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Bientôt l'ouverture de la Grande Mosquée de Médina Baye
24/10/2009 15:40
Salamu'alaykum,chers Talibés Baye !
Bientôt,ce sera l'ouverture de l'illustre Mosquée de Médina Baye ! C'est la Mosquée,tant rêvée et dont a parlé SIDI BAR-HAMA NIASS(radiyallâhu ta'ala ane-hu) et de ceux qui auront la chance d'assister à l'ouverture. Mosquée construite à la Gloire d'Allâh(swt),pour l'AMOUR du prophète(saw) et pour le triomphe de la connaissance.
LE CHEIKH AL ISLAM ,EL HAJJ IBRAHIM NIASS de KAOLACKA,est le :
KHALIFATOU-LAHI FIL ARDI, HAYLALA !
QUTBUL ZAMANI HAYLALA !
SHAMSOUNE ZAMANI,HAYLALA !
NOUROU ZAMANI ! HAYLALA !
NOUROU NOUROU,HAYLALA !
SOYBUL FAYDHOU !
Pour nous Talibés, assoifés de connaissances,
fous de Cheikh Baye,c'est une grande fête
aux retombées spirituelles incommensurables.
Fasse Allâh(swt) que tous les Talibés Faydhou se rassemblent ,ce jour-là,à Médina Baye,
là-bas à Kaolack(Sénégal) ,dans le sine saloun,au mois de Février 2010
pour participer à cette rencontre chargée d'enseignements aux effluves spirituelles ,nostalgiques du temps d'antan.
Ce sont des Retrouvailles,
O combien précieuses pour notre « soulouk ».
A chaque instant,à chaque souffle,nous naviguons en Baye !
Ces recommandations et conseils résonnent dans notre esprit pcq'il est avec NOUS,oû que nous soyons !
Baye est installé en Nous !
Le CHEIKH AL ISLAM (raa) aimait à rappeler que le prophète(saw) disait et je cite:
« O,Gens! Priez ! Jeûnez ! Soyez ponctuels aux heures de prières !
Faites Attention aux biens et aux nécessiteux ! »
Ces conseils renferment bcp d'enseignements et de sagesse.Ce sont ,certes,des conseils se rapportant à l'âme mais
aussi aux ancêtres,à la famille,dans la crainte d'Allâh(swt) et dans la solidarité. A la famille,il faut,toujours,montrer l'exemple
du bon comportement (ADAB).
O peuples de la FAYDHA,
Talibés dont recherche SIDI BARHAMOU,
remercions Allâh(swt) pour ce que nous avons acquis.
Redoublons d'efforts dans le «Zikhr».
Soyons vigilants afin qu'aucune maladresse ne nous fasse croire
que nous avons atteint le sommet car parmi nous,certains progressent
à pas de course,à chaque instant !
Persévérons dans l'effort,multiplions les « zikhr »
Le cheikh Al Islam a toujours insisté sur le respect de la Charia'a,
de la prière et de la wazifa ,en commun .
Il recommande de multiplier le zikhr de la « çalatoul Fatihi ».
Celui qui suit cette voie est gagnant dans les deux mondes !
A bientô à Médina Baye (KAOLACK ) !
salam
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une autre lettre de Sidi AHMAD TIJÄNI
17/10/2009 19:36
Je me permets d'en rajouter une autre ;
Lettre de Mawlana Cheikh Ahmed Tijâni (raa) aux disciples
« Après la louange d'ALLAH (qu'Il soit Magnifié et Exalté), Sa Grandeur est Immense, Sa Puissance est élevée, Sa Majesté est sanctifiée. Cet écrit est adressé à l'ensemble des disciples de FES et du Maghreb, que la paix soit sur vous ainsi que la miséricorde et la bénédiction d'ALLAH, que tout cela s'amoncelle sur vous autant que persiste le royaume d'ALLAH. Du pauvre serviteur en ALLAH, Ahmed ibn Mohamed Tijani: Nous demandons à ALLAH, que Sa Puissance est magnifiée et que Son Immensité est élevée, qu'Il vous regarde tous par l'œil de l'amour et de l'agrément, par celui de l'attention et de l'inondation de grâce, par celui de l'élection et du choix, que tout le bien de la religion, de ce bas-monde et de l'au-delà vous soit donné autant que possible, et que tous les maux de la religion, de ce bas-monde et de l'au-delà vous soient écartés et qu'Il vous en protège, jusqu'à ce qu'Il(swt) ne vous laisse aucun péché, petit ou grand sans l'avoir noyé dans l'océan de Son pardon et de Sa générosité.Et qu'Il ne vous laisse rien comme demande ou besoin, n'étant pas dans sa désobéissance, qui ne soit vite exaucé.Qu'Il(swt) vous prête main forte dans ce qui vous est prédestiné, si ce n'est pas en accord avec ce qui vous est prédestiné! Qu'Il vous remplace toutes ces demandes par ce qui est meilleure et plus élevée Et qu'Il(swt) ne vous laisse aucun mal d'entre les maux causés par les mains des créatures sans que ne s'interpose entre vous et ceux-là, un soldat appartenant à Sa Puissance et Sa Souveraineté, si cela ne va pas à l'encontre de sa Prédestinée; si cela va à son encontre, alors qu'avec ces maux, je prie à ALLAH (swt) de vous donner son entière douceur, son aide, sa facilité jusqu'à ce que ces maux vous soient ôtés et vous laissent ainsi en sûreté. Je vous recommande ainsi qu'à moi de craindre ALLAH et de prendre garde qu'Il ne vous surprenne dans le péché car certes pour chaque péché, le serviteur aura deux malheurs qu'il ne pourra éviter, un malheur dans ce bas-monde et un malheur dans l'au-delà.Le malheur dans l'au-delà surviendra sans aucun doute à moins qu'il soit remplacé par le pardon d'ALLAH (qu'Il soit exalté !) Quant au malheur dans ce bas-monde, il surviendra aussi assurément pour toute personne commettant un péché, à moins qu'il repousse ce malheur par l'aumône envers un pauvre ou par ce qu'il dépense comme argent pour les relations familiales ou par le fait de payer les dettes de l'endetté ou d'effacer une dette qui lui revenait, s'il n'y a pas cela alors le malheur le frappera; Donc garde toi puis garde toi de désobéir à l'ordre d'ALLAH, si jamais il y a eu désobéissance, et le serviteur n'est pas à l'abri des péchés, il faut se précipiter vers le repentir et le retour à ALLAH, car si cela n'est pas fait rapidement il faut savoir que le serviteur est en train de perdre son estime auprès du Vrai, dans cette situation il est en exposition face à la colère d'ALLAH à moins qu'il ne ressente en son cœur qu'à cause de ce péché il est dans le besoin d'ALLAH, qu'en raison de cela, il en a le cœur brisé, qu'il est conscient de sa chute dans les degrés de son Nafs sans que l'on ait besoin de lui faire des reproches, ainsi tant que le serviteur sera sur cela il est dans la voie du bien. Prenez garde ! On cherche protection auprès d'Allah contre le fait de se sentir à l'abri de la ruse d'Allah en ce qui concerne nos péchés et donc de se sentir en sûreté face au blâme d'Allah. Certes celui qui reste dans cet état vis-à-vis d'Allah et qu'il y reste longtemps, cela est une preuve qu'il va mourir mécréant et on cherche protection auprès d'Allah. Sachez que tout ce que vous entendez sur les particularités de ce Ouird est véridique et arriveront certainement donc prenez garde à sa négligence même si c'est une fois dans la vie, et la condition du Ouird est de préserver les prières en groupe et ce qui concerne la Loi (Chari'a). Méfiez-vous encore une fois de vous croire à l'abri de la ruse d'Allah dans l'accomplissement des péchés car certes c'est la source de la perdition, ne rompez pas vos relations que ce soit vis-à-vis de l'ensemble des créatures mais surtout entre vous et les frères. Aussi visitez-vous pour Allah, nouez des relations pour Allah, et donnez à manger pour Allah autant que cela vous est possible, sans difficulté, ni gêne. Vous devez cheminer sous l'ordre d'Allah pendant que surviennent les épreuves et les malheurs, ce bas-monde est la demeure de la mise à l'épreuve et des malheurs qui sont comme les vagues de la mer et Allah n'a descendu le fils d'Adam en ce monde que pour qu'il se heurte à ses tentations et ses épreuves. Ainsi il n'y a aucun espoir pour le fils d'Adam d'échapper à cela tant qu'il vit en ce bas-monde, aussi il faut patienter dans toutes les situations autant que possible et selon toutes nos capacités. Lorsqu'une épreuve ou un malheur s'abat sur vous, consolez-vous en vous disant que ce monde n'a été créé et construit que pour cela, que l'être humain n'y a été descendu que pour cette affaire et que tout le monde galope sur la même piste, qu'il sache alors qu'il est comme chacun d'entre eux et qu'il sera questionné. Sachez qu'à notre époque personne ne peut échapper aux péchés car ils tombent sur les gens comme une pluie abondante aussi multipliez ce qui permet de les expier et parmi ce qui assure cela il y a Salât Fatihi car aucun péché ne lui échappe qu'il soit isolé ou regroupé, comme aussi la prière de glorification (Salât Tasbih) et cette évocation que l'on doit répéter tous les jours trois fois : « Ô mon Seigneur ! Ton absolution est plus vaste que mes péchés et j'ai plus d'espoir en Ta Miséricorde qu'en mes œuvres. " Il y a aussi ce que l'on doit répéter nuit et jour et qui est : " II n'y a de divinité qu'Allah et Allah est le plus grand, Il n' y a de divinité qu'Allah, Seul, II n'y a de divinité qu'Allah, II n'a aucun associé, II n'y a de divinité qu'Allah, à LUI la royauté et à LUI la louange, II n'y a de divinité qu'Allah et II n'y a de Puissance et de force qu'en Allah Le Très-Haut, L'Immense. " II y a aussi « HISBOU SAIFI» pour celui qui peut le préserver et autres formules de ce genre. Recevez la bonne nouvelle que certes toute personne qui est en notre amour et qui meurt avec, celui-là sera ressuscité parmi les gens du salut, quelle que soit sa situation et tant qu'il ne se croit pas à l'abri de la ruse d'Allah. De même pour tous ceux qui prennent notre Ouird, ils seront ressuscités parmi les gens du salut et ils entreront au Paradis sans être jugés et sans subir de châtiment ainsi que leurs parents, leurs femmes, leurs enfants à la condition toutefois de croire, de ne pas renier notre amour et de ne pas se sentir à l'abri de la ruse d'Allah comme nous l'avons déjà cité. Ainsi ils seront les voisins du Prophète ? dans les plus hauts degrés du «'Illiyine» et seront en sûreté de l'instant de leur mort jusqu'à leur entrée au Paradis. Et que la Paix et la Miséricorde d'Allah soient sur vous ainsi que Sa Bénédiction.
(Texte tiré et traduit de Djawahirou-l-Ma'ani )
wa salam,chers lecteurs de mon blog !
Commentaire de Balla Dabo(Nasrul-ilm-Abidjan) (17/10/2009 19:47) :
Allah (swt) dit dans Le Coran :
« Nous n’avons envoyé avant toi aucun Messager sans que Nous lui révélions
qu’il n’y a d’autre dieu que Moi, adorez-moi donc. » (Coran, 21/25)
Le Prophète(saw) a dit :
« La parole la plus excellente dite par moi et les autres prophètes avant
moi est : La Ilaha Illa Allah. »
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Lettre de sidi Ahmad Tijâni Hassani Chérif(raa)
17/10/2009 19:30
Une lettre du Cheikh Ahmad Tidjane (radiyallâhu ta'ala ane-hou))
Lettre de Cheikh Ahmad at-Tidjani (ra) , préambule du livre:« Jawharatoul kamal » de Cheikh Ibrahim Abdallah Sall (raa).
«Après avoir invoqué Dieu et prié sur le Prophète Muhammad (saw) ce que je te confie est de t’attacher à Dieu et de purifier ton cœur sur ce qui t’entoure, de l’immerger dans l’Unicité de Dieu dans tes actes et de vivre Sa présence en Ses attributs. Cette purification en Dieu que je te confie doit remplir ton être jusqu’à ce que tu sois en conformité avec les décrets divins. Ne te détourne jamais de la Face de Dieu. Sois sur tout ce que Dieu a agréé et éloigne toi et délaisse tous Ses interdits. Respecte et accepte tout ce que Dieu décrète, et sois endurant en ces décrets face aux épreuves. Pour avoir la facilité d’œuvrer dans le respect de Ses prescriptions, tâche d’être lié à l’invocation de Dieu avec ton cœur. La plus grande invocation, de valeur inestimable, englobant d’énormes secrets, est la prière sur le Prophète (saws) , surtout avec son cœur. Dieu a fait que par une unique prière sur le Prophète (saws) , tous les vœux du serviteur sont exaucés, qu’il s’agisse de vœux concernant ce bas monde comme l’au-delà. Le meilleur des musulmans et de tous les serviteurs est celui qui prie le plus sur le Prophète (saws) . Je te confie également de t’attacher à laisser tout ce qui est illicite. C’est te procurer du licite qui te permettra d’avoir une vie spirituelle agréée. Donc le licite est la rencontre de toutes les prières. L’attachement aux interdits annule les actes d’adoration. Tu aimerais très certainement dire comme il est dur de se procurer de ce qui est licite dans ce monde difficile, mais ne dis jamais cela car le licite est accessible sur tout territoire (terre) et en toute époque. Si tu veux avoir le licite, il faut remplir tes taches de serviteur de l’apparent et du caché, aux heures fixées et de te conformer avec ses obligations. Aide toi par Dieu et il t’accordera le licite. Si tu arrives à ne plus discerner le licite et l’illicite, tache de te confier à ceux qui détiennent cette connaissance (muftiyu), mais fais surtout preuve de bonne volonté à chercher le licite. Celui qui fait preuve d’endurance dans la recherche du licite, auprès de ces sages, n’aura jamais la difficulté à le trouver. Le point le plus important de mes recommandations précédentes est ce qui va suivre, et tu dois y prêter attention. C’est le début et la fin de toute réussite. Partout où tu te trouves dirige ton cœur vers Dieu, donne ton cœur à Dieu jusqu’à ce que tu vives Son unicité. Tout ce qui n’est pas Dieu doit disparaître, seul Dieu doit exister dans son unicité, ceci étant valable partout où tu te trouves, en tout temps et tout lieu. Le serviteur ayant eu le privilège d’avoir l’ouverture divine (le retour en Dieu), partout où il est, du caché comme de l’apparent, a obtenu le summum des bienfaits qu’accorde Dieu à Ses serviteurs véridiques. Cependant, si tu ne peux pas t’attacher à cette présence éternelle, il ne te reste plus qu’à invoquer cette prière 3 fois ou 7 fois après chaque prière. Si tu le fais, tu auras la force et le pouvoir de suivre les recommandations précitées que tu n’es pas en mesure de remplir.
Çááøåãø Úáíß ãÚæáì æ Èß ãáÇÐì æ Åáíß ÅáÊÌÇÆì æ Úáíß Êæßá æ Èß ËÞÊì æ Úáì Íæáß æ ÞæÊß ÅÚÊãÇÏì æ ÈÌãíÚ ãÌÇÑì ÃÍßÇãß ÑÖÇì æ ÈÅÞÑÇÑì ÈÓÑíÇä ÞíæãíÊß Ýì ßáø ÔìÁ æ ÚÏã ÇÍÊãÇá ÎÑæÌ ÔìÁ ÏÞ Ãæ Ìá ãä Úáãß æ ÞåÑß ÍÊì áÍÙÉ Óßæäí
«Allahouma ‘alayka mou’awaly wa bika malâzi wa ilayka ittidja-y wa ‘alaykatawakoulli wa bika siqaty wa ‘ala hawlika wa qouwatika i’timâdy wa bidjami’ymadjary ahkâmika ridâya wa bi-iqrary bisarayâni qayoumiyatika fy koullichay-in wa ‘adama ahtimâli khouroudjan chay-in daqa aw djalla min ‘ilmikaqahrika hatta lahzata soukouny. Amine» Traduction :
« Ô Allah, c’est en Toi que je retourne mon être et c’est en Toi que j’acquiers la félicité et c’est en Toi que ma vie pourrait être meilleure. C’est en Ton inspiration et en Ton pouvoir que je fais référence. De toutes les façons que Tu ordonnes Tes jugements, j’ai agréé et ma quiétude est dans Ton Existence, Celui qui subsiste par Lui-même. En toute chose, j’atteste, je crois, j’ai confiance que rien de minime ou de grand ne peut être qu’avec Ta connaissance et Ton pouvoir. Même si j’acquiers la quiétude tout autour de moi, en moi j’ai foi que cette quiétude ne vient que de Toi. » Amine Celui qui, par les tentations de ce bas monde, n’arrive plus à vivre cette présence divine en toute période, cette prière lui permettra de retrouver la quiétude. La quiétude te permet de te débarrasser de tout ce qui n’est pas Dieu. C’est la porte la plus grande où on détient la connaissance de Dieu. Celui qui est en mesure de retenir ceci est le ‘arif. Ne rends surtout pas nulle cette prière ; attache toi à Dieu avec humilité. La vie de l’être humain est très courte et le retour en Dieu est un voyage très long. Les bonnes actions ne seront jamais suffisantes et le fardeau est lourd, tel est le secret que Dieu à confier à l’être adamique après que celui ci ait prêté serment qu’il est serviteur de Dieu ; et le jugement est entre les mains de Dieu, un jugement très sévère. Donc, que chacun se préoccupe de ce que Dieu a agréé car c’est la porte de la félicité. Cheikh Salih çadr al Moubraz ‘arifouna bi’llahi ibnou Samak a dit : « celui qui dirige son cœur vers Dieu, Dieu dirigera Sa miséricorde vers lui et incitera tous les hommes à se diriger vers lui ; mais qui se détourne de Dieu, Dieu détournera tout le monde de lui ; et celui qui se dirige de temps en temps vers Allah, Dieu se dirigera vers lui d’autant. » Ce qui doit être, est de laisser tout ce qui n’est pas Dieu. Si tu subis des épreuves avec les gens, tache de le faire en Dieu. Dieu aime les bonnes relations entre Ses serviteurs, ce qui fera qu’Il agréera tes actes. La plus élevée des recommandations est de prier beaucoup sur le Prophète (saw) avec cette maîtrise de soi en la présence divine. C’est la plus grande des richesses et le plus immense bienfait par lequel on acquiert l’augmentation. »
(Cette lettre est écrite sous la dictée de Cheikh Ahmad at Tijâni (ra) , par Ali Harazim son khalif qui porte l’Amour immense pour son Cheikh.)
Commentaire de Radwane (17/10/2009 19:43) :
Assalamou aleykoum oua rahmatoullahi oua barakatouh Frere Momowally
je t'envie beaucoup pour ce que tu fais
Qu'ALLAH puisse te récompenser gracieusement et généreuseùent et
qu'IL te donne grace et protection
Un frère de la Faydha !
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Commentaire de Jamal (Caire) (17/10/2009 19:51) :
Mon frère Momowally
Que Dieu vous garde, et qu’Allah nous fasse bénéficier de la baraka de
notre vénérable shaykh Sidi Ahmad Tijani .
Quelques corrections mon frère car notre amour pour notre shaykh ne doit
pas nous faire oublier de garder la mesure, le sens des convenances et
notre plus grand amour à l’égard du Bien-aimé d’Allah le Prophète .
Sidi Ahmad Tijani était certainement un grand maître du soufisme mais le
maître absolu du Soufisme reste le Prophète Muhammad(saw) .
Ensuite Sidi Ahmad Tijani (QAS) a certes affirmé sa supériorité par
rapport aux saints depuis l’époque d’Adam jusqu’au moment où l’on soufflera
dans la trompe ; ceci correspond au degré initiatique atteint par le shaykh
et qui est celui de sceau de la sainteté générale qui correspond au cycle
humain.
Mais le degré initiatique n’implique pas la fonction et notre shaykh
n’était pas l’unique sceau des saints, ni le sceau de la sainteté
muhammadienne qui dépasse le cycle humain puisque universel.
Dieu est plus savant.
Wa Salam.
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Commentaire de Balla Dabo(Nasrul-ilm-Abidjan) (17/10/2009 20:04) :
Salam frère Jamal
Merci d'avoir fait la précision, mais quand Momowally dit:" maître
absolu", cela sous entends qu'en dehors du prophète Seydina
Mohamad(saw) qui a dit à Seydina Ahmad Tijâni(raa), en état de veille
qu'il est son maître.
Aussi si et seulement si, Shaykh Ahmad n'est pas le sceau de la
sainteté Mouhamadienne, j'aimerais que tu nous expliques (à nous les
Talibés Tijâni),les 2 dimensions de : la "khatmia" et de la "katmia" dont
il en est le dépositaire !
Que la"maddadou" de Cheykh Ahmad Tijani nous fasse atteindre ses vertus !
wa salam
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la série des vertus
17/10/2009 19:00
As salam 'aleykoum wa rahmatullahi wa barakatuh,
« Au Nom d'Allah le Tout Miséricordieux le Très Miséricordieux, et que le salut et la paix d'Allah soient sur le plus noble des messagers, notre prophète Muhammad (saw).Louange à Allah(swt),nous recourons à Lui et nous Lui demandons de nous guider, nous pardonner, et nous préserver de nos mauvaises actions. Celui à qui Allah montre le bon chemin, est guidé et celui qui s'égare n'a ni maître ni conseiller. Voici une série de leçons concernant les mœurs ou les moralités et quel est l’intérêt de parler des moralités ? Les raisons de ce choix se résument en quatre points : 1) Premier point : Nous devons étudier les moralités parce que c’est la raison principale de la mission du prophète (que le salut et la paix soient sur lui). Ne dit-il pas « Je n’ai été envoyé que pour parfaire les bonnes manières (caractères) » Cela vous étonne-t-il ? Le Prophète (sallallahou 'aleyhi wa salam a été envoyé pour le bien de toute l’humanité. Il a été envoyé pour la guider, pour instaurer la compassion, la charité et la miséricorde entre les humains. Allah dit : V.107 « Et nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers». [Al Anbiyâ- Les prophètes]
Imaginez donc une société où règne la trahison, la duperie, la haine et l’indécence, y aurait-il une place pour la miséricorde ? Serait-ce une société tranquille et heureuse ? Est-il possible qu’il règne entre les membres d’une famille, la miséricorde, la solidarité et l’amour, s’ils sont infidèles, cruels et traîtres? Il y a donc une relation étroite entre la miséricorde et les moralités. Il y en a qui s’imaginent que les actes religieux comme la prière, le jeûne et le pèlerinage sont plus importants que le bon caractère, mais je dis que c’est faux ! Parce que ces actes nous ont été ordonnés dans un seul but, celui de parfaire nos caractères. Si l’un de ses actes ne réussit pas à influencer notre caractère, c’est que nous pratiquons des gestes mécaniques sans plus ! Prenons l’exemple de : La prière : Allah (que son nom soit exalté ) dit : V.45 « et accomplis la Salat. En vérité la Salat préserve de la turpitude et du blâmable» [AL-ANKABUT] Celui qui n’a pas accompli sa Salat de la façon qui lui permet d’en tirer conseil et préservation, n’aura en vérité pratiqué que des gestes machinaux ! Allah dit dans un « hadith Qudsi »dont le sens est comme suit : « Je n’accepte que la Salat de celui qui l’a accomplie avec modestie et soumission à Ma Grandeur et ne s’en est pas servi pour humilier les gens, et qui a passé le jour en m’invoquant, et a eu pitié du pauvre, de l’orphelin et de la veuve. » Vous avez remarqué le lien entre accomplir la Salat et avoir pitié de l’orphelin et de la veuve ? L’aumône : Allah (que son nom soir exalté) dit : V.103 : «Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis. » [At-Tawbah] Le but de l’aumône, est la purification. C’est une profonde éducation du bon caractère. Si tu donnes l’aumône tu apprendras la miséricorde et la générosité et tu ne seras donc ni hautain ni arrogant. Le Prophète (sallallahou 'aleyhi wa salam) , nous apprend une autre manière de faire l’aumône, il dit : « Sourire à ton frère est considéré comme une aumône ». Il n’est pas indispensable d’être riche pour profiter des bienfaits de l’aumône, comme dit notre prophète : « Sourire à ton frère est une aumône. Ordonner le bienfait et réprouver le blâmable est une aumône, guider un homme égaré est une aumône, aider quelqu'un à charger son animal est une aumône, et remplir d'eau le seau de son voisin est une aumône, enlever ce qui est un obstacle sur la route d'un homme (comme des épines ou des pierres) est une aumône et la meilleure des aumône est de nourrir sa femme» Le but de la leçon d’aujourd’hui est de vous assurer que pour être un bon croyant, il n’est pas suffisant de porter le hijab (voile) et d’effectuer les actes religieux. J’aimerais que chacun de vous comprenne qu’il est indispensable pour nous de pratiquer notre religion de façon juste. C'est-à-dire prendre soin de corriger ses défauts et d’améliorer son tempérament. Le jeûne : Le Prophète (sallallahou 'aleyhi wa salam) dit : «Si l'un d'entre vous jeûne un jour, qu'il s'abstienne ce jour-là de propos indécents et de cris. Si quelqu'un l'insulte ou s'en prend à lui, qu il dise: "Je suis un homme qui jeûne, je suis jeûneur" » Songez que le jour de votre jeûne est un jour où votre tempérament doit être au plus haut niveau. Il est absurde de pratiquer le jeûne, qui est un acte d’adoration, et se permettre de proférer des insultes, des injures ou des paroles indécentes ! Le pèlerinage : Allah, que son nom soit exalté, dit : V.197 « Le pèlerinage a lieu dans des mois connus. Si l'on se décide de l'accomplir, alors point de rapport sexuel, point de perversité, point de dispute pendant le pèlerinage ». [Al Baqara] Le pèlerinage est un dur entraînement pour le caractère. En ayant l’intention d’accomplir cet acte important, vous promettez de vous conduire de la manière la plus parfaite possible. Si on vous insulte, vous ne riposterez pas, si on vous bouscule vous ne protesterez pas. On peut se demander pour quelle raison le pèlerinage doit se faire dans une période bien déterminée ? Ne serait-il pas plus facile que chaque pays fasse son pèlerinage dans un mois précis pour ne pas se bousculer ? Certainement pas, parce que le message tiré par cet acte religieux est celui-ci : Apprenez à cohabiter tous autant que vous êtes dans ce lieu étroit, pendant vingt jours tout en respectant votre engagement à vous supporter. Finalement, vous allez passer vingt jours en compagnie de parfaits inconnus tout en respectant les règles de bonne conduite, est-il possible qu’après votre retour vous soyez incapables de vous comporter avec bienveillance avec vos parents, vos amis et vos voisins ? Les actes religieux pratiqués au cours du pèlerinage sont nombreux, mais figurez vous que le but essentiel de ce voyage est d’améliorer nos caractères. Allah(que son nom soit exalté), dit : -« Notre Seigneur! Envoie l'un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier. Car c'est Toi certes le Puissant, le Sage! » [Al Baqara-129]. En lisant ce verset, vous remarquez que le Prophète Ibrahim (que le salut soit sur lui) a prié pour qu’Allah accorde à cette nation trois choses, à savoir : le livre, la sagesse et la purification. Mais en répondant à cette prière sublime, Allah nous accorde effectivement ces trois choses mais dans un tout autre ordre. Lisez ce verset : V.151 « Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ne saviez pas. »[Al Baqara].Allah, (que son nom soit exalté), a mentionné la purification avant tout, car à quoi vous servirait de savoir le Coran par cœur si vous n’êtes pas sincère ? Vous saisissez mieux pourquoi nous devons parler des vertus ? 2) Deuxième point: La distinction entre les vertus et les actes religieux, entre la vie et la religion : En effet, beaucoup de gens commettent l’erreur de dissocier ces deux parties dans leur existence. A l’intérieur de la mosquée, ils effectuent leur prière avec crainte et soumission mais en dehors, ils se conduisent mal avec les autres. Elles portent leur voile de manière parfaite mais se comportent mal avec les autres. Il en résulte deux catégories de gens : un adorateur impoli et désagréable et un autre respectueux et poli mais pas pratiquant. Ces deux exemples sont inacceptables. En Islam, la religion est étroitement liée avec les vertus. Le prophète, (que le salut soit sur lui) ,dit un jour à ses compagnons: "Par Dieu, n'est pas croyant, par Dieu, n'est pas croyant, par Dieu, n'est pas croyant!". On dit : "Qui donc, ô messager de Dieu ?". Il dit : "Celui dont le voisin n'est pas à l'abri de son mal." Considérons quelques exemples de mauvais comportements que l’on pratique sans nous rendre compte de leur gravité. L’homme qui gare sa voiture devant la porte du garage de son voisin et entre dans la mosquée pour effectuer calmement sa prière, croyez-vous que sa prière est acceptée ? En venant assister à cette leçon, nombreux, ceux parmi nous, qui ont laissé leurs voitures encombrer la route et ne rendent pas compte qu’ils ont commis la faute de barrer le passage à autrui. Ils se disent qu’ils ont raison, après tout, ils sont ici pour une leçon religieuse, mais je vous assure qu’ils ont tort. Pour vous convaincre, écoutez ce hadith. Des gens sont venus trouver le prophète, (que le salut et la paix soient sur lui), et lui ont demandé son avis à propos d’une femme qui effectue la prière nocturne et le jeûne très souvent mais qui cause beaucoup de tort à ses voisins. Le prophète dit : « Elle est dans le feu ! » Puis ils lui ont parlé d’une autre femme qui ne pratique la prière nocturne et le jeûne que rarement, mais qui ne cause aucun tort à ses voisins, le prophète (que le salut et la paix soient sur lui), dit : «Elle est au paradis. Je ne vous demande pas de pratiquer moins le jeûne et la prière. Nous ne voulons pas faire une chose au détriment de l’autre, je vous demande juste d’équilibrer. Le prophète, (que la paix et le salut soient sur lui), dit : « l'homme qui, au Jour de la Résurrection, occupera le plus mauvais rang aux yeux d'Allah, est celui dont les hommes s'écartent dans la crainte de sa méchanceté. » Je demande aux hommes : quel est donc l’intérêt que vous effectuez la prière ou le jeun si vous n’êtes pas capables de traiter les autres avec bienveillance et respect ? Je demande aux femmes : quel changement vous aurait apporté de porter le voile si vous continuez à nuire à vos voisines ? Et alors que le prophète, (que le salut soit sur lui), dit : « La foi comporte soixante-dix et quelques branches : la plus élevée consiste en ‘lâ ilâha illâ Allâh’ (le témoignage qu’il n’y a de divinité qu’Allah), la moins élevée c’est d’écarter toute chose nuisible du chemin. La pudeur est une branche de la foi » Nous assistons à des comportements irresponsables de la part de certaines personnes. Je me demande si la femme qui charge son fils d’aller verser le contenu de la poubelle au milieu de la rue, tôt le matin pour ne pas être vue, a effectué la prière avant ? Je me demande si la jeune fille qui se permet de rire aux éclats devant des inconnus a entendu ce que le prophète, (que la paix et le salut soient sur lui) a dit en parlant de la pudeur. "La pudeur et la foi vont de paire. Lorsque l’une des deux disparaît, l’autre disparaît également". Nous avons grandement besoin de corriger nos conceptions sur la foi. En vérité, le degré de notre foi n’est pas lié au nombre de jours que nous jeûnons, ni au nombre de prières que nous effectuons, mais dépend essentiellement de nos valeurs et de nos vertus. Le prophète nous l’enseigne ainsi qu’à ces compagnons. « Un jour il leur posa cette question : « Savez-vous qui est le ruiné ? » Ils lui disent : « Le ruiné d'entre nous est celui qui n'a ni sous, ni biens. » Il leur dit : «Le ruiné dans ma communauté est celui qui viendra au Jour de la Résurrection avec des prières, de l'aumône, du jeûne et qui viendra aussi avec des insultes proférées contre un tel, des accusations mensongères contre un autre, des spoliations de biens d'un troisième, un crime contre un quatrième et des forfaits contre un cinquième. On donnera alors à l'un (une de ces victimes) de ses bonnes actions (pour le dédommager) et l'on donnera à l'autre de ses bonnes actions. Quand ses bonnes actions seront épuisées alors qu'il ne s'est pas acquitté de ses dettes, il prendra sur lui de leurs péchés et sera envoyé en Enfer » (Muslim). Le Coran est aussi plein de leçons dans ce sens. Nous remarquerons dans ces versets que les vertus sont toujours mentionnées en même temps que les actes religieux. [1] Bienheureux sont certes les croyants, [2] ceux qui sont humbles dans leur Salâ, [3] qui se détournent des futilités, [4] qui s'acquittent de la Zakâ, [5] et qui préservent leurs sexes, (de tout rapport), [6] si ce n'est qu'avec leurs épouses ou les esclaves qu'ils possèdent, car là vraiment, on ne peut les blâmer; [7] alors que ceux qui cherchent au-delà de ces limites sont des transgresseurs; [8] et qui veillent à la sauvegarde des dépôts confiés à eux et honorent leurs engagements, [9] et qui observent strictement leur Salâ. [10] Ce sont eux les héritiers, [11] qui hériteront le Paradis pour y demeurer éternellement ». [Al Mou’minoûn] Ce sont là les qualités des croyants, ou encore ces versets qui décrivent les adorateurs de Dieu : [64] qui passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur; [65] qui disent: "Seigneur, écarte de nous le châtiment de l'Enfer". - car son châtiment est permanent. [66] Quels mauvais gîte et lieu de séjour! [67] Qui, lorsqu'ils dépensent, ne sont ni prodigues ni avares mais se tiennent au juste milieu. » [Al Fourqân] En parallèle, les gens de mauvais caractères sont forcément ceux qui négligent aisément leurs prières : [4] Malheur donc, à ceux qui prient [5] tout en négligeant (et retardant) leur Salâ, [6] qui sont pleins d'ostentation, [7] et refusent l'ustensile (à celui qui en a besoin). [Al Mâ’oûn] ». Quelles sont les vertus dont nous parlerons dans cette série ? La modestie : Qu’est-ce que la modestie ? Quelles sont les caractéristiques des personnes modestes ? L’indulgence et le pardon, comment nous entraîner à être indulgent et tolérants ? La bienfaisance, La fidélité, la sincérité, la loyauté, etc.
3) Troisième point : Nous voulons êtres des personnes pratiques : Il y a des personnes qui assistent à des conférences,des prêches et des leçons religieuses toute la semaine, sans que cela provoque le moindre changement dans leur personnalité. Certes, elles sont capables de réciter des leçons apprises par cœur, mais sans jamais mettre en pratique ce qu'elles savent. Malheureusement, cela ne sert à rien de savoir. « Sachez autant que vous voudrez, vous ne serez récompensés que si vous pratiquez ce que vous savez. »
Dans cette série, nous parlerons de vertus mais nous ferons de notre mieux pour appliquer à chaque fois ce que nous avons appris.
4) Quatrième point : Nous voulons offrir à notre société des gens distingués et de bon caractère : Tout à l’heure nous avons parlé de personnes qui pratiquent bien tous les actes religieux mais qui souffrent d’un terrible manque de bonnes vertus. Nous espérons qu’après cette série de leçons, de nombreuses personnes pourront améliorer leur caractère, et ce en pratiquant chaque vertu et chaque qualité dont nous allons parler. C’est de cette façon que nous aurons des personnes non pas parfaites, chose impossible, mais des personnes équilibrées et riches de qualités.
Parlons à présent des avantages et de la récompense des vertus. Le prophète, que la paix et le salut soient sur lui, dit : " Rien ne pèsera dans la balance du croyant au Jour de la Résurrection comme le bon caractère. Car Dieu déteste l'homme obscène et grossier. Et l'homme doté d'un bon caractère atteindra par cette qualité le degré de celui qui jeûne et prie" (Ahmad). Au jour du jugement dernier, ce qui sera lourd dans la balance, ce n’est ni la prière, ni l’aumône, c’est le bon caractère ! Le prophète dit encore : Et le meilleur musulman parmi les hommes est celui qui a le meilleur caractère" (At-Tirmidhî). Et encore :"Quel est le croyant dont la Foi est la plus parfaite ?» Et il a dit : "Celui qui a le meilleur caractère" (At-Tabarânî). Oui, et cela même si leur savoir en religion est limité. Ils peuvent même égaler ceux qui s’appliquent dans la pratique des actes religieux, le prophète (que la paix et le salut soient sur lui) dit aussi : « Voulez-vous que je vous indique qui m'est d'entre vous le plus cher, qui sera le plus proche de moi au Jour de la Résurrection ? »et il a répété cela deux ou trois fois - Les gens présents lui ont dit :« Oui, ô Envoyé de Dieu. Il leur a dit : Celui d'entre vous qui a le meilleur caractère" (Ahmad).» Il dit encore : « Ce qui fait entrer le plus au paradis, c’est la crainte de Dieu et le bon caractère. » et encore « Le fidèle croyant peut, grâce à son bon caractère, atteindre le degré de celui qui jeûne et passe ses nuits dans la prière ». On demanda au prophète : « Qui sont les serviteurs les plus aimés d’Allah ? Il répondit : « Ceux qui ont le meilleur caractère ! »
Vous voyez combien de récompenses et d’avantages sont accordés à celui qui améliore sans cesse son caractère ? Lisez autant de livres religieux que vous voudrez, si vous n’avez pas un bon caractère, cela ne vous servirait à rien. Vous voulez être aimés du prophète ? Effectuez vos devoirs religieux et corrigez vos défauts. Le prophète, (que la paix et le salut soient sur lui), demanda un jour à ses compagnons : « Voulez-vous que je vous indique qui m'est d'entre vous le plus cher? » Ils dirent : « si ô envoyé de Dieu ! ». «Voulez-vous que je vous indique qui m'est d'entre vous le plus cher? » Demanda encore le prophète. Ils dirent : « si ô envoyé de Dieu ! » «Voulez-vous que je vous indique qui m'est d'entre vous le plus cher?» demanda le prophète pour la troisième fois :« Si, ô envoyé de Dieu ! », répondirent vivement les compagnons. Le prophète, ayant tout à fait retenu leur attention, leur répondit enfin : «ceux qui ont le meilleur caractère ». Le prophète (que la paix et le salut soient sur lui) avait l’habitude d’invoquer Dieu par ces paroles : « Seigneur, guide moi vers les meilleurs vertus, nul autre ne pourra nous guider sauf TOI ». Et en effet, il était l’être le plus parfait au monde car Allah, (que son nom soit exalté), dit : « [4] Et tu es certes, d'une moralité imminente ». [Al Qalam] Et malgré ce témoignage du parfait caractère du prophète, il ne manquait aucune occasion pour en demander davantage. Il répétait cette invocation chaque fois qu’il regardait dans un miroir : « Seigneur, embellis mon caractère comme Tu as embelli mon image. » Est-ce que vous pensez à dire cette invocation toutes les fois que vous utilisez le miroir, ou bien êtes-vous trop occupés à admirer les traits de votre visage ? Le prophète, (que la paix et le salut soient sur lui), nous fait une promesse assez surprenante et encourageante pour que nous nous intéressions à améliorer nos caractères, il dit : «Je me porte garant d’un palais en haut du paradis pour celui qui perfectionne son caractère. » Vous savez quel est notre problème ? Nous choisissons la facilité. Tout ce que nous faisons pour devenir de bons croyants, c’est de lire le Coran, porter le voile… mais nous trouvons malaisé de perfectionner notre caractère parce que cela nous demande plus d’efforts et de concessions. Je voudrais maintenant vous poser une question : Peut-on changer nos caractères, ou est-ce que c’est une opération impossible ? Par exemple, est-ce qu’un avare peut changer et devenir un homme généreux ? Est-ce qu’une personne irritable peut devenir clémente et indulgente ? Est-ce qu’une jeune fille sans pudeur peut se transformer en une personne pudique et réservée ? Le prophète,(queque la paix et le salut soient sur lui) nous apprend que l’opération de changement est tout à fait possible, il dit : « Le savoir s’acquière par l’apprentissage, l’indulgence et la patience s’acquièrent par la pratique.» Vous trouverez sans doute autour de vous des exemples éloquents de profonds changements qui se sont opérés dans des individus. Ces personnes ont cru dans ce hadith et ont préféré tenter leur chance et se sont donc entraînées à améliorer les côtés négatifs de leurs personnalités et ont réussi à se transformer de manière, quelques fois, très surprenante. La personne dont le caractère est déplaisant est semblable à un corps malade qui prend patiemment des médicaments dont le goût est amer dans le but de guérir. Le mauvais caractère est une maladie, et c’est uniquement en s’entraînant et en s’appliquant à le corriger qu’on peut l’améliorer et le perfectionner. Quelqu’un pourrait me demander : « Comment pourrais-je reconnaître mes défauts ? » Il y a quatre façons de le savoir : D’un ami fidèle, D’un ennemi. Cela peut paraître paradoxal, mais nul ne peut te rendre ce service et te dire tes défauts en face comme un ennemi. Assister à des conférences et des leçons comme celle-ci. Etudier les vertus du prophète (que la paix et le salut soient sur lui). Dans cette série, nous parlerons de vertus mais nous ferons de notre mieux pour appliquer à chaque fois ce que nous avons appris.
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Des femmes érudites en sciences du hadith
17/10/2009 17:12
Salam alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh
Bismillahi wa salat wa salam 'ala rrassoulillah
mentionne peu d'initiatives savantes, ne serait-ce avant les temps modernes, de la part de femmes qui auraient joué un rôle actif et important en coopération avec des hommes. Les sciences du hadith constituent cependant à cet égard une excellente exception. L'islam, religion qui, à la différence du christianisme, refuse d'attribuer un genre à Dieu (1), et n'a jamais nommé une élite mâle sacerdotale comme intermédiaire entre la créature et le Créateur, démarre la vie avec l'assurance que, malgré le fait que la femme et l'homme soient dotés par la nature de rôles complémentaires plutôt qu'identiques, aucune spiritualité supérieure n'est inhérente à la masculinité (2).
Ainsi, la communauté musulmane confiait volontiers des affaires de même valeur selon la perspective divine (aux hommes comme aux femmes). C'est uniquement cette considération qui explique pourquoi, l'islam produisit un grand nombre d'éminentes femmes savantes, sur le témoignage et le jugement éclairé desquelles une bonne partie de son édifice repose, ce qui la particularise des religions courantes en occident. Depuis les premiers temps de l'islam, les femmes ont pris une part importante, dans la préservation et la culture du «hadith », et cette charge perdura à travers les siècles. A chaque période de l'histoire islamique, vécurent nombre d'honorables femmes expertes en tradition prophétique (hadith), considérées avec révérence et respect par leurs frères. De nombreuses notices leur sont consacrées dans les dictionnaires biographiques. Durant la vie du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes ont été non seulement l'exemple de l'évolution de nombreuses traditions (ancestrales), mais ont également été très actives dans la transmission (de l'enseignement prophétique) pour leurs sœurs et leurs frères de religion (3). Après la mort du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes musulmanes l'ayant côtoyé (Sahâbiyât), en particulier ses épouses, furent considérées comme des gardiens vitales de la connaissance, et furent sollicitées pour l'enseignement par les autres compagnons, avec qui elles partageaient volontiers le riche bagage qu'elles avaient amassé aux côtés du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam). Les noms de Hafsa, Umm Habiba, Maymuna, Umm Salama, et A'isha (radhia Allâhou anhounna) sont familiers à tout étudiant des sciences du hadith comme étant parmi les premiers et les plus distingués des transmetteurs (4). A'isha (radhia Allâhou anhâ), en particulier, est l'une des figures les plus importantes de toute l'histoire de la littérature des «ahâdîth »-non seulement en tant que l'une des premières à rapporter le plus grand nombre de «ahâdîth», mais également comme l'une des interprètes les plus attentives. A la période des Successeurs (tâbéïnes), les femmes occupèrent d'importants postes comme traditionalistes. Hafsa (raa), la fille d'Ibn Sirin 5, Umm al-Darda (raa)(décédée en 81 H/700) et 'Amra bint 'Abd al-Rahman furent quelques unes des femmes clés traditionalistes de cette période. Iyas ibn Mu'awiya (raa) ,un important traditionaliste de son temps et un juge aux compétences et au mérite incontestés, estimait Umm al-Darda (raa) supérieure à tous les autres traditionalistes de cette période, y compris les célèbres maîtres des ahâdîth tels al-Hasan al-Basri (raa) et Ibn Sirin (raa)6. 'Amra (raa) était considérée comme étant une grande autorité en matière de traditions rapportées par A'isha (radhia Allâhou anhâ). D'ailleurs, le calife Umar ibn Abd al-Aziz (raa) donna l'ordre à l'un de ses étudiants, Abu Bakr ibn Hazm (raa) le célèbre juge de Médine, de mettre par écrit toutes les traditions connues sous son autorité (7). Après elles, 'Abida al-Madaniyya (raa), 'Abda Umm Umar al-Thaqafiyya r.a., Zaynab(raa) ,bint Bishr (raa), (la petite fille de Ali ibn Abd Allah ibn Abbas), Nafisa bint al-Hasan ibn Ziyad (raa),Khadija Umm Muhammad (raa),'Abda bint Abd al-Rahman (raa),ainsi que de nombreuses autres excellèrent dans des cours publics sur les ahâdîth. Ces pieuses femmes venaient de différents horizons, montrant par là que ni le rang social, ni le sexe n'étaient des obstacles à l'acquisition de la science islamique. Par exemple, Abida (raa) était une esclave de Muhammad ibn Yazid (raa) . Elle apprit un grand nombre de ahâdîth auprès de professeurs à Médine, puis fut donnée par son maître à Habib Dahhun (raa), le fameux traditionaliste d'Espagne, quand il visita la cité sainte lors de son pèlerinage. Il fut si impressionné par son apprentissage qu'il l'affranchit, l'épousa et l'emmena en Andalousie. Il est dit qu'elle rapportait dix mille ahâdîth sous l'autorité de ses professeurs médinois (8). Zaynab bint Sulayman (raa) (décédée en 142 H/759), au contraire, était née princesse. Son père était le cousin de al-Saffah, le fondateur de la dynastie des Abbassides et a été le gouverneur de Basra, de Oman et du Bahreïn sous le califat d'al-Mansur (9). Zaynab (raa), qui reçut une éducation raffinée, acquit une maîtrise du hadith, se distinguant ainsi comme l'une des femmes traditionalistes les plus réputées de son temps, et compta nombre d'hommes d'importance parmi ses élèves (10).
Cette association de femmes et d'hommes dans la culture de la tradition prophétique continua quand les fameuses anthologies de hadith furent compilées. Un examen de ces textes révèle que tous les premiers compilateurs importants des traditions reçurent nombre de ces textes de femmes «shuyukh» (enseignantes expertes) : chaque collection majeure donne les noms de femmes comme autorités immédiates de l'auteur. Quand ces travaux avaient été compilés, les femmes traditionalistes elles-mêmes en avaient une parfaite connaissance et elles donnaient des cours à de grandes classes d'élèves, à qui elles présentaient leurs propres ijazas (autorité de transmission). Au quatrième siècle, les cours de Fatima bint Abd al-Rahman r.a. (décédé en 312/924) -connue comme al-Sufiyya pour sa formidable piété- , de Fatima(raa) (petite-fille de Abou Dâoûd, auteur des Sounan bien connus), de Amat al-Wahid (raa). (décédée en 377/987) -la fille du juriste distingué al-Muhamili r.a.-, de Umm al-Fath Amat as-Salam (raa) (décédée en 390/999) -la fille du juge Abu Bakr Ahmad (décédé en 350/961)- et Jumua bint Ahmad (raa)attiraient une assistance révérencieuse (11).
Des femmes continuèrent à se démarquer en tant que savantes du hadith au cinquième et sixième siècle de l'Hégire. Fatima bint al-Hasan ibn Ali ibn al-Daqqaq al-Qushayri (raa) était louée non seulement pour sa piété et sa maîtrise de la calligraphie, mais encore pour sa connaissance des ahâdîth et la qualité des isnads (chaîne de transmission des ahâdîth) qu'elle connaissait (12).
Encore plus distinguée fut Karima al-Marwaziyya (raa) (décédée en 463/1070), qui était considérée comme l'autorité de référence du « Sahih» de al-Boukhâri en son temps. Abu Dharr (raa) de Herat, l'un des chefs de file des érudits de cette époque, estimait tellement son érudition qu'il recommanda à ses étudiants d'étudier le Sahih auprès d'elle seule. Elle figure ainsi au centre de la transmission de cet ouvrage essentiel de l'islam (le Sahih) (13). En réalité, écrit Goldziher, "son nom apparaît avec une extraordinaire fréquence dans les ijazas pour la narration de ce livre." (14) Al-Khatib al-Baghdadi (raa) (15)et al-Humaydi (raa) (428/1036-488/1095) comptaient parmi ses élèves (16).
Mis à part Karima r.a., quelqes autres femmes traditionalistes "occupent une place éminente dans l'histoire de la transmission du texte du Sahih" 17. Parmi elles, on doit mentionner en particulier Fatima bint Muhammad r.a. (décédée en 539/1144), Shuhda "l'Ecrivain" r.a. (décédée en 574/1178), et Sitt al-Wuzara bint Umar r.a. (décédée en 716/1316) 18. Fatima relatait le livre sous l'autorité du grand traditionaliste Said al-Ayyar r.a. ; elle reçut de la part de spécialistes du hadith le prestigieux titre de Musnida Isfahan (l'éminente autorité de hadith d'Ispahan). Shuhda était une fameuse calligraphe et une traditionaliste de grande réputation ; les biographes la décrivent comme "la calligraphe, la grande autorité en hadith, et la fierté des femmes". Son arrière-grand-père avait été marchand d'aiguilles, et cela lui valut le sobriquet d' "al-Ibri ". Mais son père, Abu Nasr (raa) (décédé en 506/1112) fut pris de passion pour le hadith, et s'arrangea pour l'étudier avec plusieurs maîtres en la matière (19). Se soumettant à la sunna, il donna à sa fille une solide éducation, s'assurant qu'elle étudiait sous de nombreux traditionalistes reconnus. Elle épousa Ali ibn Muhammad r.a., une figure importante ayant des intérêt littéraires, qui plus tard devint un bon compagnon du calife al-Muqtadi et fonda une école et une maison soufies, auxquelles il contribuait généreusement. Sa femme fut pourtant plus connue, de par ses connaissances des ahâdîth et la qualité de ses isnads (20). Ses cours sur «Sahih al-Boukhâri» et d'autres collections de ahâdîth attiraient de larges foules d'étudiants ; certains se sont même faussement affirmés comme étant de ses élèves (21). Sitt al-Wuzara (raa)était également reconnue comme une autorité sur Boukhâri. En plus de sa maîtrise acclamée du droit islamique, elle était considérée comme la "musnida de son époque", donnait des cours sur le «Sahih» et d'autres travaux à Damas et en Égypte (22). Umm al-Khayr Amat al-Khaliq (raa) (811/1408-911/1505), considérée comme le dernier grand savant en matière de hadith du «Hijaz» ( 23), assurait également des cours sur le Sahih. A'isha bint Abd al-Hadi (raa) était une autre spécialiste de «Boukhâri» (24). Outre ces femmes qui semblaient s'être spécialisées dans le grand «Sahih» de l'Imam al-Boukhâri, d'autres axèrent leur expertise sur d'autres textes. Umm al-Khayr bint Ali r.a. (décédée en 532/1137) et Fatima al-Shahrazuriyya r.a. donnaient des cours sur le Sahih de Muslim 25. Fatima al-Jawzdaniyya r.a. (d. 524/1129) transmettait à ses étudiants les trois Mu'jams de al-Tabarani 26. Zaynab de Harran r.a. (décédée en 68/1289) enseignait aux étudiants, que ses cours attiraient en foule, le Musnad d'Ahmad ibn Hanbal r.a., la plus grande compilation de ahâdîth 27. Juwayriya bint Umar r.a. (décédée en 783/1381) et Zaynab bint Ahmad ibn Umar r.a. (décédée en 722/1322), qui avaient beaucoup voyagé pour développer leur science des ahâdîth, donnèrent des conférences en Egypte ainsi qu'à Médine, et narrèrent à leurs étudiants les recueil de al-Darimi r.a. et de Abd ibn Humayd r.a.. On dit même que les étudiants venaient de très loin pour assister à leurs débats 28. Zaynab bint Ahmad r.a. (décédée en 740/1339), habituellement connue sous le nom de Bint al-Kamal, acquit quantité de diplômes. Elle enseignait le Musnad de Abu Hanifa r.a., le Shamail de al-Tirmidhi r.a., et le Sharh Ma'ani al-Athar de al-Tahawi r.a., qu'elle lut avec une autre traditionaliste, Ajiba bin Abu Bakr r.a. (décédée en 740/1339) 29. "Sur son autorité est basé, dit Goldziher, l'authenticité du manuscrit GOTHA ... dans le même isnad, nombre de femmes érudites s'étant intéressées à ce sujet sont citées." 30 En sa compagnie notamment, le grand voyageur Ibn Battuta r.a. étudia les traditions durant son séjour à Damas 31. Ibn Asakir r.a., le célèbre historien de Damas, qui dit avoir étudié auprès de 1200 hommes et 80 femmes, obtint l'ijaza de Zaynab bint Abd al-Rahman r.a. pour le Muwatta de l'Imam Malik 32. Jalal al-Din al-Suyuti r.a. étudia la Risala de l'Imam Shafii r.a. auprès de Hajar bint Muhammad r.a. 33. Afif al-Din Junayd r.a., traditionaliste du neuvième siècle après l'hégire, lut le Sunan de al-Darimi r.a. avec Fatima bin Ahmad ibn Qasim r.a. 34.
Zaynab bint al-Sha'ri r.a. (524/615-1129/1218) faisait également partie des traditionalistes de renommée. Elle étudia le hadith auprès d'autres illutres traditionalistes avant d'enseigner à nombre d'étudiants -dont certains furent réputés comme Ibn Khallikan r.a., l'auteur du célèbre dictionnaire biographique Wafayat al-Ayan 35.
Karima la Syrienne r.a. (décédée en 641/1218) était décrite comme la plus grande autorité en matière de hadith en Syrie de son temps. Elle exposa de nombreux travaux sur les ahâdîth sous l'autorité de nombreux professeurs 36.
Dans son étude al-Durar al-Karima 37, Ibn Hajar r.a. donne de courtes indications bibliographiques au sujet d'environ 170 femmes de renom du huitième siècle, dont la plupart sont traditionalistes, et sous la direction desquelles l'auteur lui-même étudia 38.
Certaines de ces femmes étaient reconnues comme étant les meilleures traditionalistes de leur époque. Juwayriya bint Ahmad r.a., par exemple, à laquelle nous nous sommes déjà référé, étudia une série de travaux sur la tradition auprès de savants hommes et femmes enseignant dans les grandes écoles de l'époque. Ensuite, elle continua à donner des cours célèbres sur les disciplines islamiques. "Certains de mes propres professeurs ainsi que nombre de mes contemporains assistaient à ses cours, raconte Ibn Hajar." 39 A'isha bin Abd al-Hadi r.a. (723-816), également mentionnée plus haut, qui fut longtemps le professeur de Ibn Hajar r.a., était considérée comme la plus raffinée traditionaliste de son temps. Des étudiants venaient parfois de très loin afin de s'asseoir à ses pieds et étudier les vérités de la religion 40. Sitt al-Arab r.a. (décédée en 760/1358) avait enseigné au traditionaliste bien connu al-Iraqi (décédé en 742/1341) et de nombreux autres qui avaient complété une large part de leurs connaissances auprès d'elle 41. Daqiqa bint Murshid r.a. (décédée en 746/1345), une autre traditionaliste louée, reçut son instruction de plusieurs autres femmes.
L'information se rapportant aux femmes traditionalistes du neuvième siècle est compilée dans un texte de Muhammad ibn Abd al-Rahman al-Sakhawi (830-897/1427-1489), al-Daw al-Lami', qui est un dictionnaire biographique des éminentes personnalités du neuvième siècle 42. Le Mu'jam al-Shuyukh de Abd Al-Aziz ibn Umar ibn Fahd (812-871/1409-1466), compilé en 861 après l'Hégire était consacré aux notices biographiques de plus de 1100 des enseignants de l'auteur, y compris 130 femmes savantes auprès desquelles il avait étudié 43. Certaines d'entre elles furent reconnues pour la précision et l'érudition de leurs travaux et formèrent les grands savants des générations suivantes.
Umm Hani Maryam r.a. (778-871/1376-1466) par exemple apprit le Coran par cœur dès son plus jeune âge, puis toutes les sciences islamiques alors enseignées, à savoir la théologie, le droit, l'histoire et la grammaire ; ensuite, elle voyagea afin de compléter ses connaissances en matière de ahâdîth auprès des meilleurs traditionalistes de son époque au Caire et à La Mecque. Elle était également louée pour son don de calligraphe, sa maîtrise de la langue arabe et son sens naturel de la poésie ainsi que pour son strict respect des devoirs religieux (elle accomplit le hajj pas moins de treize fois). Son fils, qui devint un savant notoire du dixième siècle, lui vouait une grande vénération et l'accompagnait constamment dans les derniers jours de sa vie. Elle poursuivit un programme intensif à la grande école du Caire, donnant des ijazas à de nombreux savants. Ibn Fahd lui-même étudia plusieurs travaux techniques sur les ahâdîth auprès d'elle 44.
Bai Khatun r.a., sa contemporaine syrienne (décédée en 864/1459), ayant étudié les traditions avec Abu Bakr al-Mizzi r.a. ainsi que d'autres traditionalistes, et ayant obtenu les ijazas d'un grand nombre de maîtres de ahâdîth, hommes et femmes, donnait des cours sur le sujet en Syrie et au Caire. On raconte qu'elle trouvait un grand plaisir dans l'enseignement 45.
A'isha bint Ibrahim r.a. (760/1358-842/1438), connue dans les cercles académiques comme Ibnat al-Sharaihi, étudia également les traditions, entre autres, à Damas et au Caire, et donnait des cours auxquels d'éminents savants assistaient volontiers 46. Umm al-Khayr Saida r.a. de la Mecque (décédée en 850/1446) bénéficia de l'enseignement des ahâdîth de nombreux traditionalistes dans différentes villes, gagnant une réputation toute aussi enviable de savante 47.
D'après ce qui peut être relevé après maintes recherches dans les références, il ressort que l'implication des femmes dans l'étude des ahâdîth et des disciplines islamiques en général semble avoir décliné considérablement à partir du dixième siècle de l'Hégire.
Des livres tels que al-Nur al-Safir de al-Aydarus r.a., le Khulasat al-Akhbar de al-Muhibbi r.A. et le al-Suluh al-Wabila de Muhammad ibn Abd Allah r.a. (qui sont les dictionnaires biographiques des éminentes personnalités respectivement des dixième, onzième et douzième siècles) ne font mention que d'une petite dizaine de traditionalistes femmes. Il serait pourtant faux de déduire de là que l'intérêt des femmes pour le hadith s'amenuisa à partir du dixième siècle. Quelques traditionalistes qui s'étaient faits un nom pendant le neuvième siècle continuèrent pendant le dixième siècle à servir la sunna. Asma bint Kamal al-Din r.a. (décédée en 904/1498) jouissait d'une grande influence auprès des sultans et de leurs représentants, à qui elle faisait souvent des recommandations... qui étaient toujours appliquées, dit-on. Elle donna des cours sur les ahâdîth et forma des femmes aux diverses sciences islamiques 48. A'isha bint Muhammad r.a. (décédée en 906/1500), épouse du célèbre juge Muslih al-Din, enseigna les traditions à nombre d'étudiants et fut nommée professeur à l'école Salihiyya de Damas 49. Fatima bint Yusuf d'Alep r.a. (870/1465-925/1519) était considérée comme l'un des excellents savants de son temps 50. Umm al-Khayr r.a. donna une ijaza à un pèlerin de la Mecque en l'an 938/1531 51.
La dernière femme traditionaliste de premier rang qui nous est connue fut Fatima al-Fudayliya r.a., aussi connue que al-Shaykha al-Fudayliya. Elle est née avant la fin du douzième siècle musulman ; très tôt, elle excella dans l'art de la calligraphie et les diverses sciences islamiques. Elle eut un intérêt spécial pour le hadith, lut beaucoup sur le sujet, reçut les diplômes de bon nombre de savants, et acquit la juste et méritée réputation d'être une importante traditionaliste. Vers la fin de sa vie, elle s'installa à la Mecque, où elle fonda une riche libraire publique. Dans la ville sainte, d'éminents traditionalistes assistèrent à ses cours et reçurent leurs certificats par elle-même. Il peut être mentionné, parmi eux, en particulier Shaykh Umar al-Hanafi r.a. et Shaykh Muhammad Sali r.a.. Elle mourut en 1247/1831 52.
A travers l'histoire, l'érudition des femmes savantes en islam ne se limitait pas à un simple intérêt pour les traditions ou à des cours particuliers dispensés à quelques individus. Elles passèrent en effet sur les bancs des étudiants avant de devenir enseignantes dans les institutions d'éducation publique, aux côtés de leurs frères en foi. Les colophons de nombreux manuscrits les représentent à la fois en tant qu'étudiantes assistant à des cours magistraux qu'en tant que professeurs titulaires. Par exemple, l'acte des volumes 238-40 de al-Mashikhat ma al-Tarikh de Ibn al-Boukhâri r.a. montre plusieurs femmes suivant un cours de onze volets auquel assistait plus de cinq cent étudiants à la mosquée de Umar à Damas en l'an 687/1288. Un autre acte du volume 40 du même manuscrit montre des étudiantes, dont les noms sont spécifiés, à un cours de six séances sur le livre, dispensé par Ibn Al-Sayrafi r.a. à une classe de plus de deux cents étudiants à Alep en l'an 736/1336. Dans le volume 250, nous découvrons qu'une célèbre traditionaliste, Umm Abd Allah, donnait un cours de cinq séances sur le livre à une classe mixte de plus de cinquante étudiants, à Damas en l'an 837/1433 53 .
Plusieurs notes sur le manuscrit du Kitab al-Kifaya de al-Khatib al-Baghdadi ainsi qu'une série de traités sur les ahâdîth montrent Ni'ma bin Ali, Umma Ahmad Zaynab bint al-Makki et d'autres traditionalistes femmes dispensant des cours sur ces deux livres, soit seules, soit conjointement avec des traditionalistes hommes dans les principales écoles telles que Aziziyya Madrasa et la Diyaiyya Madrasa. Ahmad, le fils du célèbre général Salah al-Din suivit quelques uns de ces cours 54.
Dr. Muhammad Zubayr Siddiqi
Adaptation française : Oumayma
1.Maura O'Neill, "Women Speaking, Women Listening" (Maryknoll, 1990CE) , 31 : "Les Musulmans n'ont pas recours à un Dieu mâle comme moyen conscient ou inconscient dans la construction du rôle des deux sexes". 2. Pour une synthèse globale sur la question du statut des femmes en islam, voir M. Boisers, L'Humanisme de l'islam (3ème édition, Paris, 1985CE), 104-10. 3. al-Khatib, Sunna, 53-4, 69-70. 4. Voir ci-dessus, 18, 21. 5. Ibn Sa'd, VIII, 355. 6.Suyuti, Tadrib, 215. 7 Ibn Sa'd, VIII, 353. 8. Maqqari, Nafh, II, 96. 9 Wustenfeld, Genealogische Tabellen, 403. 10. al-Khatib al-Baghdadi, Tarikh Baghdad, XIV, 434f. 11. Ibid., XIV, 441-44. 12 Ibn al-Imad, Shsadharat al-Dhahah fi Akhbar man Dhahah (Cairo, 1351), V, 48 ; Ibn Khallikan, no. 413. 13. Maqqari, Nafh, I, 876 ; cité dans Muslim Studies de Goldziher, II, 366. 14. Goldziher, Muslim Studies, II, 366. "Il est très commun en fait de retrouver dans l'ijaza de la transmission de Bukhari le nom de Karima al-Marwaziyya parmi les autres noms de la longue chaîne de transmission"(ibid.) 15.Yaqut, Mu'jam al-Udaba', I, 247. 16. COPL, V/i, 98f. 17 Goldziher, Muslim Studies, II, 366. 18 Ibn al-Imad, IV, 123. Sitt al-Wuzara' était également une éminente juriste. Des juristes l'invitèrent au Caire afin qu'elle donne sa fatwa sur une épineuse question. 19. Ibn al-Athir, al-Kamil (Cairo, 1301), X, 346. 20 Ibn Khallikan, no. 295. 21. Goldziher, Muslim Studies, II, 367. 22. Ibn al-Imad, VI. 40. 23. Ibid., VIII, 14. 24.Ibn Salim, al-Imdad (Hyderabad, 1327), 36. 25. Ibn al-Imad, IV, 100. 26 Ibn Salim, 16. 27.Ibid., 28f. 28. Ibn al-Imad, VI 56. 29. Ibid., 126 ; Ibn Salim, 14, 18 ; al-Umari, Qitf al-Thamar (Hyderabad, 1328), 73. 30 Goldziher, Muslim Studies, II, 407. 31.Ibn Battuta, Rihla, 253. 32.Yaqut, Mu'jam al-Buldan, V, 140f. 33. Yaqut, Mu'jam al-Udaba, 17f. 34.COPL, V/i, 175f. 35 Ibn Khallikan, no.250. 36. Ibn al-Imad, V, 212, 404. 37. Plusieurs manuscrits de cet ouvrage ont été préservés dans les bibliothèques. Il fut publié à Hyderabad en 1348-50. Le volume VI du Shadharat al-Dhahab de Ibn al-Imad, un vaste dictionnaire biographique des éminents savants musulmans du premier au dixième siècles de l'Hégire est largement basé sur ce texte. 38. Goldziher, habitué à un environnement exclusivement masculin dans les universités européennes du dix-neuvième siècle est déconcerté par la scène décrite par Ibn Hajar. Cf.Goldziher, Muslim Studies, II, 367 : "A la lecture du fantastique travail biographique de Ibn Hajar al-Asqalani sur les savants du huitième siècle, il y a de quoi s'émerveiller devant le nombre de femmes savantes auxquelles l'auteur a consacré ses articles." 39. Ibn Hajar, al-Durar al-Karima fi Ayan al-Mi'a al-Thamina (Hyderabad, 1348-50), I, no. 1472. 40. Ibn al-Imad, VIII, 120f. 41. Ibid., VI, 208. Al-Iraqi (la plus célèbre autorité en matière de ahadith de Ihya Ulum al-Din de Ghazali) assura que son fils étudia auprès d'elle. 42. Il existe un résumé réalisé par Abd al-Salam and Umar ibn al-Shamma' (C. Brockelmann, Geschichte der arabischen Litteratur, second ed. (Leiden, 1943-49CE), II, 34). Un manuscrit en mauvais état de ce dernier est préservé à la bibliothèque O.P. à Patna (COPL, XII, no.727). 43. Ibid. 44Sakhawi, al-Saw al-Lami li-Ahl al-Qarn al-Tasi (Cairo, 1353-55), XII, no. 980. 45 Ibid., no. 58. 46 Ibid., no. 450. 47. Ibid., no.901 48.al-Aydarus, al-Nur al-Safir (Baghdad, 1353), 49. 49.Ibn Abi Tahir, see COPL, XII, no. 665ff. 50. Ibid. 51 Goldziher, Muslim Studies, II, 407. 52.al-Suhuh al-Wabila, see COPL, XII, no. 785. 53. COPL, V/ii, 54. 54.Ibid., V/ii, 155-9, 180-208. Pour certains manuscrits annotés particulièrement riches conservés à la bibliothèque Zahiriya de Damas, voir l'article de Abd al-Aziz al-Maymani dans al-Mabahith al-Ilmiyya (Hyderabad : Da'irat al-Ma'arif, 1358), 1-14.
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