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L'arrivée du mois de Ramadan
06/09/2007 21:36
Allah le Très Haut dit :
« (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d' Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants! » (Coran, 2 : 185).
Ce mois béni est une grande occasion pour le bien, la pratique cultuelle, la dévotion et l’obéissance à Allah.
C’est un mois important, une belle occasion , un mois au cours duquel les bonnes oeuvres sont décuplées, les mauvaises aggravées, les portes du paradis ouvertes et les portes de l’enfer fermées. Allah y agrée le repentir des auteurs de péchés et de mauvaises actions. C’est un mois dont le début est miséricorde, le milieu pardon et la fin affranchissement de l’enfer.
Remerciez Le pour les occasions de bien et de bénédiction qu’Il vous a données. Remerciez-Le de vous avoir réservé des causes de grâce et des catégories de bienfaits abondants. Profitez du passage de ces moments sacrés et de ces occasions privilégiées en les meublant par des actes de piété et par l’abandon des interdits. C’est ainsi que vous mènerez une bonne vie et accéderez au bonheur après votre mort.
Pour le vrai croyant, tous les mois sont des occasions pour la dévotion, toute sa vie étant une occasion pour l'obéissance. Mais son désir pour le bien se renforce considérablement en Ramadan, et son coeur se livre avec plus d'énergie à la dévotion. Il s’oriente vers son Maître Transcendant et Très Haut. Pour Sa grande générosité, notre Maître octroie Sa grâce aux croyants jeûneurs et leur accorde une récompense multipliée pendant ce temps particulier. Il les rétribue abondamment pour leurs bonnes œuvres.
Combien aujourd’hui ressemble à la veille ! …Les jours passent rapidement comme des instants. A peine avons-nous accueilli le Ramadan que nous lui disons au revoir. Et, peu de temps après, nous accueillerons le Ramadan une nouvelle fois. C’est à nous de nous dépêcher d’accomplir de bonnes œuvres dans ce mois important et de veiller à tout ce qui peut plaire à Allah et nous procurer le bonheur le jour où nous Le rencontrerons.
Comment nous préparer pour le Ramadan ?
La préparation du Ramadan commence par un examen de conscience pour constater sa propre négligence dans la réalisation des exigences des deux attestations et dans l’accomplissement des obligations et l’abandon des sources de plaisir inutile ou suspect.
Le fidèle doit évaluer sa conduite afin que le Ramadan marque une accélération de sa progression dans la foi. Car celle-ci peut augmenter ou diminuer ; l’obéissance l’augmente et la désobéissance l’affaiblit. L’obéissance commence par la réalisation de la vraie servitude envers Allah seul. Cela est marqué par la croyance ferme qu’Allah est le seul qui mérite vraiment d’être adoré. Et puis on Lui consacre toute forme d’adoration sans Lui associer personne en cela. L’on doit aussi être convaincu que ce qui nous arrive ne pourrait pas ne pas nous arriver et ce qui nous a raté ne pourrait pas nous frapper puisque tout est prédéterminé.
Nous nous abstenons de tout ce qui s’oppose à la réalisation des deux attestations et nous évitons d’introduire des innovations dans la religion et réaffirmons notre alliance et notre désaveu (...). Nous aimons la Sunna et ceux qui l'appliquent et nous la défendons partout et toujours.
Ensuite nous faisons notre propre examen de conscience pour la négligence que nous manifestons dans les pratiques rituelles comme l’accomplissement des prières en groupe, le rappel d’Allah, le Puissant et Majestueux, le respect des droits du voisin des proches et des autres musulmans. Il en est de même de notre laxisme relatif à la recommandation du bien, à l’interdiction du mal, à la recommandation mutuelle de la vérité, à la persévérance en cela, à la persistance dans l'abandon des mauvais actes et dans l’accomplissement des actes cultuels et l’endurance des décrets d’Allah le Puissant et Majestueux.
L’examen de conscience doit encore concerner les actes de désobéissance et l’acharnement aux plaisirs. Il s’agit alors de cesser tout acte de désobéissance majeur ou véniel ; qu’il soit accompli à l’aide de l’oeil comme un regard porté sur un objet interdit ou par l’oreille comme l’écoute de la musique ou par le pied comme la marche vers ce qu'Allah le Puissant et Majestueux n’agrée pas ou par les mains comme leur usage contraire à l’agrément d’Allah ou la bouche comme la consommation de ce qu’Allah a rendu illicite comme le fruit de l'usure ou de la corruption ou d'autres revenus qui entrent dans la rubrique : spoliation des biens d’autrui.
Nous devrions avoir présent à l’esprit qu’Allah tend la main le jour pour permettre au pécheur de la nuit de se repentir et tend la main la nuit pour permettre au pécheur du jour de se repentir. A ce propos, Allah a dit :
« Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, - qui dépensent dans l' aisance et dans l' adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants -- et pour ceux qui, s' ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d' Allah et demandent pardon pour leurs péchés - et qui est - ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait. - Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien! » (Coran, sourate 3 : verset 133-136 )
et :
« Dis: "Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d' Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux.» (Coran, sourate 39 : verset 53 )
et :
« Quiconque agit mal ou fait du tort à lui-même, puis aussitôt implore d' Allah le pardon, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran, sourate 4 : verset 110 ).
C’est avec cet examen de conscience, avec ce repentir et cette imploration du pardon que nous devrions accueillir le Ramadan : « Le vrai intelligent est celui qui se maîtrise et oeuvre pour préparer la mort. L’incapable est celui qui s’adonne à la passion et souhaite tout obtenir d’Allah ».
Le mois de Ramadan est certes un mois de profits et de gains. Le commerçant averti saisit les opportunités pour augmenter ses bienfaits. Profitez de ce mois grâce à la dévotion par la multiplication des prières, la lecture du Coran, le pardon aux autres, la bienfaisance à leur égard et la distribution d’aumônes aux pauvres. En Ramadan, on ouvre les portes du paradis, ferme les portes de l'enfer, enchaîne les démons et lance chaque nuit cet appel : ô celui qui cherche le bien ! Avance. Ô celui qui cherche le mal ! Recule.
Soyez de bons serviteurs d'Allah fidèles à la tradition des ancêtres pieux et guidés par la Sunna de votre Prophète de sorte à obtenir au sortir du Ramadan le pardon de vos péchés et l’exaucement de vos bonnes oeuvres.
Sachez que le Ramadan est le meilleur des mois. Ibn al-Qayyim dit : « La comparaison des choses créées par Allah amène à préférer le Ramadan à tous les autres mois et ses dix dernières nuits à toutes les autres ». Voir Zad al-m'aad, 1/56.
Ce mois est préféré aux autres pour quatre raisons :
Premièrement, il comprend la meilleure nuit de l'année, la nuit du Destin à propos de laquelle Allah le Très Haut a dit : « Nous l' avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d' Al-Qadr. - Et qui te dira ce qu’est la nuit d' Al-Qadr? - La nuit d' Al-Qadr est meilleure que mille mois. - Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. - Elle est paix et salut jusqu'à l’apparition de l’aube. » (Coran, 97 :1-5).
La pratique cultuelle faite dans cette nuit est meilleure que les pratiques cultuelles faites dans mille autres mois.
Deuxièmement, c’est au cours de ce mois que le meilleur livre fut révélé au meilleur des prophètes . A ce propos le Très Haut a dit : « (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement.» (Coran, 2 : 185) et : « Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit, - durant laquelle est décidé tout ordre sage, - c''est là un commandement venant de Nous. C’est Nous qui envoyons (les Messagers),» (Coran, 44 : 3-5).
Dans al-Mu’djam al-Kabir, at-Tabarani a rapporté à la suite d’Ahmad d’après Wailah ibn al-Asqu’a que le Messager d’Allah a dit : « Les feuilles d'Ibrahim furent révélées durant la première nuit du Ramadan, et la Thora à la sixième nuit du mois et le Coran à la vingt quatrième » (hadith déclaré bon dans as-Silsila as-Sahihi, 1575).
Troisièmement, les portes du paradis sont ouvertes pendant ce mois et les portes de l’enfer fermées et les démons enchaînés. D’après Abou Hourayra le Messager d’Allah a dit : « A l’arrivée du Ramadan, les portes du paradis sont ouvertes, celles de l’enfer fermées et les démons enchaînés » (cité par al-Boukhari et Mouslim).
An-Nassaï a rapporté d’après Abou Hourayra que le Messager d’Allah a dit : « A l’arrivée du Ramadan, les portes du paradis sont ouvertes, celles de l’enfer fermées et les démons enchaînés » (déclaré authentique par al-Albani dans Sahih al-Djami, 471). At-Tirmidhi , Ibn Madja et Ibn Khouzayma (selon une version) ont rapporté : « Dès la première nuit du Ramadan, les démons et les plus méchants des djinns sont enchaînés et les portes de l’enfer sont toutes fermées et celles du paradis toutes ouvertes. L’on appellera ainsi : ô chercheur du bien ! Avance. Ô chercheur du mal ! Recule. Et, à chaque nuit, Allah affranchit des gens de l’enfer » (déclaré bon par Al-Albani dans Sahih al-Djami (759).
Si on dit : si les démons sont enchaînés pourquoi tant de maux et de péchés arrivent en Ramadan ?
La réponse est que ceux qui respectent les règles et conditions du Ramadan ne sont concernés que faiblement. On peut aussi dire que seule une partie des démons est enchaînée : les plus méchants. On peut encore dire qu'il s'agit d'une diminution des maux. Ce qui est constaté. Car les maux et péchés sont moins fréquents dans ce mois. En outre, l'enchaînement de tous les démons n’impliquent pas nécessairement l’absence total de maux et péchés, ceux-ci ayant d'autres causes que les démons, comme les mauvaises âmes, les habitudes odieuses et les démons à visage humain. Voir al-fateh, 4/145.
Quatrièmement, le mois comprend beaucoup d’actions cultuelles. Certains de celles-ci ne se retrouvent qu'en Ramadan. C’est le cas du jeûne, des prières nocturnes, de la distribution des nourritures, de la retraite pieuse, de l'aumône et de la lecture du Coran.
Je demande à Allah, l'Auguste, l'immense de nous assister tous à bien jeûner, à bien célébrer les prières nocturnes, à faire les actes d'obéissance et à nous abstenir des interdits. Louanges à Allah, le Maître des Univers.
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LA TIDJANIYYA
06/09/2007 21:18
LA TIDJANIYYA
1 – Le fondateur
Après la Qadiriyya, la Tidjaniyya est la deuxième confrérie exogène du Sénégal et la première par le nombre de ses adhérents même si en réalité personne ne sait exactement ce que représente numériquement la Mouridiyya sur l’ensemble de la population sénégalaise. Ce qui est par contre évident, c’est que jour après jour, de nombreuses personnes quittent les autres confréries exogènes et endogènes pour rejoindre cette tariqa emblématique, créée par un sénégalais, un sahélien noir, Cheikh Ahmadou Bamba. Il urge maintenant pour dissiper les doutes, de procéder à un recensement national et international pour clarifier les faits.
La Tidjianiyya fut fondée par Cheikh Muhammad Ibn Mukhtar al Tidjani au Maghreb vers la fin du XVIIIe siècle. Le Cheikh est né en 1737 à Aïn Madi dans le sud-algérien. Très jeune, il reçut une formation coranique très poussée, étudia les textes fondamentaux du droit musulman (usul al-fikr) comme la Rissala d’Abu Zayd, le Mukhtasar de Khalil, la Muquaddima d’Ibn Rushd…. Riche de toutes ces formations, al Tidjani s’engagea dans le soufisme. Il embrassa plusieurs wirds ; la Qadiriyya (en Tunisie et au Caire), la Nassiriyya, la Khalwatiyya (en Egypte) et d’autres encore qui tous lui assurèrent le titre de Cheikh.
De retour à Fès, il se donna comme mission la diffusion de ses idées qui constituèrent plus tard le socle de la tariqa. Al Tijani se consacra à l’enseignement du Coran. Il se rendit à la Mecque en 1762 à l’âge de 36 ans, et à partir de 1782, il se désintéressa de toutes les préoccupations de ce monde pour se consacrer à la piété et à la méditation qui devaient aboutir à sa rencontre avec le Prophète ; ce dernier lui apparut et lui ordonna d’abandonner les turuq qu’il avait adoptées et de recevoir désormais la charge de Calife du Messager en ces termes :
« Maintiens cette tariqa sans te retirer ni rompre le commerce des hommes jusqu’à ce que tu atteignes la station qui t’es promise, tout en gardant ton état, sans grande gêne ni effort culturel excessif, passe-toi de tous les saints ». 54
Ainsi, l’envoyé de Dieu, lui dictait directement la suprématie d’une nouvelle Voie qui devait être incarnée par lui. Cette vision s’est faite ’en état de veille et non de rêve’, au village d’Abu Samghoun. Ce fut donc une révolution par rapport aux autres Voies déjà existantes puisqu’aux talibés sont interdites toutes formes de mortifications imposées par les tariqa existantes auparavant. Ce nouveau wird doit être l’unique wird du postulant à la Voie et l’entrée dans cette Voie est définitive, toute affiliation précédente doit être obligatoirement abandonnée.
A Aïn Madi, le Cheikh se mit à éditer des zawiyas et à ordonner des muqqadam ; des représentants du Khalife, qui seront prêts à devenir des initiateurs de la confrérie. Mais, il dut bientôt faire face à de multiples problèmes car des rivalités se faisaient déjà jour entre ses disciples et les autorités ottomanes se mirent également à l’accabler. En 1838, l’émir Abd el Kader qui était affilié à la Qadiriyya (et était momentanément allié des Français) résolut de le chasser de cette partie du Sahara qu’il considérait comme relevant de ses Etats. Les troupes de l’Emir, soutenues par celles du Gouverneur général, le maréchal Valée, assiégèrent Aïn Madi et détruisirent la localité. Il n’eut d’autre ressource que de se réfugier à Fès ainsi que le sultan Moulay Souleyman l’y invitait. Là, il ouvrit une école d’où ses idées connurent une ample diffusion. C’est en cette ville que Tidjani s’éteignit le 19 septembre 1815, et son mausolée ne tarda pas à devenir un haut lieu de pèlerinage.
2 – Le Rituel
Outre les cinq piliers de l’Islam, l’appartenance à la Tidjaniyya repose sur trois conditions dont l’observance valide le rituel :
le rituel Lazim est récité individuellement après la prière du matin (fadjr) et après celle de la fin de l’après-midi (asr) ;
le rituel Wazifa se récite collectivement après la prière du Maghreb (au crépuscule) ;
le 3ème rituel, le Hadra est également récité en groupe au crépuscule de chaque vendredi.
Lors des récitations du dhikr, un pagne blanc est étalé sur la natte et c’est autour de ce pagne que les disciples tidjanes s‘adonnent à leurs rituels. Ces rituels de dhikrs sont complétés par d’autres comme le wird qui consiste en la récitation des formules suivantes :
’Je demande pardon à Dieu ’ 100 fois.
’Prière pour le Prophète ’ 100 fois.
’Il n’y a de Dieu qu’Allah et Muhammad est son messager ’ 100 fois.
La pratique de ces rituels ne peut se faire que quand le disciple a réuni un ensemble de conditions indissociables que l’on ne peut toutes citer ici :
le maître qui initie au wird doit avoir l’autorisation de le faire par une autorité dûment confirmée dans la Voie tidjane ;
le talibé ne doit pas être en possession d’un autre wird venant d’un autre maître non tidjane ;
il doit maintenir le wird jusqu’à la mort et ne pas le remettre, en retardant sa pratique :
obligation de participer au wazifa et au dkihr du vendredi après-midi et de faire les cinq prières en public ;
lecture de la Jawhara (la perle) ;
le disciple ne doit pas fréquenter un saint vivant ou se rendre auprès de sa tombe.
Il doit être loyal, sincère et aimer profondément son Cheikh ou le successeur de celui-ci…
La liste n’est pas exclusive. D’autres wirds moins fondamentaux, connus sous l’appellation de wird des zawiyas ou wirds du commun, peuvent compléter ces wirds fondamentaux.
3 – Le processus de pénétration de la tariqa au Sénégal
Cette nouvelle confrérie va se propager en Afrique du Nord, puis atteindre La Mecque grâce aux pèlerins, elle gagna ensuite le Sahara grâce à Muhammad al-Hafiz, un savant homme de la tribu des Idaw Ali (des lettres très influentes de Mauritanie) qui avait été initié par al Tidjani en personne. De retour chez lui, il convertit toute sa tribu jadis, acquise à la Qadiriyya avant sa mort en 1830. De cette conversion, nous assistâmes bientôt à une véritable chaîne de transmission de la Tidjaniyya dans le monde. La Voie va ainsi cheminer vers le Sénégal, la Guinée Conakry, le Mali….
Les acteurs principaux de ce cheminement, Cheikh Mauloud Val, un érudit maure et Abd al Karim, un savant peul du Fouta Djallon, initièrent El Hadj Omar au soufisme vers 1820. Plus tard, entre 1828-1830, le Hadj alla s’initier directement sur les lieux saints de l’Islam auprès de Muhammad al Ghali, un disciple direct du fondateur de la Tariqa qui le nomma représentant de l’ordre tidjane pour toute l’Afrique de l’Ouest. Convaincu de la suprématie de sa tariqa, El Hadj Omar se lança dans une vaste entreprise de prosélytisme religieux et confrérique, dès son retour de la Mecque. Il se rendit au Sokoto (Nigeria) et y donna sa fille en mariage. Puis, il se dirigea vers le Macina (Mali), le Fouta Djallon (Guinée) avant de rentrer chez lui au Fouta Toro (Sénégal).
Le marabout poursuivit ainsi ses pérégrinations dans le but de rassembler tous les musulmans de l’Afrique de l’Ouest sous sa bannière, quitte à s’imposer, par la guerre sainte. Le fondateur de la Tidjaniyya sénégalaise laissera en héritage une œuvre impressionnante consacrée à la doctrine de la Tidjaniyya sous le nom de Rimah (le livre des lances) achevé en 1845. Ce document devient la référence des Africains de l’Ouest cheminant dans la Voie Tidjane.
Cette Voie, qui s’est bien disséminée dans l’espace, a fini par se subdiviser en plusieurs branches souvent rivales et indépendantes des maisons mères d’Afrique du Nord (Algérie et Maroc).
Au Sénégal, après El Hadj Omar Tall, plusieurs familles représentèrent la tariqa, soit par une présence discrète, soit de façon visible. Ainsi, sa descendance à travers Seydou Nourou Tall et sa famille dans le Fouta Toro et à Dakar, Cheikh Ahmad Dème et sa famille à Sokone, on retrouve à Louga la famille Malick Sall, à Kolda, la famille Tall, la famille d’El Hadj Thierno Barro de Mbour, la famille de Tafsir Amadou Barro Ndiéguène de Thiès, la famille Cissé de Diamal, la famille Watt de Saint-Louis, la descendance de Chérif Younouss Aïdara de Baghère près de Tanaff (Kolda), les Thierno de la famille Bâ de Médina Gounasse très proches des enseignements de El Hadj Omar, ainsi que la famille de Amary Seck de Thiénaba restèrent fidèles à ses enseignements. Deux autres familles émergèrent du lot tidjane : il s’agit de la famille Niasse de Kaolack et la famille Sy de Tivaouane dont l’ancêtre, El Hadj Malick Sy fut à l’origine de la vulgarisation de la tariqa.
a – El Hadj Malick Sy et la consolidation de la
Tidjaniyya sénégalaise
Le saint homme est né à Gaya près de Dagana (Sénégal). Il est l’un des héritiers de la chaîne Omarienne et mauritanienne. Auparavant, El Hadj Malick Sy se forma auprès de son oncle maternel Alpha Mayoro qui l’amena à la tariqa Tidjane.
Doué d’une intelligence extraordinaire, El Hadj Malick intégra très vite toutes les disciplines liées à l’Islam et en 1889, il accomplit son pèlerinage à la Mecque. Comme la plupart des marabouts, il se livra à de multiples pérégrinations à travers le Sénégal qui le menèrent à Saint-Louis, au Gandiol, à Ndiardé, à Louga et finit par s’installer à Tivaouane. Ses activités préférées furent la transmission du savoir et la mise en valeur des terres surtout à travers des champs de Ndiardé près de Pire ainsi qu’à Diacksao.
Les talibés qui aspirent à s’initier auprès du marabout viennent de partout, le nombre peut atteindre des pics impressionnants allant jusqu’à 250 novices selon les saisons et c’est le marabout lui-même et ses proches qui se chargent de leur formation, ce qui témoigne de la qualité et du sérieux des enseignements religieux qui étaient d’ailleurs dispensés gracieusement si bien que l’école de Tivaouane fut assimilée à une véritable ’université populaire’. Au sortir de cette université, les apprenants devenus Cheikh avaient la capacité d’aller ouvrir d’autres écoles coraniques. C’est ainsi que l’ensemble du territoire sénégalais fut quadrillé par la tariqa.
D’ailleurs, à cette époque, selon P. Marty, El Hadj Malick Sy était considéré comme étant :
« Le plus instruit et le mieux à rendre clairement ce qu’il a acquis (…), écrit avec une simplicité et une élégance que l’on pourrait souhaiter à beaucoup d’écrivains arabes ».
Cependant, de temps en temps, quelques parents donnaient sans aucune obligation, des offrandes au Cheikh et en période hivernale, les talibés cultivaient le champ du maître.
El Hadj Malick Sy a également fondé à Dakar une importante école qui joua un rôle déterminant dans la propagation de la confrérie tidjane. Selon El Hadj Rawane Mbaye :
« Le rôle qu’il avait choisi de jouer est celui du berger, tantôt au milieu de son troupeau, tantôt derrière lui. Dès lors, l’on ne s’étonnerait point en le voyant assis du début de la matinée jusqu’à la fin de la journée dispenser les cours, exhortant, donnant des consultations juridiques, réglant des litiges notamment matrimoniaux, accueillant des hôtes… ». 55
A sa disparition, le 27 juin 1922, son second fils El Hadj Babacar Sy (1885-1957) lui succéda, l’aîné, Ahmadou Sy (1883-1916) ayant péri pendant la Première Guerre Mondiale à Salonique en Grèce. Le troisième fils, El Hadj Mouhamadoul Mansour Sy (1902-1957), décédera trois jours plus tard. Cette disparition ouvrira les portes du khalifat à son quatrième fils, El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabakh (1904-1997) pour une période de quarante ans (1957-1997). Le tidjane s’illustra non seulement par son érudition mais aussi par ses prêches, son engagement pour la cause islamique, ses nombreux écrits en arabe et une importante biographie de son père, El Hadj Malick Sy.
Durant le Gamou de Tivaouane célébrant l’anniversaire de la naissance du Prophète, les confréries rivalisent d’ardeur et de volonté de domination, confrontant ainsi leur poids dans la société ainsi que leur audience nationale et internationale.
Photo 2 : El Malick Sy et l’expansion de la tidjaniyya
b – La Tidjaniyya niassène de Kaolack
Une autre branche importante de la Tidjaniyya est représentée par la famille de Abdoulaye Niasse (1840-1922) de Kaolack. Ce marabout du Djolof, mena la guerre sainte au côté du marabout Maba Diakhou à Nioro du Rip en 1888 avant de s’installer au Sine-Saloum pour y propager l’Islam en 1910. Il participa même activement à l’islamisation d’ethnies très réfractaires à l’Islam : les Sérères. C’est en 1875 qu’il s’initia à la tariqa par l’intermédiaire d’un savant du Fouta Djallon, Cheikh Mamadou Diallo. En 1887, il se rendit à la Mecque, puis à Fès, et finit ensuite par s’installer en Gambie sous contrôle britannique, car il était en mésintelligence avec les autorités coloniales françaises de l’époque.
Le marabout entretient des relations poussées avec la Tidjaniyya algérienne d’Aïn Madi et toujours dans le but de consolider sa position et ses idées tidjanes, le Niassène se rendit de nouveau à Fès en 1903 pour renouveler son appartenance à la Tidjaniyya auprès de Sukairidj, un éminent dirigeant de la tariqa, tout en gardant des liens d’amitié avec El Hadj Malick Sy qui, d’ailleurs intercéda auprès des autorités françaises pour son retour définitif au Sénégal en 1910, après un long établissement en Gambie.
Sous l’action combinée de ces deux personnages emblématiques, la Tidjaniyya est devenue la première confrérie musulmane au Sénégal, au détriment de la Qadiriyya qui entama petit à petit son déclin. Malheureusement, leurs héritiers n’ont pu perpétuer cette sainte entente et à partir des années 30, leurs relations se refroidirent.
En effet, à la mort du marabout, c’est son fils El Hadj Ibrahima Niasse qui lui succéda à la tête de la confrérie niassène. Considéré comme un savant ayant écrit plusieurs documents islamiques, s’étant formé en Mauritanie avant de se rendre en pèlerinage à la Mecque, Ibrahima Niasse, comme la plupart des chefs religieux sollicita sa reconnaissance par les autorités de la tariqa. Il fut comblé puisque non seulement il fut considéré comme le ’Khalife de la confrérie’ mais mieux, il fut nommé ’ghawth al zaman’ ’secours de l’époque’. 56
Lors de ce pèlerinage, il obtint une importante adhésion en la personne d’Abdallah Bayero, l’émir de Kano, la plus importante ville du nord du Nigeria. Séduit par la somme de connaissances du Niassène, ce dernier l’invita au Nigeria et il séjourna principalement à Kano et à Sokoto. Cependant, il est à noter que le succès de cette branche de la Tidjaniyya sénégalaise ne se limite pas seulement au Nigeria, elle a acquis une audience internationale, s’étendant en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, en Chine, en Europe, aux Etats-Unis…. En revanche, c’est une confrérie de moindre importance sur le plan national. Son succès est dû à sa vision moderne de la vie, elle prône une meilleure éducation des femmes, la création d’écoles et la généralisation de l’instruction qu’elle soit scientifique ou initiatique.
Les descendants de la famille Niasse poursuivent l’œuvre de leurs ancêtres. L’actuel Khalife général des Niassènes est Ahmed Khalifa Niasse aujourd’hui surnommé ’l’Ayatollah de Kaolack’ un marabout instruit, maîtrisant le Français et l’Arabe à la perfection, profondément doué pour la polémique. Il se fit également connaître pour ses prises de positions en faveur de la révision de la constitution sénégalaise et de l’instauration d’un régime islamique ; En 1979, le marabout proclama la ’guerre sainte’ contre le gouvernement et le président Senghor.
Dans cette entreprise, il serait soutenu et encouragé moralement et financièrement par la Libye du colonel Mouammar Kadhafi. La propagande de déstabilisation à laquelle le marabout se livrait fut même couronnée de succès en Casamance et en Gambie. La Libye se servit également de lui comme d’un agent recruteur pour grossir les rangs de la légion islamique. 57 Ahmed Khalifa Niasse est aussi un homme d’affaires des plus avisés, investissant dans plusieurs branches d’activité et en particulier dans le domaine de l’agriculture, car il a fondé un « Institut Islamique Agricole ».
Plus récemment, le Cheikh vient également de se lancer dans la politique en créant son propre parti, le F.A.P. (Front des Alliances Patriotiques), le 4 août 2000. Il est un proche de l’ancien président Abdou Diouf. Il critique le nouveau pouvoir et réclame la démission du président Abdoulaye Wade pour cause de ’sénilité’, le Président étant âgé d’environ 80 ans.
Ecoutons ses propos :
«Ses multiples dérapages de langage qui sont faits de contradictions, de dédits voire d’oublis que l’on a pu constater ces derniers temps prouvent qu’il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales ». 58
L’’Ayatollah’ de Kaolack s’apprêtait :
« A déposer à l’Assemblée Nationale, une lettre invitant la Chambre des Députés à constater les faits au nom du peuple afin de chercher une issue honorable à l’actuel Président de la République avant qu’il ne soit trop tard ».
Quand survint un total revirement dans son attitude. Malgré toutes ces critiques virulentes et publiques ou justement à cause de ces violences verbales, le marabout est en effet apparemment revenu sur toutes ses prises de position antérieures en rejoignant la mouvance présidentielle lors des élections législatives d’avril 2001 et en s’affirmant comme l’un des plus fidèles partisans d’Abdoulaye Wade.
Photo 3 : Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima Niasse (dit Baye Niasse) Fils de El Hadji Abdoulaye Niasse
Fondateur de la tidjaniyya niassène de Kaolack
c – La Tidjaniyya de Médina Gounasse
(Haute Casamance)
Une des branches de la Tidjaniyya qualifiée d’Omarienne, très proche de la doctrine de El Hadj Omar Tall, est la Tidjaniyya de Médina Gounasse, incarnée par les Thierno de la famille Bâ d’ethnie Toucouleur. Le fondateur du village, Thierno Mamadou Seydou Bâ serait originaire du Fouta-Toro. Ses fidèles qui restent essentiellement Halpular (Toucouleur, Peul…) aspirent à un Islam débarrassé de tout modernisme, un Islam rigoriste, basé sur la stricte observance des lois islamiques. Toute la vie quotidienne de ce village est rythmée par l’observance des règles de l’Islam. Même les toutes petites filles sont voilées en permanence.
On y observe une séparation stricte entre hommes et femmes dans presque toutes les activités de ce village, toute promiscuité entre sexes est exclue, hommes et femmes ne se serrent pas la main, même lors du daka, le maouloud, les hommes s’isolent, seuls dans la brousse, loin des regards indiscrets des femmes pour s’adonner aux dhikrs, à la récitation du Coran, à une meilleure connaissance de Dieu, aucune présence féminine n y est tolérée, les hommes apportent leur propre nourriture pour une durée d’une dizaine de jours. Comme l’a déjà décrit Magassouba,
« …il n’y avait ni école, ni bureau de poste, ni gendarmerie, ni bureau d’Etat Civil, bref aucune structure administrative de l’Etat sénégalais ». 59
Ils se considèrent comme étant les authentiques représentants de l’Islam pur, orthodoxe, ont des disciples et des représentants partout au Sénégal, aux Etats-Unis, en Italie et surtout en France, en particulier à Mantes-la-Jolie et aux Mureaux. Toute la vie du disciple, de la naissance à la mort, en passant par le mariage, est régie par le Thierno, le marabout. C’est lui-même ou son représentant qui célèbre le ’baptême’, autorise le mariage ou éventuellement le divorce. La Tidjaniyya de Médina Gounasse est respectée des autres confréries religieuses sénégalaises. En dehors de ses préoccupations proprement religieuses, la confrérie s’adonne à diverses autres activités basées sur la culture de l’arachide et sur le commerce. Les ramifications de la tidjaniyya ne s’arrêtent pas là.
d – « Dahiratoul Moustarchidine Wal Moustarchidati
(D.M.W.M) » (les gens remplis de sagesse)
Cette branche mène la lutte pour un idéal religieux qui serait capable de régénérer la foi en Dieu et au Prophète et surtout de mener la guerre contre les confréries, les différentes communautés islamiques du Sénégal en mettant un terme à leur conflit de préséance. La D.M.W.M. et ses dirigeants ne reconnaissent pas les khalifes généraux de Tivaouane, ils se présentent exclusivement comme étant des disciples passionnés de Cheikh Tidiane Sy et de feu Khalifa Ababacar Sy dont Cheikh Tidiane Sy serait le fils spirituel. Par conséquent, il est le Cheikh réel aujourd’hui et mérite seul considération et allégeance, déniant ainsi aux successeurs de Ababacar Sy ; ses cousins feu Abdoul Aziz Sy ’le bien aimé’ de son peuple, le sage, et l’actuel Khalife général des Tidjanes Serigne Mansour Sy, toute autorité ou une quelconque préséance sur lui, Cheikh Tidiane Sy.
Le but de cet appendice de la Tidjaniyya était de se tenir au-dessus des confréries, de s’élargir même aux non-musulmans, par le rassemblement de tous les jeunes quelle que soit leur religion pour une concertation permanente dans le but de réaliser un idéal religieux en direction de Dieu. Cette ambition œcuménique n’a jamais été atteinte. Très vite, ce rassemblement dévia de son but premier et devint sectaire, voire familial et il a plutôt pris la forme d’un mouvement contestataire et politique. Dès le 20 janvier 1986, les chrétiens qui avaient donné leur accord se désolidarisèrent de ce mouvement, de même que les autres confréries (mourides) à cause de la virulence des propos du Cheikh.
Le chef spirituel des D.M.W.M. est Serigne Cheikh Tidjane Sy, appelé affectueusement Serigne Cheikh et son fils Moustapha Sy en est le guide moral. La D.M.W.M. dispose sur l’ensemble du territoire, de nombreuses cellules placées sous la tutelle de responsables départementaux et régionaux. Elle est également présente dans les pays limitrophes (Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie…). Elle a aussi entrepris un programme d’implantation dans les écoles. Il est difficile d’évaluer la représentativité du mouvement mais les ziarras et les Gamou drainent des milliers de personnes. La confrérie et l’étude des Taïsyr (psaumes rédigées par El Hadj Malick Sy) sont les moyens d’action essentiels de l’association. La D.M.W.M. entretient aussi des œuvres sociales et s’investit dans des actions de reboisement et autres investissements humains. En 1989, elle organisa un colloque international sur la jeunesse musulmane au CICES de Dakar.
Les moustarchidines prônent :
l’abrogation du code de la famille (jugé contraire aux fondements de l’Islam) ;
la prise en compte de la dimension islamique dans l’élaboration de la politique économique et sociale du pays.
C’est à partir de 1986 que la contestation déborde des questions religieuses et s’oriente vers le politique en critiquant ouvertement les autorités. Les membres de la confrérie allaient définitivement rallier le camp de l’opposition, le 13 février 1993, quand Moustapha Sy, au cours d’une conférence à Thiès (le berceau des moustarchidines) n’hésita pas à s’attaquer à la personne du président Abdou Diouf, ce qui a entraîné une vive émotion dans le pays et toujours en 1993, il finit par appeler à voter pour Abdoulaye Wade. En janvier 1994, il a été condamné, par défaut à un an de prison, pour ’manœuvres et actes de nature à déstabiliser l’Etat’ notamment à raison de propos tenus lors d’un rassemblement du P.D.S..
En février 1994, une foule déchaînée de jeunes manifestants se réclamant du mouvement islamique D.M.W.M. et dont la plupart brandissent des armes blanches (couteaux, haches, coupe-coupe…), se répandit brusquement dans les principales artères de Dakar, se livra à des déprédations importantes, avec incendies et même mort de policiers.
Dès le lendemain des émeutes, le gouvernement sénégalais interdit toute activité et la plupart des leaders de ce mouvement furent arrêtés et emprisonnés de même que ceux des principaux partis d’opposition (P.D.S., …).
Les Moustarchidines ont un parti crée en 1999 le P.U.R (Parti pour l’Unité et le Rassemblement) dont la capacité de mobilisation en a fait une machine électorale partout courtisée. Leur responsable morale, le fils de Serigne Cheikh Tidjane Sy, Moustapha, en est le président. Contrairement à l’avis de son père, le P.U.R a appelé à voter pour Abdoulaye Wade au dpersonne. Les confréries endogènes, elles symbolisent jusqu’à maintenant une certaine unité et l’existence d’un seul khalife général. Nous tenterons maintenant de terminer cette première partie par l’étude des deux confréries endogènes sénégalaises euxième tour des présidentielles de 2000.
Les deux premières confréries exogènes déjà étudiées : la Qadiriyya et la Tidjaniyya se caractérisent par un manque d’unité, un formidable esprit d’indépendance, chaque branche confrérique étant doté de son propre khalife général qui ne rend compte à : la Mouridiyya et la Layéniyya.
Cheikh Tidjane Sy guide spirituel des Moustarchidines
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LES DIMENSIONS DE L'ISLAM
05/09/2007 22:59
Les dimensions de la religion sont :
- l'Islam ( Soumission),
-l'Iman ( Foi )
-et l’Ihsân ( Vertu). LES DIMENSIONS DE L'ISLAM
LES DIMENSIONS DE L'ISLAM
Les dimensions de la religion sont :
Chacune de ces dimensions est régie et résumée par la formule :
« Il n'y a de dieu que Dieu, Muhammad est Son Messager ! », qui est la parole noble et pure, la meilleure qu'à jamais prononcée un Prophète p.b.s.e. et le Prophète (S.A.W)
• Pour la dimension (Soumission )Islam :
il s'agit de dire la formule précitée. C'est la proclamation verbale qui doit être suivie d'effets. Il s'agit de mettre en pratique les décrets de cette Parole dans le monde de nos sens terrestres, nâsût.
• Pour la dimension Foi( Imâne) :
il s'agit de savoir qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Muhammad est Son Messager.
Ainsi, donc, il s'agit de vivre cette Parole et en avoir une connaissance sensible.
• En dimension Vertu (Ihsâne) :
il ne s'agit plus que d' Allah(swt). On n'a plus à nier «Il n'y a de dieu, .. », ni à affirmer : « ••• que Dieu ». On contemple la pure et nue transcendance divine.
Ainsi donc ces trois dimension sont des stations du point de vue de la religion. Elles s’expliquent et s’éclairent mutuellement d'une part, et d'autre part s'occulte les unes les autres dans leurs rotations continuelles.
1- LA DIMENSION SOUMISSION( al-Islam) La Soumission a pour composantes:
-le Repentir,
-la Droiture
-et la Crainte Pieuse.
1. La Repentance :
Les indicateurs de la repentance sont au nombre de trois. Il s'agit de : a)- La prise de conscience : Le serviteur se rend compte du péché d'ingratitude dont il est coupable vis-à-vis des bienfaits de son Seigneur, dont le plus grand est sa création en être humain et non en pierre, par exemple , hissé au sommet de l'échelle des créatures et anobli par le Divin et Bienfaiteur Créateur. b) Le Regret : Le serviteur décide alors d'abandonner résolument cette attitude et d'être désormais reconnaissant par la louange du seigneur. Cette reconnaissance "louangeant" se traduit par la transformation de ces bienfaits en œuvres Agréées par Le Bienfaiteur.
Le contraire est la négation de ces bienfaits.
c)- La Résolution Ferme:
Il s'agit enfin de prendre la résolution ferme de ne plus jamais revenir sur cette négation des bienfaits du Bienfaiteur Créateur. Aux yeux des soufis, notamment, la repentance est apparue longtemps comme le credo fondamental, le point focal à partir duquel les hautes attitudes de noblesse sont acquises puisqu'il s'agit d'abandonner tout mauvais caractère pour tous les bons caractères.
Il est cependant plus exact de considérer les attitudes possibles selon les trois catégories de personnes précitées. Une définition négative rend plus fidèlement compte de ce qu'est le repentir par rapport aux hommes car tous n'en ont pas conscience.
Ø LES STATIONS ET LE REPENTIR: Au niveau de la masse, du commun des mortels, celui qui ne s'est pas repenti, c'est celui-là qui abandonne les prescriptions sacrées et s'attache aux choses proscrites et illicites. Pour l'élite, le non-repentir consiste en l'abandon des œuvres surérogatoires et en l'attachement aux choses peu aimées. Pour l'élite de l’élite, c'est tout ce qui éloigne de la Présence Divine qui est source de non-repentance.
Les causes en sont généralement la négligence et l'insouciance !
C'est cette dernière repentance qui est la repentance essentielle, véritable. Il s'agit de faire en sorte de ne voir que Dieu(swt). La communion suprême avec Lui, c'est le meurtre du moi, qui engendre l'absence.
Dieu (Glorieux et Exalté), dit: «Repentez-vous devant Votre Seigneur, tuez-vous vous-mêmes, cela est meilleur pour vous auprès de Votre Seigneur » [1]
Il s'agit d'arriver à l'état où l'individu ne se sent point et par conséquent ne se croit nullement auteur à une action, d'un état ou d'une station. Cette attitude sublime est appelée la repentance du repentir. En clair, arriver à s'ignorer, à s'insensibiliser au point de ne sentir qu'on est là à se repentir .
2. La Droiture (al-Istiqâmatu)
C'est la station, l'engagement sur le chemin droit tant sollicité dans les prières7 Il y’ a dix points précis pour spécifier la droiture. Dieu, le Très-Haut, les a dénombrés dans le Coran(8) :
« Venez que je vous récite ce que 'votre seigneur vous a interdit:
1-)Ne Lui associez rien,
2)-Soyez bienfaisants envers vos père et mère,
3)-ne tuez pas vos enfants pour cause de pauvreté;
4)-nous vous nourrissons tout comme eux,
5)-N'approchez pas des turpitudes ouvertement ou en cachette,
6)-Ne tuez qu'en toute justice la vie qu'Allah a faite sacrée. Voilà ce qu'Allah vous a recommandé de faire, peut être comprendrez-vous. »
7)-Et n'approchez des biens de l'orphelin que de la plus belle manière ...
8)-Et donnez la juste mesure et le poids en toute justice ... Et quand vous parlez, soyez équitables même s'il s'agit d'un proche parent
9)-Et remplissez votre engagement envers Allah.
10)-Voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa Voie ... »
Ainsi se mettre sur le chemin droit revient à mettre en pratique les dix caractéristiques citées. C'est cela la droiture du commun des mortels.
Pour les élus, la droiture consiste à s'engager dans la Voie droite. Les soufis l’identifient au prophète Muhammad (S.A.W )lui-même. Pour eux, il s'agira ainsi d'être totalement dissous en lui, de l'aimer mieux que soi-même(9), s'imprégner de ses qualités, prier sur lui à chaque respiration.
Pour l'élite de l'élite, la droiture est effective lorsqu'il ne subsiste en l'intéressé aucun caractère qu'il dissimule, ni aucune tradition amorale.
Le Très-Haut dit: « Ceux qui disent notre seigneur est Alla1l, puis se mettent sur la. Voie droite, les anges descendent sur eux: ne soyez pas affligés, mais ayez la bonne nouvelle du Paradis qui vous était promis. »[2]
3. La Crainte Pieuse, at-Taqwâ
La crainte pieuse se définit comme la mise en pratique des commandements divins et l'abstention de tous les interdits, intérieurement comme extérieurement, secrètement ou publiquement.
La crainte pieuse est plus complète, plus élevée que la droiture car tous les ordres sont nécessaires de même que les interdits. · Pour le commun des mortels elle consiste à suivre tous les commandements sans distinction et à s'abstenir de tous les interdits.
Le Très-Haut a dit: « Craignez Dieu autant que vous pouvez. »,( Cor., 5.64, V.16). · Pour les élus, la crainte pieuse consiste en la mention perpétuelle de Dieu, mention non accompagnée d'oubli, mais ponctuée de' louange reconnaissance pour Ses bienfaits. Elle consiste également à ne jamais Le désapprouver ni se montrer ingrat. Lui obéir sans jamais Lui désobéir.
Le Très-Haut dit: « Ô vous qui croyez, craignez Dieu comme il se doit. ", (Cor., 5.3, V.102). · Pour l'élite de l'élite, la crainte pieuse consiste à ne jamais penser à autre chose que Dieu dans ses réflexions intérieures, ses pensées intimes, ne serait-ce qu'un laps de temps. Rien, hormis Dieu, ne doit occuper le cœur de celui qui est à cette station.
Un connaissant de Dieu a déclaré: "S'il s'était égoutté pour moi un désir autre que Toi dans mes pensées, par mégarde, je me serais alors jugé comme un apostat, « murtad ».
Cette parole, dit le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS (raa) , reflète un état stationnaire pour le connaissant en question, mais une station continue; permanente pour l'Axe Unitif et solitaire, le Représentant de Dieu sur Terre; celui à qui Il a tout confié. Le verset qui le corrobore est celui-là qui spécifie que «Dieu aime les craignants craintifs ».
2 - LES DIMENSION DE LA FOI ( Al-ÎMÂNE)
C'est la deuxième dimension de la religion musulmane.
Sa première composante en est la « véridicité " as-sidq
1. La "Véridicité" as-Sidq :
C'est la bonne œuvre accomplie dans le seul but de plaire à Dieu, en nie de Sa face.
Le Très-Haut a dit: « ... mais la bonté pieuse est pour celui qui croit en Dieu et au jugement dernier "[3] C'est là la" véridicité" du commun des mortels.
Pour les élus, c'est la «véridicité» dans l'amour de l'Essence divine qui la constitue. Cette attitude constituera sa liaison 'wusûl à l'Essence très élevée et cela est mieux ainsi auprès de lui que toute autre chose Il s'agit donc pour l'élu de cette station d'aimer parvenir à l'Essence mieux et plus que toute autre chose existante; que Son Nom lui soit préférable à tout autre nom et que Sa Parole à toute autre parole, ainsi que la satisfaction de l'Essence. Il faut également que les aimés de Dieu lui soient préférables à ses propres aimés. Le Très Haut a dit': « Soyez avec les véridiques. "[4]
Ainsi l'élu de cette station ne peut aimer que ce que Dieu aime ou veut faire exister. Le véridique ne va jamais à l'encontre de ce que Dieu aime car dès qu'il désire quelque chose, Dieu le fait exister. «Telle est la grâce d'Allah, qu'Il donne à qui Il veut. Et Allâh(swt) est Détenteur de l'énorme grâce, »[5]
Pour l'élite de l'élite, la "véridicité" consiste à aimer, affirmer et appuyer tout ce qui a trait à la Présence prophétique de par la Divinité, la connaissance, l'état, la bonne conduite, le droit Haq et tout ce qui est lié à cette Présence. Ceux qui aiment cette station, ce sont les "véridiques".
2. La Purification al-Ikhlâs
« La purification est un des secrets parmi Mes secrets. Je la mets dans le cœur du serviteur que j'aime Moi-même. L'ange ne peut y parvenir pour dénombrer les bonnes actions; le Satan est également impuissant à y avoir accès pour causer un quelconque dégât. ", hadith qudsi.
C'est ainsi que Dieu, Glorieux et Exalté, définit Lui Même la purification, qui est de même racine que pureté.
Et, en réalité, le secret de l'Existence de Dieu, c'est la pureté. C'est pourquoi une Sourate nommée Sa carte d'Identité, la sourate 112, porte ce même nom Ikhlâs . Sa place, son lieu de matérialisation est le cœur.
La purification consiste à mettre en pratique tous les commandements pour Dieu Seul et laisser tous les interdits. Toutes les fois qu'une âme manifeste de l'associationnisme par le désir de paraître, par exemple, de se faire entendre ou de s'émerveiller d'une de ses œuvres elle n'est pas encore purifiée. Et c'est cela la purification de la masse, du commun des mortels.
Quant aux élus, leur purification consiste à œuvrer sans rechercher un profit pour cette œuvre ni craindre une punition ni chercher à s'élever à une station donnée.
Toute œuvre doit être faite en tant qu'acte d'adoration du Divin, sans autre cause, sinon que Dieu est Le Roi Digne d'être adoré et que le serviteur n'a autre chose à faire sinon servir son Roi sur ce qu'Il agrée.
Le serviteur œuvre pour son Seigneur Seul et ne se voit point redevable de Lui en quoi que se soit, tout en contemplant et en portant témoignage de la grande bonté qu'Il a eue en sa faveur. Cette contemplation amène à voir Ses œuvres, de Lui vers le serviteur qui comprend ainsi que c'est Dieu qui lui assigne le rôle d'acteur positif œuvrant pour le bien. Ce don pur l'amène ainsi à retourner rendre à son Véritable Propriétaire la Bonté.
Pour l'élite de l'élite, la purification consiste :
à extirper tout ce qui n'est pas Dieu dans la relation de service travail qui le lie à l'Être Vrai. Dans cette optique, même le moi du serviteur, son âme, est régi par la relation d'altérité par rapport à Dieu et est par conséquent écartée de ce rapport. C'est ainsi qu'il verra et comprendra que l'œuvre vient de Dieu et retourne à Lui, qu'il n'y est nullement actant ni acteur; ni initiateur ni terme. « Dieu aime ceux qui purifient leurs actes. »[6]
3. La Quiétude( at-Tumâ' ninatu ):
Cela est lorsque le cœur a la tranquillité suprême par rapport à Dieu, en Dieu, se suffisant de Lui et ayant une foi ferme en Lui. Cette station est d'ailleurs vérifiée réellement lorsque le cœur l'intellect transcendant est exempt, lavé de tout souci ou intérêt pour l'âme ou pour ce qui lui nuit. Bien plus, le serviteur arrivé à cette station occulte son âme et se repent devant Dieu, s'en remettant entièrement à Lui, disant par la langue de l'état qu'il vit: «Ô Allah, c'est à Toi que je m'en remets entièrement. »
La quiétude n'est que pour les élites, elle ne concerne pas le commun des mortels qui ne peut en bénéficier au niveau de sa station. C'est là un fait caractéristique qui montre, appliqué à une société ou à une civilisation, par exemple, pourquoi il y a « crise». La quiétude engendre le développement véritable, celui des qualités intrinsèques enfouies dans tout être humain. Or ces qualités ne peuvent émerger que dans le cadre d'une relation avec le Divin. Si le cœur de la majorité des membres d'une communauté donnée a cette quiétude, la conséquence en sera un bien-être autrement supérieur à la quête purement matérielle qui a cours dans ce qui est appelé mondialisation, par exemple, pour toucher quelque chose de directement vérifiable. On raconte, à ce titre, l'histoire de l'occidental qui s'était rendu à Médine du temps de la Khilâfa la lieutenance de ‘Umar Ibn Al Khattab, qu'il dépassa dormant sous un arbre, à l'entrée de la ville. Après information, il retrouva le Calife lieutenant du Prophète saw - qui s'était transformé en pâtre de troupeaux en divagation dont il se sentait plus responsable que le propriétaire- et s'étonna de cette quiétude qui faisait tant défaut chez lui.
En ce qui concerne l'élite de l'élite, les intellects éclairés la quiétude consiste en leur connaissance bien établie que rien n'existe en dehors de Dieu, il est Le Seul Existant. Ainsi ils savent que nul n'est là à donner ou empêcher, faire et défaire, etc., sinon Lui. Toute manifestation émane de Lui, et retourne à Lui. Cet intellect éclairé, plein de cette certitude, est détenteur de la quiétude vraie. C'est à lui qu'il est dit: «Ô âme quiète apaisée , retourne vers ton seigneur, agréante et agréée ».[7]
3 - LA DIMENSION VERTU (al-Ihsân)
C'est la station de l'embellissement, de la magnification des œuvres. Ses composantes sont:
-la contemplation (almurâqabatu) ,
- le témoignage (al-muchâhadatu)
-et la connaissance( al-ma'rifatu ).
1. LA CONTEMPLATION (al-Murâqabatu )
La contemplation consiste en l'actualisation permanente de la Présence et de la Compagnie de Dieu. Dans le même temps, le serviteur a la certitude de l'effectivité de la contemplation par le Divin de tout ce qui le concerne sans aucune exception. Lorsque cette certitude du contrôle permanent du Divin de tous ses faits et gestes, états et pensées, s'institue et s'enracine en lui pour de bon, le serviteur arrive à tout contempler avec l'œil sensible', ésotérique qui, lui, met un mince voile entre l'objet qu'il observe et son essence interne. Il en arrive à une compréhension liée au goût interne de ce qu'il saisit ainsi. C'est cela qui donne la connaissance substantielle, purifiée de toute incompréhension. Parvenir à Dieu, puis à son Prophète (saw ), implique, dans le vécu quotidien de cette expérience, l'auto établissement d'un mince voile entre le sujet et tout ce qu'il contemple. La cause de cette nécessité est que la sensation de cette première composante fait penser à l'existence de la multiplicité. Or Seul l'Unique se profile derrière toutes les diversités contemplées.
Le discours de celui qui est à celui station fait penser à ceux qui n'ont pas la haute science de la distinction: Du discernement entre plusieurs états et stations qu'il est parvenu à Dieu; qu'il est relié, or il n'en est encore rien. Du fait de l'expérience concrète ql1'il a maintenant, contemplant la Vérité derrière un, voile, ses connaissances ne sont plus théoriques mais sensibles, bien que cela ne soit pas encore la contemplation témoignant.
C'est là la contemplation des élus avant la contemplation réelle qui conduit au témoignage. La contemplation qui a lieu après témoignage est celle de l'élite de l'élite. Cette station est la plus élevée parmi les stations des aspirants car il s'agit de voir, d'appréhender Dieu en toute chose: par tous les sens, et c'est cela le fruit t de la connaissance de Dieu.
2. LE TÉMOIGNAGE( al-Muchâhadatu)
Il s'agit, ici, de la vision contemplative de la Vérité par la vérité en face sans aucun doute: sans supposition ni aveuglement jusqu'à ce qu'il ne demeure que la Vérité dans en la Vérité. Si, d'aventure, il demeure en le serviteur un cheveu en pour lequel il ne contemple pas la Vérité, c'est qu'il n'a pas encore atteint cette station, car à ce niveau tout est vu dans sa réalité réelle, c'est-à-dire appartenant au Tout, à la Totalité Divine.
Ainsi donc, il lui est nécessaire de «s'éteindre », de s'infinitiser, ainsi que toute autre chose et tout couple d'alternants jusqu'à ce que rien ne subsiste sinon l'Un. C'est le moment où la langue de son état dit: «Rien ne subsiste, s'éternise sinon Dieu, il n'y a rien en dehors de Lui. Rien n'est relié ni séparé ni détaché, tout est Unité de l'Un ».
C'est ainsi, donc, que disparaissent le Nom, la forme, la créature rasm , le nombre délimité, l'espace, rien ne subsiste. C'est cela la vision globale substantielle sans les accidents, sans la dimension ou la subdivision en éléments dénombrables, sans contemplation, sans début ni fin, ni liaison, ni séparation, ni de remémorant, ni remémoré, ni remémoration. Il ne demeure que cela: « Est venue la Vérité Dieu , s'en est allé le vain car le vain est voué au dépérissement continuel, tandis que la Vérité s'instaure et de plus en plus, éternellement »[8]. Et cela depuis le commencement, lorsque le Prophète saw est venu. Et depuis, le vain ne fait que péricliter. C'est cela le plus bas niveau, la plus basse station qu'atteint celui qui a obtenu l'Ouverture à Dieu.
Avant cela, il y a non pas l'Ouverture mais la porte de la Connaissance.
Ainsi tout connaissant dispose nécessairement de l'Ouverture; Dieu lui a fait connaître. Car celui qui appréhende et cerne clairement l'existence indissociable, unitive de Dieu partout, est par-là ouvert à la connaissance de tout. Par conséquent, tout connaissant de par Dieu est détenteur de l'Ouverture mais non l'inverse. Certains ont en effet l'Ouverture sans pour autant être des connaissant.
3. LA CONNAISSANCE (al-ma'rifatu )
La connaissance consiste en l'enracinement, la persistance de l'esprit dans la Présence contemplative ainsi que l'extinction totale et la subsistance en Dieu. Pour les gnostiques, le connaissant est celui qui voit Dieu en tous les êtres. Pour le Cheikh Al Islam, le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS (raa) , le connaissant est celui qui s'est éteint dans l'essence divine une fois, qui s'est éteint deux, voire trois fois, dans la Forme divine, et qui s'est encore éteint dans le Nom Divin, qui, enfin, «existence» ramène le Réel dans les trois Vérités essentielles et les noms dans le Nom.
Ceci est la station en dehors de laquelle il n'y a que des difficultés, dit-il, ou, selon sa propre expression, « éclatement des foies ».
Il ajoute que cette station ne s'obtient pas par dépense de biens, de dons ni d'enfants.
C'est, dit-il, la miséricorde divine seule qui fait accéder à ce salut suprême.
Le détenteur de cette station est un hypersensible qui est ouvert, par ses sens, à toutes les manifestations de Dieu dans sa Divinité. Il agrée, ainsi, l'ensemble de Ses décrets dans leurs déroulements sur les êtres. Or celui qui agrée l'ensemble des décrets divins se trouve par-là même dans le paradis, car Dieu n'a jamais cessé de faire ce qui Lui plaît. Et c'est d'ailleurs à ce moment - et à ce seulement - qu'il est, lui aussi, agréé et il est dit à son âme: «Ô toi, âme apaisée, retourne 'vers Ton seigneur, entre parmi Mes serviteurs, entre dans Mon paradis. »[9]
Pour chacune des trois dimensions de la religion, Islam, Imân et l’Ihsân, il y’a des maîtres initiateurs, capables de guider l'aspirant pour le mener à bon port. Il y a également des Maîtres Complets, c'est-à-dire qui sont à la fois spécialistes des trois dimensions. Ce sont les meilleurs car ils appréhendent seuls toutes les relations qui existent entre les différents niveaux.
En résumé : La connaissance est ainsi donc la dernière composante de la religion. La première en était la repentance.
Il importe cependant de comprendre que la repentance est meilleure et supérieure à la connaissance, car elle en est le fruit.
La véritable répentance: c'est l'absence de répentance, qui n'est possible qu'avec la connaissance de Dieu. Seul le connaissant peut se repentir de sa repentance.
C'est à cause de cela, dit le Serviteur de la Présence Divine le Cheikh Ibrahima Abdallah NIASS( raa) , que notre Maître et Sceau Ahmad at- Tijâni (raa) a dit:
«Par Dieu, dont il n'y a de dieu que Lui, je n'ai pas atteint la station de la Repentance. »
Ce qui revient à dire qu'il est un repentant de ce qu'il se voit il se sent alors qu'il devrait s'éteindre en se repentant. Le serviteur qui se voit en train de se repentir n'a pas encore atteint cette station.
Ainsi, en résumé, la vraie soumission, c'est de dire qu’ « il n’y a de dieu que Dieu, Muhammad est son Messager », sa mise en œuvre ouvre à la Foi où l’on sait alors qu’ « il n’y a de dieu que Dieu que Muhammad est son Messager»
Ce savoir ouvre sur la Vertu où l'on contemple la Beauté divine dans sa nue transcendance, ce qui fait dire: Allah! Appréhender cela est le lot des savants seuls. C'est à -dire ceux dont les intellects transcendant, les Cœur fonctionnent Comme il se doit. Les composantes sont au nombre de neuf et elles renvoient aux neuf présences qui, elles mêmes, ne sont, en réalité, qu'une Seule Présence parce qu'en entrant dans la Présence Primordiale, l'aspirant a obtenu le fruit de sa quête de Dieu, du Prophète PSL et du Saint ra .
De même, en se reliant à la Présence Mohammadienne ainsi qu'à celle Ahmadienne, l'aspirant a obtenu ce qu'il cherchait. Les Présences deviennent neuf, c'est-à-dire trois, trois fois, comme les stations les composantes .
La Présence du Sceau de la Sainteté, le Cheikh Ahmad at- Tijâni(raa) , est la composante de la station de l'Islam.
La Présence du Prophète Muhammad (saw) est la composante de la station de la Foi.
La Présence de Dieu (Glorieux et Exalté )est la composante de la station de la Vertu.
Le Coran nous dit: «Ton Seigneur est la limite Suprême ». [10]
La repentance vraie est celle qu'on effectue du fait de s'être senti se repentant car «Dieu est Le Repentant l'accueillant au repentir dont la miséricorde s'étend à ceux qu'Il choisit. »
La vraie droiture est celle qu'on effectue après son extinction tutelle et où il ne subsiste que le Seul Étant.
" Dieu juge ce qu’il désire comme IL le désire. "[11]
La crainte vraie consiste en l'élimination de son cœur, l'intellect éclairé de toute pensée, pour toujours, parce que «Dieu est la Vérité. »[12]La « Véridicité., Vraie consiste à singulariser sa quête en direction de Dieu Seul car « Toute chose est vouée à la disparition sinon sa face ; son existence. » ", [13] La purification vraie consiste à voir que la véritable origine de l’œuvre. Son point de départ et d'arrivée sont en Dieu car « A Lui, ce qui est dans les cieux et sur terre, venant dans sa totalité de Lui [14]- car en vérité c'est à Dieu que retournent les choses [15]A. Lui la Royauté et la Louange. »
La quiétude vraie consiste à ne point vouloir l'effacement de ce qui existe déjà ou l'arrivée à l'existence de ce qui ne l'est pas encore car " Dieu sait et vous ne savez pas"[16]-, il ne Lui sera pas demandé de compte sur ce qu'Il fait. La contemplation vraie consiste à avoir Dieu. Dans son cœur continuellement car « Ton Seigneur est Le Contemplé Qui détient tout et veille il ce que toute chose corresponde à sa statio1l véritable. »
« Tu ne te trouveras dans aucune situation, tu ne réciteras aucun passage du Coran, vous n'accomplirez aucun acte sans que Nous ne soyons Témoin au moment où vous l'entreprendrez. » [17]
«Nous savons ce qui le mal conseille en soufflant dans sa poitrine . Nous sommes plus Proche de lui que sa veine jugulaire... et il n'y aura de conversation en aparté entre trois sans qu'Il ne soit leur quatrième, Dieu connaît le contenu des poitrines »[18]
Le Témoignant vrai est la vision de la Vérité par contemplation. « Où que vous vous tourniez, là a l'Être de Dieu. » [19]
La connaissance vraie est le témoignage de la complétude de l'essence divine car «Rien n’est à Lui ressembler. »[20]
C’est ainsi que le Serviteur de la Présence Divine conclut l'examen du concept religion qui est ainsi clairement défini en vue d'une pratique consciente et efficiente.
Ce point de vue doctrinal montre clairement qui sont les patrons de cette Voie qui est charnière en ce qu'elle restitue à la religion sa pureté originelle. Elle fait « mourir avant de mourir », appliquant ainsi la directive clef du Prophète Muhammad saw qui, par ailleurs, était et est préoccupé par sa Communauté plus que toute autre chose. Lors, il manifestait tellement son souci que Dieu, Qui est prompt à le satisfaire, lui dit: « Ton Seigneur te pourvoira en dons jusqu'à ce que tu sois satisfait. »,[21] et « La fin graduelle est meilleure que le début. »[22]
Par conséquent, les manifestations positives, après lui, ne sont que ses propres manifestations. Notes:
[1] - Cor., S.2, V.54. 7 Cf cor., S.VI , v.151, 152, 153 8 Cf.Cor., S.VI , V.151 ? 152? 153 9 Principe énoncé par le prophète psl lui-même et dont l’utilité d’ordre pratique. [2] Cor., S.41, V.30. [3] Cor., S.2, V.177. [4] Cor, S 9, V.119 [5] Cor., S.62, V4 [6] Cor., S.9, V.108. [7] Cor 89 V.27,28 [8] Cor., S.17, V.51 [9] Cor., 5.89, \1.27,28,29,30. [10] Cor, S.53, V.42. [11] Cor., S.5, V. 1. [12] Cor, S.22, V.62. [13] Cor., S.28, \1.88. [14] Cor, S.45, V.13 [15] Cor S.42, V.53 [16] Cor S.16, V.74 [17] Cor 5.10, V.61 [18] Cor, 5.50, V.16; 5.57, V.7. [19] Cor, S.2, V.148. [20] Cor., S.42, V. II [21] Cor., S.95, V.5 [22] Cor., S.93, V.4.
il faut passer par cesdimensions pour être un musulman au vrai sens du terme
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Etre Tijane ,est-ce du shirk ?(suite)
05/09/2007 21:49
Astoug ,
je te prie de ne pas donner de l'importance à leurs paroles !
ils sont ignorant et ne veulent même comprendre!
ce sont eux que l'on appelle dans le coran : "summun bukmun 'umyun". Allâh(swt) dit que faire des "istighfaar" ou des "salât alan nabiyi" (saw) ou des "haylala" c'est du chirk alors que c'est DIEU qui a donné l'ordre à tous les musulmans ?
celui-là n'est pas digne d'être un musulman !
wa salam
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Etre Tijane ,est-ce du shirk ?
05/09/2007 21:43
Auteur: kassim.eveuns
Salam,
Tu as deux problèmes kassim: 1)- tu es jeune et ignorant et veux prendre la place des savants 2)- tu es jeune malhonnête parce que tu ne reconnais même pas quand tu as tort.
Décidement, il fait pas bon d'être jeune avec toi thierno?
Je l'affirme tu te sers peut-etre de mon age pour te dire que je suis ignorant voire peut-etre pretentieux de te contredire, mais je suis certain de ce que je dis .
Le prophete (pbsl )avait dit.
"Celui qui innovera dans notre religion des choses qui n'en font pas partie l'acte sera rejeté".
le prophète(saw) a dit dans le sermon du vendredi :
" La parole la plus véridique est celle d'Allah(swt), la meilleur guidée est la guidée de Mouhammad(saw), les pires des choses sont les nouveautés dans la religion , toute nouveauté dans la religion est une innovation, toute innovation est un égarement, et tous les égarements mènent au Feu." Dans le sahih de mouslim du hadith de Jabir ibn 'Abdallah.
Quant à ta tarika lis cela:
Les paroles de "kufr" de Ahmad Tijani ainsi que les pratiques de "shirk", comme rapportés dans les sources des Tijanis:
Dans sa critique sur La Tariqah Tijaniyyah, « al-Anwaar Ar-Rahmaniyyah » .Le Shaikh Yusuf al-Afriqi écrit:
« Toute personne qui pratique des actes d& 8217;adoration autres que ceux apportés par le Prophète saw fait sans aucun doutes parties des sectes condamnées à l& 8217;enfer ».
Ceci est confirmé par ce message du Prophète (s.a.w )à ses Compagnons:
« Ma nation se divisera en 73 sectes, toutes iront en enfer sauf une ». Les Compagnons ont demandé « Quel est la secte sauvée ?». Il saw a répondu « Ceux qui adhère à ma Sunna et celle de mes Compagnons » Ahmad-Abu Dawud
Le livret de Shaikh al-Afriqi livre les croyances suivantes, citées des écritures principales de l& 8217;ordre d'al-Tijaniyyah, avec ses commentaires valables:
« Ils affirment que leur Wird dhikr à répéter était gardé secret par le Messager d'Allah (s.a.w) , qui ne l'a enseigner à aucun de ses Compagnons, sachant que le moment n'était pas encore venu pour le rendre publique, et ni la personne qui devait le rendre publique n'était en vie ». at-Tijani,
Le wird en question se compose de trois lignes, mal construites grammaticalement:
« O Allah, prie sur notre maître Muhammad, celui qui ouvre le verrouillé, l' âme de ce qui nous a précédé, le défenseur de la vérité par la vérité, le guide de ton droit chemin, ainsi que sur sa famille avec l'estimation et le grand honneur qui lui sied ».
En affirmant que le Prophète (saw) a gardé ce Wird secret et ne l'a pas enseigné à ses Compagnons, Ahmad At-Tijani, chef de l'ordre Tijaniya réfute les paroles d'Allah (swt):
« O Messager ! transmet au gens ce qui t'a été révélé de la part de ton seigneur, et si tu ne le fait pas , alors tu n'auras pas transmis le message »
L'Imam Malik a dit :
« Celui qui introduit une Bida dans la religion et pense que c'est une bonne chose, affirme par cela que le Prophète (saw )a faillit dans la transmission du message divin. Al-Albani dans « As_Silsilah »
Le Prophète (saw )a dit à ses Compagnons :
« Celui qui vivra assez longtemps , verra beaucoup de différences. Adhérez à ma Sunna et la Sunna des Califes bien guidés ; Accrochez- vous y et méfiez vous des innovations en matière religieuse . Vraiment, toute innovation est une Bida et toute Bida est un égarement, et tout égarement conduit au feu ». Abu Dawud-An-Nissai .
Dire que le Prophète (saw )n'a pas transmis le message est un acte de mécréance selon l'unanimité des savants. En s'identifiant comme la personne par laquelle ce Wird a été rendu publique, at-Tijani se place au dessus de Abu Bakr As-Siddiq, le meilleur des hommes après les Prophètes et Messagers. C'est une arrogance et une apostasie.
De plus A-Tijani affirme :
« Une simple récitation du Wird , qui s'appelle Salatul-Fatihi, est équivalente à toute louange qui a eu lieu dans l'univers, et à tout Dhikr et toute supplication majeur ou mineur, et est égal à 6000 récitations du Qur'an ». p96
C'est de l'apostasie et une impiété, et toute personne qui ne renie pas cela est un apostat.
Y a-t-il quelque chose de meilleur que le Qur'an? La personne qui a forgé un tel mensonge n'a pas connu Muhammad (s.a.w ), ni son message, ou la raison de sa mission. Allah le glorieux indique:
« Vraiment, ceux qui forgent des mensonges contre Allah ne prospéreront pas. » [ 16 : 116 ].
Le Prophète (saw) a dit:
« La meilleure parole que j'ai prononcé, et les prophètes avant moi, est « La illaaha ilAllah », Il n'y de divinité digne d'adoration en dehors d'ALLAH
Il est clair que at-Tijani veut éloigner les musulmans de la lecture et de l'étude du Qur'an.
a suivre inshAllah.
Reponse:
Auteur: thierno42
je vais résumer la réponse à toutes tes interrogations puisque tu n'es pas intelligent !
concernant l'innovation dont tu parles , sache que tout ce qui est pratiqué dans la noble et bénieTariqatou Tijânî est tiré du saint coran donc pas innové. Le mot Tariqah même est dans le coran "sourate les jinn":
"wa an law staqâmû ala tariqati la asqaynâhum mâ'an ghadaqâ"
Ensuite la Tariqatou Tijaniyya n'est rien d'autre que :
-istighfâr
-salatou alan nabiyi (saw)
- la ilaha illal lah :
Qu'est qui est innové dans cela? dis -moi?
Toutes ces litanies sont ordonnées par DIEU (swt) ,Maître suprême de l'univers !
DIEU a donné l'ordre verbe conjugué à l'impératif à tous les muslmans de se repentir (sourate nouh anistaghfiru rabbakum innahu kaana ghaffâran... ) de faire des salâtu alan nbiyi (saw):
" innal laha wa mala'ikatahu yussallûna ala nabiyi yâ ayyuhal lezhîna âmanû sallû aleyhi wa sallimû tasliman "
et de dire :"la ilaha illa lah".
Comme l'autorise d'ailleurs le prophète Mouhammad (saw) à travers plusieurs hadith authentiques. (cf kitâbu zhikr tâj al jâmi fii ahâdîthu nabiyi (saw) . etc... Pour ce qui est de la Tariqatou Tijaniyya elle même ton kafir de sheyk n'a rien compris dans ces critiques.
Il croit que quand on dit que le prophète (saw) a gardé le wird pour les générations futures c'est une abberration. Alors que tout est dans le coran chaque jour on découvre de nouvelles connaissances qui étaient déjà dans ce livre saint. C'est la dedans que DIEU lui même garde ses secrets pour les donner à qui Il veut et IL veut. je m'arrête la parce que j'ai du boulot. mais la discussion continue wa salam
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