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Comment accomplis-tu la prière ?
08/09/2007 18:44
"Comment accomplis-tu la prière ? "
Question posée à Hatim al-asam.Il repondit:
"-j'effectue les ablutions avec soin puis je me rends au lieu de prière, dans le recueillement et la gravité(concentration).
-Je prononce le "Takbir",avec vénération !
-je récite le Qur'ane avec une voix douce et mélodieuse !
-je m'incline avec déférence et respect .
-je me prosterne humblement.
-je me représente le Paradis ,à ma droite et l'enfer à ma Gauche.
-le chemin'sirat",sous mes pieds.
-la "kaaba",en face de moi !
-L'ange de la mort,au-dessus de ma tête !
-Mes péchés,autour de Moi.
-Le regard d'Allâh(swt),fixé sur Moi!
--Je considère que c'est une dernière prière et je me force à la faire avec dévotion et sincèrité.
-Puis ,je prononce la salutation finale ,sans savoir si Allâh(swt)acceptera ma prière ou la refusera.
Chers Frères et Soeurs, imitons les bonnes actions qui nous mèneront triomphalement vers la face d'Allâh(swt),le jour de la resurrection!
Cette vie ,éphémere,appartient à Satan ,le lapidé et ses affidés! Ne nous y accrochons pas ! Comme l'a dit Lamrtine:"l'âme n'a point de port,
l'homme n'a point d'attache !
le temps n'a point de rive !
il est comme un lac ,
il coule et nous passons ! "
(cf:le lac" de lamartine).
Oû sont nos devanciers?
le prophète Muhammad(saw) et ses nobles compagnons?
ses épouses purifiées?
Ses enfants bénis ?
Oû sont ces grands imams,adorateurs d'Allâh(swt) ?
Oû sont tes parents ?
Tes amis avec lesquels tu as tout fait dans cette vie ?
Ils sont tous partis...un jour, nous nous en iront Tous!!!
Et allâh(swt) nous jugera Tousssss !!!!
Mais avant cela, souvenons-nous,à chaque instant de notre vie virtuelle,passagère,éphémère qu'il faut:
"craindre son créateur car ses promesses sont des vérités !".
Et n'oublions pas notre mission essentielle sur Terre,le but de la création :

Chers frères et soeurs,en islam ,que signifient :
-Adorer Dieu(swt)?
-Peut-on adorer Allâh(swt) sans le connaître ?vous êtes sans ignorer que sans la connaissance,il n'y a pas d'adoration !
Cherchons d'abord,à nous connaître avant de chercher à connaître Allâh(swt):
"Man a'arafa nafsahou
faqad a'arafa rabbahou"
Ceci n'est qu'un bref rappel,pour nous les musulmans, pour mieux s'activer à l'application des recommandations Divines,pour ne pas râter le "Jannat-al-firdaws",la plus petite recompense qui nous attend dans l'autre vie !
Chers frères et Soeurs de la Oumma islamique,préparons la vie d'après celle de "Al-akhira" avec acharnement et abnégation.
Nous en serons récompensés,inch'allâh karim !
Qu'Allâh(swt) nous inonde de SA Rahma,nous gratifie de Ses faveurs, nous enveloppe de son "Nour",nous couvre de sa Beauté pour ensuite faire de nous de bons croyants pieux et sincères !
Allâhoumma amîne ajama'îne!
wa salam
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Cheikh Abou-l- Ishaq Seļdina Ibrahim Riyahi Tounsi(raa):Compagnon de Cheickh Ahmad Tijânî (raa) !
08/09/2007 18:15
Cheikh Abou-l- Ishaq Seïdina Ibrahim Riyahi Tounsi(raa):Compagnon de Cheickh Ahmad Tijânî (raa) !
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Cheikh Abou-l- Ishaq Seïdina Ibrahim Riyahi Tounsi(raa):Compagnon de Cheickh Ahmad Tijânî (raa) !
Cheikh Abou-l- Ishaq Seïdina Ibrahim Riyahi Tounsi
Parmi les grands compagnons de Sidi Ahmad Tijani(raa), figure parmi eux , le grand savant de son époque, Cheikh El Islam et guide pour les humains.C'est lui qui porte 1'étendard de la science et des connaissances particulières.Le défenseur de cette Tariqa Al Ahmadiya, le protecteur de son honneur, Cheikh Abou-l- Ishaq Seïdina Ibrahim Riyahi Tounsi (raa) !
Il fut, tout d’abord ,dans la Tariqa Chadhiliya., lorque le Khalife Sidi 'Ali Harazim (raa), grand compagnon particulier de Seïdina Ahmed Tidjani (raa), est arrivé dans les premières demeures Tunisiennes en 1211. Il le rencontra et fit sa connaissance . Sidi Ali Harazim(raa) séjourna chez lui à la "Madrassa", où l'amitié s'est renforcée entre eux.
Il a vu de nombreux prodiges et a entendu les vertus de Seïdina Ahmed Tidjani (raa) et de sa Tariqa. Il désirait entrer dans cette Tariqa Mohammediya et il se le répétait souvent (en lui-même). Celui qui l'avait initié à la" Chadhiliya" et qui faisait partie des grands hommes de Dieu(swt), à 1'ouverture manifeste, lui conseilla clairement de prendre cette Tariqa. Ainsi ,il se conforma à son conseil.
Avant de rencontrer Sidi Hajj 'Ali Harazim (raa), il avait fait un rêve qui lui annonçait l'acquisition prochaine d'une station parmi les stations. Lorsqu’il rencontra le Khalife, il le lui raconta . Celui-ci lui commenta une partie des signes et lui promit la suite de ce qui restait ,comme signification, plus tard et l'invita à rentrer dans la Tariqa, ce qu’il fit.
Parmi ce qui a été rapporté du séjour de Sidi 'Ali Harazim (raa)chez Sidi Ibrahim (raa) en Tunisie, il y a ceci :
Le Khalife lui dit un jour : « Je désire faire le dhikr dans la maison. Fais- attention ! Que personne n’entre jusqu’à ce que j'y sorte. »
Puis ,il entra et Sidi Ibrahim Riyahi (raa) resta devant la porte. L'attente fut tellement longue qu'il n'espérait plus le voir sortir. Il se lassa, ce qui le poussa à entrer pour voir ce qu’il était en train de faire mais il ne trouva personne. Il se posa des questions sur ce qu'il a bien pu devenir et se répétait en lui-même que tout le monde était au courant de la présence du Cheikh dans sa demeure. Il s’exclama et dit : « Ah ! Si je savais ce que je pourrais leur dire s'il me demande ce qu’est devenu le Cheikh, Ah ! Si je savais où il était parti ! »
Il resta soucieux toute la journée, et alors qu’il était assis devant la porte de sa maison voici que le Khalife en sortit. Sidi Ibrahim Riyahi t lui demanda alors : « Ô ! Mon maître où étais-tu ? »
II lui dit : « Certes celui qui à la Connaissance, lorsqu’il prononce le Nom Suprême d'Allâh (swt) (ismou Allâh el A'dham), il fond puis après avoir finit son dhikr, il revient à son état initial. »
C'est ce qui est arrivé à Sidi 'Ali Harazim (raa). Et l’amour qu'éprouvait Sidi Ibrahim Riyahi (raa) pour lui, augmenta.
Une de ses grâces est qu’une fois alors qu’il était endormi Sidi 'Ali Harazim (raa)le réveilla et lui dit : « Lève-toi, demande à Allâh (sub-hâna wa Ta'ala ) ce que tu veux car cette heure est une heure d’exaucement. »
Il se leva et se mit à écrire des demandes, Allâh(swt) exauça sa Dou'a et lui donna ce qu’il désirait. Il faisait partie de ceux qui avaient toutes leurs demandes exaucées. Lorsqu’il désirait quelque chose, il l'atteignait. Il avait une force spirituelle très haute et digne qui ne se satisfaisait pas des futilités.
Il écrivit un livre qui est une réplique contre ceux qui critiquaient ou blâmaient la Tariqa de Seïdina Ahmed Tidjani (raa). Il composa aussi un magnifique poème faisant l'éloge des qualités sublimes de Seïdina Ahmad Tijnai(raa) .Ce poême ,écrit avec un grand amour , ne laisse personne indifférente lorsqu'elle l'écoute. Le grand compagnon Sidi 'Arbi ibn Sa-îh (raa) ,en l' entendant, en ressentit une présence puis dit : « Celui qui l'a écrit, ne l'a fait que par inspiration de la présence divine et par la concentration dans l'amour du cheikh Ahmad Tijani(raa) .Jamais poème n'a glorifié comme celui-ci ! Vous êtes mes enfants , alors sachez que chaque personne qui le lira Allâh(swt) lui enlèvera son problème ! il faut le lire en solitaire et certes l'exaucement ne l'évitera pas. »
Il est dit que sa lecture a une influence pour ôter les malheurs et pour soulager les cœurs .Ce poême est inscrit sur ce qui couvre la tombe de Seïdina Ahmad Tijani chérif (raa) .
Parmi les bienfaits que Sidi Ibrahim Riyahi (raa) reçut du khalife Sidi 'Ali Harazim (raa), il y a l'écriture de sa propre main, d'une invocation qui permet de pourvoir aux besoins de ce monde et de l'au-delà.
Sidi ‘Abdelaoui (raa) a raconté les circonstances de la rencontre des deux hommes : Quand Sidi 'Ali Harazim (raa) arriva en Tunisie, il entra dans une mosquée, oû par habitude ,un grand Cheikh y enseignait la noble science. Parmi les étudiants qui assistaient à cette leçon se trouvait Sidi Ibrahim Riyahi (raa). Et le destin voulut que lorsque Sidi 'Ali Harazim (raa) ,arrivé à la mosquée s'assit à côté de lui ,bien avant l'heure de la leçon. Ils discutèrent jusqu'à ce qu'il interrogea le khalife sur sa situation et ce qui l'a poussé à venir en Tunisie. Il le renseigna puis lui dit : « Il est indispensable que tu rentres dans la Tariqa de la connaissance, je ne suis venu ici que pour toi et la preuve qui va certifier ce que je te dis est que votre Cheikh enseignant ne va pas venir à la leçon aujourd’hui. »
Sidi Ibrahim Riyahi (raa) s'étonna de ses propos et de ce qu'il a vu de ses états. C'était sa première rencontre avec lui.
Il lui dit : « Si le cheikh ne vient pas aujourd'hui, il est sûr que ta situation doit être d'une grande ampleur chez l'élite et le commun et par ceci il t'apparaîtra de ma part la complète générosité. »
Ce que le khalife annonça se déroula effectivement. Sidi Ibrahim Riyahi (raa) s'attacha à lui et l'invita à passer son séjour en Tunisie chez lui, à l'école, ce qu'il accepta. Depuis le bien ne cesse de s'écouler sur sa famille, venant de toute part.
Sidi Ibrahim Riyahi(raa) profita des connaissances, des secrets et des lumières de la science de Sidi 'Ali Harazim t. Un jour le Khalife lui annonça : « Il va falloir que tu partes comme ambassadeur au Maroc et que tu rencontres son prince et il se passera telle et telle chose. Quand tu t'en iras pour cette destination, il te faudra avant tout visiter notre maître Sidi Ahmed Tidjani (raa) .Reste un long moment avec lui et quitte-le le moins possible. »
Sidi Ibrahim Riyahi (raa) fut étonné d'entendre ces prédications mais il savait avec certitude que tout allait se passer tel qu'il lui a annoncé.
Le destin d'Allâh (swt) voulut qu'une famine s'abatte sur la Tunisie, en 1218. Les gens eurent besoin des nourritures économisées par le sultan du Maroc. Le prince Turc de Tunisie, Hamouda Pacha, ordonna au célèbre savant Sidi Saleh el Kaouache (raa) d'aller comme ambassadeur auprès du sultan du Maroc maoulana Souleïman (raa). Le Cheikh cité s'est excusé de ne pouvoir voyager en raison de son âge avancé et de l'augmentation de sa maladie. Il lui présenta alors son élève Sidi Ibrahim Riyahi (raa) glorifiant sa valeur auprès du prince et lui garantissant le succès de cette mission.
Le prince Hamouda Pacha ordonna donc à Sidi Ibrahim Riyahi (raa)de se préparer pour voyager et il partit ainsi pour le Maroc où il arriva en paix. Suivant les recommandations de Sidi 'Ali Harazim (raa) il se rendit tout d'abord dans la demeure de Seïdina Ahmed Tidjani Chérif(raa) . Quand il arriva devant la porte, une servante la lui ouvrit et lui demanda curieusement : « Est-ce que vous êtes Sidi Ibrahim Riyahi le Tunisien ? »
Il répondit par l'affirmative, alors elle lui annonça que Seïdina Ahmad Tijani(raa) l'avait informé de sa venue et lui avait donné la permission de le laisser entrer directement.
Dans la maison, il trouva un groupe de compagnons qui avait eu le privilège de pouvoir rencontrer Seïdina Ahmed Tidjani (raa). On présenta à Sidi Ibrahim Riyahi (raa) une tasse de lait qu'il but au moment oû Seïdina Ahmad Tijani(raa) sortit de sa pièce d'isolement .Il salua notre personnage et il lui annonça le décès de son Cheikh enseignant Sidi Saleh el Kaouache (raa) et lui avoua qu'il avait lui-même assisté à la prière mortuaire en Tunisie (par le biais d'un prodige) le lundi 17 Chawal 1218.
Lorsque Sidi Ibrahim Riyahi (raa) arriva au terme de sa visite, il prit la direction des appartements du Sultan où la cour l'accueilla avec honneur et générosité. Il visita régulièrement le Sultan jusqu'à ce qu'il obtint sa demande, il put retourner en paix en Tunisie ayant accompli sa mission. Le Sultan du Maroc s'était attaché à lui, il faisait souvent l'éloge de Sidi Ibrahim Riyahi (raa) et lui écrivait régulièrement.
Voici retranscrit quelques passages d'une lettre que Seïdina Ahmed Tidjani envoya au Cheikh el Islam de Tunisie :
« …Je te donne la permission et l'autorisation pour l'ensemble du Wird Noble, Béni et Immense ! Attaches-toi solidement à tout ce qui va suivre : Réveille ton âme (Nafs) de son insouciance et ne lui obéit point dans sa débauche car l'affaire n'est pas futile, elle est sérieuse et importante ! Prends le chemin des efforts car le pauvre qui renonce à son pacte subit des punitions très dures et ses malheurs sont multiples . Soit(sûr ! ) dans la certitude de ce que tu as . Ne néglige pas ce que tu as atteint et ne t'occupe pas de ce que tu as déjà donné à faire. Notre Tariqa-ci a été particularisée par Allâh(swt) d'une particularité qui la situe au-dessus de tous les chemins et dont la langue ne pourrait arriver à en éclaircir sa vérité. Ne prends ce chemin et s'abrite en lui que celui qui a été accepté par la grâce d'Allah(swt) ! Si jamais le voile qui la cache se s'était soulevé les grands pôles d'alors l'auraient désirée comme le berger des régions désertiques désire les nuages. Fais attention ! Regarde en face de toi ! Ne te laisse pas leurrer car toutes les voies spirituelles proviennent d'elle. Elle est la source de toutes les "tourouq," depuis le début de la création jusqu'au souffle dans la trompe du Jugement dernier, par une promesse véridique du maître de l'existence (Sayyid el Woujoud (saw) ).
Je t'autorise complètement ,entièrement et pour toujours, sans changement avec la condition obligatoire d'abandonner toute visite à l'ensemble des saints, à part la visite du Prophète Muhammad(saw) et ses nobles compagnons (raa) et personne d'autre. Sache qu'Allâh(swt) nous a grâtifié d'une bonté immense par le don de la prière appelée : "Djaouharatou-l-Kamel" car toute personne qui la récitera fois avec des ablutions complètes et dit: « Ceci est un cadeau pour toi, Ô! Messager d'Allâh(swt) » c'est comme s'il avait visité le Prophète (saw) dans son " jardin paradisiaque " (Raouda Chérifa) et c'est comme s'il avait visité tous les Aouliya (Saints hommes de Dieu) depuis l'exil du Saint Prophète Muhammad(saw) (Hijra) jusqu'à l'accomplissement de ce dhikr.
Remarque ( qu'Allâh(swt) te fasse miséricorde !) ces grandes faveurs, ces pierres précieuses d'une grande valeur qu'Allâh(swt), le Généreux ,nous a donné et dont tous les autres peuples furent privées !
Notre "Tariqa "est cachée sauf au regard du maître de l'existence (saw) qui la connaît ainsi que sa valeur. Qu'Allâh (swt)nous fasse, ainsi que vous, partie de ceux qui s'accrochent à elle(la tariqa) et de ceux qui cheminent dans son sentier dans la vie et jusqu'à la mort, en paix, en bonne santé et en sécurité jusqu'à l'établissement dans les plus hauts degrés du Paradis auprès du maître de l'existence (saw) !
Gare à toi ! puis gare à toi ! Abstiens-toi de Paresser ! d'avoir Honte et de Négliger ce qu'on t'a Ordonné de faire. Abstiens-toi de t'asseoir à l'endroit du doute et de l'égarement. Je te conseille d'avoir la Crainte d'Allâh(swt) intérieure et extérieure et de suivre la Sunna qu'elle soit loin, proche ou exceptionnelle dans les paroles et les actes. Sois satisfait d'Allâh(swt) dans la pauvreté comme dans l'abondance ! Diriges-toi vers Allâh(swt) et sois attentif envers lui dans tous les états . Détaches-toi des créatures lorsque tu t'approches ou quand tu t'éloignes d'Allâh(swt) . Prends la Sunna comme juge pour chaque situation. Observe la droiture en toute circonstance ,dans le mouvement comme dans l'immobilisme . Je te conseille la patience et l'abandon complet de soi en Allâh(swt) en te débarrassant tout ce qui n'est pas droit(vérité) . Observe la patience dans le malheur ! sois plus proche de la Paix. Loue Allâh(swt) dans les bienfaits ! Demande -lui qu'il te donne le droit chemin, tout le bien !
Qu'Il s'occupe de ton cas comme Il s'en est occupé de l'élite, de ses serviteurs qui sont aimés chez lui, ceux des grands degrés ,les Véridiques (Siddiqiyya el ‘Adhma) et de la grande sainteté, par la valeur de l'élu (raa)! Et qu'Il te mette dans son parrainage. Qu'il te suffise ! Que tu sois sous sa protection ! Qu'il te vaccine contre le mal … »
Sidi Ibrahim Riyahi (raa) mourut le 17 du mois béni de Ramadan en 1266 à l’âge de 86 ans.
Sa tombe bénie se trouve à Tunis. Qu'Allâh(swt) soit satisfait de lui ! Ainsi a vécu le savant défenseur de notre Tariqa Mohamediyya ,la Tarîqatou Tijanniyya,La grande Tarîqa de la connaissance !
Qu'Allâh azawajal veille à ce que la religion musulmane annihile l'opacité de la mécréance et de la prévarication pour une meilleure harmonie et une élévation spirituelle achevée !
Allâhoumma Amîne ajma'ine !
wa salam
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Introduction à la science du hadith
07/09/2007 19:10
L'objectif est de présenter quelques notions* utiles et non exhaustives que chacun, je pense, devrait avoir à l'esprit avant de lire, citer puis manipuler les hadiths.
* basées sur ma compréhension de ce que j'ai lu, donc n'engage que moi et ne constitue absolument pas l'avis d'un expert
SOMMAIRE :
1. Définition de la science du hadith
2. Distinction entre le khabar, le hadith et le athar
3. Les conditions du hadith authentique (hadith sahih)
4. Premiers écrits, premiers recueils de hadiths
5. Présentation succincte des recueils de hadiths les plus connus et utilisés aujourd'hui
6. Différentes classifications des hadiths
7. Conclusion
A retenir
Annexes
1. Définition de la science du hadith -
Définition 1 :
apprentissage des règles de base et des principes qui permettent de parvenir à la connaissance du rapporteur (ar-râwî) et de ce qui est rapporté (al-marwî).
Définition 2 :
Science basée sur des règles/principes qui permettent de connaitre tout ce qui concerne la chaîne de transmission (sanad ou isnad) et le contenu qui est véhiculé par cette chaîne (matn).
Objectif poursuivi :
être capable de statuer sur l'authenticité (sahih) des informations qui nous sont rapportées.
Exemple : Citation: Muhammad ibn 'Ibrâhîm at-Taymy rapporte avoir entendu 'Alqama ibn Waqqâs al-Laythy dire :
J'ai entendu 'Umar ibn al-Khattâb dire du haut du minbar:
J'ai entendu le Messager d'Allah dire :
[La valeur de] l'action [réside] dans l'intention. A chacun selon son intention : celui qui s'expatrie pour [un certain bien de] ce bas monde ou pour épouser une femme, son expatriation lui sera comptée comme telle. [Extrait de Sahîh Bukhârî - Chapitre le début de la révélation]
Ce qui est en violet correspond au sanad, c'est à dire la chaine de transmission composée de plusieurs rapporteurs (un rapporteur = râwî). Ce qui est en vert correspond au matn, c'est à dire le contenu qui nous est transmis via la chaîne de transmission. 2. Distinction entre le khabar, le hadith et le athar Le khabar :
il s'agit de l'information qui est rapportée concernant le Prophète (psl), ou ses Compagnons (Sahâba), ou leurs Successeurs (Tâbi'ûn, i.e. la génération ayant été en contact avec les Compagnons), ou les tâbi' tâbi'în (2ème génération suivant celle des Compagnons), ou suivants.
Il découle de cette définition que le khabar se décline donc naturellement en deux catégories :
Le hadith :
ce qui est rapporté concernant le Prophète (psl) que ce soit une parole de lui, un acte, une approbation ou une description de son caractère, son physique.
Le athar : ce qui est rapporté concernant les Compagnons du Prophète (psl) et suivants.
Remarque : des nuances dans la définition du khabar et du athar existent selon les auteurs mais les propos du Prophète (psl) sont unanimement appelés hadiths.
Exemples de hadiths rapportés selon qu'il s'agit :
Citation: a) d'une parole du Prophète (psl) : le hadith déjà cité où le Prophète dit : "La valeur de l'action réside dans l'intention (...)"
b) d'un acte du Prophète : Aïcha rapporte que quand le Prophète s'apprêtait à aller se coucher en étant en état de grande impureté (junub) il accomplissait les grandes ablutions (ghuçl) et ses ablutions pour ensuite prier.
c) d'une approbation (non explicitée sous forme parole) du Prophète : Ibn Abbas rapporte que sa tante a offert au Prophète du fromage, du beurre et de la viande de lézard. Le Prophète mangea du fromage et du beurre et laissa la viande de lézard par dégoût. Cependant Ibn 'Abbâs rapporte qu'il en mangea à la table du Prophète. Ce qui prouve que si cela fût interdit il ne l'aurait pas mangé.
d) d'une description du Prophète (psl) : Anas rapporte que le Prophète était ni grand ni petit, son corps sain, ses cheveux ni lisse ni crépu, etc
3. Les conditions du hadith authentique (hadith sahih) Un hadith sera qualifié d'authentique (sahîh) s'il répond aux 5 conditions suivantes : - Le hadith doit être musnad - La chaine de transmission doit être continue (= hadith muttaçil) - Chaque rapporteur doit être honorable/honnête ET fiable/précis - Le hadith ne doit pas être châdhdh - Le hadith ne doit pas présenter de défaut caché (= ne pas présenter de 'illa)
Parfois ces 5 conditions sont présentées différemment : les deux premières (hadith musnad et muttaçil) sont regroupées en une première condition tandis que la troisième condition qui porte sur le rapporteur (honorabilité et précision) est divisée en deux en distinguant chaque attribut comme une condition à part entière.
3.1. Condition d'isnad
Cela signifie que le hadith doit posséder une chaîne de transmission (sanad/isnad) remontant jusqu'à son émetteur, c'est à dire le Prophète. Le hadith sera ainsi qualifié de musnad.
Quelques citations concernant l'isnad :
>> Une des principales raisons qui ont poussé à la nécessité de vérifier l'authenticité de l'isnad fût la fabrication délibérée de hadiths par différentes sectes en vue de légitimer leurs opinions. Ibn Sirîn (d.110H), un successeur (=tabi' appartenant à la génération qui a été en contact avec les compagnons du Prophète), a dit :"Ils [les traditionnistes] n'avaient pas l'habitude de demander la chaine de transmission [isnad]. Mais dès que la fitna apparut (trouble, guerre civile), ils prirent la précaution de demander les noms des rapporteurs. La fitna dont il est question concerne les troubles qui sont apparus à partir de l'assasinat du 3ème Calife Uthman en 35H.
>> 'Abdullah b. al-Mubârak (d.181H), un des célèbres professeurs de l'Imam al-Bukhari, a dit : "Le Isnad est partie intégrante de la religion. S'il n'avait pas existé, chacun aurait pu tenir les propos qu'il voulait."
3.2. Condition de continuité de la chaine de transmission
Cela signifie que chacun des rapporteurs composant la chaine de transmission ait pu entendre et récolter le hadith du rapporteur précédent. Dans beaucoup de cas, chaque rapporteur reçoit le hadith de la part de son précepteur (cheikh). Le hadith sera ainsi qualifié de muttaçil.
3.3. Condition sur chaque rapporteur
Chaque rapporteur doit remplir les conditions d'honorabilité ('adâla) ET de fiabilité "technique" (dhabt) :
- L'honorabilité s'entend comme condition portant sur la moralité et le comportement religieux du rapporteur qui devra présenter les caractéristiques de piété, ne pas commettre de péché tel qu'associationnisme, désordre, innovation, acte immoral, etc. Ex.: un menteur, un voleur, quelqu'un qui délaisse sa prière, qui ne respecte pas ses voisins ne pourra pas être considéré comme honorable et son hadith sera automatiquement écarté.
- La fiabilité "technique" est une condition portant sur les capacités de mémorisation de chaque rapporteur, sa connaissance de la langue arabe, et d'une manière générale tout ce qui peut affecter la précision du contenu rapporté. Ex. Un rapporteur âgé dont la mémoire fait défaut sera écarté sans pour autant mettre en doute son honorabilité.
3.4. Le hadith ne doit pas être châdhdh
Un hadith est qualifié de châdhdh si un de ses rapporteurs entre en contradiction flagrante avec un ou d'autres hadiths dont les rapporteurs sont sans conteste d'une fiabilité supérieur. Un tel hadith sera écarté.
3.5. Le hadith ne doit pas présenter de défaut caché ('illa)
Un tel défaut ne saute pas immédiatement au yeux mais sera relevé par un spécialiste du hadith compte tenu de son expertise des hadiths. Ce défaut peut, par exemple, être la non adéquation entre le vocabulaire arabe employée dans le contenu (matn) et l'époque du Prophète.
3.6 Conclusion
Notons que ces 5 conditions impliquent donc l'existence de ressources permettant :
- la connaissance des rapporteurs composant les chaines de transmission => domaine de la science des hommes du hadith ('ilm ar-rijâl) qui s'intéresse à établir une carte d'identité de chaque rapporteur : génération d'appartenance, sa région, ses précepteurs, son cercle d'élèves, etc.
- la connaissance de la critique de ces rapporteurs => domaine de al-jarh wa at-ta'dîl qui s'occupe de connaitre les critiques négatives (jarh) et positives (ta'dîl) émises à l'encontre des rapporteurs.
En fait, ces deux domaines sont étroitement liés et vont de pair et le terme 'ilm ar-rijâl englobera souvent les deux facettes ci-dessus.
Remarque : il va s'en dire qu'un rapporteur non identifié dans une chaine de transmission sera considéré comme inconnu (majhûl) et le hadith automatiquement rejeté.
4. Les premiers écrits et recueils de hadiths
A/ Premier siècle de l'Hégire : écrits ponctuels et personnels
Du vivant du Prophète (psl), il est rapporté que certains mettaient ponctuellement à l'écrit certains hadiths pour leur besoin personnel. D'autres commençaient à se constituer leur propre collection individuelle à l'instar de Abdullâh Ibn 'Amr. Ces mises à l'écrit furent autorisé tardivement par le Prophète, une fois que la révélation coranique était bien avancée et que les compagnons avaient bien été sensibilisé à la différence entre le Coran et les paroles du Prophète.
Après la mort du Prophète (psl) et jusqu'à la fin du premier siècle, les hadiths était véhiculés oralement et de mémoire et certains continuaient de produire des collections personnelles, notamment en vue d'enseignement à leurs élèves. Un exemple de recueil personnel (sahifa) est celui utilisé par Hammâm Ibn Munabbih (d.101H) et élève du célèbre compagnon Abu Hurayra (d.59H) de qui il a retranscrit ces hadiths. Quatres manuscrits de ce recueil (de 138 hadiths) ont été découvert tardivement bien après les recueils qui font aujourd'hui autorité établis par les célèbres Bukhârî, Muslim, Ahmad etc. La comparaison de ces derniers avec le recueil de Ibn Munabbih est étonnante (http://www.islamic-awareness.org/Hadith/hadith.html).
B/ Deuxième siècle de l'Hégire : écrits de préservation
Par la suite d'autres ont également compilés à l'écrit des hadiths dans une optique de transmission et de préservation. Citons par exemple les écrits suivants : * al-Jâmi' de Ma'mar ibn Râshid (d.153H) * al-Muwatta de Mâlik ibn Anas (93H-179H) * al-Jâmi' de Sufyân ath-Thawrî (97H-161H) * Kitâb az-Zuhd de ibn ul-Mubârak (d.181H) : un des professeur de Bukhârî
Parmi ces écrits dont l'existence est attestée dans plusieurs ouvrages, seul le Muwatta de l'Imâm Mâlik nous est parvenu. Bien qu'étant à la base un livre de Fiqh (droit) basé sur les pratiques de Médine, il contient l'une des plus anciennes collections de hadiths répartis selon les chapitres du droit.
Puis, au cours de la seconde moitié du 2nd siècle de l'Hégire, des auteurs ont engagés dans des efforts afin de voyager et récolter les hadiths du Prophète (psl). Citons à titre d'exemple, les recueils de Abû Dâwud (d.204H), al-Humaydî (d.219H) ou le célèbre musnad de l'Imâm Ahmad ibn Hanbal (d.241H). Tous ces ouvrages nous sont parvenus.
C/ Troisième siècle de l'Hégire : recueils spécialisés
C'est le siècle où Bukhârî (d.256H) puis son élève Muslim (d.261H) vont recueillir les hadiths et les filtrer en fonction de leur authenticité. Leurs deux ouvrages qui porte le nom de Sahîh (authentique) font autorité actuellement bien que Bukhari soit considéré un cran au-dessus de Muslim car plus sévère dans ses critères d'authentification.
D'autres recueils ont vu le jour durant ce siècle : sunan de at-Tirmidhî (d.270H), sunan de Abû Dâwud (d.275H), sunan de Ibn Mâja (d.275H), sunan de an-Nassaî (d.303H). Pour information, at-Tirmidhî et an-Nassâ'î sont des élèves de Bukhârî.
C'est aussi au cours de ce siècle que la science du hadith s'est mise en place au fur et à mesure et parmi les premiers écrits à avoir poser noir sur blanc les premiers jalons de la terminologie du hadith et les règles qui gouvernent l'étude des hadiths, nous avons ar-Risala de l'Imam Chafi'i (d.204H), l'introduction du Sahîh de Muslim (d.261H), les sunan de at-Tirmidhî (d.270H). At-Tirmidhî est celui qui, par exemple, a introduit la notion de hadith bon (hassan) qui est un intermédiaire entre le hadith authentique (sahih) et le hadith faible (da'îf).
Les contours de la science du hadith et la terminologie définitive furent ensuite figés par des savants comme al-Hâkim (d.405), al-Asbahani (d.430) ou al-Baghdadi (d.460).
5. Aperçu des recueils de hadiths les plus connus et utilisés aujourd'hui
L'objectif de ce paragraphe est de faire un tour d'horizon des recueils (sources écrites) de hadiths qui sont actuellement les plus connus et d'en décrire rapidement les spécificités. Les receuils en question sont :
Les 2 Sahih dans lesquels les auteurs ont eu pour objectif de consigner uniquement les hadiths authentiques sans prétendre à l'exhaustivité : - Sahih Bukhârî (d.256H) - Sahih Muslim (d.261H)
Les 4 Sunan dans lesquels les auteurs ne prétendent pas avoir fait un travail d'authentification : - Sunan Abu Dâwud (d.204H) - Sunan at-Tirmidhî (d.270H) - Sunan Ibn Mâjâ (d.275H) - Sunan an-Nasâ'î (d.303H)
Les ouvrages des deux Imâms à l'origine des deux écoles de droit (malékites et hanbalite) - Le Muwatta de Mâlik Ibn Anas (d.179H) - Le Musnad de Ahmad (d.241H)
Les deux autres sahih pus tardifs que ceux de Bukhârî et Muslim mais ayant le même objectif d'authentifier les hadiths avant de les consigner à l'écrit : - Sahih Ibn Khazîma (d.311H) - Sahih Ibn Hibbân (d.354H)
5.1. Les deux Sahîh de Bukhâri (d.256H) et Muslim (d.261H)
Les deux Sahih contiennent des hadiths collectés par Bukhâri et Muslim (qui est élève du premier) et passés au filtre des 5 confitions d'authencité citées plus haut (cf. §3). Bukhârî a l'avantage de poser comme contrainte forte pour remplir la condition de la continuité de la chaîne de transmission (al-ittiçâl) que les deux rapporteurs qui s'échangent le hadith doivent avoir pû se rencontrer alors que Muslim se contente qu'ils soient comtemporains.
Il est important de signaler que ces deux recueils ne se veulent pas exhaustifs de tous les hadiths authentiques du Prophète et que d'autres hadiths non contenu dans ces deux recueils peuvent être authentiques mais sur lesquels Bukhârî et Muslim n'ont pas "travaillé".
Un ouvrage existe (mustadrak de al-Hâkim d.405H) et se veut une authentification de hadiths non recueillis par Bukhârî et Muslim mais remplissant leurs conditions d'authenticité.
Notons que des savants comme Bukhârî et Muslim connaissaient leurs hadiths par coeur avec leur chaîne de transmission. Bukhârî était par exemple capable de détecter une erreur si on voulait le tester en changeant le nom d'un des rapporteurs ou en intervertissant deux rapporteurs quand bien même le contenu (matn) du hadith était bon. Bukhârî a été surnommé le prince des croyants dans la science du hadith.
Les deux recueils de Sahih ont été unanimement reconnu comme ayant un contenu de très haute fiabilité. Des savants comme Daraqutnî ou al-Hâkim ont fait l'analyse et la critique des hadiths contenus chez Bukharî et Muslim et il ressort en général que sur une moyenne de 4000 hadiths, une centaine de hadiths soit l'objet de discussion entre les traditionnistes donc sont critiquables sans que cela soit synonyme de hadiths faibles.
5.2. Sunan de Abu Dâwud (d.204H)
Recueil contenant uniquement les hadiths prescriptifs. Recueil contenant à la fois des hadiths authentiques (sahih), bons (hassan) et faibles (da'îf). Recueil contenant certains commentaires sur les hadiths et les divergences des savants sur certains rapporteurs.
5.3. Jâmî de at-Tirmidhî (d.270H)
At-Tirmidhî fût un élève de Bukhârî. Recueil contenant des hadiths authentiques, bons et faibles. Recueil contenant aussi des commentaires sur les rapporteurs et des commentaires des savants sur certains hadiths. At-Timidhî a introduit une catégorie intermédiaire entre le hadith authentique (sahih) et le hadith faible (da'îf) : le hadith bon (hassan). Toutefois il use en plus dans son recueil de certaines expressions comme bon-authentique ou faible-hassan ou bon-authentique-étrange que les savants ont bien du mal à comprendre le sens.
5.4. Sunan Ibn Mâjâ (d.275H)
Recueil intéressant parce qu'on y trouve beaucoup de hadiths cités dans les 5 autres recueils mais partant il contient aussi beaucoup de hadiths faibles.
5.5. Sunan de an-Nasâ'î (d.303H)
An-Nassâ'î fût un élève de Bukhârî. Recueil contenant des hadiths authentiques, mais aussi des hadiths faibles voire très faibles.
5.6. Muwatta de Imâm Mâlik Ibn Anas (93H-179H)
Signalons que le recueil de Mâlik est antérieur aux 2 Sahih. Comme nous l'avons déjà vu plus haut (§4) le Muwatta de l'Imâm Mâlik (d.179H) est à la base un livre de Fiqh (droit) basé sur les pratiques juridiques de Médine, mais qui contient l'une des plus anciennes collections écrites de hadiths répartis selon les chapitres du droit.
Les hadiths du Muwatta ont été en grande majorité authentifiés, quelques uns sont faibles, d'autres ne peuvent être évalués car la chaîne de transmission n'est pas citée ou partielle.
5.7. Le Musnad de l'Imâm Ahmad Ibn Hanbal (d.241H)
Un ouvrage de hadith dont le titre est musnad signifie que l'auteur a classé les hadiths selon les noms des rapporteurs. Le musnad le plus célèbre est celui de l'Imâm Ahmad qui contient environ 30.000 hadiths (à comparer au 4000 de Bukhârî) ! Le recueil contient à la fois des hadiths authentiques, bons et faibles.
Le musnad commence par les 10 compagnons dont le paradis leur a été promis de leur vivant (dont les 4 Califes).
5.8. Sahih Ibn Khazîma (d.311H) et Sahih de Ibn Hibbân (d.354H et élève de Ibn Khazîma)
Les deux auteurs ont eu pour objectif de collecter uniquement ce qui est authentique. Un des professeurs de Ibn Khazîma fût Muslim. Son recueil ne nous est pas parvenu dans sa totalité (les 3/4 sont perdus), le 1/4 restant est composé d'environ 3000 hadiths.
Finalement, l'analyse des deux recueils montre qu'ils ne sont pas exempts de hadiths faibles bien qu'en faible quantité et l'autorité ces deux recueils se situe en général juste après les deux Sahihs classiques. La critique de ces deux recueils est encore d'actualité à l'inverse des deux recueils de Bukhârî et Muslim qui ont été très tôt soumis à la critique des savants et dont les hadiths critiquables sont bien identifiés par les spécialistes du hadith.
6. Les différentes classifications des hadiths
Les savants du hadith ont attribué aux hadiths des qualificatifs afin de les classer et surtout permettre d'en décrire les différentes spécificités, que l'on peut répartir en fonction des catégories suivantes :
6.1. Qualificatifs informant sur l'autorité qui est à l'origine du hadith
Hadith qudsî (divin) : révélation de Dieu à Muhammad (psl) dans le sens mais formulation par Muhammad avec ses propres mots. Elle est déconnectée de la révélation coranique.
Hadith marfû' (élevé) : hadith dont le contenu est énoncé par le Prophète (psl) (ex. Un compagnon qui dit : J'ai entendu le Prophète dire : "...")
Hadith mawqûf (arrêté) : hadith dont le contenu émane d'un Compagnon (ex. Un compagnon qui dit : On nous a ordonné de...)
Hadith maqtû' (coupé) : hadith dont le contenu émane d'un Successeur.
6.2. Qualificatifs décrivant une particularité de la chaîne des rapporteurs
Hadith musnad : la chaîne de transmission remonte jusqu'au Prophète (psl).
Hadith muttaçil : la chaîne de transmission (isnad) est continue. Comme nous l'avons vu en §3 c'est une des conditions nécessaires du hadith authentique (sahîh).
Hadith munqati' (isnad discontinu) : il existe une discontinuité dans la chaîne de transmission (isnad). Le terme munqati' est assez général pour désigner l'existence d'une ou plusieurs coupures. D'autres termes viennent préciser le lieu et la nature de la coupure selon que le coupure soit en début (hadith mu'allaq) ou en fin de chaîne (hadith mursal).
Hadith mursal : le lien entre le Successeur et le Prophète est manquant (ex. Le successeur dit : le Prophète a dit...). Donc la coupure se situe au niveau d'un ou des Compagnons du Prophète. Théoriquement un hadith mursal ne satisfait pas à la condition de l'ittiçal (hadith muttaçil) nécessaire au hadith authentique. Cependant sous certaines conditions un hadith mursal pourra être considéré comme muttaçil, mais nous ne développerons pas cette partie car nous sortons de l'objectif fixé qui est d'offrir un aperçu globale des règles sans approfondir le détail des exceptions.
Hadith mu'allaq : le traditionniste omet le début de chaîne et cite directement la chaîne à partir du Successeur. Exemple : parfois Bukhârî omet de citer son professeur donc théoriquement le hadith est mu'allaq et ne satisfait pas à la condition de l'ittiçal (hadith muttaçil) nécessaire au hadith authentique. Cependant il est démontré que ces hadiths sont mu'allaq en apparence seulement (Bukhârî allège en ne citant pas son professeur, le hadith est déjà cité avec une chaîne complète dans un autre chapitre), mais muttaçil dans les faits.
Hadith mu'dhall : la coupure est composée de plusieurs rapporteurs successifs manquants (2 rapporteurs et plus).
6.3. Qualificatifs portant sur le nombre de rapporteurs à chaque strate de la chaîne
Hadith mutawâtir (abondant) : se dit d'un hadith dont les chaînes de transmission abondent, i.e. il existe un nombre important (en moyenne 10 mais ce nombre varie selon les auteurs) de rapporteurs à chaque niveau de la transmission de manière à ce qu'il soit juger impossible qu'ils se soit tous mis d'accord sur une erreur. On distingue le hadith mutawâtir dans le sens (ma'nawî) de celui qui est mutawâtir à la lettre (lafdhî). Ce type de hadith est bien évidemment une denrée rare et est estimé à environ 300 hadiths (mutawâtir ma'nawî) selon Abû Ja'far al-Kittâbî.
Hadith ahâd : Un hadith qui n'est pas mutawâtir est qualifié de ahâd et se subdivise en 3 catégories :
- Le hadith machhûr (célèbre) : existence de plus de deux rapporteurs (donc au moins 3) à chaque étape de la chaîne de transmission.
- Le hadith 'azîz (fort) : au moins une étape donnée contient seulement deux rapporteurs.
- Le hadith gharîb (isolé) : au moins une étape donnée contient un seul rapporteur.
6.4. Qualificatifs jugeant de la valeur probante d'un hadith en vue de son acceptation ou non
Le hadith sahîh (authentique) : il réunit les 5 conditions de l'authenticité que nous avons vu plus haut (cf. §3).
Le hadith hasan (bon) : Parmi les 5 conditions de l'authenticité, la condition portant sur la précision (adh-dhabt) n'est pas remplie pour un des rapporteurs.
Le hadith da'îf (faible) : hadith ne remplissant ni les conditions du hadith authentique (sahih) ni celles du hadith bon (hasan).
6.5 Conclusion
Ceci ne représente qu'un survol des différentes terminologies utilisées pour classifier les hadiths. Il en existe facilement plus d'une trentaine, utilisées par les spécialistes (traditionnistes et juristes).
Le profane pourra se contenter simplement de retenir la définition d'un hadith authentique (sahîh), bon (hasan), faible (da'îf), divin (qudsî) et abondant (mutawâtir).
7. CONCLUSION
Conformément à mon objectif, je ne suis pas entré dans l'exhaustivité de chaque notion, notamment ce que j'ai dis sur la classification des hadiths ou sur les recueils de hadiths existants ne représente qu'un morceau choisi.
Je n'ai pas abordé non plus la question de la critique des rapporteurs ('ilm ar-rijâl et al-jarh wa at-ta'dîl) car on entre là déjà dans le coeur de la science du hadith alors que notre exposé ne se veut qu'une introduction. Des bouquins très bien fait existent certainement pour ceux que la science du hadith intéresse même si selon moi, dès que l'on dépasse le stade des définitions que j'ai données on se doit de "manipuler" concrètement les chaines de transmission avec un professeur et non plus se contenter de lire de la théorie.
Je vais clore sur deux notions importantes :
A/ Les règles d'acceptation d'un hadith par les spécialistes
La règle fondamentale pour accepter un hadith est qu'il soit authentique (sahîh), bons (hasan) ou mutawâtir. Le hadith sera ainsi qualifié de maqbûl (accepté). Donc par exclusion, les autres hadiths ne sont pas considérés comme valables.
La majorité des hadiths acceptés (maqbûl) est directement utilisée comme base de travail par les musulmans pour en extraire une morale, une éthique, ou par les juristes pour en extraire une règle, une interdiction, etc. Ces hadiths seront alors qualifiés de ma'mûl bih (à partir desquels on peut travailler). Les autres hadiths bien qu'acceptés (maqbûl) ne seront pas immédiatement ma'mûl bih et nécessiteront une analyse plus en profondeur car ce sont ceux qui font apparaître a priori des contradictions entre eux (hadith mukhtalif) et suivront alors par exemple le processus suivant : - on regardera si les hadiths n'entre pas dans le cas d'un abrogeant/abrogé - sinon, on regardera si une voie de conciliation est possible - sinon, on tentera de trancher quel hadith est le plus probant/cohérent selon différentes techniques (il en existe une cinquantaine selon Dr Mahmoud at-Tahhân) - sinon (ce qui est très rare après les trois précédents filtres), les deux hadiths resteront valables comme argument.
B/ Restons attentifs avant de manipuler les hadiths
Chacun l'aura compris, les recueils de hadiths que nous avons cités ne sont en réalité pas destinés sans condition au novice car la présence d'un hadith dans un de ces recueils ne présuppose pas de son authenticité (sahîh), ni de son acceptation immédiate (maqbûl) et quand bien même il aurait été ensuite authentifié et accepté dans sa formulation cela nécessite encore une étape de correcte compréhension et d'interprétation (ta'wîl) au moins à la lumière des préceptes coraniques et du reste du corpus de hadiths afin de savoir si ce hadith peut servir de base pour une argumentation (ma'mûl bih).
Malheureusement, l'erreur commise est de piocher tel ou tel hadith en s'imaginant que s'il est dans un recueil alors sa validité est évidente, ce qui n'est absolument pas le cas. Ceci est aussi valable pour un recueil comme le Sahîh Bukhârî car comme nous l'avons vu certains hadiths ont très tôt été identifiés comme criticables et sont connus par les spécialistes.
Malgré tout ce qu'on a dit il serait faux de croire que tous les hadiths sont incompréhensibles par le musulman qui n'est pas versé dans la science du hadith. Enormément de hadiths sont immédiatement intelligibles, notamment ceux portant sur l'éthique, les valeurs universelles, le mérite de certains actes, le bon comportement quotidien du musulman envers Dieu, sa Création et envers ses frères en humanité, etc. Certains ouvrages de an-Nawawî comme Le Jardin des vertueux (Riyâd as-Sâlihîn) ou Les 40 hadiths mettent à notre portée ce type de hadiths.
Tout ceci pour dire que nous devons rester conscients de nos limites dans nos manipulations de certains hadiths et demeure vigilants dans nos lectures. Je pense par exemple aux ouvrages contenant des hadiths sans références. Bien que cela ne soit "pas très pro" de ne pas citer la source d'un hadith, cela ne signifie pas que l'auteur ait cité des hadiths faible mais cela signifie qu'automatiquement le lecteur est mis devant sa responsabilité de vérifier au moins l'authenticité du hadith.
------------- A RETENIR -------------
§1 et §2 : Définition du hadith, du sanad, du matn.
§3 : Les 5 conditions du hadith sahih et la terminologie associée.
§4 : Grandes étapes de la codification des hadiths (3 premiers siècles de l'hégire).
§5 : Les différents recueils de hadiths : les deux Sahîh (Bukhârî - Muslim) et le Mustadrak de al-Hâkim, les quatre Sunan, le Muwatta de Mâlik, le Musnad de Ahmad, et les deux Sahih tardifs.
§6 : Quelques classifications de hadiths : le hadith qudsî ; selon la valeur du hadith (authentique/sahîh - bon/hasan - faible/da'îf) ; selon l'abondance des rapporteurs (mutawâtir - ahâd).
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l'instruction
05/09/2007 19:30
« A travers l'instruction ,Recherchez l'excellence du comportement !
Que le but de votre recherche du savoir soit :
"s'instruire, pour trouver la bonne voie " ! S'instruire pour :
-sortir de l’erreur, -se rendre utile aux autres
-revivifier les sciences -appliquer votre science ».
Et le Soufi cite ce passage de Zarrûq : « Celui qui n’a cherché la science que :
-pour se vanter de son savoir
-ou pour en imposer aux sots, -Ou pour acquérir du prestige auprès des gens N’aura fait que changer son savoir contre le Feu ». Mais il ajoute, à l’intention des savants trop exclusifs : « Quiconque aura été avare de sa science Rencontrera l’épreuve avant sa mort »,
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Soufisme Marocain"
05/09/2007 19:05
Salam aleikoum,
Le fait de parler de "Soufisme Marocain" est parfois une cause d'incompréhension pour certains qui croient voir dans cette expression le signe d'une forme de chauvinisme ou d'orgueil, voire de défiance envers les types du Soufisme originaires d'autres contrées.
Mon but est de démontrer qu'en réalité, il n'en est rien.
Le "Soufisme Marocain" (qui, à dire vrai, comprend aussi celui de l'actuelle Algérie) possède une méthode qui lui est spécifique et qui permet de le différencier d'autres formes existantes.
Sur le plan historique, le Royaume Chérifien a été depuis sa fondation une terre de Tasawwuf. Un proverbe dit d'ailleurs "Le Shams (Syrie, Liban, Palestine) est la terre des Prophètes, alors que le Maghreb est la terre des Awliya (Saints)." Le Tasawwuf du Maroc s'est formé autour de l'influence de trois courants du Soufisme: Soufisme Qadiri d'abord, par l'immigration des descendants d'Abdel-Qader Al-Jilani fuyant les persécutions à Bagdad et qui se sont installés au Maroc en ramenant avec eux leur méthode, -ensuite Soufisme Shadhili, issu de la Qadiriyya, le Shaykh de Abu-l-Hassa as-Shadhili, Sidi Ibn Mashish a passé toute sa vie et a enseigné dans le Djebel-Nour dans le Rif où il est enterré dans le nord du pays, -et enfin Soufisme Tijânî puisque le Shaykh Ahmad Tijânî Hassani Chérif(raa), d'origine algérienne, a passé une grande partie de sa vie à Fès où il repose désormais (Que la Grâce et l'agrément d'Allâh(swt) soient sur lui!)
Schématiquement, on peut considérer que le Royaume Chérifien a été la "tête de pont" de l'expansion de la Qadiriyya vers l'Afrique Noire, de la Shadhiliyya et de la Tijaniyya vers le reste du monde, de l'Egypte à l'Extrême-Orient. Le Maroc a reçu aussi l'héritage du Soufisme Andalou:
les noms d'Ibn Arabi, Ibn al-Arif, Ibn Barrajan, Ibn Massara… sont fréquemment cités dans les écrits des savants marocains. La Tariqa Qadiriyya Boudshishiyya est d'ailleurs le résultat d'une synthèse (réalisé par Sidi Abou Madyan al-Qadiri al-Boudshishi) de l'ensemble des confréries présentes dans le royaume: Qadiriyya, Shadhiliyya, Darqawiyya, Tijaniyya-Khalwatiyya…
Le Soufisme Marocain est aussi caractérisé par l'importance qu'ont les descendants du Prophète (que la bénédiction et la paix de Dieu soit sur lui), les chorfas, dans la promotion de la mystique islamique. La plupart des choyoukh du Maroc font partie des Ahl-ul-Bayt (les Gens de la Demeure Prophétique).
Du point de vue de la méthode, le Tasawwuf du Maghreb a la particularité d'avoir été très pratiqué dans la milieu des spécialistes de la jurisprudence (fiqh), à l'inverse du Tasawwuf de l'Orient qui a reçu un accueil enthousiaste plutôt chez les docteurs en théologie (kalam, ilm al-aqida).
Le soufisme du Maroc est basé sur l'acquisition des caractères nobles et de la noblesse de comportement (makarim akhlaq) plus que sur l'usage de la raison ('aql) pour percer les voiles de l'égo (nafs), comme c'est le cas dans la mystique du Proche-Orient et de Perse. Cette spécificité a parfois joué en sa défaveur. En effet, les Soufis du Maroc ont écrit, somme toute, assez peu d'ouvrages doctrinaux, en comparaison de leurs homologues perses par exemple; ce qui a conduit plusieurs orientalistes à penser que le Tasawwuf du Maghreb était inférieure, alors que la différence tient surtout à sa méthode centrée sur la pratique, accompagnée d'une méfiance envers le savoir livresque, source d'illusion (l'expérience directe étant différente de sa retranscription écrite).
La pratique de l'ascétisme, avec l'objectif d'affaiblir l'âme, est aussi rarement employée, ou du moins, il n'est pas considéré comme primordial. La règle de base du Soufisme Marocain reste que "le corps est présent dans la boutique, tandis que le cœur est en permanence avec Dieu." L'isolement (khalwa) est donc exceptionnel et de courte durée.
A l'inverse, chez al-Ghazali, par exemple, tout un passage de son Ihya-Ulum ad-Din traite de la nécessité, selon sa méthode, que le disciple restreigne son appétit pour arriver petit à petit à une continence de tous ses désirs charnels, en cherchant systématiquement à les contrecarrer, par le truchement d'un scrupule (wara) de plus en plus aiguisé. A contrario, le Tasawwuf du Maroc insiste sur la stricte distinction entre le licite et l'illicite. Il est permis, voire conseillé si on le peut, de se nourrir des meilleurs aliments, de s'habiller des plus beaux habits pour pouvoir faire grandir en soi une gratitude envers Dieu la plus sincère possible. Le monde matériel et la création ne sont pas uniquement considérés comme un obstacle mais aussi comme un moyen d'accès. Dans le même ordre d'idée, il n'est pas recommandé de multiplier démesurément les actes d'adoration, mais de rechercher la pureté de l'intention (ikhlas) et l'orientation exclusive du cœur vers Dieu. Par ailleurs, on ne trouve au Maghreb aucune recherche de la beauté, comme moyen initiatique, à travers l'esthétisme et les arts. C'est parfois le cas dans le Soufisme Turque ou Syrien, qui ont développé l'usage de la contemplation de la création (en admirant la nature par exemple ou par la musique) dans l'espoir d'élever son esprit au-dessus des désirs charnels. On ne trouve pas non plus, dans le Tasawwuf marocain, la transmission développé d'histoires de sagesses, comme en Asie Centrale ou en Afrique noire, où une partie essentielle de l'enseignement est communiqué par le biais d'histoires initiatiques dont le but est de provoquer une brèche dans le schéma de la pensée du disciple pour l'amener à abandonner les prétentions injustifiées de sa raison.
Dans la pratique, le Soufisme Marocain cherche la rencontre avec Dieu par le combat contre l'âme charnelle en approfondissant au moyen des actes d'adoration préconisés par le Coran et la Sunna : invocations (dhikr) à voix haute ou à voix basse, seul ou en groupe, lecture du Coran, prières sur le Prophète, chants à la louange de Dieu et de son Envoyé (que la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui)… Ainsi il n'existe pas de pratique ésotérique basée sur la concentration du dhikr sur la respiration ou sur les points subtils du corps humain (lata'if) comme chez les Naqshbandi indiens, ou sur le travail codifié de la posture pendant la contemplation. La place et le rôle du Shaykh est aussi différente. Chez certaines branches de la Naqshbandiyya, il existe un modèle de relation guide-disciple appelée "rabita" qui peut se traduire dans certaines confréries par l'identification à la personnalité du guide. Ainsi, le disciple cherchera à ressembler au maximum à son guide, y compris dans les détails physiques (habillement, coiffure, taille de la barbe…) et la vie quotidienne (nourriture, façon de vivre…). Ce modèle, poussé à l'extrême, est inexistant au Maroc.
Le Tasawwuf maghrébin représente donc une voie du juste milieu dans le soufisme, à la fois éloignée de la mortification du corps et de la submersion dans les attraits du monde matériel (dounya). C'est grâce à cela que le Tasawwuf n'a quasiment jamais rencontré d'incompréhension ou de suspicion dans le Royaume Chérifien. Pratiquer par l'ensemble de la société, des plus pauvres ou plus aisés, il a connu un rayonnement incomparable. Tant et si bien, que le Tasawwuf du Maroc a souvent servi de modèle pour celui d'autres parties du monde musulman.
Ainsi, le livre intitulé "al-Dala'il Khayrat" de l'imam Jazouli, qui est un recueil de prières sur le Prophète, ou la qassida (chant) al-Burda de l'imam Busayri sont récités aujourd'hui dans l'ensemble du monde musulman du Sénégal à l'Ile Indonésienne la plus lointaine.
Nous comprenons aisément, même l'exposé présenté est sans doute schématique et que l'enseignement de chaque Shaykh vivant est unique, que le terme "Soufisme Marocain", loin d'être une expression de chauvinisme ou de patriotisme mal placée, reflète bien la réalité d'une méthode qui a fait école et qui reste, à l'heure actuelle, un des meilleurs représentants de ce qu'est l'Islam dans sa totalité: la Voie de perfectionnement de l'Homme par l'acquisition de l'expérience spirituelle transmise par Sayyiduna Muhammad Ibn Abdullah Ibn Abdel-Muttalib ibn Hashim (que la bénédiction et la paix de Dieu soient sur lui). C'est la méthode enseignée de nos jours par le Shaykh Sidi Hajj Hamza al-Qadiri al-Boudshishi (que Dieu l'agrée) pour tous ceux qui ont une recherche sincère.
Wa salam aleikoum wa rahmatullah wa barakatuhu
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