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RESUME DE LA VIE DE BAYE
16/08/2007 15:08
RESUME DE LA VIE DE BAYE Par Pr. Ousmane Kane (Columbia University, Washington, USA) EL HADJ IBRAHIMA NIASSE, Sénégal, 1900 -1975
(Extrait du Dictionnaire des savants et grandes figures du monde musulman périphérique, du xixe siècle à nos jours, fascicule N°1, avril 1992)
Nè à Taïba-Niassène dans l'actuelle région du Sine-Saloum (Sénégal ) en octobre 1900 et mort à Londre le 26 juillet 1975, Ibrahim Niasse fils de Abdoulaye Niasse (1844-1922), importante figure de la Tijaniyya Sénégalaise et agriculteur prospère du bassin arachidier
La position stratégique de Kaolack et les relations suivies de son père avec les lettrés du Sénégal et de la Mauritanie et l'Afrique du nord font de sa maison paternelle un endroit privilégié où le jeune Ibrahim étudie non seulement les science religieuses : exégèse, juruisprudence, théologie, grammaire arabe, rhétorique, métrique, biographie du Prophète (SAS), etc., mais également cultive un goût prononcé pour le mysticisme musulman. Témoigne de ses connaissances ésotoriques d'acquisition précoce, son premier ouvrage" rûh al adab" écrit à l'âge de 18 ans (En fait l'auteur Ibrahima Niass dit à la fin de son ouvrage qu'il avait 21 ans quand il écrivit son œuvre, Note du présentateur) , ainsi que son fameux kâshif al ilbas (1930) [Traité fondamental de Soufisme et de la Voie Tijaniyya, Note du présentateur].
A la mort de son père, en 1922, son frère aîné Mouhammad (Khalifa) prend en charge la communauté des "Niassènes" et Ibrahima enseigne dans les écoles coraniques de son père de Taïba, Kossi et Kaolack. Son érudition et sa piété lui attirent très vite de nombreux adeptes. Dès 1930, il se proclame héritier spirituel de Ahmed Tijanî(raa) et obtient l'allégeance massive des disciples de son père ainsi que celle de nombreux cheikhs maures qu'il initie à la Tarbiyya (initiation mystique) dont le but est de parvenir à la ma'arifa (gnose) qui marque la spécificité de sa branche Tijaniyya.
Toutefois son audience reste limitée jusqu'en 1937, année où il effectue son premier pélérinage à la Mecque et y rencontre l'Emir de Kano, Abdoulahi Bayero qui renouvelle son affiliation à la Tijaniyya auprès de lui et l'invite à Kano. Il y obtient l'adhésion de la majorité des oulémas de la Tijaniyya qui, dès la fin de deuxième guerre mondiale, se font les moteurs de l'expansion de son mouvement dans toute l'Afrique de l'Ouest. A la mort de l'Emir Abdoulahi Bayero en 1953, son fils Mouhamed Sanuss lui succède et renforce ses liens avec Ibrahima Niasse.
A la fin des années 60, grâce à ses appuis politiques, le zèle de ses disciples nord-nigérians, son action éducative, le zèle de son prosélytisme, il se trouve à la tête d'une communauté transnationale de plusieurs millions de membres répartis entre le Nord Nigéria, lieu par excellence de son rayonnement, le Ghana, le Niger, le Togo, le Libéria, la Sierra Leone, le Tchad, le Caméron, la Gambie, la Mauritanie et la région du Sine saloum.
Selon Mervyn Hiskett (Development of Islam in West Africa, p.287), "by the end of colonial period, there is little doubt that it was by then the largest single Muslim organisation in West Africa.
" (Il n'y a aucun doute que son mouvement était la plus grande organisation musulmane en Afrique de l'Ouest à la fin de la période coloniale).
Premier Chef religieux ouest africain à établir des contacts avec les organisations islamiques internationales, Ibrahim Niasse a été membre fondateur et vice-président de la ligue Mondiale Islamique basée à la Mecque, membre de l'Académie de Recherches de l'Université d'Al-Azhar et vice-président de la Conférence Mondiale Islamique dont le siège est à Karachi.
Plus qu'un érudit et un leader charismatique, Ibrahima Niasse était un homme politique d'envergure. Non seulment, il entretenait des relations étroites avec des leaders africains et arabes dont l'ancien président égyptien Nasser et le premier président du Ghana Kwamé Nkrumah qui, bien que chrétien, passe pour avoir été un de ses disciples, mais il a été dans les années 1950 et 1960, très actif dans l'arène politique africaine en général et nigérienne en particulier.
Bibliographie.
Archives du Sénégal 2532/83, Rapport annuel d'ensemble - Cercle du Sine Saloum Kaolack.
Mervyn Hiskett, Development of Islam in West Africa, London-New-York, 353 p., 1984
Ibrahim Ismail, Muhimman wasiku guda uku duga dqa Sheikh Ibrahim Kawlaha (trois lettres importantes de Cheikh Ibrahima Niasse), Kano 1975.
Maigari Muhammad al-Tahir, al -Shaykh Ibrahim Niyâs, Al Singhâli hayâtuhu wa 'ârâuhu wa taclimâtuhu (la vie, les idées et les enseignements de Cheikh Ibrahim Niasse du sénégal), Beyrouth, Dâr Al Arabiyy li a tibaca wa al nashr wa al tawzic, 1979, 253 p.
Paden John Naber, The influence of religious elites on political culture and comminity integration in Kano, Ph.D. thesie (Political Science), Havard Universiy, 1968, 1531 p.
Sources orales:
Entretien avec Cheikh Abdoulaye Niasse (fils et Calife d'Ibrahim Niasse), Kaolack, Août 1986.
Entretien avec Cheikh Hassan Cissé (Imam de la grande Mosquée de Médina Baye à Kaolack), Dakar, novembre 1988.
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Autres paroles de BAYE dans Rihlata Konakria
15/08/2007 21:50
El Hadji Ibrahima Niass
Cheikh Ibrahima Niass est né le soir du quinze du mois lunaire de Rajab en l'an 1320 correspondant au 08 novembre 1900 du calendrier grégorien, à Taïba-Niassène. Tout au début de la grossesse de Aïcha Diankha, la vénérée mère du Cheikh, celle-ci vit en songe qu'elle se tenait sur quelque chose, qu'il y'avait en dessous d'elle un puits, quand soudain se fendit la lune venant de l'est et tomba sur elle.
Elle eut très peur ! A son réveil ,elle se confia très tôt le matin à son mari, El hadj Abdoulaye Niass. Celui la calma et lui demanda de garder son secret et de n'en parler à personne.
A la naissance du Cheikh al islam, son père demanda à sa mère:
"As-tu de l'espoir pour ton enfant?".
Elle lui répondit:
"Oui, j'espère beaucoup de biens en lui, qu'il soit vertueux, pieux, s'il plaît à Dieu".
Le Cheikh lui dit: "Oui, j'espère cela aussi si Allah lui accorde une longue vie !".
Parabole de la Faydou Tidjane
Le Professeur Ibrahim Mahmoud Diop cite à cet effet une parabole qu'il a entendu de Cheikh Ibrahima (raa):
"Imaginez 5 (cinq ) choses ,avait-il dit. -Imaginez un puits sans fond ,ce n'est pas un puits ordinaire,pensez -vous ,mais un puits insondable. -Imaginez ensuite un travailleur infatigable charge d'en puiser continuellement de l'eau. -A cet homme inlassable ,confectionnez un seau d'un cuir inalterable.Et tout près du puits ,supposez qu'il y'ait un bassin qui,a la longue ,va être plein. -Imaginez enfin,une eau si précieuse qu'on ne peut ni la verser par terre,ni la remettre dans le puits déjà plein à déborder. La question est la suivante :
Que faire de cette eau ,lorsque le bassin sera rempli?
Une réponse:
construire plus de bassins possible autour du puits pour receuillir cette eau précieuse ! Dans cette parabole, -le puits représente ALLAH(subhanahu wa talla),l'Etre Supreme. -L'eau est la Gnose Divine et l'experience. -Le seau en cuir est le Prophète(PSL). Un proverbe des Soufis revèle que : "Sans intermediaire,nul ne peut jamais atteindre un quelconque objectif" et le Prophète est le plus grand médiateur entre la créature et Allah (tabaraka wa talla) . -Le travailleur ,dans cette parabole est Cheikh Ahmadat-Tijani(raa) . -Le bassin est un guide spirituel d'exception qui est tant et si bien versé dans la Gnose Divine ,qu'il doit transmettre aux autres cette connaissance sublime sinon,elle débordera.
-Cheikh Ibrahim Niass (raa) est le possesseur de la Fayda.
Paroles de Cheikhel Islam
A la gloire du Prophète Muhammad(saw) ,Cheikh Ibrahim consacra un poème religieux de 2972 vers intitule "Tayssir El Wussu Ila Hadratu Russul" dont voici quelques extraits traduits
1.J'ai passé la nuit entière en veillant et en priant au souvenir de celui qui a été excellent du debut à la fin de son existence
2.J'ai défié cette nuit- là ,les tourtelles qui gémissaient tandis que la nuit entière les voisins dormaient et que mes paupières voyaient passer des torrents de larmes de passion.
3.J'ai deposé, harmnieusement des perles ,des mots pour exalter ses qualités
4.Quelles sont belles les qualités de la pleine lune ,telles que des perles précieuses !
5.Soigneusement enfilées dans un collier
6.C'est graâe à lui que les prophètes ont recu la faveur que l'on sait. Il est la parure des Assemblées prophétiques . Donc vénère-le ,exalte -le !
7.Et il restera un messager qu'on exaltera jusqu'à la consommation des siecles
8.Tout le monde dort paisiblement la nuit tandis_que Ibrahim Niass est mis a l'epreuve dans son amour pour Mouhamed le meilleur des hommmes ,la source de la splendeur
9.Si vous me demandez qui est mon ami et mon maître, je vous repondrai que c'est TAHA,bami de DIEU ,pas un autre ! pas un autre !
10.Il est de teint clair et le nuées s'abreuvent des ondées de son visage ,grâce à lui la nuit de l'ignorance qui était si obscure s'est illuminée
11.Le meilleur don que le maitre du Trône nous a fait ,c'est de nous avoir envoye TAHA, MOUHAMAD.IL est miséricordieux divine;Dieu est miséricordieux.Combien il est généreux !
12.Mes temps,mes oeuvres,je les consacre en prières et en louange pur exalter si bien que je suis devenu une nouvelle lune.
13.J'ai demoli ce qu'ils(Ennemis) avaient construit et je jure sur la prophetie de notre Seigneur Mouhamad qu'ils atteindront pas leur but
Autres paroles de BAYE dans Rihlata Konakria :
1.J'ai voyage sous l'autorite de LATIF vers KANKAN et c'est la bas ou j'ai recu le garde de KUN-FA-YAKUN
2.Je suis le Khalif de Cheikh Ahmad AL Tijani grade que j'ai recu de Cheikh Ahmad Al tijani lui meme qui a pour ancetre Ad-Naan
3.Tous les hommes de mon epoque vivront sous les honneurs sauf ceux qui critiquent mon chemin
4.Que la part de mes disciples ne soit pas les pelures mais la plantule.
5.A l'evidence ,Allah m'a cree pour resoudre les problemes. Il m'a confie le secret des secrets
6.Le sceptre de Cheikh Ibrahim Niass est celui de Cheikh Ahmad Al Tijani qu'il a recu a Fez
7.Soyez heureux ,jai en main le ecptre de Cheikh Ahmad aL Tijani et d'autres choses que je ne pourrai pas divulgué .En ce qui me concerne ,je garde des secrets de hautes valeurs
8.Vous qu voudrez voir Cheikh Ahamd Al Tijani,je dis face a face :cela n'est possible que chez BARHAM,vous le verrez en chaire et en os
9.Mon intention est de vivifier la Sunna du Prohete ainsi que la Tariqa pour les generations a venir .
10.Priez comme vous m'avez vu prier Le prophete Mouhamad PSL
11.J'ai atteint mon paroxysme dans mon berceau et j'ai devance les exegetes
LES STATIONS DE L'ISLAM (Maqâmât, Manâzil, Hadarât)
Il a prié DIEU pour que le Coran soit son karamat (miracle).
Toutes les reflexions, tous les actes et attitudes de cheikh ibrahim sont encrées sur le Saint Coran.
Il a prié DIEU pour que le Coran soit son karamat (miracle).
Toutes les reflexions, tous les actes et attitudes de cheikh ibrahim sont encrées sur le Saint Coran.
Il a prié DIEU pour que le Coran soit son karamat (miracle).
Toutes les reflexions, tous les actes et attitudes de cheikh ibrahim sont encrées sur le Saint Coran.
Il a prié DIEU pour que le Coran soit son karamat (miracle).
Toutes les reflexions, tous les actes et attitudes de cheikh ibrahim sont encrées sur le Saint Coran.
Il a prié DIEU pour que le Coran soit son karamat (miracle).
Toutes les reflexions, tous les actes et attitudes de cheikh ibrahim sont encrées sur le Saint Coran.
ŒUVRES DE L'ASSISE DISPONIBLES OU EN PREPARATION.
1 - Muhammad, l'élu de la création
Une traduction de l'ouvrage de El Hadj Ibrahim Niass paru en arabe sous le titre <<Nujûmu äl-hudâ>>. Contenu : Preuves par le Coran et le Hadith que Muhammad (PSL) est la meilleure créature devant tous les prophètes et les anges.
2 - Lumières sur la tariqa tijaniyya Et L'Afrique au Africains.
Un ouvrage en deux parties:
Première partie : Lumières sur la tariqa tijaniyya :Une traduction de l'ouvrage de El Hadj Ibrahima Niass paru en arabe sous le titre <<bayân wa äl-tabyîn cani äl-tijâniyyati wa äl-tijâniyyîn>>. Contenu: Une réfutation concise d'attaques mal intentionnées contre la tariqa tijân et le soufisme en général
Deuxième partie : L'Afrique au Africains. Une traduction par Feu le professeur Amar Samb de la lettre de Ibrahima Niass à Monseigneur Lefèvbre, ancien achevêque de Dakar, publiée en arabe sous le titre <<aÏfrîqia lil-aïfrîqiyyîn>>. Contenu: Une défense vigoureuse de l'Islam, accusé par Lefèvbre, de favoriser le lit du communisme en Afrique et d'autres fléaux n'existant que dans son imagination!
3 - Les stations de l'Islâm (Maqâmât, Manâzil, Hadarât). Une traduction de deux lettres de El Hâj Ibrahim Niass introductives sur les concepts et stations mystiques.
4 - La profusion Ahmadienne sur la naissance de Muhammad (PSL). Une traduction de la note de El Hâj Ibrahîma Niass, publiée en arabe sous le titre <<äl-faydu äl-ähmadî fi äl-mawlidi äl-muhammadî>>.
Contenu : Cheminement de la Lumière Muhammadienne, depuis sa création, à la naissance de l'Homme Muhammad (PSL)
ASSISE. S/c Pr. Gane Samb Lô. Université de Saint-Louis. BP 234, Saint-Louis. Sénégal. Email: ganesamblo@hotmail.com
Téléphone. (221) 820 93 19. Dakar
Remerciements.
Je voudrais remercier Dieu le très-Haut, d'abord, et à sa suite les personnes suivantes sans lesquelles cet ouvrage n'aurait pu se réaliser.
Cheikh Hady Ibrahîm Niass qui ne cesse de nous encourager et nous supporter moralement pour nos travaux. Ses propos à notre égard sont tels que nous ne pouvons jamais nous sentir satisfait.
Mon frère et ami Mass Mbow qui répare nos moyens informatiques et qui en assure la maintenance gratuitement.
Tous mes co-disciples de Cheikh Ibrahîm (RA), qui collaborent partiellement à ces travaux, par la relecture, la reformulation des phrases, etc.. tels que Cheikh Tidiane Gaye, Cheikh Tidiane Coundoul, Biram Diouf, etc..
Cheikh Samba Diagne qui nous a offert l'ouvrage äl-muca°jam äl-mafahras - entre autres ouvrages - qui nous permet de numéroter et d'indexer les versets coraniques.
TABLE DE MATIERE.
Introduction 4
Les trois stations de la religion 5
La réalité des neuf degrés 15
Les trois types d'adoration. 17
Transcription des lettres arabes 22
INTRODUCTION.
Nous avons le plaisir de vous présenter une tentative de traduction de deux lettres de Cheikh Ibrahîm Niass sur la classification des stations de la religion.
Il faut d'abord dire que ces lettres ont été toutes deux envoyées au disciple du Cheikh cUmar ibn Malick et publiées dans l'ouvrage "Ziyâdatu äl-Jawâhir" largement disponible aux auprès des disciples (page 44 et page 50). Elles ont été écrites en 1350 H. Cheikh Ibrâhîm avait 30 ans. Ceci dénote déjà de la précocité gnostique de l'auteur.
Cheikh cUmar ibn Malick fait partie des disciples les plus avancés, une lecture de l'ouvrage cité le montre amplement. Cela veut explique le sens condensé des lettres. Souvent l'auteur se contente d'indiquer, le récepteur devant pouvoir comprendre par rapport à ce qu'il a déjà acquis.
D'une manière générale, l'ouvrage sera très utile aux disciples déjà initiés par l'acquisition d'un vocabulaire expressif de ce qu'ils savent, acquis par expérience.
Il sera aussi utile aux non initiés par, je l'espère, l'acquisition d'un désir plus grand d'un éveil mystique pour accéder à certaines stations décrites ici.
Car, il ne s'agit pas ici d'une simple gymnastique intellectuelle sur les concepts çûfis. Pour mieux expliquer cela, nous dirons quelques mots sur l'auteur, mots que nous restreindrons dans le champ de cet ouvrage; car l'auteur est multidimensionnel : parler sur lui nous ferait dévier de l'objet de cette présentation.
Cheikh Ibrahîm Niass, le maître de l'Initiation (äl-tarbiyya)
Ce qui a le plus caractérisé le Cheikh dans sa vie, est l'initiation mystique qu'il donnait à tout musulman qui le désirait, dans ses fiefs tels que Médina Baye (Sénégal), Kano (Nigéria), Kumasi (Ghana), etc. Sa communauté est d'ailleurs connue comme celle de la tarbiyya (initiation). Malgré ses multiples facettes (littéraire, enseignant à temps plein, commentateur de coran, panégyriste du Prophète (PSL), membre d'organisations internationales islamiques, défenseur de toutes causes islamiques, cultivateur, etc.), il accordait la plus grande importance à cette tarbiyya, qu'il considérait à juste titre, comme tous les çufi, comme le joyau de la religion et des sciences.
Le çufisme, dans l'assemblée de ses disciples, n'est donc pas une théorie. Il s'agit d'une pratique comportant deux parties:
Le cheminement (äl-suluuk).
Le disciple doit s'attacher à un maître attitré et déclarer sa volonté d'accéder à
La maca°rifa (gnose). Le maître lui donnera les dhikr et le guidera.
La marche (äl-sayru).
Une fois que le disciple a atteint ses premières ouvertures, ou l'Ouverture, äl-fath, obligation lui est faite de perdurer dans la marche (du cœur) par le vécu dans la contemplation. A ce niveau, la conversation avec des initiés, la lecture du Coran, la lecture d'ouvrages çufis écrits par des gnostiques, sont pour lui des sources de connaissances mystiques certaines, parce qu'il les assimile parfaitement. Souvent ces propos sont de simples indications qu'il captera au vu de son capital expérience. Un poète çufi a dit:
Qu'il te suffise d'indications sur cette Beauté [Jamâl]
Et laisse la, protégée par le voile de la Majesté.
Fasatakfyka min dhâlika äl-jamali ichâratuñ
Wa daca°hu masûnäñ bi äl-jalâli muhajjabäñ
Il s'agit là du vécu du disciple dans la subsistance dans l'Absolu (Baqà) après l'anéantissement (äl-fanà) que constitue l'Ouverture.
Cheikh Ibrahim a dit, dans son ouvrage, äl-dawâwîn äl-sitti [Recueil de poèmes panégyriques à l'égard Prophète (PSL)] :
(page 113, versets 4-8 de la page)
J'ai protégé mes disciples dans la Voie contre les peines
Et tous, par l'anéantissement, ont accédé à leur désir
Et les pôles, avant moi, n'ont reçu de semblable à
ce qu'a reçu ce serviteur de fayd, brillant de lumière
Je remercie Dieu en ce que mon secret (sirr) ne soit pas stérile
Mon plus petit disciple a obtenu l'anéantissement.
Et ceci par mon amour du Prophète et de son secret
J'ai gagné le drapeau par mes éloges en sa faveur
L'Amour du Prophète est l'élixir de ce serviteur
Mon trésor consiste à lui adresser des louanges
Il dit ailleurs (page 108, verset numéro 12 de la page)
Mes lignes à l'égard des créatures sontt une félicité
Quiconque me voit -et mes écritures - ne peut être damné
"aïnna khutûtî lil-aänâmi sacadatuñ
fa lam yaqcha yawmañ man raaânî wa khattiyya"
Cheikh Ibrahîm nous informe dans ses lignes qu'il est possesseur de la science gnostique et qu'il en est l'Initiateur. Le plus important, c'est qu'il assure que son secret ne mourra pas car il n'est pas stérile (laysa sirrî câqirañ). Jusqu'à la fin des temps, ses initiés seront des initiateurs et le secret divin, le seul capable de provoquer l'anéantissement (äl-jazb ou äl-fanà), sera transmis, par la voie de ses héritiers spirituels, en tout lieu géographique.
Cheikh Ibrâhîm est décédé en 1975. Mais depuis, la tarbiyya est toujours vivante et se répand à tous les continents conformément à la prédiction du maître : << Cette profusion se répandra à tous les horizons par la puissance de Dieu et par son décret>>
(Jawâhir äl-rasâyïl, page 13, édition Omar Ousmane Niass)
Les lettres du Cheikh sont adressées en général aux disciples déjà initiés avec des orientations sur cette Beauté [Jamâl].
Cependant tout musulman peut évoluer à quelque niveau qu'il se situe. La lecture d'un tel ouvrage peut, à mon sens, motiver la volonté d'évoluer et la porte est grandement ouverte.
Finissons cette introduction par quelques remarques.
Remarques importantes.
Comme d'habitude, nous donnons toujours la traduction de Muhammad Hamîdullahi des versets coraniques, toujours en gras.
Dans le corps du texte, le contenus des crochets [ ] et les notes de bas de page sont des commentaires des traducteurs.
Enfin, nous avons, autant que possible, tenté de donner des notes explicatives pour devancer les éventuelles difficultés du lecteur non habitué à ce genre de textes. Une référence constante à Eva de Vitray-Meyerovitch a été faite en ce qui concerne les traductions des termes techniques çufis.
A - LES TROIS STATIONS DE LA RELIGIONS.
Au disciple cUmar ibn Malick qui lui a posé une question sur les trois étapes (maqâmât) de la religion ïslam , de ses stations et de la réalité de ses degrés, le Cheikh répondit en ces termes:
Les trois étapes de la religion que sont la soumission ( Ïslam ), la croyance ( Ïïmân) et l' embellissement ( Ïhsân) sont résumées dans la déclaration d'unicité de Dieu: Il n'y a point de divinité en dehors d'Allah, dont la version arabe est : lâ ïlâha ïllâ ällah.
L'Ïslâm est l'énoncé de la déclaration d'unicité de Dieu.
L'Ïmân est la connaissance de la déclaration d'unicité de Dieu.
L' Ïhsân est la réalisations et l'achèvement des implications de la
déclaration d'unicité de Dieu. Ce dernier consiste aussi à dire le mot : <<Allah>>, par l'énonciation et par le vécu mystique.
On peut aussi que la parole noble - lâ ïlâha ïllâ ällah - est aussi la parole du repentir, de la crainte révérencielle, de la sincérité, de l'unicité et de la pureté. Elle possède trois niveaux :
L'Islam qui consiste en la réalisation des exigences de la parole noble dans monde du nâsût.
L'Imân qui est la connaissance de la parole.
L'embellissement qui est résumé dans le seul mot : Allah.
En résumé, les trois étapes sont contenues dans la parole pure
mais elles sont distinctes.
Chacune de ces étapes possède à son tour trois degrés. Chaque degré, à son tour, est vécu à trois niveaux :
Le niveau général (câm au singulier et cawwâm au pluriel ) qui est le niveau du musulman ordinaire.
Le niveau avancé ou particulier (khâç au singulier et khawwâç au pluriel)
Le niveau très avancé ou niveau des particuliers parmi les particuliers (khâçatu äl-khâç)
A - Degrés de l'Islam.
L'Islam a trois degrés : le repentir, la droiture et la crainte révérencielle.
Le repentir (äl-tawba).
Il se réalise par la reconnaissance des faveurs de Dieu envers soi et le remerciement conséquent. Le meilleur remerciement pour ces faveurs consiste à les utiliser d'une façon qui plaise à Dieu, le Bienfaiteur. Selon les savants çûfî, il s'agit d'abandonner les mauvais caractères au profit des bons.
Je dis que le mauvais caractère chez le câm est l'abandon des obligations divines et la pratique des choses illicites. Chez le khâç, il s'agit de l'abandon des pratiques recommandées et la pratique des choses réprouvées. Chez le khâçatu äl-khâç, il s'agit du moindre éloignement de l'Enceinte scellée de Dieu ( äl-hadaratu äl-qudsiyya). Ce dernier repentir est le vrai repentir car dans sa réalité, il s'agit de tuer l'âme charnelle selon le verset coranique (2:54) <<... Repentez-vous à votre Créateur ; puis, donnez-vous la mort à vous mêmes...>>
A cette étape, on ne doit pas voir l'âme charnelle. Non plus, on ne peut posséder ni acte ni état mystique ni station. Le repentir devient le repentir du repentir (äl-tawbatu cani äl-tawba) . En effet Dieu a dit : << Oui, Dieu aime ceux qui bien se repentent..>> (2:222), c'est-à-dire, ceux qui se repentent du repentir.
La droiture (äl-ïstiqâma)
Elle consiste à emprunter la voie droite (äl-çirâtu äl-mustaqîm) selon les dix normes que Dieu a définies dans la sourate 6 du coran :"Les bestiaux" (äl-äncâm) Il dit en effet (6:151-152-153):
" Dis:<<Venez, je vais vous réciter ce que votre Seigneur vous a interdit ;
ceci : Ne Lui associez quoi que ce soit ;
Soyez cependant bienfaisants envers les père et mère !
Et ne tuez point vos enfants pour une pénurie de vivres : La nourriture, Nous l'attribuons à vous tout comme à eux.
Et n'approchez pas des turpitudes, tant de ce qui paraît que de ce qui s'en cache.
Et sauf en droit, ne tuez personne que Dieu ait défendu; - voilà que Dieu vous enjoint ; peut-être comprendrez-vous.
Et n'approchez, que pour le mieux, des biens de l'orphelin, jusqu'à ce qu'il ait atteint ses pleines forces.
Et remplissez la mesure
et le poids en toute justice, - Nous n'imposons personne que selon sa capacité.
Et quand vous parlez, alors soyez équitables, même s'il s'agit d'un proche parent.
Et remplissez le pacte de Dieu
Voilà ce qu'Il vous enjoint.<Peut-être vous rappellerez-vous?
Et voilà en toute droiture Mon chemin : suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers ; ils vous détacheront de Son sentier...>> "
Par voie droite, on comprend donc le respect de ces dix préceptes. Ceci constitue la ïstiqâma des câwwâm.
Pour le khâç, la ïstiqama est le Prophète Muhammad (PSL) en personne. Elle consiste donc dans l'extinction (äl-fanà) dans l'amour du Prophète (PSL), l'héritage de ses belles qualités, extérieures et intérieures, son rappel, l'expression de çalât sur lui et d'invocations en sa faveur dans chaque souffle de vie.
Pour le khâçatu äl-khâç, il s'agit de se départir du moindre caractère ou de la moindre habitude réprouvable. Dieu a dit en effet : <<Oui, ceux qui disent : <<Notre Seigneur est Dieu, et qui s'y tiennent...>> (41:30).
La crainte révérencielle (äl-taqwa).
Elle consiste à exécuter les ordres divins : les devoirs et les interdits, extérieurement et intérieurement, dans les assemblées ou dans la solitude. Elle est plus générale que la ïstiqâma. Car, en fait, les devoirs englobent l'obligatoire (äl-farîda) et le recommandé (äl-maca°rûf) tandis que l'interdit englobe l'interdiction absolue (äl-harâm) et le réprouvé (äl-makrûh) . La ïstiqâma concerne l'obligatoire et l'interdit absolu cependant que la taqwâ considère toutes les catégories citées précédemment. Ceci est la taqwa des cawwâm selon le verset coranique << Craignez Dieu, donc, tant que vous pouvez...>> (64:16).
Chez le khâç, il s'agit se rappeler de Dieu à tout moment, de le remercier à tout instant et de lui obéir en toute circonstance selon l'ordre de Dieu
<< Craignez Dieu comme il se doit craindre...>> (3:102).
Chez le khâçatu äl-khâç, la taqwâ est l'absence de tout autre que Dieu dans la pensée, ne serait ce qu'un laps de temps. Le gnostique (äl-cârif bi ällah)
Et si la moindre sollicitude envers un autre me vient
à l'esprit, par inadvertance, alors je dois être éconduit.
Seul le pôle singulier rassembleur (äl-qutbu äl-fardu äl-jâmicu) peut réaliser cet état mystique de manière constante, en état de veille ou de sommeil. Le cârif bi ällah peut vivre cette station mais de manière non régulière. Dieu décrit cette taqwa en disant : <<Dieu aime vraiment les pieux>> (9:4) ; ici les pieux (muttaqîn) étant ceux qui atteignent la taqwâ.
B - Degrés de la foi (äl-ïïmân)
L'ïïmân a trois degrés : la véridicité, la sincérité et l'apaisement.
La véridicité (äl-çidqu)
La véridicité est la pratique de la bienfaisance (äl-birru), la
recherche du visage de Dieu (de l'agrément de Dieu) selon le verset:
<<Ce n'est pas charité [bienfaisance] que de tourner vos visages vers l'Orient ou l'Occident. Mais c'est charité, oui, que de croire en Dieu et au Jour dernier, aux anges, au Livre et aux prophètes, de donner son avoir, pour l'amour de Dieu, aux proches, aux orphelins, aux pauvres, à l'enfant de la route et aux mendiants, et pour délier les jougs, et d'établir l'Office et d'acquitter l'impôt. Et ceux qui remplissent leurs pactes lorsqu'ils en ont fait, ceux qui sont endurants dans l'adversité, la détresse, et lors de la guerre, les voilà les véridiques ...>> (2:177).
Il s'agit là de la véridicité des cawwâm. Celle des khâwwâç se réalise dans l'amour de l'Essence Supérieure dont l'accès [pour ne pas dire le branchement] à elle est l'ultime désir, plus fort chez lui que tout autre désir. De sorte aussi que Son nom, Sa parole, Son agrément sont plus agréables chez lui que tout nom, toute parole et tout agrément. En effet, Dieu dit : <<... et soyez avec les véridiques ...>> (9:119)
La pensée ne peut aimer ce que Dieu n'aime pas et il ne peut souhaiter l'existence de ce dont Dieu ne veut point l'existence, même par la pensée (äl-khâtir). Voilà la grâce de Dieu, qu'il apporte à qui il veut... Dieu, cependant est le Détenteur de l'énorme grâce. (62:4)
Pour les khâçatu äl-khâç, la reconnaissance et l'authentification de tout ce que l'Enceinte de la Prophétie (hadaratu äl-nubuwwa) reçoit de l'Enceinte Divine (äl-ülûhiyya) de science, d'état mystique, de secret (sirr), de convenances, de droit, de devoirs, etc. Celui qui atteint ce niveau a déjà réalisé la forme supérieure de la véridicité.
2) La sincérité (äl-ïkhlâç)
Il s'agit d'appliquer l'ensemble des recommandations pour le noble visage de Dieu et de s'éloigner de l'ensemble des choses interdites. En conséquence, toute forme d'ostentation , tout désir d'étonner son prochain, de se faire voir ou entendre est répréhensible pour ce niveau de sincérité, qui est celle des cawwâm.
Chez le khâç, il s'agit d'appliquer les recommandations et d'éviter les choses interdites, sans le souci de la moindre récompense, de la moindre punition, du moindre souci d'atteindre une position parmi les positions de la sainteté; mais dans l'amour, par la cabûdiyya. Celle-ci est par, définition, l'adoration de Dieu, en dehors de toute raison, si ce n'est que Dieu est Dieu et qu'il a droit à être adoré! Et que toi (l'aspirant à cet état), tu es esclave et par voie de conséquence, tu dois servir. Tu ne dois par conséquence t'attendre à rien de sa part. Bien plus, ce travail que tu fais pour lui est une faveur qui t'est faite de Sa part.
Pour les khâçatu äl-khâç, il s'agit d'exclure, dans le rapport d'adoration avec Dieu, tout autre que Dieu, jusqu'à s'exclure soi-même. De sorte, l'adoration vienne de Dieu, soit pour Dieu, et se fasse par Dieu. L'esclave n'a ni entrée ni sortie dans cette adoration.
L'apaisement ou la tranquillité (äl-tumânîna).
Il s'agit là de l'apaisement du cœur par Dieu, en se suffisant de Lui, par la conviction en Dieu. De sorte que le cœur ne se retourne point vers quoi que ce soit d'utile ou de nuisible, mais plutôt, se soumet totalement à Dieu en disant:
"O Dieu, Tu es mon soutien...", [Ällahumma, calayka mucawwalî]. Ceci est l'apaisement du khâç., les cawwâm n'ayant aucun accès à cet état.
Chez le khâçatu äl-khâç, l'apaisement est réalisé dans leur certitude que rien en dehors de Dieu n'existe. Il ne se réside que dans Dieu et ne retourne que vers Dieu. Il lui est adressé la parole en ces termes : << O âme tranquillisée, retourne vers ton Seigneur, agréante, agréée; entre donc parmi Mes Esclaves et entre dans Mon paradis !>> (89: 27-30).
C - L'EMBELISSEMENT.
L'observation (äl-murâqaba)
Elle réalise avec la permanence de la ferme conviction de
compagnie permanente de Dieu et de Sa connaissance de la moindre portion de l'esclave,
de sorte que ce sentiment ne le quitte point. Ceci est possible lorsque le possesseur de cet état mystique lit la réalité intrinsèque des choses au delà des voiles . Et qu'il comprend les choses au double plan de la logique et du goût. On pourrait croire que les paroles de cet homme sont celles d'un homme accompli, arrivé dans l'enceinte scellée de Dieu (äl-hadaratu äl-qudsiyya). Il n'en est rien. Car cet homme lit la réalité encore à travers des voiles, certes très fins, mais quand même à travers des voiles. Il reçoit les sciences par la compréhension (fahm) et le goût, (zawq), c'est-à-dire l'expérience.
Cette murâqaba avant l'étape de la contemplation (äl-muchâhada), est celle du khâç.
Celle du khâçatu äl-khâç a lieu après la muchahada. Elle est le produit de la maca°rifa, la connaissance de Dieu ou la gnose.
La contemplation (äl-muchahada).
Il s'agit de la vision de la Vérité (äl-haqq) par la Vérité, de vraie vision, sans aucun doute, sans hésitation et sans fausse impression. De sorte qu'il ne reste que le haqq par le haqq dans le haqq. Tant qu'il reste un iota de l'existence (äl-wujuud) de l'esclave, c'est-à-dire, tant qu'il n'est pas totalement éteint dans la vérité, alors il n'a pas encore atteint la muchahada. Il doit se nier soi-même, nier les autres, nier même la notion de l'autre, de sorte qu'il ne reste que Lui, et son soi profond (lisânu äl-hâl):
Jusqu'à ce qu'il ne reste que Dieu, rien d'autre,
Même pas ni contecté ni d'évidence
[falam yabqa ïlla Ällahu, lâ chay-ä ghayrahu
famâ thamma mawçûluñ wa lâ thamma bâyïnuñ]
Pas de nom, pas d'attribut, pas de représentation, pas de frontière, pas de comment, pas de limitation, pas d'unification, pas de direction, pas de face-à-face, pas de commencement, pas de fin, pas de jonction, pas de séparation, pas d'invocations (dhikr), pas d'invoqueur (dhâkir), pas d'invoqué (madhkûr). C'est l'état décrit par le verset
<<le droit (la vérité) est venu et le faux s'en est allé. Oui, le faux c'est qui s'en va>> (17:81).
Cette étape est la première étape de l'Ouverture (äl- fath). Tout ce qui est antérieur n'est pas fath. C'est la porte de la maca°rifa mais ne constitue pas la maca°rifa car tout gnostique (possédant la maca°rifa) est maftûh calayhi (possédant l'Ouverture) mais le contraire n'est pas vrai.
La gnose est la dernière étape de la religion et tandis que le repentir en la première
3) La Connaissance de Dieu - la gnose (äl-maca°rifa)
Il s'agit là de l'enracinement et l'installation dans la station de
la contemplation (hadaratu äl-muchahada), dans l'extinction (äl-
fanà) totale mais dans la subsistance dans l'Absolu (äl-baqà), dans Dieu.
Chez les çufi, le gnostique est celui qui voit Dieu dans toute
chose et qui contemple la Vérité dans toute chose.
Le gnostique, chez moi, est celui qui s'est éteint dans l'Essence Divine (äl-zât) une fois, dans l'Attribut Divin deux ou trois fois, dans Le Nom Divin une fois, qui authentifie l'Existence (äl-wujûd) par les trois Vérités Essentielles, le Nom par le Nom.
C'est une étape très difficile à atteindre, [au sens figuré : qu'on atteindrait que par le broiement du foie] . On ne l'obtient point contre l'argent ou les enfants.
Le gnostique est en éveil total dans Dieu. Parce qu'il accepte, sans contrainte aucune, le jugement par les règles divines et qu'il accepte de la même manière le déroulement des destins, il gagne le grade de s'adresser lui même la parole en ces termes: (89:29-30)
<< Entre donc parmi les esclaves et entre donc dans Mon paradis>>
La maca°rifa (la gnose) est donc la dernière étape de la religion tandis que le tawba (le repentir) en est la première. Cependant, la tawba est meilleure que la maca°rifa du fait qu'elle en est la cause et le générateur [de la gnose]. Bien plus, la vraie tawba est le non repentir (cadamu äl-tawba), l'absence du repentir. Ceci ne peut s'atteindre que dans la maca°rifa.
A cet effet, notre maître, le Sceau, Cheikh Ahmad äl-Tijâni (RA), a dit:
<<Par Dieu, en dehors de Qui point de Divinité, je n'ai pas atteint la station du repentir>>. Ceci veut dire qu'il se repent de se voir se repentir car, le repentir pour soi est la preuve qu'on n'a encore atteint la station véridique du repentir.
Voici, en résumé, le commentaire des étapes de la religion. Si je devais les développer, je serais obligé d'en faire un ouvrage. En résumé, les trois étapes sont l'Islâm, l'Imân et le Ihsân.
L'Ïslâm est : Il n ' y a de Divinité qu'Ällah
L'Ïmân est : <<Sache en vérité, point de Dieu que Dieu Lui-même...>>(47:18)
L'Ïhsân est : <<Dis: Allah!>> (6:91)
Et <<Ces exemples-là, Nous les frappons pour les gens; ne le comprennent pas que ceux savent.>>. (29:43)
En tout cela fait neuf étapes. Si tu médites sur ce qui précèdes, tu verras que ceci correspond aux haqâyïq (Réalités) et font penser aux hadarât (Enceintes). En fait c'est la même chose.
Car si tu accèdes à l'Enceinte scellée de Dieu (äl-hadaratu äl-äziliyya), tu réalises ton désir De Dieu, du Prophète de Dieu, et du Cheikh.
Car si tu accèdes à Réalité Muhammadienne (äl-haqîqatu äl-muhammadiyya), tu réalises ton désir de Dieu, du Prophète de Dieu, et du Cheikh.
Car si tu accèdes à Réalité Ahmadienne (äl-haqîqatu äl-ahmadiyya), tu réalises ton désir De Dieu, du Prophète de Dieu, et du Cheikh.
Les hadarât devinrent ainsi neuf. L'Ïslâm est l'Enceinte du Cheikh (hadaratu äl-chaykh), l'Ïmân est l'Enceinte du Prophète (PSL) (hadaratu äl-rasûl) et l'Ïhsân est l'Enceinte de Dieu (hadaratu Ällah).
<<Et que le terme, en vérité, est vers ton seigneur>> (53:42)
[Ensuite l'auteur reprécise les neuf degrés ci-dessus dans un chapitre que nous intitulons:]
B- LA REALITE DES NEUF DEGRES DE LA
RELIGION.
[Dans la liste ci dessus, la réalité de chaque station est donnée et un verset coranique qui la sous-tend.]
1) Le repentir (äl-tawba)
Sa Réalité est: Le repentir du repentir (äl- tawbatu cani äl-tawba).
<<Le miséricordieux, en vérité, c'est Dieu>> (9:104)
La droiture (äl-ïstiqâma).
Sa réalité est: L subsistance dans l'Absolu (äl-baqà) après l'Extinction (ou mort mystique ou anéantissemen) (äl-fanà).
<<Dieu, en vérité, ordonne ce qu'il veut>> (5:1)
La crainte révérencielle (äl-taqwa).
Sa réalité est: Ne jamais penser, en aucun moment, à un autre [que Dieu].
<<C'est qu'en vérité Dieu est, Lui, la Vérité>> (22:62)
La véridicité (äl-çidqu).
Sa réalité est : L'unicité de la direction [de sa face].
<<Tout est pour périr sauf son visage>> (28:88)
La sincérité (äl-ïkhlâç)
Sa réalité est: Que tu ne considères point tes actes ni provenant de toi, ni ne t'appartenant pas ni ne t'étant destinés.
<<Le chemin de Dieu à Qui tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre - [en tant que tout en Lui(45-13) ]-. N'est-ce pas vers Dieu que vont les commandements>> (42:53).<<A Lui la royauté et à Lui la louange>>(64:1).
L'apaisement ou la tranquillité (äl-tumânîna).
Sa réalité est : Que tu ne souhaites ni la cessation de l'existant ni l'avènement de ce qui n'existe pas encore.
<<Dieu sait, oui, tandis que vous ne savez pas>> (16:64)
L'observation (äl-murâqaba).
Sa réalité est : L'attache permanente du cœur à Dieu.
<<Certes oui, ton Seigneur demeure aux aguets>>(89:14)
<<En quelque que situation que tu te trouves, et quelle lecture que tu récites de ceci, et quelque œuvre que vous œuvriez, Nous somme témoin sur vous quand vous vous y lanciez...>>(10:61).
<<... et Nous savons ce que son âme lui suggère. Nous sommes cependant plus près de lui que sa veine jugulaire>> (50:16)
<<... Pas de tête-à-tête à trois, qu'Il n'y soit quatrième, ni à cinq qu'Il n'y soit sixième, ni à moins de cela ni à plus, qu'Il ne soit avec eux, où qu'ils se trouvent...>>(57:8)
La contemplation (äl-muchahada).
Sa réalité est : La vision réelle de la Vérité [Dieu].
<<A Dieu l'Orient et l'Occident. Où que vous tourniez, donc, là est le visage de Dieu...>> (2:115)
9) La Connaissance de Dieu - la gnose (äl-maca°rifa)
Sa réalité : Vivre la plénitude Divine (äl-kamâlu äl-zâtî)
<<Rien qui Lui soit semblable>> (42:11).
Ici finit ce que j'ai reçu du wârid, de la provenance [de l'Enceinte scellée de Dieu ?]. Gloire à Dieu dans tous les cas. Salut et Prière sur le Prophète Muhammad, sur sa famille et sur ses compagnons.
C - LES TROIS ADORATIONS.
A la question : Que sont le cîbâda , le cabûdiyya et le cabûda, le Cheikh répondit:
Le cîbâda est l'adoration de l'esclave destine à Dieu.
[L'adorateur de ce niveau s'appelle mutacabbid, celui qui s'adonne à l'adoration]
Le cabûdiyya est l'adoration que l'esclave accompli par Dieu.
[L'adorateur de ce niveau s'appelle câbid, ce qui essaie de réaliser l'adoration]
Le cabûda est l'adoration que l'esclave accomplit dans Dieu.
[L'adoration de ce niveau s'appelle äl-cabd, le gnostique]
Ou encore
Le cîbâda est la pratique de la loi extérieure (charîca)
Le cabûdiyya est le cheminement dans la Voie (suluuku äl-tarîqa)
Le cabûda est la contemplation de la Réalité.
Ou encore
Le cîbâda est l'œuvre du voilé.
Le cabûdiyya est l'œuvre de l'aspirant.
Le cabûda est l'œuvre du gnostique.
Ou encore
Le cîbâda est l'acte des gens de droite. (açhâb äl-yamîn)
Le cabûdiyya est l'acte des rapprochés (äl-muqarrabîn).
Le cabûda est la station de ceux qui l'emportent (äl-sâbiqîn) (56:1-16).
Ou encore
Le cîbâda est l'œuvre de celui qui se manque à lui même.
Le cabûdiyya est l'œuvre du modéré.
Le cabûda est l'œuvre de celui: qui l'emporte au concours du bien. (35:32)
Ou encore
Le cîbâda est l'adoration du savant.
Le cabûdiyya est l'adoration du saint vertueux.
Le cabûda est l'adoration du gnostique.
Ou encore
Le cîbâda est la station de : C'est Toi que nous adorons (1:4)
Le cabûdiyya est la station de: C'est Toi dont nous implorons le
secours (1:1)
Le cabûda est la station de l'effacement dans le témoignage de
la réalité; la vérité se montre à elle même sans
dhikr.
Ou encore
Le cîbâda est l'œuvre des membres extérieures (jawârih)
Le cabûdiyya est l'œuvre du cœur (qalb)
Le cabûda est l'œuvre de l'esprit (rûh)
On peut aussi dire :
Le mutacabbid est un lauréat dont la récompense est le paradis
Le câbid est favorisé particulièrement par sa promiscuité de Dieu.
Le cabd reçoit un satisfecit, l'agrément, [âme satisfaite] et ses cadeaux sont le taçrîf [la disposition ] et le khilâfa [l'Intendance de Dieu sur la créature].
Le gnostique, l'Imam äl-buçayrî, a dit, à propos de son maître Abu äl-cabbas äl-marsî :
Dis à celui qui essaie de se rapprocher de sa station
Que le mutacabbid n'est pas comme le cabd.
On peut aussi dire que
Le cîbâda est le droit de la ülûhiyya
Le cabûdiyya est le droit de la wahda
Le cabûda est le droit de la ähadiyya
Le prophète (PSL) fait référence à cette dernière station dans le hadith:
<<Ni Ma terre ni Mon ciel ne me peuvent me contenir; mais le cœur de mon esclave (cabdî) croyant peut me contenir>>.
Quand la cabûda est sincère, la ähadiyya s'y manifeste et Elle devient elle et elle devient Elle. La khilâfa devient possible et le cabd devient l'Esclave de l'Essence (cbdu äl-zât) et la louange de l'Essence (hamdu äl-zât). Il devient <<très prévaricateur, très ignorant>> (33:72)
Retenons les rennes de la plume, par politesse avec l'Enceinte Scellée, ... [de peur de dévoiler ce qui est réservé aux initiés!]
Quant la question sur le cilmu äl-yaqîn (science certaine ou science de la certitude) , le caynu äl-yaqîn (La vision certitude) et le haqqu äl-yaqîn (l'expérience vécue de la certitude), je dirais:
La science certaine (cilmu äl-yaqîn) est la foi de l'esclave voilé (mahjûb) que Dieu est unique dans Son Essence, dans Ses Attributs et dans Ses Actes.
La vision certaine (caynu äl-yaqîn) est la foi du serviteur qui est immergé dans la contemplation (muchâhada) que Dieu est unique, qu'il ne subsiste rien avec Lui, mais qui a encore le sentiment de son extinction.
L'expérience de la certitude (haqqu äl-yaqîn) est la perdition totale du serviteur (äl-cabd) dans l'Existence Absolue, de sorte qu'il ne lui reste aucune sensation, ni de lui-même ni de son anéantissement.
La science certaine (cilmu äl-yaqîn) est l'anéantissement du serviteur dans les Actes de Dieu.
La vision certaine (caynu äl-yaqîn) est l'anéantissement du serviteur dans les Attributs de Dieu, ou dans Son Essence mais avec le sentiment de son anéantissement.
L'expérience de la certitude (haqqu äl-yaqîn) est l'anéantissement dans son anéantissement.
La science certaine (cilmu äl-yaqîn) est la foi du serviteur ordinaire (äl-cawwâma) derrière les voiles.
La vision certaine (caynu äl-yaqîn) est la vision du serviteur de la réalité de l'unicité de Dieu avant son anéantissement total. Dieu dit à cet effet <<Puis vous le verrez avec l'œil de la certitude>> (102:7).
Dieu dit [aussi] : <<Alors, hôtel dans une eau bouillante, et précipitation dans l'enfer-Jahîm. Oui, la vraie certitude, c'est cela.>> (56:93-95).
Dieu décrit la vision [de l'enfer] par le terme caynu äl-yaqîn et la combustion dans l'enfer par haqqu äl-yaqîn. Il s'en suit que le cilmu äl-yaqîn est la station des ordinaires, que le caynu äl-yaqîn est la station des particuliers et que le haqqu äl-yaqîn est la station des élus parmi les particuliers.
Tu pourras aussi simplement dire que le cilmu äl-yaqîn est la station de l'Ïslâm, que le caynu äl-yaqîn est la station de l'Ïmân, et que le haqqu äl-yaqîn est la station de l'Ïhsân <<Quoi ! y a-t-il autre salaire à la bienfaisance [Ihsân], que la bienfaisance>>(55:60)
En résumé, quand le serviteur, s'anéantit dans les Actes Divins, c'est-à-dire, sait avec certitude qu'il n'y a d'autre Acteur en dehors de Dieu, il connaît de science certaine (cilmu äl-yaqîn).
Quand le serviteur, s'anéantit dans les Attributs Divins, c'est-à-dire, sait avec certitude qu'il n'y ni vivant ni aspirant ni entendant ni voyant ni parlant en dehors de Dieu, il accède à ce moment à vision de la certitude (caynu äl-yaqîn).
Enfin quand il sait que <<Il n 'y a ...>>, il a déjà accédé au haqqu äl-yaqîn
Dans le secret, il existe des secrets subtils et fins
Pour lesquels notre sang serait versé si nous les dévoilions
O que de secrets substantiels, si je les dévoilais
On me confondrait avec les adorateurs de faux-dieux
Des musulmans verraient juste l'écoulement de mon sang
Et verraient le plus ignoble de leur acte comme bon.
Je finis ici ma réponse condensée à cause du manque de temps et des nombreuses occupations. Seul Dieu sait!
# Posté le samedi 30 avril 2005 18:01
Modifié le mercredi 24 janvier 2007 12:31
Baboul maftouh
radi an lahou ane cheikhina wa imamina mou rabbina wa mou raqqina abda zati wa mab aral asma i wa siffati cheikh ibrahim radi an lahou ane cheikhina wa imamina mou rabbina wa mou raqqina abda zati wa mab aral asma i wa siffati cheikh ibrahim radi an lahou ane cheikhina wa imamina mou rabbina wa mou raqqina abda zati wa mab aral asma i wa siffati cheikh ibrahim radi an lahou ane cheikhina wa imamina mou rabbina wa mou raqqina abda zati wa mab aral asma i wa siffati cheikh ibrahim radi an lahou ane cheikhina wa imamina mou rabbina wa mou raqqina abda zati wa mab aral
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Y-a t-il eu des maîtres d'autres tariqas qui se sont rattachés à la tijaniya
15/08/2007 20:26

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Posté par _Yahya_ |
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Assalamou 'aleykoum,
c'est très clair merci pour ces précisions.
Une autre question sur le khatm al awliya.
Al hakim attirmidhi n'avait-il pas lui aussi dit être khatm al awliya ? Ou est-ce uniquement Sidi Ahmed attijani ?
Autre question qui me vient à l'esprit :
Les autres Tariqas reconnaissent-elles la tijaniya et le fait que Sidi Ahmed attijani soit khatm al awliya ?
Y-a t-il eu des maîtres d'autres tariqas qui se sont rattachés à la tijaniya ?
Barak Allahou fikoum pour les réponses.
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Salam,
d'après mes minces connaisances cher frère, al hakim at tirmidhi, au contraire ,décrit comment sera le sceau de la sainteté et des saints.
Quels sciences il maitrisera... etc
Le seul et unique sceau de la sainteté et des saints est Sidi Ahmed et tijani , du fait qu'il est le SEUL saint a avoir explicitement dit qu'il l'était.
Personne à part cheikh ahmed et tijani (raa)n'a dit qu'il était le sceau de la sainteté.
Dans le livre des "haltes" par exemple, l'émir abdelkader dit que son cheikh ibn al 'arabi est le sceau de la sainteté mohamedienne.
Or ceci est une petite erreur du cheikh abdelqader étant donné que jamais le cheikh ibn al -arabi al Hatimi n'a dit clairement qu'il était le sceau de la sainteté.
De plus Cheikh Ahmed et ijani(raa) ocuppe une place privilegiée dans le monde des "awliya" du fait que son altesse occupe le rang de "Pôle caché", qui est un degré intermédiaire entre les saints et les prophètes.
C'est a dire tout tassawouf passe par l'intérmédiaire du cheikh pour atteindre tout saint !
Ceci depuis le début de la création jusqu'à l'extinction du soleil !
le cheikh Ahmadat'Tijânî Chérif(raa)a dit :
"Tout saint ne boit et n'est abreu vé que de notre océan depuis la création jusqu'au jour où on soufflera sur la Trompe."
Il a aussi dit :
"L'essence du Prophète(saw) irrigue les essences des Messagers et Prophètes !
Mon essence irrigue les Pôles, les Connaissants d'Allâh(swt) et les "Wali" depuis la pré-existence et ce jusqu'à l'éternité! "
Et aussi :
" Mes deux pieds que voici sont sur la nuque de chaque Wali!"
Un grand compagnon et disciple lui fit remarquer que Sidi Abdelqader Djilani (raa)avait dit la même chose, il lui répondit :
" Il avait parfaitement raison, mais il ne parlait que des "Wali" de son époque, quant à moi je dis que mes deux pieds que voici n'ont jamais cessé d'être sur la nuque de chaque "Wali" !"
Sidi Mohamed el Ghali(raa), un de ses éminent compagnons de cheikh Ahmad Tijânî, avait dit au sujet de son rôle et de son degré :
"C'est par son intermédiaire que tous les saints, sans en avoir conscience, reçoivent l'influx des Prophètes"
Il ne faut pas surtout, voir là une marque d'orgeuil et de rabaissement des autres, simplement le cheikh Ahmadat'Tijânî (raa)n'a fait que de dire et transmettre ce que sayyidina Mohamed(saw) lui a transmis a vive voix ! C'est de la même manière que le prophète Mohamed(saw) ne s'enorgeuillit pas d'être le meilleur de la création et des enfants d'Adam ainsi que des prophètes !
Le cheikh Sidi Ahmed Et tijani(raa) loue les saints et leur vouent le plus grand respect, ainsi qu'aux chourafas ( descendants du prophète), et est le plus MODESTE de tous.
Pour répondre à ta question :
Des compagnons de Sidi Ahmed Et tijani(raa) étaient rattachés à d'autres tourouq .C'est après qu'ils se sont rattachés à la Tijaniyya sur conseil de chouyoukh autres que Tijanis.
Comme grand exemple, Sayyidi cheikh Ibrahim El Riyahi el Tounsi( dont la tombe est plus que visitée en raison de sa baraka a Tunis), était chadhili . Celui qu'il l'avait initié a la tariqa chadhiliyya était un grand wali avec une grande force spirituelle, il à lui même conseillé vivement a son Ibrahim de prendre la tariqa Tijaniyya.
Cela ne veut pas dire que tout doit disparaitre sauf la Tijaniyya non, comme le dit Sidi Hamza al qadiri al bouchichi " L'eau est une mais les fleurs sont multiples"
Et pour finir tous les soufis ayant l'ouverture manifeste savent très bien que Sidi ahmed et tijani(raa) n'a pas menti sur ses visions et ses secrets qu'il a reçus à l'êtat de veille du prophète (saw) ! par exemple même cheikh An nabhani de Damas a confirmé cela dans l'un de ses ouvrages.
Cheikh Ahmed el Alawi à lui même, me semble-t-il, explicité cette parole il a dit : " le cheikh Ahmed et tijani a atteint un rôle qui lui a permis de voir toutes les stations des anciens saints et des saints à venir"
La Tariqa Tijaniyya est en réalité reconnue par tous et toutes, ainsi que Son altesse El Tijani.
Wa sallalahou 'aleyhi wa salam fi ga' makan
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Les Degrés du Coeur
14/08/2007 19:48
Les Degrés du Coeur (Les Maqamat ou stations)
Le Maqam (station) représente dans l'itinéraire vers Dieu, un degré de perfection spirituelle obtenu par l'effort personnel du mystique, alors que le Hal (État) consiste en une disposition ne dépendant que de Dieu:
"Les États, disait Al Qushairi, sont des dons, les stations sont des mérites".
1.)"tawba":la conversion
La première station est, suivant l'opinion commune, constituée par la conversion des soufis.
Il ne s'agit pas, on le devine, de la profession explicite de l'Islam mais de la résolution mûrie par laquelle un musulman adulte décide d'abandonner la vie séculaire pour se consacrer au service de Dieu. C'est en ce sens qu'Al Ghazali, en pleine possession d'une grande réputation de juriste et de théologien, se convertit et donna son adhésion au soufisme.
Al Qushairi décrit ensuite l'itinéraire du pénitent de la manière suivante:
2)."Mujahada" :la "guerre sainte :
Le terme s'inspire du texte coranique: (C 26/69). Suivant une tradition, le prophète a lui-même rangé la (al jihaad al akbar) au-dessus de la guerre contre les infidèles (al jihad al asghar) et a défini la "grande guerre" comme la lutte courageuse contre l'âme charnelle (mujahadat al nafs)
3)."Khalwa wa 'uzla" :solitude et retraite
le néophyte doit s'exercer à vivre dans l'isolement, pour se débarrasser de ses habitudes mauvaises.
4)."Taqwa" :crainte référentielle de Dieu
pour fortifier sa résolution et échapper au châtiment divin.
"Voilà le commandement de Dieu, qu'il a fait descendre vers vous. Quiconque craint Dieu cependant lui efface ses fautes et lui agrandit son salaire" (C.65/5, traduction Hamidullah).
5).Wara' :abstention de toute occupation inutile et peu convenable.
6)."Zuhd" :renoncement même aux plaisirs licites.
7)."samt": silence
le Prophète (saw) a dit:
"Quiconque croit en Dieu et au Dernier Jour, qu'il parle bien ou sinon qu'il se taise".
Ce silence doit être entendu dans un double sens : sa langue, métamorphiquement, le coeur doit se soumettre sans mot dire à tous les Décrets de Dieu.
8)."Khawf" :crainte
le tremblement à la pensée des conséquences possibles et fâcheuses d'une mauvaise conduite.
9)."Raja" :espérance
attente d'une éventualité désirée.
10)."Huzn" :regret
des fautes passées.
11).Ju', tark al shahwa :faim, relus de manger
inspiré par le texte coranique: "En vérité Nous vous éprouverons par la frayeur et la faim... Mais donne de bonnes nouvelles aux patients" (C.2/150).
12)."Khushu', tawadu' ":timidité, humilité
13)."Mukhalafat al nafs wa-dhikr 'uyubiha ":résistance à l'âme charnelle, en se ressouvenant de ses vices:
deux vices sont nommés: l'envie ("hasad ") et la calomnie ("ghiba").
14)."Qana'a" :contentement de son sort
le Prophète a dit: "Le contentement de son sort est un trésor impérissable".
15)."Tawakkul" :confiance en Dieu
Dieu a dit: "Quiconque met sa confiance en Allah, à celui-là Allah suffira" (C.65/3)
16)."Shukr" :gratitude
Dieu a dit: "Si vous êtes reconnaissant, je vous donnerai sûrement de l'accroissement" (Ste14/V.7).
17)."Yaqin" :certitude, loi solide
18)."Sabr" :patience, force d'âme
19)."Muraqaba" :pensée constante de Dieu
suivant le Hadith: "La justice consiste à adorer Dieu comme si tu le voyais; car si tu ne le vois pas, Lui te voit"..
20)."Rida" :satisfaction
Certains soufis en font la dernière des "stations" et le premier des états conformément au texte coranique;
"Allâh est satisfait d'eux et ils sont satisfaits de Lui" (Ste.5/V.119) qui fait de la satisfaction de Dieu une condition préalable de la satisfaction de l'homme. Suivant al Qushairî, l'école du Khorassan tient que la rida est un maqam, puisque c'est une extension du "tawakkul", tandis que l'école irakienne est pour le hâl, pour lui, il adopte une position moyenne: la rida commençante est un maqam, son couronnement est un hâl.
L'ultime station est suivie par:
20)."'Ubudiya" :servage
soumission entière au Seigneur (Rabb) Dieu.
21)."Irada" :désir
savoir le désir de n'avoir d'autre désir que de chercher ce que Dieu désire.
22).Istiqama :rectitude
L'état dans lequel la grâce de Dieu devient perpétuelle, parce qu'il implique l'accomplissement parfait du service de Dieu.
23)."Ikhlas" :sincérité en ne cherchant que Dieu dans tout acte d'obéissance à Lui.
24)."Sidq" :Véracité en pensée comme en acte
24)."Haya" :honte qui, suivant le Prophète, est "une partie de la foi (imane)", "la crainte d'être découvert manquant de sincérité".
25)."Huriya" :magnanimité
la qualité de hurr, d'homme libre, qui met l'intérêt des autres avant le sien ou qui n'est pas l'esclave des choses matérielles.
26)."Dhikr" :souvenir, mention
en ayant Dieu sans cesse présent à l'esprit et au coeur.
27).Futuwa :esprit chevaleresque
appliquant la Tradition: "Dieu ne manquera pas de subvenir au besoin de son serviteur aussi longtemps que son serviteur subviendra aux besoins de frère musulman" avec un entier désintéressement.
28)."Firasa" :pénétration
suivant la parole du Prophète: "Prends garde à la pénétration du croyant car il voit par la lumière de Dieu".
29)."Khuluq" :valeur morale
la plus haute qualité louée par Dieu chez son Prophète (C.68/4): "En vérité tu es d'un caractère élevé".
30)."Jûd, sakhâ" :générosité, bonté
car le prophète a dit: "L'homme bon est proche de Dieu, proche des hommes, proche du Paradis, loin de l'Enfer".
31)."Ghayra" :jalousie
au sens de zèle du service de Dieu sans admettre d'autre pensée dans son esprit; c'est un attribut de Dieu lui-même, qui surveille jalousement la conduite de son serviteur.
32)."Wilaya" :qui est sous la protection de Dieu, sainteté
suivant le texte coranique: "En vérité les protégés de Dieu [Awliya'] n'ont ni motif de crainte ni motif d'être affligés" (Ste.V10/63).
33).Du'a :prière
en suppliant Dieu sans cesse car Dieu a dit: "Priez-moi, je vous répondrai" (C.40/62).
34)."Faqr" :pauvreté
car le Prophète a dit: "Le pauvre entre dans le Paradis cinq cents ans avant le riche".
35).Tassawuf :pureté
Al-Qushairî préfère dériver le terme de la racine swf (être pur) plutôt que de sûf (laine).
36).Adab :manières convenables comme dit le Prophète: "Dieu m'a donné des manières et il m'a enseigné les bonnes manières", c'est-à-dire la conduite religieuse.
Dans la pensée de al Qushairî, les aspects de la 'Ubidiya à l'Adab sont évidemment tous des prolongements des stations.
Suivent des sections sur le safar (voyage), le mérite et le profit qu'il y a toujours à se déplacer plutôt que de demeurer toute sa vie à la même place, sur la suhba (compagnie), sur le tawhid (Unicité) et sur la noble mort.
37)."Ma'rifa" :gnose
qui marque le passage définitif de la Station à l'État, cette sorte de connaissance étant infusée par Dieu dans le mystique une fois que celui-ci a apaisé tous les mouvements de son coeur.
38)."Mahaba" :amour l'effet de l'amour de Dieu pour l'homme.
39)."Shawq" :désir ardent
d'être sans cesse avec Dieu.
Sources: Kashf al mahjûb , Al Hujwîrî. Risâla , Abûl Qâsim al Qushairî.
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Al Hajj Ibrahima Niass (raa)
14/08/2007 18:51
Al Hajj Ibrahima Niass (radiallâhou ane-hou !)

Le savant, le pieux, guide spirituel dans le domaine de la chari'a et de la haqiqa, l'expert en hadith, tafsir, jurisprudence et soufisme, le prédicateur, le panégyriste du Prophète (sallallâhu 'alayhi wa sallâm), rénovateur de l'islam au Sénégal, porte étendard de la sunnah, shaykh al islâm al Hajj Ibrahima Niasse al Kaolacki al Maliki al Tijani ! (qu'Allâh le couvre de Sa Miséricorde).
Après une solide formation coranique et en sciences religieuses, Ibrahima Niasse(raa), enseigne dans les écoles de Kaolack, Kossi, Taïba Niassène , sous la direction de son frère aîné Muhammad Niasse(raa). Son érudition et sa piété lui valent l?admiration de nombreux disciples de son père. A l'âge de 20, soit en 1922, il écrit son premier ouvrage : Ruh-al-Adab (le sens des bonnes manières).
Le début des années 1930 correspond véritablement à celui de sa maturité intellectuelle dans la mesure où il produisit l'essentiel des ½uvres formulant son interprétation de la doctrine de la Tijaniyya, notamment "Kashif al-ilbas 'an faydat al-khatm Abi-l-'Abbas (1930),
"al Sirr al akbar wa nur al-abhar" (1932 : Le plus grand secret et la lumière la plus scintillante), "Tanbih al-adhkiya fi kawn al-Shaikh al Tijani khatim al-awliya" (1932 : "La levée du voile sur la grâce du sceau de la sainteté de Shaikh al Tijani").
Ibrahima recevra, dans cette tariqa, cinquantes silsilas parmi les plus dignes de foi. Elles lui ont été décernées par des guides tijanis du Maghreb et de Mauritanie.
En 1937 : Ibrahima Niasse entreprend son voyage pour son premier pèlerinage. Après une rencontre avec l'Emir de Kano, Abdullâh Bayero, ce dernier l'invite à lui rendre visite au Nord-Nigéria. Ce qu'il fit, non pas en 1937, mais en 1946. La guerre ayant eu lieu entre temps a dû l'empêcher d'effectuer le voyage.
Lors de sa première visite privée qui n'a duré que quelques jours, Ibrahima Niasse ne rencontra pas la plupart des ulama de Kano. Toutefois il avait laissé quelques exemplaires de son ouvrage" Kashf al-ilbas".
A la lecture de cet ouvrage qui est une immense fiche de lecture de la plupart des traités de tassawwuf, les "ulama" furent très impressionnés par l'érudition d'Ibrahima Niasse et sa connaissance des plus fines subtilités du tassawwuf au point de le reconnaître comme leur guide spirituel.
A la fin de la période coloniale, Ibrahima Niasse comptait plusieurs millions disciples dans tous les pays d'Afrique de l'Ouest, notamment en Mauritanie, au Niger, au Togo, en Guinée, au Ghana, au Burkina Faso, au Tchad, mais aussi au Nord du Cameroun. En Mauritanie, où son mouvement a commencé à se diffuser dans les années 30 et où de nombreux déscendants de Muhammad al Hafidh [ndT : un grand érudit mauritanien et déscendant du Prophète sallallâhu 'alayhi wa sallam] lui ont fait allégeance.
En 1960, il est reçu au Caire par par Abd al Gamal Nasser. Le président égyptien fut fortement impressionné par la grande érudition et l'arabophilie d'Ibrahim Niasse.
A partir de cette période commença entre les deux hommes une coopération à la faveur de laquelle le prestige d'Ibrahim Niasse ne cessera de se renforcer dans le monde arabe où il fut nommé Shaykh al Islam.
Il dirigea la prière du vendredi dans la mosquée d'al Ahzar en 1961, privilège qui auparavant n'avait été donné à aucun Africain de l'Ouest.
Au début des années 1960, il fut nommé membre de l'Académie de recherches de l'Université d'al Ahzar, ensuite Secrétaire Général adjoint de la Ligue Islamique Mondiale basée à la Mecque dont il a été membre fondateur, puis vice président du congrès Mondial islamique basé à Karachi.
Il est mort en 1975, qu'Allâh le couvre de rahma,de nour et de barakat et nous fasse bénéficier de sa science !
Source : Article d'Ousmane Kane dans l'ouvrage: « Le temps des marabouts : itinéraires et stratégies islamiques en Afrique Occidentale française de 1880 à 1960. »
Signature : Allahumma salli `ala Sayyidinâ Muhammadin-il fâtihi limâ ughliqa wal khâtimi limâ sabaqa nâsiril haqqi bil haqqi wal hâdy ila siratikal mustaqîm wa 'ala alihi haqqa qadrihi wa miqdarihi-l-`adhîm.
Commentaire de cheikh (14/08/2007 19:52) :
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assalam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh
Le plus grand savant du hadith d'al-azhar de son temps, le chaykh
mohammad al-hafidh, a dit que le chaykh Ibrahima Niasse avait le rang de
houjja dans le hadith (= qui connait plus de 300 000 ahadith par coeur avec
leur chaîne de transmission et la biographie des narrateurs).
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