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Taîba Niassène
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Taîba Niassène

VIP-Blog de momowally
bayy-99@hotmail.com

  • 343 articles publiés dans cette catégorie
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  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 25/06/2007 20:12
    Modifié : 18/01/2014 10:26

    Garçon (38 ans)
    Origine : Abidjan
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    notre maître Sidi Chérif El Hadj M'hamed nouveau Khalife mondiale de la Tariqatou Tijaniyya

    05/02/2008 19:24

    notre maître Sidi Chérif El Hadj M'hamed  nouveau Khalife mondiale de la Tariqatou Tijaniyya


    Allâh(swt) dit :
    « Parmi ceux que Nous avons créés, il y a une communauté qui guide par la vérité et le bon droit… » (Sourate 7, Verset 181)

    Allâh(swt) dit :
    « Allâh ne veut en vérité que faire partir de vous la souillure, gens de la maison, et vous purifier totalement. »
    (Sourate 33 Les coalisés ; verset 33)

    Dans un long hadith le Prophète (saw) a dit : « …je vous laisse deux dépôts précieux : le premier est le Livre de Dieu. Il contient la Guidance et la Lumière, mettez en pratique le Livre de Dieu et attachez-vous (à ses enseignements). »

    Il nous recommanda de mettre en pratique le Livre de Dieu et suscita en nous l’amour du Livre, puis il dit:

    « Et les membres de ma famille, je vous rappelle au respect de Dieu à travers les membres de ma famille, je vous rappelle au respect de Dieu à travers les membres de ma famille ! »

    Rapporté par Mouslim selon Yazid ibn Hayyan (raa)

    La Zaouiya Tidjaniya El Koubra d'Europe a l'immense privilège d'annoncer l'instauration officielle à 'Aïn Madhi(Maroc) du nouveau Khalife mondiale de la Tariqatou Tijaniyya, en la personne de son Excellence, notre maître Sidi Chérif El Hadj M'hamed fils de Sidi Mahmoud fils de Sidi Mohammed El Bachir fils de Sidi Mohammed El Habib fils du Pôle Caché et Sceau de la Sainteté Mohammedienne Seïdina Ahmed Tidjani (raa), noble descendant de notre Saint Prophète Mohammed (saw).

    Il est né en 1933 et demeure dans la ville bénie de 'Aïn Madhi (Maroc). Qu'Allâh Azzawjal le protège et le garde longtemps !

    Qu'il (swt) nous permette de tirer profit de son immense bénédiction et fasse miséricorde à son noble prédécesseur feu Sidi Chérif Abdeljabbar Tidjani (raa).

    wa salam





     

     

    Husayn Mansur Hallaj,le poète Mystique de tous les temps !

    02/02/2008 21:21

    Husayn Mansur Hallaj,le poète Mystique de tous les temps !


    HALLÂJ POÈTE 

    Hallâj est connu comme un grand mystique, sans doute le plus grand des mystiques musulmans et un des grands mystiques de tous les temps. Il fut aussi un poète. Louis Massignon, qui l'a fait connaître en Occident et qui lui a consacré les quatre volumes de son oeuvre maîtresse, La Passion d’al-Hallâj, admirait et a fait connaître aussi l'originalité de son oeuvre littéraire (Passion III, 352-373). Plus récemment, Sami-Ali a publié chez Sindbad (1985) une traduction des Poèmes mystiques de Hallâj avec une remarquable introduction sur La poétique de Hallâj, édition de poche chez Albin Michel (1998). Nous nous proposons d'examiner en quoi et comment Hallâj est-il poète? Qu'est-ce qui fait l'essence de la poésie chez Hallâj? Quels sont ses procédés poétiques? Avant de répondre à ces questions, il convient de rappeler brièvement quelle fut la personnalité de Hallâj.

    Husayn Mansour Hallâj est né en 244 de l'ère musulmane (857) à Beïza, centre très arabisé dans la province perse d'Ahwâz. Son père était cardeur. Son premier maître en mystique fut Sahl de Tustar, puis, à vingt ans, il reçut du grand maître 'Amr Makki, l'habit monastique de sûfi à Basra. Il se maria dans le même temps et eut quatre enfants. Sa belle famille avait des accointances shî'ites extrémistes (zanj) qui le firent suspecter, bien qu'il fût rigoureusement sunnite. Après un premier hajj d'un an à la Mecque, il commença sa première prédication publique en Ahwâz, en rejetant l'habit sûfi, puis il poursuivit sa prédication en Khurâsân. Au bout de cinq ans, il vint s'installer avec sa famille à Bagdad. Après un second pèlerinage, il repartit pour un second grand voyage jusqu'à l'Indus et en revint pour son troisième et dernier pèlerinage (vers l'an 290/902). Revenu à Bagdad, il commença à tenir en public des discours surprenants qui provoqueront une grande émotion populaire. Il fut dénoncé par le poète sunnite zahirite Ibn Dawud, qui demanda sa condamnation à mort. D'abord acquitté, Il fut ensuite à nouveau menacé par le vizir shî'ite Ibn al Fûrat. Quatre disciples sont arrêtés mais lui-même s'échappe et se cache à Suse en Ahwâz, où il sera arrêté et ramené à Bagdad. Son interminable procès de neuf ans, soumis aux retournements du pouvoir, commence alors. En 301/913, un nouveau vizir, prohallagien, Ibn Isâ, fait avorter le procès et soustrait le cas de Hallâj à la compétence du cadi. Hallâj est interné au Palais mais il est autorisé à prêcher aux détenus et il est introduit auprès du khalife. Mais en 306/919, le vizir Hâmad fait rouvrir son procès. Tirant argument de la doctrine de Hallâj sur le remplacement votif du hajj, le cadi prononce la formule : "il est licite de verser ton sang", approuvé par 24 membres du tribunal canoniste. Deux jours après, le 27 mars 922 (309), Hallâj est exhibé au gibet et le lendemain intercis et décapité. Son tronc fut incinéré et ses cendres jetées dans le Tigre. La tête fut gardée par la Reine-mère - qui lui était favorable - au "trésor des têtes" du Palais, avant d'être envoyée en Khurâsân. C'était le premier martyre d'un mystique en Islam.



    Ses oeuvres - le peu qu'il en reste -, c'est-à-dire les poèmes et oraisons extatiques (Diwân), les sentences détachées (Riwâyât), les oraisons (munâjât) parvenues sous la forme de Akhbar al Hallâj, les fragments dogmatiques des Tawâsin (dont l'opuscule dit Tâ Sîn al-Azal sur Iblis (Satan), écrit et publié en prison), ont été sauvées par ses disciples et retransmises selon la coutume musulmane par des chaînes (isnad) de "rapporteurs". Ses poèmes proprement dits, tirés pour la plupart des Akhbar al Hallâj où le récit en prose rimée précède le récitatif en vers - le Tâ Sîn al-Azal est de même un mélange de prose et de vers - ont été réunis pour la première fois en traduction française par Louis Massignon dans le Diwân (première édition en 1931). L'édition de Sami-Ali ne retient pas 39 poèmes sur 88 considérés comme non authentiques. Il est vrai que Hallâj, comme Louis Massignon l'a noté, récitait volontiers à ses auditeurs des poèmes d'autres auteurs mystiques, voire empruntés à l'amour profane, particulièrement des poèmes d'Abu Nuwas.

    En Hallâj, poète et mystique se confondent. C'est parce qu'il est mystique qu'il est poète. Car poésie et mystique ont en commun d'atteindre l'ineffable. La thèse de l'abbé Brémond assimilant prière et poésie a été très contestée. Mais lorsqu'on est affronté aux shatahât (pluriel de shath) de Hallâj, c'est-à-dire à ses "locutions théopatiques", autrement dit à ses oraisons extatiques, par lesquelles il exprime sa rencontre avec l'Unique, l'assimilation devient tangible. Selon la formule frappante de Sami-Ali, l'oeuvre de Hallâj "porte à sa plus haute expression l'impossibilité d'affirmer l'Unique sans se nier et de s'affirmer sans nier l'Unique". Le problème qui se pose au mystique, à tout mystique, chrétien comme musulman, lorsqu'il veut traduire en termes discussifs ses états ou son extase, lorsqu'il procède à une rétrospection pour les expliquer et les commenter, a été étudié à plusieurs reprises par Louis Massignon, notamment dans Introspection et rétrospection. Le sentiment littéraire des poètes et l'inspiration proprement mystique comment ils s'explicitent et comment les différencier (en poésie islamique)" (Opera Minora, II, pp. 355-365) et dans L'expérience mystique et les modes de stylisation littéraire (O.M. II, 371-387). Louis Massignon, qui pense principalement à Hallâj et aux mystiques des trois premiers siècles de l'Islam étudiés par lui dans son Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane, montre comment "le mystique essaie de nous faire retrouver la commotion initiale que son coeur a enregistrée" et où il croit trouver "une intervention de l'être transcendant (…) allant jusqu'au "déplacement" de la consciences (c'est à proprement parler le shath, qui est un "débordement" de la conscience). Ce "déplacement" transfère notre attention vers Dieu "par un mouvement anagogique qui nous libère du créé". "Le gauchissement concerté de la phrase (c'est-à-dire des termes usuels) amincit alors progressivement la personnalité de son sujet provisoire". "A la limite extrême (...) l'objet transcendant et unique, le seul Réel, Dieu, s'affirme brusquement au lecteur comme prochainement concevable, comme l'intelligible par excellence; tandis que simultanément, le "je " humain du sujet normal de la phrase s'esquive devant un autre "je" divin, qui se démasque" (O.M. II, 364-5).

    C'est proprement la démarche de Hallâj, telle qu'il l'a rendue dans les Akhbar al-Hallâj (n° 50), dans des locutions théopathiques célèbres: " Entre moi et toi, il y a un "c'est moi" qui me tourmente Ah! enlève par ton "c'est moi" (Sami-Ali traduit "je suis") mon "c'est moi" hors d'entre nous deux". Louis Massignon raconte lui-même que c'est en travaillant sur Hallâj (O.M. II, pp. 371-2) qu'il a pressenti que les textes mystiques authentiques peuvent "faire accéder au Réel", car le langage "recèle un sens anagogique", un harpon destiné à tirer l'âme à Dieu". Il remarque alors que l'intensité d'accent de ces auteurs "paraissait issue d'une commotion initiale suprasensible" et que "certaines sentences plus outrancières (les shatahât) "essayaient de saisir et de situer, non sans rétrospection, la commotion même de la touche divine, (…) d'enregistrer l'échange du "je" humain et du "je" divin". Et il donnait comme exemple de shath ce verset de Hallâj : "T'invoquerais-je: c'est "Toi", si Tu ne m'avais pas appelé "C'est Moi"?

    C'est cette relation à l'Unique qui fait Hallâj poète... jusqu'à la mort, jusqu'au martyre, comme l'a dit Hallâj lui-même au moment de son supplice: " Ce qui compte pour l'extatique, c'est que l'Unique le réduise à l'unité". Un martyre qu'il avait appelé de ses voeux et annoncé: "Tuez-moi donc, mes féaux camarades, c'est dans mon meurtre qu'est ma Vie!" (qâsida X) et encore : "Oui, va-t-en prévenir mes amis que je me suis embarqué pour la haute mer et que ma barque se brise! C'est dans l'instance suprême de la Croix que je mourrai..." (muqatta’a 56). Ou encore, de façon terrifiante, Hallâj se voit dévoré par le négatif de Dieu, Satan, sous la forme du Dragon - signe astrologique: "Puis, quand la coupe circula, Il fit apporter la peau du supplice et le glaive / Ainsi advient-il de qui s'enivre avec le Dragon, l'été". (muqatta’a 37, traduction Sami-Ali).

    Le thème de l'Union divine est le plus récurrent, sinon l'unique, dans les poèmes de Hallâj, soit qu'il traite de la connaissance illuminative, de façon didactique, soit directement de l'Union mystique, de l'extase. Laissons parler Hallâj (les traductions sont celles du Diwân publié par Massignon, sauf exceptionnellement celles de Samî-Ali, plus concises) :

    "Nous sommes deux esprits infondus en un (seul) corps / Aussi me voir c'est Le voir et Le voir c'est nous voir" (Tawâsin)

    "Ton image est dans mon oeil, ton invocation dans ma bouche. / Tu demeures dans mon coeur. Où donc peux-tu être absent? (Yatîma I, traduction Sami-Ali).

    "Avec l'oeil du coeur, je vis mon Seigneur. / Et Lui dis: qui es Tu? Il me dit: Toi" (muqatta’a 10)

    "Et maintenant je suis Toi-même, / Ton existence c'est la mienne et c'est aussi mon vouloir" (muqatta’a 15)

    "Tu demeures dans mon coeur et il contient le mystère de Toi. / Que la demeure se réjouisse et que se réjouisse le voisin! / Il ne contient aucun mystère que je connaisse sauf Toi / Regarde avec Ton oeil: y a-t-il un autre dans la demeure? / Que la nuit de la séparation s'allonge ou s'écourte / L'espoir et le souvenir de Lui me tiennent compagnie. / Ma perte me convient qui Te convient, ô mon Tueur / Et je choisis ce que Tu choisis" (muqatta’a, 23, traduction Sami-Ali).

    "J'ai étreint, de tout mon être, tout Ton amour, ô ma Sainteté! / Tu me mets à nu, tant, que je sens que c'est Toi en moi..." (muqatta’a 30)

    "Son esprit est mon esprit et mon esprit Son esprit; / Qu'Il veuille, et je veux; que je veuille, Il veut" (muqatta’a 32).

    "Ton esprit s'est emmêlé à mon esprit / Tout ainsi que s'allie le vin avec l'eau pure / Aussi qu'une chose Te touche, elle me touche! / Ainsi donc Toi c'est moi, en tout!" (muqatta’a 47)

    Et le verset le plus célèbre: "Unifie moi, ô mon Unique (en Toi) / En me faisant vraiment confesser que Dieu est Un / Par un acte où aucun chemin ne serve de route! / Je suis vérité en puissance, et comme la Vérité en acte (al Haqq) est son propre potentiel, / Que notre séparation ne soit plus!... (muqatta’a 39)

    On sait que Louis Massignon répugnait à qualifier de mystique authentique tout ce qui pouvait avoir un relent de panthéisme, de monisme existentiel, comme il disait. Dans la Passion (III, pp. 49-60,) il récuse l'accusation de hulul (fusion) qu'on a portée contre Hallâj lorsqu'il parlait d'union transformante pour montrer, à partir des textes hallagiens que chez Hallâj cette union ne pouvait qu'être une "identification intermittente" du sujet et de l'objet et qu'il s'agissait de ce qu'il appelait un "monisme testimonial" : le mystique est un témoin, un shahid, qui témoigne de Dieu (shahid a en arabe le double sens de témoin et de martyr). Et dans l'Essai (p.314) : "L'identification intermittente du sujet et de l'objet (...) ne se renouvelle que par une transposition incessante, et amoureuse des rôles, entre eux deux, par une alternance vitale comme l'oscillation la pulsation, la sensation, la conscience; se surimposant de façon surhumaine et transcendante, sans jamais se stabiliser normalement ni de façon permanente, pour le coeur d'un sujet humain donné, en cette vie mortelle". Pour Hallâj, l'union transformante se réalisait "par une sorte de transposition soudaine des rôles entre Dieu et l'homme, d'échange entre la langue et le coeur du mystique; où tantôt c'est encore Dieu qui inspire le coeur et l'homme qui rend témoignage par sa langue, - et tantôt l'homme qui aspire en son coeur, et Dieu qui rend témoignage par sa langue, l'accord demeure parfait et constant entre les deux "moi et toi" (Passion, III, pp. 47-48). "Le résultat de l'acceptation permanente (par le mystique) du fiat divin est la venue dans l'âme du mystique, de l'Esprit divin, lequel "provient du commandement de mon Seigneur" et fait désormais de chacun des actes de cet homme, des actes véritablement divins; et qui en particulier donnera aux paroles de son coeur, l'articulation, l'énonciation et l'application voulues de Dieu" (Passion, III, p. 52). Dans cette Unité se déploie la dialectique du caché et du dévoilé, de la négation et de l'affirmation, du manifeste et du latent. Toute distance est supprimée, mais pour un court instant : "Nul éloignement pour moi après Ton éloignement, depuis que j'eus la certitude que proche et loin sont un" (muqatta’a, 13). Hallâj disait encore: "Est-ce Toi? Est-ce moi? Cela ferait une autre Essence au-dedans de l'Essence. Loin de Toi, loin de Toi (le dessein) d'affirmer "deux". Il y a une Ipséité tienne (qui vit) en mon néant désormais pour toujours, / C'est le Tout qui brille par devant toute chose, équivoque au double visage" (Akhbar n°50, muqatta’a 55).

    Tous ces textes expliquent, amènent le fameux "Ana al haqq" de Hallâj (je suis la Vérité, je suis Dieu) qui avait tellement choqué les théologiens musulmans et lui a, au fond, valu sa condamnation à mort. En fait, commente Massignon, Hallâj "constate en lui-même, avec encore plus de force, a posteriori, qu'il y a un degré suprême de la présence divine en ses créatures qui peut se réaliser et se consommer dans l'homme, sans division ni confusion. Il déclare que le mode d'opération de cette union mystique est transcendant, au-dessus du créé et de tout ce dont l'homme est digne: un don gratuit de l'Incréé, ihsân, au-dessus de toute rétribution créée" (Passion, III, p.58). La poésie de Hallâj est, ainsi, à la fois, en même temps, poésie pure et pensée didactique. Deux poèmes, qu'il faut citer longuement, montrent particulièrement comment la poésie, d'un même mouvement, atteint l'être et décrit, pense, les voies d'accès à l'Être. La saisie de l'Être ne peut qu'être instantanée, mais, en la pensant, le poème la décompose: "Les états d'extase divine, c'est Dieu qui les provoque tout entiers, quoique la sagacité des maîtres défaille à les comprendre. L'extase, c'est une incitation, puis un regard (de Dieu) qui croit et flambe dans les consciences; lorsque Dieu, ainsi, vient habiter la conscience, celle-ci, doublant d'acuité, permet alors au voyant d'y observer trois phases: celle où la conscience est encore extérieure à l'essence de l'extase; celle où elle devient spectatrice étonnée; celle où la ligature du sommet de la conscience s'opère; et alors elle se tourne vers une Face dont le regard la ravit à tout autre spectacle". (muqatta’a 19, Diwân, p.77). Et dans l'étonnante Qâsida 7, qui fait appel précisément à "l'oeil du savoir" : "Avec l'oeil du savoir mon regard indiqua ... Et je fendis le tumulte de la mer de ma pensée / La traversant comme une flèche / Et mon coeur s’envola... vers Celui que, me questionne-t-on sur Lui, / J'indique par un symbole mais que je ne nomme pas jusqu'à ce que ayant dépassé toute limite, / Errant dans les déserts de la proximité je regardai des points d'eau / Et je n'y vis rien qui dépassât les limites de mon image / Alors docile, je vins à Lui / Et dans la proximité, la vision de moi s'absenta de moi / Tant que j'oubliai mon nom." (traduction de Sami-Ali).

    Maître Eckhart ou St Jean de la Croix disaient-ils autre chose? La pensée, la poésie de Hallâj ne cesse de tourner autour de l'abolition de la distance entre le Témoin et le Témoigné, entre l'Amant et l'Ami. Elle montre ce qui est caché, ce qui se cache, l'indicible, l'ineffable; par elle le dedans et le dehors coïncident. Dans sa muqatta’a 11 (traduction de Sami-Ali), Hallâj réussit ce tout de force de rendre les moyens de cette incommunicabilité: "J'ai un Bien-Aimé que je visite dans les solitudes / Présent et absent aux regards / Tu ne vois pas L'écouter avec l'ouïe pour comprendre ce qu'il dit... Les figures des qualitatifs ne peuvent Le contenir / Il est plus près que la conscience pour l'imagination/ Et plus caché que les pensées évidentes". Qui a mieux défini la via negativa? Et encore, dans la muqatta’a 54: "La lumière de Ton visage reste un mystère quand on l'aperçoit... Écoute donc mon récit, Bien-Aimé, puisque ni la Tablette ni le Calame ne le sauraient comprendre". Hallâj réussit à rendre l'abstraction pure, la pensée pure. Être et connaissance de l'Être coïncident. "Je suis le Vrai et le Vrai est vrai par le Vrai" (traduction Sami-Ali du dernier vers de la muq. 39.)

    La forme chez Hallâj, au service de cette poésie pure, est conventionnelle et obéit aux critères du temps. Elle était celle de ses maîtres, Junayd, Bistami, Muhasibi etc., comme Louis Massignon l'a bien montré dans son Essai. La caractéristique principale d'Hallâj est d'associer la prose rimée (sâj) et la versification. L'introduction explicative est en prose rimée qui prépare, comme un "tremplin", dit Massignon, entraîne le récitatif en vers. Toute sa dernière prédication publique suit cette cadence. Louis Massignon fait remarquer (Passion, III, p. 354) que Hallâj emploie un procédé à rebours des épopées populaires arabes et des poètes de l'amour platonique, comme Ibn Dawud, "chez qui la paraphrase explicative en prose succède aux vers". Louis Massignon distingue, dans le Diwân, les qâsida, qui sont les poèmes proprement dits, de plus de sept vers, les muqatta’a qui sont des "morceaux" de facture plus libre (de trois à sept vers) et les yatîma qui sont des vers isolés sous forme de plaintes. Hallâj utilise souvent un "quatrain" où les premier, second et quatrième hémistiches riment ensemble, a.a.b.a. (son disciple Abil Khayr l'adoptera en persan). Dans les qâsida la rime est la même tout le long du poème. Les rimes préférées de Hallâj sont en (l8), nûn (16), mîm et bâ (8). Des nombreux mètres que comporte la métrique arabe, Hallâj utilise surtout le basit (29+5) et le tawîl (16) qui sont les mètres de la qâsida. Ce sont des mètres ascendants, de pieds inégaux. Mais il recourt aussi au wâfir (6) et au ramal (6) qui ont des rythmes plus variables, ou encore au khafif et au kâmil. Il serait fastidieux d'entrer dans les détails de la métrique arabe. Il convient plutôt de noter quelques uns des procédés stylistiques auxquels recourt Hallâj dans ses poèmes: l'allitération, l'allusion et l'emploi des addad (mots à double sens contraire).

    Ces procédés stylistiques, communs à la poésie courtoise arabe, ont ceci de propre qu'ils sont intraduisibles et que la meilleure des traductions, de ce fait, passe à côté de la beauté de la forme, exceptionnelle chez Hallâj, même si les arabes puristes lui ont reproché des licences. L'allitération, fréquente, n'est pas par plaisir de la jonglerie. Louis Massignon y voit au contraire, un double dessein: "montrer que l'idée ne "colle" pas forcément au mot qui la traduit " (c'est notamment le problème des synonymes sur lequel achoppèrent les mutazilites) et "indiquer, par une assonance commune, la secrète affinité qui peut unir les sens respectifs de deux mots différents devant la pensée" (Passion, III, 355). Massignon fait aussi observer que "ce cliquetis d'allitérations" apparaît le plus fréquemment "au sortir de syllogismes serrés". Margoliouth y voyait, dit-il, "un parti pris musical, cherchant à atteindre l'émotion plutôt que la raison". Lui, pense plutôt que Hallâj cherchait à "relâcher l'attention pour que la méditation intérieure commence". Exemple de ce cliquetis: le poème célèbre "Tuez moi donc, mes féaux camarades" (cf. supra) se termine ainsi: "Ma mère enfanta son père (allusion à Fatima, "mère de son père"), voilà bien une merveille mienne et mes filles, que j'avais engendrées, sont devenues mes soeurs / Non du fait du temps ni du fait des adultères", où les mots "mère", "père", "soeur", "engendrées", cliquetèrent entre eux comme les termes de parenté. Le cas de l'allusion est plus spécifique à Hallâj. Elle découle du fait même que le sujet - ou l'objet - de la poésie: Dieu, l'Unique, ne peut être atteint que par allusion. L'allusion est nécessaire, d'abord, parce que ce Secret auquel accède le poète ne doit pas être dévoilé: il s'agit d'échapper, tout en la respectant, à la discipline de l'arcane. L'on sait que Hallâj, avec son "Ana al Haqq" fut accusé d'avoir "trahi". Son ami Shibli l'interpella pour cela et Hallâj s'en expliqua avec son célèbre poème "Ya sirra sirri" : " 0 conscience de ma conscience: Si je m'excusais, envers Toi, ce serait (arguer) de mon ignorance (de Ton Ubiquité), de l'énormité (coupable) de mon doute (sur notre union), de l'excès de mon bégaiement alors que Tu m'as pris pour porte-parole". Ou encore: "Un mystère longtemps gardé te fut révélé : Un matin se leva dont tu fus les ténèbres / Le mystère de Son absence, c'est toi qui le caches au coeur / Il n’y aurait pas apposé Son scellé n'était toi" (muqatta’a 52, traduction SamiAli). Mais chez Hallâj l'allusion est plus qu'un moyen de dire le plus avec le moins, de cacher le Secret, tout en le dévoilant. Elle est l'unique forme possible du cri de l'extase. Il s'en explique, lui-même, dans sa muqatta’a 55, traduction Sami-Ali : " Loin de moi, loin de moi l'affirmation de deux / A jamais mon non-être est pour Toi un être / Et mon tout est en tout équivoque au visage double / Où donc est Ton être là où je regarde? / Car déjà mon être est là où il n'y a pas "où" / Et où est Ton visage que je cherche du regard? Dans la vision du coeur? Dans la vision de l'oeil? » Il s'agit pour Hallâj d'être par la parole aussi près que possible du silence car seul le silence devrait rendre ce qui dépasse la parole. Il s'agit de saisir l'insaisissable. Le symbole auquel recourent le plus souvent les poètes n'y suffit pas. Il y faut l'allusion, qui, comme un trait de feu, est la lumière même: "Les lumières de la lumière de la Lumière ont des lumières dans la création" dit Hallâj (muqatta’a 22). Nous sommes ici à la limite du communicable. Une brève image, brusque, violente, suffit, comme "les cavales de l'éloignement" (qâsida 3), ou "les jardins des signes" (muqatta’a 40). A la limite du communicable sont précisément les mots à double sens contraire, les addad, dont Hallâj se délecte. Sami-Ali a fait l'analyse du caractère paradoxal de ce phénomène dans un article de la Nouvelle Revue de psychanalyse, (1980, n°XXIII) Le langage mystique a pris les addad au Coran. Ils sont le meilleur recours du mystique pour voiler et dévoiler en même temps, dire et ne pas dire, Nous avons affaire à une pensée qui n'exclut pas la contradiction. Coincidentia oppositorum, n'est-ce pas une façon, sinon de définir, du moins d'atteindre
    Sujet de méditation:

    «Unifie moi, ô mon Unique (en Toi)

    En me faisant vraiment confesser que Dieu est Un

    Par un acte où aucun chemin ne serve de route!

    Je suis vérité en puissance, et comme la Vérité en acte (al Haqq) est son propre potentiel,

    Que notre séparation ne soit plus!...»

    wa salam






     

     

    Bientôt le Mawlid Anna Bawi

    02/02/2008 17:42

    Bientôt le Mawlid Anna Bawi


    Al Hamdoulillah !

    Qu'Allah préserve,protège et garde longtemps notre Imam Cheikh Aliou Hassan Cissé de Médina Baye,petit-fils de Cheikh Al Islam El Hajj Ibrahima Niass(raa) et l'élève au plus haut degré !

    Allâhumma Amine Yâ Rabbbbbbbbbbbb!!!!!!!!!!


    « Wa Qoul Ja'a-l-Haqqou wa Zahaqa-l-batil. Inna-l-batila kana zahouqa

    Saddaq Allâhou Al'adhim »

    Un Talibé Baye !






     

     

    pour témoin, c'est citer la vérité, appliquer ses lois, c'est rendre justice. Les adeptes du Coran sont les élus de Dieu(swt) et ses intimes. Quiconque s'y attache tr

    02/02/2008 17:24



    « Pour Tout bon croyant musulman la parole d'Allâh(swt) est sacrée, elle surpasse en noblesse et en mérite, toute autre parole. L'erreur ne peut y trouver issue, nulle part. La prendre pour témoin, c'est citer la vérité, appliquer ses lois, c'est rendre justice. Les adeptes du Coran sont les élus de Dieu(swt) et ses intimes. Quiconque s'y attache trouve son salut et acquiert sa félicité suprême, mais ceux qui s'en détournent, se verront damnés et perdus.

    Ce qui renforce le sentiment de grandeur, de noblesse de sainteté du Coran aux yeux du croyant, c'est l'éloge fait à son sujet par le Prophète(saw) qui l'avait reçu, le meilleur des hommes, notre maître Mohammed Ben Abdallah(saw), messager et serviteur de Dieu(swt), que le salut et la bénédiction soient sur lui et toute sa famille.

    Le Saint Prophète (saw)a dit : « Lisez le Coran ! Le jour de la résurrection
    il viendra intercéder en faveur de celui qui le récite». [ Rapporté par Moslim ]

    «Le meilleur d'entre vous est celui qui a étudié le Coran ainsi que celui qui l'enseigne
    [ Rapporté par Boukhari ]

    « Les adeptes du Coran sont les élus de Dieu et Ses amis privilégiés.»
    [ Rapporté par Nassaï ]

    « Les coeurs se rouillent comme le fer ! », dit le Prophète(saw) . « Comment leur rendre leur éclat ? », demandèrent ses compagnons ». «Par le récitation du Coran et l'évocation de la mort ! » dit il.


    Un ennemi acharné du Prophète Muhammad(saw) vint un jour lui dire : « Mohammed, récite moi ce Coran ! » Le Prophète lui récita ce verset :

    { Dieu prescrit l'équité, la charité, l'assistance bienveillante aux proches. Il proscrit la turpitude, réprouve l'inconvenance,
    stigmatise la violence injustifiée. Dieu vous exhorte ainsi pour vous inciter à réfléchir. Soyez fidèles à vos engagements envers Allâh(swt),
    une fois que vous les avez contractés. Ne trahissez pas les serments solennellement jurés alors que vous avez pris Dieu pour garant !
    Dieu sait si bien ce que vous faites ...}
    [ Sourate 16 – Versets 90/91]

    Le Prophète(saw) n'a pas encore achevé sa récitation que son antagoniste, ébahi, épris d'admiration pour cette parole si sublime, saisi par la sainteté de sa signification et de l'effet qu'elle produisit sur lui, s'empressa d'avouer publiquement que « c'était une parole sacrée et magnanime. » Voici ce qu'il dit, textuellement :

    « Quelle douce parole ! Pleine de grâce. Le dessous est feuillu, le haut est fructifière ! l'homme, certes, est incapable de dire de telles paroles ! »

    Bien que le musulman doit se conformer aux enseignements du Coran, faire ce qu'il admet et éviter ce qu'il interdit, il est tenu, en plus, d'observer en le lisant les règles suivantes :

    1 – Ne lire que dans un état de parfaite purification, dans une position décente et respectueuse, la face vers la Kaaba.

    2 – Le lire posément. Sa lecture intégrale ne doit pas être en moins de trois jours.

    Le Prophète(saw) dit : « Celui qui lit le Coran en moins de trois jours, ne peut en saisir le sens. »

    Il a conseillé à Abdallah Ben Omar de terminer la lecture de tout le coran chaque semaine. Abdallah Ben Messaoud, Othman Ben Affan(raa) et Zaïd Ben Thabet ( qu'Allah soit satisfait d'eux ) chacun d'eux, en terminait la lecture en une semaine.

    3 – Il est conseillé de lire le Coran avec recueillement et d'un air méditatif. Le fervent musulman pleure à sa lecture ou s'efforce de pleurer si les larmes se font rares. Le Prophète(saw) a dit : «Pleurez en lisant le Coran ou efforcez-vous de pleurer.» [ Rapporté par ibnou Maja ]

    4 – On lit le Coran avec une voix mélodieuse. Le Prophète(saw) dit : " Embellissez la lecture du Coran par vos voix. Celui qui ne module pas le Coran, ne lit pas comme nous. Rien n'est plus agréable à Dieu que d'écouter un prophète psalmodier l'Ecriture sainte."

    5 – On lit le Coran à voix basse si on craint de faire parade de sa lecture ou de déranger quelqu'un dans sa prière. Le Prophète(saw) dit : « Celui qui lit le Coran pour se faire voir, est comme celui qui fait la charité avec ostentation ». Il est recommandé de faire l'aumône discrètement, à moins qu'il n'y ait intérêt à la faire en public pour prêcher l'exemple. Il en est de même pour la lecture du Coran.

    6 – Cette lecture doit être faite avec respect, méditation et présence d'esprit afin d'en saisir la signification et les secrets.

    7 – On ne doit pas lire le Coran avec insouciance.

    On peut se maudire en le lisant inconsciemment. Par exemple, on lit le verset : « Que la malédiction soit sur le menteur, ou que la malédiction soit sur les injustes », on s'attribue cette malédiction si on est menteur ou injuste !
    Une citation rapportée par la Torah, montre la gravité de l'erreur de ceux qui se détournent du Livre de Dieu(swt), se préoccupent peu de lui et songent à autre chose.

    On y rapporte que Dieu(swt), s'adressant à l'homme dit :

    « N'as-tu pas honte ! Quand tu reçois, en chemin, une missive de l'un de tes amis, tu te mets au bord de la route pour la lire et en saisir le contenu, lettre par lettre pour que rien ne t'échappe. Mais tu fais fi de mon Livre ! Regarde les détails que j'y ai cités pour toi, ma recommandation répétée de méditer ma parole en long en large, mais tu ne fais que t'en détourner. Suis-je à tes yeux, moins apprécié que l'un de tes amis ? Si l'un d'eux vient s'asseoir à côté de toi, tu lui présentes ta face et tu l'écoutes attentivement. Si quelqu'un te parle ou te dérange tu lui fais signe de cesser. Mais Moi, Je Me présente à toi pour te parler et ton coeur se détourne de Moi. Suis-Je moins considéré que l'un de tes amis ? »

    8 – Le musulman doit s'efforcer d'acquérir les qualités des favoris du Coran, qui sont les élus de Dieu(swt) et ses privilégiés et d'être empreint de leur marque.

    Abdallah Ben Massaoud(raa) les signale ainsi :

    « Ils lisent le Coran la nuit pendant que les gens dorment. Ils le lisent le jour alors que les gens s'en désintéressent. Ils pleurent et les autres rient. Ils sont pieux et le reste des humains vit dans le gâchis. Ils se taisent et les autres sont dans leurs vains débats. Ils craignent Dieu et les autres se pavanent. Ils sont tristes et les autres se réjouissent.»

    Nous reconnaissons celui qui lisait le Coran, dit Mohammed Ben Kaab(raa), à son teint altéré. (Faisant allusion à sa longue veille et à ses nombreuses prières). Woheib Ben Kaab(raa) a dit : On demanda à un homme : Pourquoi ne dors tu pas ? Il répondit : Les merveilles du Coran ont chassé le sommeil de mes yeux !

    Abou Noun(raa) disait : « Les promesses et les menaces du Coran ont empêché les yeux de ceux qui le lisent de se fermer. Ils ont si bien compris la parole de Dieu Majestueux qu'ils baissent la tête d'humiliation et de soumission.»


    Que Dieu le Très Haut nous accorde l'Amour du Coran . Allâhumma amine !

    Pour l'honneur de Mawlana Cheikh Ahmadat'Tijânî Hassani Chérif(raa),le Ahlul Qur'ane !

    Jazakallâhu khayrane !

    Pour l'honneur de Mawlana Cheikh Ibrahima Niass(raa) de Kaolack,le coran vivant !

    Wa salam





     

     

    Le départ du Prophète Mouhammad (saw) de ce monde...

    30/01/2008 19:18

    Le départ du Prophète Mouhammad (saw) de ce monde...


    Bismillâhir Rahmânil Rahîm

    Chers frères et soeurs, bientôt le Mawlid Annabawi au mois de "Rabi'ou awwal" ! Ceci est un rappel pour nous !


    Rabî'oul Awwal est un mois qui, dans l'Histoire musulmane a été marqué par trois évènements majeurs, en l'occurrence :

    -la naissance du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) (selon l'opinion la plus répandue parmi les oulémas)
    -son émigration de Makkah vers Médine
    -son départ de ce monde.

    Notre débat portera uniquement sur le dernier point,c'est à dire :son départ de ce monde qui constitue sans aucun doute le moment le plus triste pour notre communauté, comme le disait Anas (radhia Allâhou anhou) :


    ãóÇ ÑóÃóíúÊõ íóæúãÇð ÞóØøõ ÃóäúæóÑó æóáÇó ÃóÍúÓóäó ãöäú íóæúãö ÏóÎóáó ÑóÓõæáõ Çááøóåö -Õáì Çááå Úáíå æÓáã- æóÃóÈõæ ÈóßúÑò ÇáúãóÏöíäóÉó æóÔóåöÏúÊõ æóÝóÇÊóåõ ÝóãóÇ ÑóÃóíúÊõ íóæúãÇð ÞóØøõ ÃóÙúáóãó æóáÇó ÃóÞúÈóÍó ãöäó Çáúíóæúãö ÇáøóÐöì ÊõæõÝøöìó ÑóÓõæáõ Çááøóåö -Õáì Çááå Úáíå æÓáã- Ýöíå


    «Je n'ai jamais vu un jour aussi rayonnant et aussi beau que celui durant lequel le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) et Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) sont entrés à Madînah. Et j'ai assisté à la mort du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) : je n'ai alors vu aucun jour plus sombre et plus laid que celui durant lequel le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est décédé.»
    (Mousnad Ahmad – Authentifié par Al Arnâoût)

    C'est à la fin de la dixième année de l'Hégire que se manifeste la proximité du départ du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam)… Quand il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) accomplit le Hadj cette année là, la majeure partie de la péninsule arabique a déjà accepté l'islam et il est accompagné lors de son pèlerinage par plus de 100 000 Compagnons (radhia Allâhou anhoum). Alors qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se trouve à Makkah durant les Ayâm out Tachrîq, la Sourate An Nasr lui est révélée. A travers celle-ci, Allah lui ordonne, maintenant que l'assistance divine et la victoire sont arrivées et que les gens se convertissent en masse à l'islam, de multiplier le tasbîh et l'istighfâr… Le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) comprend immédiatement que, sa mission étant accomplie, le moment est venu pour lui de rejoindre le Créateur et l'injonction énoncée dans la Sourate An Nasr vise justement à le préparer pour cela…. (Sounan oul Bayhaqui, cité dans Tafsîr Ibn Kathîr – Volume 4 / Page 727)
    Il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) commence à indiquer de façon allusive aux musulmans son prochain départ; Djâbir (radhia Allâhou anhou) rapporte par exemple que, en faisant le ramiy (lapidation des stèles à Minâ), le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'adresse à eux et dit:


    íóÇ ÃóíøõåóÇ ÇáäøóÇÓõ ÎõÐõæÇ ãóäóÇÓößóßõãú ÝóÅöäøöì áÇó ÃóÏúÑöì áóÚóáøöì áÇó ÃóÍõÌøõ ÈóÚúÏó ÚóÇãöì åóÐÇ

    «Ô les gens ! Apprenez vos rituels (du Hadj) , car je ne sais pas… Peut-être ne ferais-je plus le pèlerinage après cette année
    (Sounan Nassaï. Authentifié par Al Albâni)

    Sur le chemin du retour vers Médine, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'arrête près d'un point d'eau appelé khoumm; il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait un sermon au cours duquel il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit :


    ÃóáóÇ íóÇ ÃóíøõåóÇ ÇáäøóÇÓõ ÅöäøóãóÇ ÃóäóÇ ÈóÔóÑñ íõæÔößõ Ãóäú íóÃúÊöíóäöí ÑóÓõæáõ ÑóÈøöí ÚóÒøó æóÌóáøó ÝóÃõÌöíÈ

    «Ô  gens ! Certes, je ne suis qu'un homme; bientôt, l'envoyé de mon Seigneur azza wa djalla va venir auprès de moi et je vais répondre favorablement à son invitation (…) »

    Ensuite, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) leur ordonne de rester attaché au Livre d'Allah et à ses proches (ahl oul bayt).
    (Mousnad Ahmad – Authentifié par Al Arnâoût)

    Quelques temps plus tard, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se rend à Ouhoud; sur place, il prie sur les martyrs qui y sont enterrés depuis huit ans (il s'agit de ceux qui ont été tués durant la bataille de Ouhoud, en l'an 3 de l'Hégire, et parmi lesquels se trouve l'oncle du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), Hamza (radhia Allâhou anhou)). Après quoi, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait alors un sermon et annonce aux Compagnons (radhia Allâhou anhoum) :


    Åöäøöì Èóíúäó ÃóíúÏöíßõãú ÝóÑóØñ ¡ æóÃóäóÇ Úóáóíúßõãú ÔóåöíÏñ ¡ æóÅöäøó ãóæúÚöÏóßõãõ ÇáúÍóæúÖõ ¡ æóÅöäøöì áÃóäúÙõÑõ Åöáóíúåö ãöäú ãóÞóÇãöì åóÐóÇ ¡ æóÅöäøöì áóÓúÊõ ÃóÎúÔóì Úóáóíúßõãú Ãóäú ÊõÔúÑößõæÇ ¡ æóáóßöäøöì ÃóÎúÔóì Úóáóíúßõãõ ÇáÏøõäúíóÇ Ãóäú ÊóäóÇÝóÓõæåóÇ
    «Certes je vais vous précéder (dans l'Autre Monde) et je serai un témoin pour vous. Et (je) vous (donne) rendez-vous (auprès du) hawdh, que je regarde d'ici où je suis debout. Et je ne crains pas pour vous que vous vous mettiez à faire le chirk. Mais ce dont j'ai peur pour vous, c'est que vous mettiez à vous attacher (excessivement) à ce monde.»
    (Sahîh oul Boukhâri)

    A ces trois occasions, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) informe donc ses Compagnons (radhia Allâhou ane-houm) de façon implicite qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va bientôt les quitter.

    Et c'est ainsi que, un jour, à la fin du mois de Safar ou au début du mois de Rabî' oul Awwal de l'an 11 de l'hégire, en revenant de l'enterrement d'un de ses Compagnons (radhia Allâhou anhoum), il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) entre chez Aïcha (radhia Allâhou anhâ); en le voyant, celle-ci (radhia Allâhou anhâ) lui informe qu'elle a mal à la tête. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui dit alors qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) souffre lui-même d'une terrible migraine; néanmoins, pour la réconforter et lui témoigner son amour pour elle, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ajoute :
    áóæú ãöÊøö ÞóÈúáöí ÝóÛóÓøóáúÊõßö æóßóÝøóäúÊõßö Ëõãøó ÕóáøóíúÊõ Úóáóíúßö æóÏóÝóäúÊõß 
    « (Ne t'inquiète pas;) si tu meures avant moi, je (m'occuperai bien de toi et) te donnerai le bain, te placerai dans ton linceul; puis je prierai sur toi et t'enterrerai.»

    En entendant cela, Aïcha (radhia Allâhou anhâ) réplique :

    æóÇááøóåö áóæú ÝóÚóáúÊó Ðóáößó áóÞóÏú ÑóÌóÚúÊó Åöáóì ÈóíúÊöí ÝóÃóÚúÑóÓúÊó Ýöíåö ÈöÈóÚúÖö äöÓóÇÆößó 

    (Selon une version du Hadith, elle dit d'abord : «Je pense que tu souhaites ma mort ! », avant d'ajouter):« Par Allah, si cela se produit, je sais bien (que le jour même de mon départ), tu retourneras chez moi et tu viendras t'y reposer en compagnie d'une autre de tes épouses (c'est-à-dire que tu m'oublieras très rapidement) ! »
     

    Ces propos de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) font sourire le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam).
    (Mousnad Ahmad – Qualifié de hassan par Al Arnâoût)

    C'est justement à partir de cette douleur à la tête que commence à se manifester la maladie du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), qui, selon ses dires mêmes, a un lien direct avec la tentative d'empoisonnement dont il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a été victime trois ans plus tôt… 

    Durant les jours qui suivent, son état s'aggrave rapidement; le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est pris d'une fièvre tellement forte que la chaleur de son front est perceptible par-dessus l'épais bandage qui recouvre sa tête. A un Compagnon (radhia Allâhou anhou) qui s'étonne de l'intensité de sa fièvre, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) indique que celle-ci est deux fois plus forte que celle qui peut affecter n'importe qui d'autre. Et lorsque le Compagnon (en l'occurrence Abdoullâh Ibnou Mas'oûd (radhia Allâhou anhou)) lui demande si cela est lié au fait que la récompense qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) obtient est également doublée, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) acquiesse et ajoute :


    ãóÇ ãöäú ãõÓúáöãò íõÕöíÈõåõ ÃóÐðì ãóÑóÖñ ÝóãóÇ ÓöæóÇåõ ÅöáÇøó ÍóØøó Çááøóåõ áóåõ ÓóíøöÆóÇÊöåö ßóãóÇ ÊóÍõØøõ ÇáÔøóÌóÑóÉõ æóÑóÞóåóÇ

    «A chaque fois qu'un musulman est affecté par quelque chose de nuisible, qu'il s'agisse d'une maladie ou de quoique ce soit d'autre,
    Allah fait tomber (et éloigne de lui) ses péchés (mineurs) comme l'arbre fait tomber ses feuilles.»
    (Boukhâri et Mouslim)

    Avec la détérioration de son état de santé, le simple fait pour le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) de se déplacer devient de plus en plus pénible. Réalisant les difficultés que rencontre leur bien aimé (sallallâhou 'alayhi wa sallam) pour se rendre chaque jour chez l'une d'elles (comme il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait toujours eu l'habitude de le faire), ses épouses lui autorisent (à la demande de Fâtimah (radhia Allâhou anhâ)[3]) de rester là où il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) désire. Le lundi précédant son décès, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se rend, soutenu par deux Compagnons (radhia Allâhou anhoum), chez Aïcha (radhia Allâhou anhâ) : c'est dans la maison de celle-ci qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va passer ses sept derniers jours dans ce monde

    Ceux qui sont autour de lui font alors de leur mieux pour essayer de le soigner, en ayant recours à des traitements traditionnels et spirituels  : Aïcha (radhia Allâhou anhâ) raconte par exemple que, auparavant, lorsque son époux (sallallâhou 'alayhi wa sallam) était souffrant, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait l'habitude de réciter al mou'awwithât ("les sourates protectrices", c'est-à-dire les trois dernières du Qour'aane ), de souffler dans ses mains et de passer celles-ci sur tout son corps. Au cours de sa dernière maladie, c'est elle qui se met à réciter elle-même ces sourates pour lui; néanmoins, plutôt que d'utiliser ses propres mains pour les passer sur le corps du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), elle emploie pour cela ses mains à lui, et ce, dans l'espoir de bénéficier de leur bénédiction. (Boukhâri)

    C'est probablement durant cette période que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait appeler sa fille bien aimée, Fâtimah (radhia Allâhou anhâ), et lui confie secrètement deux informations qui vont successivement la faire pleurer et la faire rire. Après le départ de son père (sallallâhou 'alayhi wa sallam) de ce monde, elle (radhia Allâhou anhâ) dévoilera que, à ce moment, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui apprit d'abord qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) -n'allait pas guérir et qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam)- allait donc mourir de la maladie qui l'affectait (d'où ses pleurs), avant de lui dire qu'elle serait la première parmi ses proches à le rejoindre et que, dans l'Au-delà, elle serait la reine des femmes du Paradis (d'où sa joie)… (Boukhâri, Tirmidhi)


    Le jeudi précédant le départ du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), deux évènements importants se produisent :


    Alors qu'il y a plusieurs personnes qui sont réunies chez lui, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) exprime son désir de faire rédiger un message qui éviterait aux musulmans de s'égarer après son départ. Une divergence apparaît alors entre ceux qui sont présents : Oumar (radhia Allâhou anhou) (ainsi que certains autres Compagnons (radhia Allâhou anhoum)) ne veut pas que le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), qui est alors déjà très souffrant, se donne encore plus de peine à cause d'eux. Selon lui, la révélation du Qour'aane étant complétée, il est évident qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne va pas transmettre aucun commandement de la part d'Allah (azza wa djalla) qui n'ait déjà été énoncé précédemment : il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) tient juste à rappeler et à insister sur une (ou des) injonction(s) déjà communiquée(s) par miséricorde et bonté envers eux. D'autres Compagnons (radhia Allâhou anhoum) ne partagent pas l'avis de Oumar (radhia Allâhou anhou) : ils insistent pour que la volonté du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) soit suivie et que l'on apporte de quoi écrire. Une discussion éclate alors entre eux, et lorsque celle-ci prend de l'ampleur, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) leur demande à tous de sortir et il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) abandonne donc (pour le moment du moins) l'idée de faire rédiger quoique ce soit... 



    Durant cette même journée, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ressent une légère amélioration de son état : il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se rend à la mosquée et s'adresse aux musulmans. Au cours de son discours, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dit notamment ceci :


    Åöäøó Çááøóåó ÎóíøóÑó ÚóÈúÏðÇ Èóíúäó ÇáÏøõäúíóÇ æóÈóíúäó ãóÇ ÚöäúÏóåõ ÝóÇÎúÊóÇÑó ãóÇ ÚöäúÏó Çááøóåö

    « Certes, Allâh a donné le choix à un de Ses serviteurs entre (le séjour dans) ce monde et (le départ pour) ce qui se trouve auprès de Lui. Il (c'est-à-dire ce serviteur) a alors choisi ce qui se trouve auprès d'Allah.»

    En entendant ces propos, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) se met à pleurer; les personnes présentes sont très étonnées par sa réaction… En effet, contrairement à Abou Bakr (radhia Allâhou anhoum), ils (radhia Allâhou anhoum) ne réalisent pas à ce moment que le serviteur auquel le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait allusion n'est autre que lui-même et qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est sur le point de partir de ce monde. Le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) réconforte alors son ami (radhia Allâhou anhou) et lui dit : « Ne pleure pas Ô Abou Bakr ! » Puis, en s'adressant à toute l'assemblée, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) rappelle en ces termes les vertus de son illustre Compagnon :


    Åöäøó Ãóãóäøó ÇáäøóÇÓö Úóáóìøó Ýöì ÕõÍúÈóÊöåö æóãóÇáöåö ÃóÈõæ ÈóßúÑò ¡ æóáóæú ßõäúÊõ ãõÊøóÎöÐðÇ ÎóáöíáÇð ãöäú ÃõãøóÊöì áÇóÊøóÎóÐúÊõ ÃóÈóÇ ÈóßúÑò ¡ æóáóßöäú ÃõÎõæøóÉõ ÇáÅöÓúáÇóãö æóãóæóÏøóÊõå

    «Certes, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) a été le plus généreux de vous tous envers moi par sa compagnie et ses biens. Et si je devais prendre un ami intime dans ce monde, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) aurait été celui-là. Mais il y a (entre nous) la fraternité de l'Islam et son affection (…)»


    Après quoi, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) énonce quelques autres conseils, dont une recommandation particulière à l'attention des musulmans pour qu'ils fassent toujours preuve d'indulgence à l'égard des gens de Médine, les Ansâr.
    (Sahîh oul Boukhâri)

    Le discours terminé, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) retourne chez lui; à partir de ce moment, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne va plus faire aucun discours en public.


    A la fin de cette journée, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) revient dans la mosquée et fait accomplir la salât oul maghrib. A l'heure de la salât oul 'ichâ, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) n'a plus suffisamment de force pour sortir de chez lui. Il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) désigne alors Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) pour le remplacer… Durant les jours qui suivent, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne va se rendre à la masdjid qu'une seule fois pour accomplir la salât à cette occasion, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dirige la prière en restant assis, tandis que ceux qui sont derrière lui restent debout.

    L'état du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'aggrave chaque jour un peu plus, et ce, jusqu'à ce qu'arrive le lundi (12 Rabî oul Awwal, selon l'opinion la plus connue). Ce matin là, les musulmans se présentent à la mosquée pour la salât oul fadjr, et, alors qu'ils sont rangés derrière Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) pour prier, le rideau qui sépare la mosquée de la maison de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) se lève : le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait soudainement son apparition. Les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) présents sont terriblement joyeux de voir à nouveau le visage rayonnant de leur bien aimé (sallallâhou 'alayhi wa sallam). Ils se mettent à s'écarter pour lui laisser un passage, mais celui-ci (sallallâhou 'alayhi wa sallam) leur fait signe de poursuivre leur prière; il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) sourit et laisse retomber le rideau. Cette occasion est, pour la plupart des Compagnons (radhia Allâhou anhoum), la dernière fois où ils voient le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) en vie.


    Après la salât, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) rend visite au Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam). Il (radhia Allâhou anhou) constate que l'état du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) semble s'être amélioré. Il (radhia Allâhou anhou) lui demande alors la permission de se rendre sur les hauteurs de Madînah, chez sa seconde épouse. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) acquiesce et Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) s'en va. Les autres musulmans, apprenant la nouvelle de l'amélioration de l'état du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), rentrent également chez eux.

    Mais en réalité, dans la maison de Aïcha (radhia Allâhou anhâ), c'est l'agonie du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) qui commence… Ses douleurs reprennent et ses souffrances sont alors terribles : Aïcha (radhia Allâhou anhâ) affirmera par la suite que, après avoir été témoin de la condition du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) durant ses derniers instants, elle ne considèrera plus jamais de façon négative pour qui que ce soit les difficultés rencontrées au moment de la mort. (Boukhâri, Tirmidhi)

    A un moment donné, alors que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a sa tête posée sur son épouse bien aimée, le frère de celle-ci, Abdoul Rahmân (radhia Allâhou ane-hou) entre avec un siwâk : en le voyant, le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fait comprendre à son épouse (radhia Allâhou anhâ) qu'il a envie de se brosser les dents. Aïcha (radhia Allâhou anhâ) prend le siwâk et le mâchonne un peu afin de l'adoucir. Puis elle l'offre au Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) qui en fait immédiatement usage. Le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) plonge ensuite ses mains dans un récipient d'eau qui se trouve à ses côtés et se mouille le visage, en répétant :


    áÇó Åöáóåó ÅöáÇøó Çááøóåõ Åöäøó áöáúãóæúÊö ÓóßóÑóÇÊò

    «Il n'y a de Dieu qu'Allah ! La mort est certes accompagnée (des difficultés) de l'agonie !»


    Puis, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) dresse sa main, lève le doigt au ciel et dit:

    Ýöì ÇáÑøóÝöíÞö ÇáÃóÚúáóì


    "Parmi al rafîq al a'lâ ! "

    Aïcha (radhia Allâhou anhâ) dit qu'elle avait appris du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui-même qu'aucun prophète ('alayhis salâm) ne quittait ce monde sans que le choix entre la possibilité d'y rester et le départ ne lui soit donné de la part d'Allah après que sa place au Paradis lui soit montrée : en entendant ces propos du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam), elle comprend immédiatement que son époux (sallallâhou 'alayhi wa sallam) vient de faire son choix. Ces paroles sont les dernières qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) prononce; sa main retombe et son âme quitte son corps. (Boukhâri) « Innâ lillâhi wa innâ ilayhi râdji'oûn ! »


    La nouvelle du décès du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) assomme les musulmans : sous le choc, certains perdent connaissance; d'autres tombent assis et ne peuvent plus se relever; d'autres encore ne sont plus en mesure de parler…

    Oumar (radhia Allâhou anhou), pourtant réputé pour sa force de caractère et son réalisme, est tellement abruti qu'il refuse catégoriquement d'admettre la mort du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) et va même jusqu'à menacer de trancher le cou de celui-ci qui oserait affirmer cela… (Sounan Nassaï)

    C'est dans ces conditions que Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) retourne en ville : en arrivant, il (radhia Allâhou anhou) se rend directement chez sa fille; il (radhia Allâhou anhou) découvre alors le visage du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), l'embrasse entre les deux yeux et exprime sa tristesse. Ensuite, il (radhia Allâhou anhou) va dans la mosquée, s'adresse aux gens qui sont présents et leur dit :


    ãóäú ßóÇäó ãöäúßõãú íóÚúÈõÏõ ãõÍóãøóÏðÇ - Õáì Çááå Úáíå æÓáã - ÝóÅöäøó ãõÍóãøóÏðÇ ÞóÏú ãóÇÊó ¡ æóãóäú ßóÇäó ãöäúßõãú íóÚúÈõÏõ Çááøóåó ÝóÅöäøó Çááøóåó Íóìøñ áÇó íóãõæÊõ ¡ ÞóÇáó Çááøóåõ æóãóÇ ãõÍóãøóÏñ ÅöáÇøó ÑóÓõæáñ ÞóÏú ÎóáóÊú ãöäú ÞóÈúáöåö ÇáÑøõÓõáõ Åöáóì Þóæúáöåö ÇáÔøóÇßöÑöíäó

    « Que celui d'entre vous qui adorait Mouhammad, (qu'il sache que) certes, Mouhammad est décédé. Et que celui d'entre vous qui adorait Allah, (qu'il se rappelle que) certes Allah est Vivant et ne moura jamais. Allah dit : "Mouuhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés» - et il (radhia Allâhou anhou) récite ainsi le passage jusqu'à la fin du verset.

    Ce n'est qu'à ce moment que les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) réalisent que l'impensable s'est bel et bien produit : le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) les a quitté pour rejoindre l'Autre Monde… (Sahîh Boukhâri, Mounsad Ahmad)


    A vrai dire, la réaction des musulmans lors de cette terrible tragédie ne fait que refléter l'attachement profond qu'ils ont toujours porté au Messager de Dieu (sallallâhou 'alayhi wa sallam). En témoigne par exemple :
    l'attitude de cette femme qui avait proposé au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) à la veille de son départ pour une campagne militaire son bébé. Lorsque le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui avait répondu que ce bébé ne pouvait être d'aucune utilité dans le combat, elle lui avait répliqué qu'il pourrait au moins servir de bouclier pour le protéger contre les flèches ennemies. (Hikâyât Sahâbas)



    la réponse de Zayd Ibnou Dathinah (radhia Allâhou anhou) qui, alors qu'il (radhia Allâhou anhou) était sur le point d'être tué, fut questionné par Abou Soufyân en ces termes : "Je te demande de me répondre au nom d'Allah ô Zayd ! Désires-tu que, en ce moment, ce soit Mouhammad qui soit auprès de nous à ta place pour que ce soit son cou que nous tranchions, pendant que toi tu serais parmi les tiens ?" Zayd (radhia Allâhou anhou) lui répliqua : "Par Allah ! Je n'aimerai même pas que, là où Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) se trouve, il soit piqué par une épine pendant que moi je suis (en paix et en sécurité) parmi les miens." En entendant cette réponse, Abou Soufyân ne put que dire : "Je n'ai jamais vu personne aimer quelqu'un autant que les Compagnons de Mouhammad l'aiment !" (Sïrat Ibn Hichâm)

    Après le décès du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) désignent Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) comme Calife et successeur du Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) à la tête de la communauté. Le lendemain, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est enterré à l'endroit même où il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est décédé, après que les Compagnons (radhia Allâhou anhoum) lui aient donné le bain mortuaire, l'aient enveloppé dans un linceul et aient accompli sa prière mortuaire.


    Qu'Allah accorde au Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) la meilleure rétribution qui soit de la part de sa oummah.



    Âmîne !



    Pour conclure, je voudrai ajouter quelques mot sur l'amour et l'attachement pour le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), qui, comme l'indique le Hadith suivant, est un impératif lié au Îmân :


    "Aucun d'entre vous ne peut être un véritable (et parfait) croyant, tant que je ne suis pas plus cher à ses yeux que son père, ses enfants et tous les gens en général."



    (Boukhâri)

    Il est important de comprendre que l'attachement au Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) qui est requis de chacun de nous ne consiste pas à accorder une importance vitale à la participation, une fois par an, à un programme consacré à la sîrah (où on prend plaisir à écouter un poème faisant les éloges du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) et un discours relatant les aspects marquant de sa vie et de son action ou mettant en valeur ses qualités) pour ensuite dédaigner, durant tout le reste de l'année, les enseignements du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), à commencer par la salât oul fadjr du 13ème Rabî' oul Awwal… Une telle attitude ne témoigne, à vrai dire, rien d'autre qu'une prétention creuse d'amour et d'affection pour le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam), à la limite même de l'insulte envers son statut, son message et son action.


    Ce qui est imposé au musulman, c'est de développer et d'alimenter un amour réel, sensé et sincère pour le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), ce qui implique avant tout (et surtout…) un attachement permanent aux enseignements qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a transmis et un suivi rigoureux de la voie qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a tracée, celle de la taqwâ. C'est en substance ce que le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait rappelé à Mouâdh (radhia Allâhou anhou) alors qu'il (radhia Allâhou anhou) était sur le point de partir pour le Yémen…. Comme il (radhia Allâhou anhou) était très affecté à l'idée de ne plus pouvoir rencontrer le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam), celui-ci (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui dit :


    Åöäøó Ãóæúáóì ÇáäøóÇÓö Èöìó ÇáúãõÊøóÞõæäó ãóäú ßóÇäõæÇ æóÍóíúËõ ßóÇäõæÇ



    "Les gens les plus proches de moi sont les mouttaqoûn, qui qu'ils puissent être et où qu'ils puissent se trouver !"



    (Mousnad Ahmad – La chaîne de transmission est authentifiée par Al Arnâoût)

    Et parmi les nombreuses prescriptions transmises par le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) tout au long de sa mission prophétique, celles qui ont été mentionnées lors de ses derniers instants méritent une attention toute particulière de notre part; parce qu'il faut savoir que, même durant la phase terrible de l'agonie, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) n'a pas cessé d'énoncer des rappels à l'attention des musulmans[17]… Parmi les devoirs qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) a rappelé avec insistance à ce moment, il y a notamment :


    - l'obligation de rester attaché à une approche pure et saine du tawhîd et de faire très attention à ne pas associer quiconque, même les plus illustres êtres humains, dans le culte qui est rendu à Allah. Aïcha (radhia Allâhou anhâ) et Ibnou Abbâs (radhia Allâhou anhou) relatent que, au cours de l'agonie, quand le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) reprenait conscience, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) disait : "Que la malédiction d'Allah s'abatte sur les yahoûds et les nassâras ! Ils ont fait de la tombe de leurs prophètes (alayhimous salâm) un lieu de prière." (Boukhâri)


    - la nécessité de respecter les prières obligatoires[18] et de ne pas porter atteinte aux droits de ceux qui se trouvent sous notre autorité.[19] Ommou Salamah (radhia Allâhou anhâ) rapporte que, durant sa dernière maladie, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) répétait souvent : "(Faites attention à) la salât et à vos esclaves !" (Ibnou Mâdjah – Authentifié par Al Albâni)


    Qu'Allah nous accorde un amour sincère pour le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) et nous donne l'opportunité de rester attaché à son exemple et à ses enseignements jusqu'à la mort.



    Âmine !



    --------------------------------------------------------------------------------

    [1] Voir aussi "Fath oul Bâriy" – Volume 10 / Page 125


    [2] En l'an 7 de l'hégire, après la campagne de khaïbar, une juive lui offre un morceau de viande empoisonné. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) est miraculeusement averti du danger par la viande elle-même et il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) recrache ainsi ce qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) avait déjà porté à sa bouche. Néanmoins, le court instant durant lequel le poison reste en contact avec son palais suffit pour l'affecter de façon irréversible; il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) va constamment ressentir les effets douloureux de ce poison, surtout durant sa dernière maladie. (Boukhâri)


    [3] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 141


    [4] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 141


    [5] Voir "Al Mawâhib Al Ladounyâ" – Pages 379 et 380


    [6] Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Pages 131-132

    [7]On voit bien là l'attachement du Messager de Dieu (sallallâhou 'alayhi wa sallam) à sa oummah : malgré la gravité de son état, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne cesse de se soucier de la protection, du bien être et du salut de celle-ci…


    [8] Ce qui indique bien que, comme le pensait Oumar (radhia Allâhou anhou), le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) n'avait pas l'intention d'établir un nouveau règlement ou d'énoncer une nouvelle prescription, auquel cas il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) n'aurait pas changé d'avis et abandonné un devoir si important juste à cause d'une dispute entre des Compagnons (radhia Allâhou anhoum).

    [9] Ibnou Hadjar (rahimahoullâh) avance qu'il est possible que ce deuxième fait important se produit après la discussion évoquée plus haut. Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 142


    [10] Et ce, malgré l'insistance de Aïcha (radhia Allâhou anhâ) pour que ce soit quelqu'un d'autre qui soit choisi pour cette lourde responsabilité… Il est à noter que, même si le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) ne désigne alors personne pour le succéder à la tête de la communauté de façon explicite, il n'en reste pas moins que le fait qu'il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) choisisse, parmi tous ceux qui sont présents, Abou Bakr (radhia Allâhou anhou) pour diriger le rituel le plus important de la pratique religieuse musulmane (al imâmat ous soughrâ) est une indication claire que, à ses yeux, c'est cet illustre Compagnon (radhia Allâhou anhou) qui est le plus digne pour assumer cette fonction (al imâmat oul koubrâ).

    [11] Le samedi ou le dimanche à l'heure de dhouhr. Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 2 / Page 175 et "Sîrat oul Moustaphâ" – Volume 3 / Page 168

    [12] Aïcha (radhia Allâhou anhâ) affirme qu'elle n'a jamais vu quelqu'un être plus affecté par la maladie que ne l'a été le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam)… (Boukhâri et Mouslim)

    [13] Réf : "Sîrat oul Moustafâ" – Volume 3 / Pages 169-170

    [14] L'expression al rafîq al a'lâ signifie littéralement "le groupe d'amis le plus élevé"; il s'agit ici, selon l'opinion la plus répandue, du groupe des Prophètes, des véridiques, des martyrs et des pieux, ceux à qui Allah a accordé Ses faveurs. Réf : "Fath oul Bâriy" – Volume 8 / Page 137

    [15] Réf : "Al Mawâhib Al Ladounyâ" – Page 391 et "'Oyoûn oul Athar" – Volume 2 / Page 433

    [16]" (…) S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants." (Sourate 3 / Verset 144)

    [17] Ce qui témoigne encore une fois de la place importante qu'occupait dans son cœur cette oummah…

    [18] La prière obligatoire compte parmi les commandements divins les plus négligés à notre époque : personne ne peut nier le fait que, actuellement, une bonne partie de la communauté musulmane n'accomplit pas quotidiennement ces cinq salât; et parmi ceux qui l'accomplissent, nombreux sont ceux qui ne le font pas à l'heure prescrite ou en respectant scrupuleusement toutes les conditions requises (au niveau de la pureté et de la purification rituelles par exemple)… Et cet état de fait est d'autant plus grave que, selon l'opinion de certains oulémas et selon l'énoncé apparent de nombreux Ahâdîth, l'abandon délibéré et sans raison valable d'une seule prière obligatoire suffit pour exclure une personne de l'Islam (avec toutes les conséquences que cela implique, au niveau de l'annulation du mariage par exemple…)


    [19] Il est fait mention, dans l'énoncé du Hadith, des esclaves; néanmoins, Moufti Chafî' (rahimahoullâh) souligne que le propos du Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'applique à l'ensemble des personnes qui sont soumis à l'autorité de quelqu'un.

    Pour ce qui est de notre conduite envers ceux qui nous sont subordonnés, on ne doit jamais oublier que c'est Allah qui nous a accordé le pouvoir dont nous disposons sur eux et que nous devrons répondre un jour de la façon dont nous avons fait usage de cette autorité : chaque abus et chaque violation de leurs droits devra être réparé. C'est ce qui ressort du récit suivant : une fois, le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) passa auprès de Abou Mas'oûd (radhia Allâhou anhou); celui-ci était en train de réprimander sévèrement un de ses esclaves en le frappant. Quand le Messager d'Allah (sallallâhou 'alayhi wa sallam) le vit, il (sallallâhou 'alayhi wa sallam) lui dit :[/font]


    ÇÚúáóãú ÃóÈóÇ ãóÓúÚõæÏò áóáøóåõ ÃóÞúÏóÑõ Úóáóíúßó ãöäúßó Úóáóíúåö



    "Sache Ô Abou Masoûd qu'Allah a plus de pouvoir sur toi que toi tu en as sur lui !"

    En entendant ces propos, Abou Mas'oûd (radhia Allâhou anhoum) prit immédiatement la décision d'affranchir cet esclace (pour faire plaisir à Allah et se racheter de sa faute). Le Prophète Mouhammad (sallallâhou 'alayhi wa sallam) fit alors la remarque suivante :
    ÃóãóÇ áóæú áóãú ÊóÝúÚóáú áóáóÝóÍóÊúßó ÇáäøóÇÑõ Ãóæú áóãóÓøóÊúßó ÇáäøóÇÑ
    "Si tu n'avais pas fait cela (c'est-à-dire si tu ne l'avais pas libéré), le Feu (de l'Enfer) t'aurait happé."

    (Sahîh Mouslim





     

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