontrant leur mensonge, qu’ils attribuent la capacité d’octroyer le mal et d’infliger le bien à autre qu’à Lui, qu’ils ignorent complètement Allâh, et Lui préférent autrui dans les affaires les plus prosaïques. Par exemple, ils dirent à Hûd — paix sur lui — : « Nous dirons plutôt qu’une de nos divinités t’a affligé d’un mal. » [22] Comment Ibn Taymiyah peut-il dire entre autres que ces gens croient que les idoles ne peuvent infliger le mal ni octroyer le bien ? Considèrons aussi ce qu’ils font de leurs cultures et de leurs bestiaux : « Ils disent : "Ceci est pour Allâh — d’après leurs prétentions — et ceci pour nos divinités." Mais ce qui est pour leurs divinités ne parvient pas à Allâh, tandis que ce qui est pour Allâh parvient à leurs divinités. » [23] Ils donnaient ainsi la préséance à leurs divinités par rapport à Allâh — Exalté soit-Il — et ce, dans la moindre de leurs affaires.

    Au sujet de leurs croyances idolâtres, Allâh clarifie : « Nous ne vous voyons point accompagnés des intercesseurs que vous prétendiez être nos associés. » [24] Il rappelle donc que ces gens croient que leurs divinités sont associées à Allâh. Un exemple qui caractérise cette croyance réside en la parole de Abû Sufyân lors de la bataille de Uhud : "Ô Hubal, sois supérieur" ce à quoi le Prophète — paix et bénédictions sur lui — répondit : « Allâh est le Supérieur le Magnifique ». Après lecture de ces paroles, où parvient-on à déceler le moindre soupçon de ce monothéisme qu’Ibn Taymiyah attribue aux polythéistes, à travers tawhîd ar-rubûbiyyah, lorsqu’il dit qu’ils sont en cela parfaitement semblables aux musulmans mais qu’il leur manque tawhîd al-ulûhiyyah pour parfaire leur monothéisme ?

    Plus probante encore est cette parole divine : « N’injuriez pas ceux qu’ils invoquent en dehors d’Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh, dans leur ignorance. » [25]. De nombreux autres versets de ce genre existent, mais qu’il serait long de développer ici. Perçoit-on donc chez ces polythéistes un quelconque monothéisme digne d’être qualifié de "credo" (`aqîdah) ?

    Mais, malgré tout, les taymiyens diront que les idolâtres adhéraient à tawhîd ar-rubûbiyyah et que les Messagers ne les combattirent que pour promouvoir tawhîd al-ulûhiyyah, dont l’abandon est la seule raison justifiant leur infidélité ! J’ignore à quoi rime cette restriction alors que les idolâtres ont démenti les Prophètes, rejeté la révélation, rendu licites les interdits, nié la résurrection et le Jour dernier, affirmé qu’Allâh avait une compagne, un enfant et que les anges étaient Ses filles : « Certes, ils disent dans leur calomnie : "Allâh a engendré" ; mais ce sont certainement des menteurs ! » [26] Les Messagers ne les auraient donc combattus pour rien de tout cela, mais uniquement parce qu’ils n’adhéraient pas à tawhîd al-ulûhiyyah — comme ils le prétendent ! Et en dehors de ce point, ils seraient parfaitement semblables aux musulmans ! Et les musulmans seraient même pires, selon Ibn `Abd Al-Wahhâb !

    Laissant tout cela de côté, nous ajoutons pour les tenants de cette subdivision : À supposer qu’il y ait une différence entre tawhîd ar-rubûbiyyah et tawhîd al-ulûhiyyah — comme ils le prétendent —, le tawassul [3] ne contrevient en rien à tawhîd al-ulûhiyyah, car il ne relève en rien de l’adoration, que ce soit au plan linguistique, juridique ou coutumier. Nul n’a jamais dit que le fait d’invoquer ou d’implorer l’intercession des gens pieux était un acte d’adoration. Le Messager — paix et bénédictions sur lui — ne nous a rien dit de tel non plus. S’il s’agissait d’un culte ou d’un semblant de culte, cela ne serait autorisé ni par l’entremise d’une personne vivante ni par l’entremise d’un défunt.

    Si quelqu’un objecte qu’Allâh est plus proche de nous que notre veine jugulaire et qu’il n’y a, par conséquent, nul besoin d’un intermédiaire, nous lui répondons : « Tu as retenu une vérité alors que de nombreuses autres t’ont échappé. » Cette opinion qui est tienne implique que l’on délaisse les causes et les moyens dans toutes les affaires, alors que le monde est pourtant fondé sur une Sagesse dans laquelle la loi de causalité occupe une place primordiale.

    Cela implique aussi qu’il n’y aurait pas d’intercession le Jour de la Résurrection — chose pourtant nécessairement connue de la religion — parce que, selon cette opinion, il n’y a nul besoin d’intercession, puisqu’Allâh n’a pas besoin d’un intermédiaire, étant Lui-Même plus proche que l’intermédiaire. Cela implique aussi que `Umar se soit trompé lorsqu’il dit : « Nous nous adressons à Toi par l’oncle de Ton Prophète, Al-`Abbâs. » »

    Au final, cela reviendrait à nier la causalité, ce qui contredit la loi divine sur laquelle se fondent tous ces mondes, du début à la fin. Cela implique aussi que les détracteurs du tawassul [3] se rendent coupables de ce dont ils accusent les musulmans, car ils ne peuvent point délaisser les causes et les moyens : ce sont d’ailleurs ceux qui s’y accrochent le plus.

    Nous devons également souligner que la distinction entre le vivant et le mort dans ce domaine n’a aucun sens, étant donné que la personne qui implore l’intercession ne demande rien au défunt, mais s’adresse à Allâh en faisant valoir la dignité de ce défunt auprès d’Allâh, Son amour pour lui, et ainsi de suite. S’agit-il d’une divinisation ou d’une adoration du défunt ? Ou bien est-ce la vérité qui ne fait point de doute ? En vérité, ce sont des gens qui hasardent des opinions sans examen minutieux. Comment en serait-il autrement alors que le tawassul [3] est permis ? Son mérite est même connu, chez l’ensemble des musulmans.

    On pourra se reporter aux ouvrages de référence des quatre écoles juridiques, y compris l’école hambalite, pour ce qui concerne les règles de bienséance à observer lors de la visite du Prophète — paix et bénédictions sur lui — où il est recommandé de supplier Allâh — Exalté soit-Il — par l’entremise du Prophète. Jusqu’à ce que vienne Ibn Taymiyah, diverge du consensus et s’oppose à ce qui est établi dans les consciences saines, se plaçant ainsi en porte-à-faux aussi bien vis-à-vis de la raison que vis-à-vis des textes de la révélation.
    Traduit de l’arabe du site Al-Razi.net.

    [1] L’expression tawhîd ar-rubûbiyyah désigne la proclamation de l’unicité d’Allâh en Sa qualité de seigneur ; le terme rubûbiyyah dérive de rabb (seigneur) et désigne la qualité de seigneur. L’expression tawhîd al-ulûhiyyah désigne la proclamation de l’unicité d’Allâh en Sa qualité de divinité ; le terme ulûhiyyah dérive de ilâh (divinité ou dieu) et désigne la qualité de dieu. La traduction de ces expressions nécessitant des périphrases peu gracieuses, nous conserverons les expressions arabes tawhîd ar-rubûbiyyah et tawhîd al-ulûhiyyah tout au long de cet article. Bien entendu, le monothéisme dans son acception islamique requiert que l’on proclame l’unicité d’Allâh en Sa qualité de Seigneur et aussi en Sa qualité de Dieu, ce que nul ne conteste dans cet article. NdT.

    [2] Sourate 31, Luqmân, verset 25. NdT.

    [3] Pour de plus amples détails, conférer les développements de Sheikh `Atiyyah Saqr sur la notion de tawassul publiés sur notre site. NdT.

    [4] Le monothéisme, en arabe tawhîd, consiste à proclamer l’unicité de Dieu — Exalté soit-Il. Il est à la fois le Seigneur et Créateur de l’Univers et de toutes les créatures qu’il renferme, et Il est la seule divinité digne d’être adorée. « Rien n’est à Sa ressemblance et Il est l’Audient le Clairvoyant. » Tout monothéiste, au sens islamique du terme, doit nécessairement proclamer l’unicité de Dieu ainsi définie. Nul ne peut être monothéiste à moitié, le monothéisme ne se fragmente pas, telle est, en substance, la thèse défendue dans cet article par Sheikh Yûsuf Ad-Dijwî — qu’Allâh lui fasse miséricorde. NdT.

    [5] Le terme salaf, souvent traduit par « pieux prédécesseurs », désigne dans la terminologie musulmane les premiers musulmans, et notamment les trois premières générations, à savoir les Compagnons du Prophète (qu’Allâh les agrée ) leurs Successeurs et les Successeurs des Successeurs ; leurs opinions et pratiques servent d’argument dans les questions théologiques sous certaines conditions que nous n’aborderons pas dans cette note. Parfois, ce terme est utilisé dans son sens premier, c’est-à-dire « prédécesseurs ». NdT.

    [6] Sheikh Ad-Dijwî fait allusion ici aux soi-disants disciples d’Ibn Taymiyah et du salaf, qui se présentent comme étant les "salafis". NdT.

    [7] Sourate 19, "Maryam," (Marie )verset 65. NdT.

    [8] Sourate 27, An-Naml, Les Fourmis, verset 25. NdT.

    [9] La Toute-Puissance est une caractéristique du Vrai Seigneur. NdT.

    [10] Sourate 3, Âl `Imrân, La Famille d’Amram, verset 80. NdT.

    [11] Sourate 12, Yûsuf, Jospeh, verset 39. NdT.

    [12] Sourate 13, Ar-Ra`d, Le Tonnerre, verset 30. NdT.

    [13] Sourate 18, Al-Kahf, La Caverne, verset 38. NdT

    [14] Sourate 26, Ash-Shu`arâ’, Les Poètes, versets 97 et 98. NdT.

    [15] Sourate 25, Al-Furqân, Le Discernement, verset 60. NdT.

    [16] Sourate 13, Ar-Ra`d, Le Tonnerre, verset 13. NdT.

    [17] L’établissement du pacte renvoie au pacte mentionné dans le verset 172 de la sourate Al-A`râf : « Et quand ton Seigneur tira des reins des fils d’Adam leur descendance et les fit témoigner contre eux-mêmes : "Ne suis-Je pas votre Seigneur ?" Ils répondirent : "Mais si, nous en témoignons..." - afin que vous ne disiez point, au Jour de la Résurrection : "Vraiment, nous n’y avons pas fait attention" ». NdT.

    [18] Sourate 7, Al-A`râf, Les Limbes, verset 172. NdT.

    [19] Sourate 43, Az-Zukhruf, L’Ornement, verset 84. NdT.

    [20] Sourate 79, An-Nâzi`ât, Les Tireuses, verset 24. NdT.

    [21] Sourate 26, Ash-Shu`arâ’, Les Poètes, verset 29. NdT.

    [22] Sourate 11, Hûd, verset 54. NdT.

    [23] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 136. NdT.

    [24] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 94. NdT.

    [25] Sourate 6, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 108. NdT.

    [26] Sourate 37, As-Sâffât, versets 151 et 152. NdT.
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    Allahumma salli 'ala Sayyidina Muhammadin-il fâtihi limâ ughliqa wal khâtimi limâ sabaqa-n-nâsiril haqqi bil haqqi wal hâdy illa siratikal mustaqîm wa 'ala alihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-'Adhîm.
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    Mawqif al Kibriya(Station de la Gloire )

    24/08/2007 16:49



    Mawqif al Kibriya,  Station de la Gloire

    (Al Niffari )

    Extrait du Livre des stations, (Kitab Al Mawaqif), traduit de l'arabe par Maâti Kabbal, édition Eclat, Paris, 1989


    Il m'arrêta dans la Gloire et me dit :

    "Nul ne la possède excepté Moi, et elle ne convient à personne d'autre qu'à Moi. Je suis le glorieux dont le voisinage ne peut être supporté, et dont l'endurance ne peut être approchée. J'ai manifesté le Patent et je suis plus manifeste que lui; sa proximité ne m'atteint pas et son existence ne parvient pas jusqu'à moi. J'ai dissimulé le Latent, et je suis plus dissimulé que lui; sa preuve ne s'applique pas à moi, et son chemin ne mène pas directement à moi."

    Il me dit:

    "Je suis plus proche de chaque chose que sa connaissance ne l'est d'elle-même; sa connaissance ne peut aller audelà d'elle-même vers moi, et la chose ne me connaîtra pas tant qu'elle se reconnaît à elle-même."

    Il me dit: "

    Sans moi, les yeux ne perçoivent pas les choses visibles qui leur sont propres, et les oreilles ne réfléchissent pas leur propre écoute."

    Il me dit:

    "Si je manifeste le langage de la gloire, je faucherai les intellects tel le fauchage des faucilles, et j'effacerai les connaissances tels les vents impétueux qui soufflent sur le sable."

    Il me dit:

    "Si parle la voix de la Gloire, garderont le silence les voix de chaque qualification, et retourneront au néant les fins de chaque lettre."

    Il me dit: "

    Où est-il celui qui s'est doté de ses connaissances pour ma rencontre? Si je lui manifeste la langue de la souveraineté, il récusera ce qu'il a connu, et chancellera comme le ciel le jour du tremblement".

    Il me dit:

    "Si je ne te témoigne pas ma Gloire, dans ce dont je suis moi-même témoin, c'est que je t'ai maintenu dans son humiliation."

    Il me dit: "

    La secte du ciel et de la terre se trouve dans la servilité de l'angoisse; mais j'ai des serviteurs que ne peuvent être portés par les flancs de la terre; j'ai témoigné aux yeux de leur coeur les lumières de ma gloire; et sitôt qu'ils approchent une chose, ils la consument; leur coeur n'ont pas de vue dans le ciel pour l'affermir, ni de retour sur terre pour y demeurer."

    Il me dit: "Dotes-toi de ce dont tu as besoin pour t'unir à moi, sinon je te retournerai à ton besoin et te séparerai de moi".

    Il me dit:

    "En compagnie de ma connaissance, tu n'es pas dans le besoin, et sitôt qu'elle advient, prends ce dont tu as besoin.

    Il me dit:

    "Ma reconnaissance, celle que j'ai manifestée n'endure pas celle que j'ai occultée".

    Il me dit:

    "Je ne suis ni la reconnaissance ni la science, et je ne suis ni comme la reconnaissance ni comme la science".





     

     

    "Kitab al fana' fi al muchahada"

    24/08/2007 16:43



    Kitab al fana' fi al muchahada,

    ( Le livre de l'extinction
    dans la contemplation

    Ibn 'Arabi, Sheikh al Akbar )

    Extrait de l'ouvrage traduit de l'arabe par Michel Valsan. Paris, Les Editions de l'Oeuvre, 1984.


    Au nom d'Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très- Miséricordieux ! Louange à Allah qui prononce synthétiquement un décret immuable et qui assigne distinctivement un destin à toute chose, qui décide et exécute Ses décisions, qui reçoit satisfaction et accorde Sa satisfaction, qui est trop Saint dans Sa magnificence et Sa majesté pour être contre-partie de ce qu'Il transcende, de même qu'II est trop transcendant pour être "substance" ou "accident"!

    Il a purifié les coeurs de ceux qu'll a préférés d'entre Ses serviteurs, et n'y a pas mis les maladies des doutes et des illusions. Il n'a pas placé ces serviteurs comme cibles pour les flèches de la contradiction et de l'hostilité, mais a fait briller pour eux, par l'Essence llluminative, le sabre dégainé de la Direction, de sorte qu'ils envahirent toutes les étendues! Parmi eux, il y en a qui, ayant été revêtus, se sont dévêtus.

    Ceux qui portent leurs revêtements considèrent ce qui leur a été ainsi conféré comme un prêt, et ceux qui les ont ôtés, leur oeuvre surérogatoire se trouve convertie pour eux en obligatoire. ll les présente ainsi, comme un titre de gloire devant le Plérôme Suprême, et établit leur autorité dans les Mondes supérieur et inférieur, en leur accordant l'héritage du Ciel et de la Terre ainsi ils parcourent avec le pied intrépide de la précellence, I'Exaltation et l'Ampleur, et gouvernent de leurs sièges, en liant et en déliant!

    Et que la Prière (dispensatrice de Grâce) soit sur celui (le Prophète Muhammad) auquel il fut dit: "Peut-être ton Seigneur te fera-t-ll des dons et tu seras ainsi satisfait" (Cor. 93,5), de sorte qu'il fut distingué de celui (Moïse) qui disait: "Je m'empresse vers Toi, ô Seigneur pour que tu sois satisfait (Cor. 20, 84). Que cette Prière soit permanente dans la langue de l'éternité et ne connaisse donc jamais de fin, et qu'elle s'étende aussi sur les membres de Sa Famille, les Purs, et sur ses Compagnons, les favorisés de la Satisfaction divine, ainsi que sur ses Frères (les autres Prophètes) qui l'ont reconnu comme véridique, depuis leur station élevée et agréée!

    La Réalité Divine Essentielle (al-Haqîqatu-l-Ilâhiyya) est trop élevée pour étre contemplée par l'"oeil" qui doit contempler, tant que subsiste une trace de la condition de créature dans l'"oeil" du contemplant. Mais lorsque "s'éteint ce qui n'a pas été" - et qui est (par nature) périssant - "et reste ce qui n'a jamais cessé d'être" - ce qui est (par nature) permanent- alors se lève le Soleil de la preuve décisive pour la Vision par soi (al-'lyân). Alors se produit la sublimation absolue (at-tanazzuhu-l-mutlaq) effective dans la Beauté Absolue (al-Jamâlu-l-Mutlaq), et c'est cela l'"OEil de la Synthèse et de la Réalisation par excellence" ('Aynu-l-Jam'i wa-l-Wujûd) et la "Station de la Quiétude et de la Suffisance Immuable" (Maqâmu-sSukûni wa-l-Jumûd). Cet Oeil voit alors les Nombres comme étant un "Unique", le nombre "Un" (Wâhid), qui, cependant, voyage dans des degrés numéraux et qui par ce voyage manifeste les entités des Nombres. C'est à cette station contemplative que se produit la glissade de celui qui professe (la doctrine de) l'"unification" (al-ittihâd), Celui-ci, voyant que l'Unique voyage dans des degrés numéraux dont l'existence est purement estimative (wahmiyya), où Il reçoit toutefois des noms qui varient avec les degrés, ne voit pas les Nombres comme étant autre chose que l'Un (al-Ahad): alors il dit qu'il y a eu "unification", Or (I'Unique, ou l'Un) ne paraît avec son propre nom (ism), en même temps qu'avec son essence (dhât), dans aucun autre degré que dans celui de l'Unité première (al-Wahdâniyya); toutes les fois qu'il paraît dans d'autres degrés que celui-là avec son essence, il ne fait pas paraître son propre nom, mais est nommé alors d'après ce que confère la réalité des degrés numéraux respectifs. Ainsi, par son "nom" propre, il produit l'extinction (yufnî) et par son "essence", il produit la permanence : quand tu dis "un" (ou "unique") (wâhid) s'éteint ce qui est autre que lui, par la vertu de ce nom, et quand tu dis "deux", l'entité du "deux" paraît par la présence de l'essence de l'Un à ce degré numéral, mais évidemment pas en raison du nom de Celui-ci, car ce nom est contradictoire avec l'existence dudit degré numéral, alors que son essence n'y fait aucune opposition.

    Ce genre de dévoilement (kashf) et de science ('ilm) doit être caché à la plupart des créatures, en raison de ce qu'il y a en cela de trop élevé; au-dessous de cela, il y a un abîme profond, où la chute est beaucoup à craindre. En effet, si quelqu'un qui ne possède pas la connaissance des réalités propres des choses (haqâ'iq) et ignore la continuité infinitésimale des attaches universelles (raqâ'iq), en abordant cet ordre de doctrine contemplative, tombe sur quelque propos émanant d'un être qui a possédé effectivement une telle connaissance, alors que lui-même n'en a jamais eu quelque expérience directe il pourrait (s'autoriser à) dire (lui aussi): "Je suis Celui que j'aime, Celui que j'aime est moi". C'est pour cette raison que nous voilons et celons ce genre d'enseignement.

    Hasan al-Basrî - qu'Allâh lui fasse miséricorde! - (qui donnait régulièrement un enseignement public), lorsqu'il voulait parler de ces mystères qui ne doivent pas se trouver sur le chemin de ceux qui n'en sont pas dignes, appelait à part Farqad as-Sabakhî et Mâlik Ibn Dinâr, ainsi que les autres présents d'entre les gens du "goût" initiatique (ahlu-dhawq), et fermant la porte aux autres, traitait de ces matières en séance intime. S'il n'y avait pas eu une nécessité d'observer le secret, il n'aurait pas procédé de cette facon. De même Abû Hurayra - qu'Allâh soit satisfait de lui! - a dit, selon ce que rapporte al-Bukhârî dans son Recueil de hadîths: "J'ai porté de la part du Prophète - qu'Allâh prie sur lui et le salue! - deux "sacs": l'un, je l'ai dispensé entre vous tous; l'autre, si j'agissais de même, on me couperait cette gorge". De son côté, Ibn 'Abbâs, - qu'Allâh soit satisfait de lui! - en parlant du verset: "Allâh qui a créé sept Voûtes Célestes et autant de Terres; le Commandement descend entre elles" (Cor. 65, 12), déclarait: "Si je vous disais quelle en est l'interprétation (ésotérique), vous me lapideriez en disant que je suis un infidèle". D'autre part, 'Alî ben Abî Tâlib - sur lui la paix! - frappait sa poitrine et disait: "Ah! En vérité, ici il y a force sciences! Si seulement je trouvais des êtres qui puissent les porter!" Enfin, l'Envoyé d'Allâh - qu'Allâh prie sur lui et le salue! - disait: "Abû Bakr vous est supérieur, non pas par le nombre des prières ou des jeûnes, mais par quelque chose qui est survenu dans sa poitrine", et il n'expliqua pas ce qu'était cette chose, mais se tut là-dessus. Toute science ne doit pas être expliquée par celui qui la possède, et le Prophète - qu'Allâh prie sur lui et le salue! -disait: "Parlez aux hommes selon la capacité de leurs intelligences".

    De ce fait, quand quelqu'un trouve un livre traitant d'une science qu'il ignore et dont il n'a pas pris la voie, il ne doit pas s'en mêler, mais remettre le livre à ceux qui s'y entendent, sans se considérer tenu d'y croire ou de n'y pas croire, ou même d'en parler.

    "Tout porteur de science religieuse n'est pas nécessairement savant véritable" (hadîth).

    "Mais ils traitent de mensonge ce dont ils ne possèdent pas la science" (Cor. 10, 39).

    "Pourquoi disputez-vous au sujet de ce dont vous n'avez pas une science?" (Cor. 3, 66).

    Ainsi, nous sommes instruits que les hommes sont blâmés quand ils parlent sur une chose sans avoir parcouru la voie qui y mène.

    Nous avons été amené à mettre en avant tout cela, du fait que les livres des gens de notre voie sont pleins de mystères, et que les spéculatifs (ahlu-l-afkâr) s'en saisissent et les considèrent selon leurs points de vue spécifiques, et de même les exotéristes (ahlu-l-Zâhir) les interprètent selon les acceptions les plus littérales, pour se mettre ensuite à en médire. Or, si on demande à tous ceux-là simplement les acceptions véritables des termes techniques qu'emploient, d'un commun accord, les initiés (al-Qawm) dans leurs formulations, on constate qu'ils les ignorent! Comment s'autorisent-ils alors à se prononcer sur des questions dont ils ne possèdent pas le principe? Peut-être même, quand ils voient les gens de cette voie s'entretenir à l'écart avec leurs compagnons au sujet de leurs expériences, leur arrive-t-il de dire:

    "Une religion cachée est une religion mauvaise";

    or, ils ignorent les différents aspects de la Religion. Les initiés cachent, non pas la Religion, mais certaines conséquences de celle-ci et ce que le Vrai ( qu'Il soit exalté! ) leur a accordé pendant leur vie sous la règle d'obéissance et au moment même où ils Lui ont obéi. Ainsi, en matière de hadîths portant sur les règles religieuses, il se peut que pour eux soit "valide" un hadîth que les exotéristes sont d'accord pour déclarer "faible" et de "transmission défectueuse"; or les initiés peuvent tenir comme "valide" un tel hadîth, en tant qu'ils l'ont obtenu de leur côté par saisie intuitive (kashf), directement de celui qui l'a prononcé; de ce fait, ils en tiennent compte pour leurs pratiques spirituelles, autrement que ce n'est établi chez les savants littéralistes, et ces derniers les classent alors parmi ceux qui sont sortis de la religion, en quoi ils sont injustes, car la vérité peut être atteinte sous différents aspects, et celui-ci en est un. Inversement, il se peut qu'un hadîth considéré par les littéralistes d'un commun accord comme "valide", ne le soit pas en fait à la lumière du dévoilement intuitif, et les initiés n'en tiennent pas compte pour leurs pratiques.

    Alors, combien est louable celui qui, dans de telles situations, s'abstient d'intervenir et, cherchant la direction salutaire, s'occupe de soi-même, de sorte que chacun se tiendra à la place qui est la sienne. Un tel homme est heureux, et s'assure la faveur de l'ordre total des réalités.

    Ceux qui couvrent les mystères sous des expressions techniques emploient celle-ci conventionnellement, par précaution à l'égard des profanes, et ceux qui professent l'efficacité des "aspirations (ou énergies) spirituelles" (al himam, sing. al-himma), ne cessent de se tenir sur leurs voies claires et précises jusqu'à ce que des panneaux annonciateurs brillent pour eux, portés par les mains des Esprits Supérieurs qui résident au Degré de la Proximité à la Station de la Parole Bouche-à-Bouche (al-Fahwâniyya), panneaux sur lesquels des "Ecritures" bien tracées et saintes se lèvent pour eux, comme "témoins" de la réalisation qu'ils ont obtenue, et leur confèrent le transfert de ce mode (wasf) à un autre mode, par voie de sublimation (intiqâlan munazzahan). Alors le voile est enlevé, et ce qui avait été caché est mis à découvert! Alors est défait le bandeau, retiré le verrou, ouverte la serrure! Alors les "aspirations-énergies" propres à cet autre mode s'unifient pour scruter la Réalité Une (al-Haqîqatu-l-Ahadiyya), et l'être ne concoit plus qu'une seule aspiration" (hamm wâhid) et rien d'autre. De cette "aspiration" unique procèdent des influences qui portent effet sur la Réalité Pure (al-Haqîqa).

    Ainsi, tantôt ces influences procèdent par abstraction de "l'aspiration unique", tantôt elles procèdent des dites aspirations au moment même où elles se produisent, mais c'est toujours Lui qui est le Visé selon toute face, même s'Il n'est pas connu, c'est Lui le cherché par toute aspiration, même s'Il n'est pas atteint, de même que c'est Lui l'énoncé par toute langue, même s'Il reste ineffable! Et quelle formidable stupeur on éprouve et quel immense soupir de soulagement on pousse lorsque "le bandeau est enlevé, et que la vue (basar) est devenue pénétrante", lorsque "le Soleil s'unit à la Lune", et que l'Influent (al-Mu'aththir) paraît dans son Influence (effet) (al-athar) pour être saisi par l'OEil de l'homme! Alors Il se montre à eux (les "spectateurs") sous diverses Formes, alors se produit la ruse à l'égard de ceux qui ont rusé, alors gagne celui qui a la foi et perd celui qui ne l'a pas!

    Le Propos divin a apporté dans la langue la plus sainte la notion de "Pureté adorative" (al-Ikhlâs); celui qui purifie son adoration en l'affranchissant du pouvoir de l'idée de "rétribution", étant ainsi de conception "hanifienne" et de voie directe, celui-là s'acquitte du devoir de conformité au Commandement et appartient au "monde de la Lumière" ('âlamu-n-Nûr), et non pas au "monde du Salaire" ('âlamuI-Ajr).

    "Allâh est la Lumière des Cieux et de la Terre" (Cor. 24, 35).

    "Ils auront aussi bien leur salaire que leur Lumière" (Cor. 66, 8).

    "Leur Lumière court devant eux" (Cor. 57, 12).

    "La Lumière leur dit: "Je suis votre Seigneur!" et il La suivent.

    Les Muhaqqiqûn (les Connaissants Compétents) ont abandonné le salaire chez Allâh; il ne leur est pas possible de le Lui réclamer car le temps leur fait défaut, tant ils sont préoccupés de Lui ( qu'Il soit exalté! ) Celui qui laisse lui échapper son lot concernant Allâh Lui-Même, celui-là est le perdant. Les oeuvres, qui sont les moyens par lequels on s'acquitte des obligations et de ce qui est proposé par la tradition prophétique, attirent par leur simple existence la récompense: ne te soucie donc pas de celle-ci. Les mouvements des corps auront nécessairement leurs fruits sensibles: ne demande donc pas ce que les mouvements comportent par eux-mêmes, car tu gaspilles inutillement ton temps. Allâh - qu'Il soit glorifié! - a dit au sujet de Soi-Même: "Il est chaque jour à une OEuvre" (Cor. 55, 29), or le "jour" est l'unité de temps, et l'"oeuvre du jour" en ce qui te concerne fut existenciée pour toi, non pas pour Allâh, car Il n'a pas de "besoins", et rien ne peut lui revenir de la part de Ses créatures qu'Il n'ait de Lui-Même. Ce qu'Il crée, c'est pour toi qu'Il le crée; tiens-toi donc ici en relation de correspondance avec lui et occupe-toi, de ton côté, de Lui. Sois toi-même chaque jour à l'oeuvre pour ton Seigneur, tout comme Lui est à l'oeuvre pour toi. En vérité, "Il ne t'a créé que pour que tu L'adores", et pour que tu te réalises par Lui, non pas pour que tu te soucies de ce qui est autre-que-Lui. Ce qui est autre- que - toi et autre-que-Lui est cependant un don qui doit te parvenir. Allâh a dit au sujet de Soi-Même: "Je ne leur demande pas des vivres! Je ne demande pas qu'ils me nourrissent! C'est Allâh, celui qui donne les vivres!" (Cor. 51, 57-58). Et s'Il te dit: "Prends!", réponds: "C'est à Toi de prendre!" S'Il te dit: "Retourne!", réponds: "De Toi vers Toi". S'Il te demande "Comment, lorsque Je te dis: "Prends!" me réponds-tu: "C'est à Toi de prendre!", alors que Moi Je n'ai pas à prendre pour moi?", réponds-Lui: "De même, moi en vérité, je ne saurais "prendre", car la prise est un acte, et moi je n'ai pas d'"acte". C'est Toi celui qui prend, car c'est Toi l'Agent (al-Fâ'il). Prends Toi-Même pour moi ce que Tu me donnes, et ne me dis pas: "Prends, toi (créature) qui ne peux prendre!", car si Tu me parles ainsi, par l'idée de prendre de Toi Tu mets un voile sur moi. Je ne puis rien prendre; comme Tu n'es pas à moi, et que je n'ai aucun pouvoir de prise, si je tâchais de prendre, j'obtiendrais le néant, ce qui est le pire des maux! Sinon... mais je demande plutôt à être exempté et pardonné de cet entretien dangereux, ô Celui qui saisit et n'est pas saisi, qui possède et n'est pas possédé!"

    Il peut arriver que dans l'un de ces "lieux" (mawâtin) on te présente la Religion Droite instituée d'autorité par un organe prophétique, voie d'élection et de pureté et la Religion Non-Droite, sapientiale, mélangée, spéculative et intellectuelle, Tu discerneras entre les deux voies, et tu considéreras la fin ultime de chacune d'elles, qui est le Vrai (al-Haqq) - exalté soit-Il! -, selon ce qui fait ton bonheur et non le malheur. Prends alors la voie de la Religion d'élection et pureté, de mode prophétique, car elle est plus élevée et plus profitable. Bien que l'autre soit d'une très haute luminosité (rafî'u-l-manâr), et qu'elle soit également "vraie" selon un aspect, cependant sa trace s'efface du fait de l'existence de la voie prophétique. Si le fondateur d'une voie sapientiale était maintenant du monde des vivants et présent, il rejoindrait peut-être lui-même la Religion d'élection prophétique. Nous voyons déjà que la "Religion d'élection" elle-même (formulée par les Prophètes antérieurs) peut être ramenée à un égard ou à plusieurs égards à la "Religion d'élection et pureté" par l'effet des abrogations (que la Loi de cette dernière, la muhammadienne, a apportées à l'égard des lois religieuses antérieures).

    N'est-il pas vrai que les législations (ash-Sharâ'i', sing. ash-Sharî'a) sur lesquelles reposaient les communautés religieuses antérieures, comme celles de Moïse et de Jésus - sur eux le salut! - ont été, à certains égards, abrogées par la Loi de Muhammad - qu'Allâh prie sur lui et le salue! - Le Prophète a même dit: "Si Moïse était vivant, il ne pourrait faire autrement que de me suivre." A plus forte raison en sera-t-il ainsi de la législation sapientiale qui procède de l'"initiative personnelle" (ibtidâ'î) et qui est de mode spéculatif (fikrî), car elle est plus propre à être "enlevée", bien qu'elle aussi soit "vraie" selon un aspect, ainsi que nous l'avons dit.

    Enfin, sache que le plus misérable des êtres est celui qui a un "livre" (Kitâb) et qui s'égare "en suivant ses passions", quoiqu'il ait une foi dans son livre. Mais ici il y a un point que je désire élucider, car on l'a peu relevé, et il est possible que certains s'y soient trompés quand ils ont examiné cette question sous le rapport de la "possibilité (d'exister ou de ne pas exister) de ce qui se trouve à l'état de potentialité" (aljawâzu-l-imkânî); l'état existenciel (al-wujûd) s'établissant sur l'une des deux solutions de l'alternative qui conditionne l'être possible (al-mumkin), il n'y a plus moyen de faire revenir l'être existencié (à l'état de simple possibilité indifférente). Il en est effectivement de même lorsque le Vrai - qu'Il soit exalté! - se révèle à une chose, car alors Il ne se voile plus jamais à elle, et également quand Il "inscrit" (kataba) la foi dans un coeur, Il ne l'efface plus. Or si quelqu'un dit: "Il s'est caché à moi après qu'Il s'est révélé", c'est qu'Allâh ne s'est aucunement révélé à lui, mais qu'Il lui a seulement montré quelque clarté; celui-ci a cru pouvoir dire alors: "C'est Lui!" (Huwa Huwa). Ensuite, comme l'être créé n'a aucune stabilité dans un état, lorsque l'état change, il dit qu'il y a "voile" (hijâb). Or, de même, l' "inscription" de la Foi et l'attribution des "Signes" (al-Âyât) et des "Evidences" (al-Bayyinât) ne cessent jamais lorsqu'elles sont des dons faits "dans les coeurs", et que dans ces coeurs se dressent les Témoins de réalisation (ash-Shawâhid, sing. shâhid). Si des choses qui ressemblent à ces réalités viennent à être retirées à quelqu'un, sache que ces choses n'avaient pas été "inscrites" dans la Table (al-Lawh) de son coeur, et l'être ne les "enveloppait" pas, mais était "enveloppé" par elles comme par un manteau; cet être n'avait reçu que les formules opératives et le droit de les prononcer et n'avait pas reçu leurs "réalités" mêmes; de tels dons peuvent être repris et ils peuvent donc cesser. C'est ainsi qu'Allâh a mentionné: "Récite-leur l'affaire de celui auquel Nous avons donné Nos Signes et qui s'en est dépouillé" (Cor. 7, 174). Les paroles "s'en est dépouillé" (insalakha min-hâ) expriment un fait analogue à l'enlèvement de l'habit par l'homme ou à l'abandon par le serpent de sa vieille peau. Les Signes en question étaient comme un habit sur le personnage (anonyme auquel se rapporte la mention coranique), dans le sens que nous venons de préciser; celui-ci ne détenait que le pouvoir de "prononcer" certaines formules opératives; quand il prononçait celles-ci, paraissait l'aspect caché du Nom (maknûnu-l-Ism) qui entrait dans ces formulations, ainsi que son effet produit par vertu spéciale (bi-l-khâssiyya). Dans le cas des moyens exceptionnels à vertu opérative, il n'est requis aucune condition de pureté rituelle, ou de sainteté personnelle, ni de conscience, ni de concentration, pas plus qu'il n'est question de foi ou de manque de foi: il ne s'agit que d'une simple prononciation de lettres déterminées, et l'effet se produit même si celui qui les prononce est distrait par rapport à ce qu'il articule. Une chose analogue arriva à l'un de nos compagnons qui, récitant le Coran et parcourant un certain verset, constata que ce verset lui occasionnait un certain effet; il s'en étonna sans pouvoir se l'expliquer. Alors il reprit la récitation depuis les versets antérieurs, et lorsqu'il arriva au dit verset il constata de nouveau lui-même l'effet. Et chaque fois qu'il le répétait, il observait cet effet. Ainsi, il connut que ce verset qui s'était "ouvert" par hasard, pendant sa récitation, est un des "lieux" coraniques à vertu spéciale; par la suite, il le prit comme "nom" (à invoquer opérativement) et produisait l'effet respectif chaque fois qu'il le voulait. Toutefois, une chose de ce genre ne séduit pas un Connaissant Véritable (Muhaqqiq), car celui-ci ne saurait se réjouir que de ce qu'il réalise effectivement en soi. C'est ainsi que lorsqu'on demanda à Abû Yazîd (al-Bistâmî): "Quel est le Nom Suprême (al-Ismu-l-A'zam) d'Allâh?", il répondit: "C'est la Sincérité! Sois sincère et prends n'importe quel nom divin que tu voudras!" Par cette réponse, il engagea à la réalisation effective (at-tahqîq), non pas à une simple prononciation de formule.

    Allâh a dit: "Ceux-là, Il a inscrit dans leurs coeurs la Foi (al-Imân)" (Cor. 58, 22). Mais le coeur a deux "faces" l'une extérieure, l'autre intérieure. La face intérieure ne comporte pas l'"effacement" (al-mahw), elle est pure et sûre "fermeté" (ithbât). La face extérieure, par contre, comporte l'effacement: c'est proprement "la Tablette de l'Effacement et de l'Etablissement" (Lawhu-l-Mahwi wa-lIthbât); un temps, Allâh y établit une certaine chose, ensuite "Il efface ce qu'Il veut, et établit (une autre chose qu'Il veut), et chez Lui se trouve la Mère du Livre (Ummu-l-Kitâb)" (Cor. 13, 39)

    Si l'homme attaché au "Livre" avait la foi dans la totalité de son Livre, il ne s'égarerait jamais, mais lorsqu'il croit en une partie du Livre et ne croit pas en l'autre partie, il est mécréant pour de vrai (al-kâfiru haqqan), car Allâh a dit: "Ils disent: "Nous croyons en une partie du Livre et ne croyons pas en l'autre! Et ils cherchent à se trouver une voie intermédiaire. Ceux-là sont les mécréants pour de vrai". (Cor. 4, 150-151). Or "les mécréants d'entre les Gens du Livre... sont les pires créatures" (Cor. 98, 5). Sous le rapport qui nous intéresse ici, ces mécréants d'entre les Gens du Livre sont les "littéralistes" (ashâbu-r-rusûm) et la plupart des "gens de spéculation rationnelle" (ahlu-n-nazari-l-fikrî) d'entre les philosophes et les théologiens, qui reconnaissent une partie seulement de ce que les Saints d'Allâh (Awliyâ'uLlâh) apportent en conséquence de ce qu'ils ont réalisé en fait de stases spirituelles (mawâjîd) et de secrets (asrâr) qu'ils ont contemplés et trouvés. Ce qui s'en accorde avec leurs propres opinions et connaissances, ces littéralistes et ces spéculatifs l'acceptent comme vrai et ce qui ne s'en accorde pas, ils le repoussent et le contestent, en déclarant: "Ceci est faux en raison de son désaccord avec notre preuve à nous!" Or il se peut que la "preuve" de ces pauvres ne jouisse pas de parfaites assises, alors qu'ils se l'imaginent parfaitement établie. Dans ces conditions ne vaudrait-il pas mieux s'abstenir de s'occuper de la parole en question et de la laisser à la responsabilité de son auteur, sans d'ailleurs que cela implique qu'on la reconnaisse comme vraie? S'ils procédaient ainsi ils recueilleraient le fruit de la non-ingérence.

    Moi, par Allâh, je crains beaucoup pour ceux qui contredisent les Gens de notre Ordre (at-Tâ'ifa)! L'un d'entre eux (vraisemblablement Ru'aym) a dit: "Celui qui siège avec eux - c'est-à-dire avec les Connaissants des réalités essentielles d'entre les Soufis - et les contredit en quelque chose qu'ils ont réalisé sûrement (mimmâ yatahaqqaqûna bihi), Allâh lui enlève du coeur la lumière de la foi!" L'un des gens de spéculation rationnelle qui avait des prétentions à la sagesse vint poser une question à l'un des Muhaqqiqûn. J'étais présent, et les disciples de celui-ci assis. Le Muhaqqiq commença à traiter de la question posée. Le dialecticien dit: "Ceci n'est pas une chose valable selon moi. Explique-moi, peut-être suis-je dans l'erreur". Le Muhaqqiq vit que sa parole serait vaine et se tut, devant la contradiction et l'hostilité rencontrée, car les êtres de cette condition n'acceptent pas des situations pareilles en raison de l'impolitesse ainsi que de la privation de baraka qui en résulte. C'est ainsi que le Prophète - qu'Allâh prie sur lui et le salue! - dit à ses Compagnons qui se trouvaient chez luii, et entre lesquels venait de se produire une contestation: "Chez moi, la contestation est inadmissible!" Une autre fois, il avait dit: "On me faisait voir la Nuit du Destin (Laylatu-l-Qadr), mais à ce moment-là deux hommes se disputaient (à côté de moi), et la "Nuit" fut enlevée". La voie de dévoilement et de contemplation n'admet pas qu'on contredise et réfute celui qui parle au nom de celle-ci. Un tel sacrilège se retourne contre le contestateur, alors que l'homme de réalisation reste heureux avec ce qu'il connaît. - Un des disciples de ce cheikh se releva et dit à l'importun: "Le point dont parlait notre maître d'une façon si claire est certain, même si je ne puis en donner moi-même l'explication". Le juriste (al-faqîh) répliqua: "Une bonne parole, exprimée dans une bonne forme, les intelligences peuvent la recevoir dès le premier moment. Si, quand on l'examine avec la pierre de touche de la logique, et qu'on la sonde avec les preuves existantes, elle s'en va sans consistance, c'est qu'elle est purement fausse, comme cette question qu'a exposée notre maître tout à l'heure". Le cheikh ne parla plus de cette question, le spéculatif n'ayant pas compris ce qu'il avait formulé et ce que sa langue avait exprimé. Ce fut pour le Muhaqqiq une instruction au sujet de ce qu'il y avait dans l'âme de ce spéculatif, et il vit qu'il convenait de s'abstenir de parler avec lui de ce genre de choses.

    Ensuite, sache que la Foi (al-lmân) appuyée sur les oeuvres vertueuses se tient dans la Main de la Présence Très-Sainte (al-Hadratu-l-Muqaddasa), et pendant qu'elle s'y applique à sa tâche ('inda iqâmati-hi fîhâ), elle voit jaillir entre les Doigts de cette Main les rivières des sciences et des connaissances, des règles de sagesse et des secrets, et elle voit ce que détient cette Main pour les compagnons des stations initiatiques muhammadiennes. C'est de là que se nourrit la spiritualité (rûhâniyya) du résident au niveau de cette Présence qui est une des quatre Présences fondamentales, car les résidents des différentes Présences sont tous associés (quoiqu'à des degrés différents) à cette Station Sanctissime (à laquelle ils puisent les grâces correspondantes).

    La première est la susmentionnée Présence de l'Application à la Tâche (Hadratu-l-Iqâma);

    La IIe est la Présence de la Lumière (Hadratu-n-Nûr);
    La IIIe est la Présence de l'Intellect (Hadratu-l-'Aql);
    La IVe est la Présence de l'Homme (Hadratu-l-lnsân) qui est la plus complète sous le rapport existentiel (wujûdan).

    Quand le serviteur accède à la Hadratu-l-Iqâma, il boit à la rivière de la Permanence (nahru-d-Daymûmiyya), et la résidence à cette "présence" lui confère le maqâm de la "crainte du Seigneur" (al-Khashyatu-r-rabbâniyya), la crainte sous le rapport spécial du nom divin "le Seigneur", (ar-Ridâ'u-l-ilâhî), car pour ce qui est du maqâm de la "crainte de Dieu" (al-Khashyatu-l-ilâhiyya sous le rapport du nom suprême "Allâh"), celui-ci lui résulte d'une autre
    "présence" différente de celle dont il est question ici, et qui sera traitée parmi les Demeures Initiatiques (al-Manâzil, sing. al-Manzîl) exposées dans nos "Révélations de la Mecque" (al-Futûhâtu-l-Makkiyya). Nous y parlerons également de la "crainte du Soi" (Khashyatu-l-Huwwiyya, sous le rapport du Pronom divin Huwa = Lui), dont nous ne pouvons traiter ici.

    La Demeure initiatique dont nous avons parlé dans le présent écrit inclut les "Demeures de l'Extinction et du Lever des Soleils" (Manâzilu-l-Fanâ'i wa Tulû'i-sh-Shumûs): c'est à cette Demeure que correspond le degré de l'Ihsân (l'Accomplissement parfait de l'adoration). Il s'agit de l'Ihsân par lequel "Lui te voit" (yarâ-k, 2' Ihsan) non de celui par lequel "tu Le vois" (tarâ-H, lér lhsân), L'Ange Gabriel - sur lui le salut! - avait demandé au Prophète - qu'Allâh prie sur lui et le salue! - "Qu'est-ce que l'lhsân?" Il répondit: "Que tu adores (ou serves) Allâh comme si tu Le voyais (lEr Ihsân dont il ne sera plus question ici); car si tu ne Le vois pas, Lui te voit (fa-in lam takun tarâ-H, fa-inna-Hu yarâ-k, 2e Ihsân qu'il s'agira seulement d'interpréter d'une façon spéciale): cette dernière phrase comporte une acception à l'intention des Gens qui saisissent les significations subtiles (Ahlu-l-lshârât), car découpée ainsi: fa-in lam takun: tarâ-H, elle signifie: "si tu n'es pas: tu Le vois (effectivement)", ce qui revient au sens: "Sa vision n'a lieu que par ton extinction à toi-même".

    L'alif du mot tarâ-H (représenté dans la transcription par le seul accent circonflexe) a été maintenu (car, dans la phrase découpée comme on le propose, on devrait avoir, compte tenu de la règle de l'attraction modale, tara-H, sans l'alif), afin que la vision (ar-ru'ya) s'appuie sur lui: si l'alif avait été retranché, la "vision" n'aurait pas été possible, car la lettre 1 (= H de tarâ-H) est un symbole de ce qui est "absent" (kinâyatun 'ani-l-ghayb), et l'absent n'est pas vu; en retranchant l'alif, on devrait "voir sans vision", ce qui est une idée contradictoire. Telle est la raison de son maintien.

    Quant à la sagesse qui a présidé à la présence du hâ dans tarâ-H (car la phrase aurait pu être: fa-in lam takun: tarâ = "si tu n'es pas: tu vois"), c'est qu'on voulait signifier: "Lorsque tu vois" par l'existence de l'alif, tu ne peux dire: "J'ai enveloppé (tout) (ahattu)!", car Allâh est trop majestueux et trop glorieux pour être "enveloppé"; alors le H (= Lui), qui est pronom de ce qui t'échappe (ou de ce qui reste "absent" pour toi) en fait de Réalité du Vrai, lors de la Vision, se tient là pour te prouver l'irréalité de l'Enveloppement (al-lhâ.ta).

    C'est Allâh qui est le Guide. Pas de Seigneur autre que Lui.

    Ici finit ce qui nous fut destiné à rapporter au sujet de cette Demeure initiatique.

    Le Livre est fini dans la louange du Roi Donateur.

    Le sheikh al Akbar, Muhi-Din Ibn 'Arabi.






     

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